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 «POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV,APF69.N°8; 04.2006 Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr 

 

       LES  VERTUS  THERAPEUTIQUES  DES  ANIMAUX  DE                                                                                  COMPAGNIE

 

Michaëla BOBASCH,  Le MONDE du samedi 04 juin 2005, Seniors

 

 

I. L’ ANIMAL DE COMPAGNIE AU DOMICILE

 

IL est rare que Geneviève, 82 ans, se sépare de Litz, un  chien particulièrement affectueux. Elle avait un faible pour les épagneuls, mais, sur les conseils du vétérinaire qui craignait pour elle un animal trop lourd qui risquerait de la renverser en tirant sur la laisse, elle a choisi un cavalier king charles. « C’est une présence indispensable ; il me sollicite, je joue avec lui, je lui parle. Il m’oblige à sortir matin et soir, et dort dans ma chambre », avoue Geneviève, qui a fini par s’accoutumer aux sonores ronflements de son ami à quatre pattes.

 

Des études médicales américaines, notamment celles d’Aaron Katcher et d’Erika Friedmann en 1983, le confirment : non seulement la compagnie d’un animal atténue le sentiment d’isolement, mais « le fait de le caresser réduit la pression artérielle, la température de la peau et la fréquence cardiaque, qui sont autant d’indices de stress ». En outre, la nécessité de promener le chien contribue à prévenir les maladies cardio-vasculaires, le diabète et l’ostéoporose. Enfin, l’animal favorise les échanges sociaux : on lie facilement conversation avec les passants qui aiment les bêtes.

 

II. L’ANIMAL DE COMPAGNIE EN MAISON DE RETRAITE

 

L’animal de compagnie joue un rôle tellement bénéfique auprès des personnes âgées que les thérapeutes préconisent son introduction dans les maisons de retraite médicalisées. « L’animal dispense un amour inconditionnel, quelle que soit l’apparence physique de la personne. Il favorise la communication entre les résidents. Il est aussi parfois le seul lien affectif maintenu après le décès du conjoint. Il est alors d’autant plus dramatique de devoir s’en séparer pour entrer dans un établissement », explique Bernadette Le Nouvel, psychologue clinicienne à l’hôpital Broca à Paris.

 

          Au Canada, des zoothérapeutes sélectionnent et forment pour le contact avec les patients des chiens, perroquets, gerbilles et même des chats sans poils pour les allergiques .

        

 

        

          En France, il y a parfois des réticences chez les personnels qui craignent une surcharge de travail, se demandent qui s’occupera de l’animal si son maître n’est plus apte à le faire, et ce qu’il deviendra en cas de décès de son propriétaire.

 

          Ces problèmes ne sont pas insolubles : on peut inclure l’avenir de l’animal dans des dispositions testamentaires. Ou le faire adopter comme « mascotte » par l’ensemble des pensionnaires qui en seront responsables à tour de rôle.

 

III. CHIENS  VISITEURS

 

          Une autre possibilité est offerte par l’association Parole de chien, qui amène des « chiens visiteurs » et des « chiens animateurs » dans les maisons de retraite. Elle dispose de quinze « binômes » (l’animal et son maître) qui se rendent régulièrement dans plusieurs établissements.

 

         A la Maison des parents, à Paris, huit octogénaires, dont certains sont atteints de troubles de la mémoire, accueillent Sumo le golden retriever d’Isabelle, ainsi qu’Urus, un adorable pékinois noir à l’œil vif et à l’allure de peluche, et Lila sa propriétaire. «Il a grossi ! », lance Suzy, qui reconnaît Urus, mais ne se souvient pas de son nom. Elle s’amuse à le rebaptiser : « Noiraud ou Pruneau, ça lui irait bien ». Tony, l’animateur de l’établissement, fournit des indices et rappelle à Suzy le mot « ure », vu lors d’une séance de mots croisés.

         L’atelier démarre par un jeu. Deux participants assis maintiennent entre leurs jambes une grande « frite » en caoutchouc, tandis qu’un troisième brandit une croquette et lance un ordre destiné à faire sauter le chien : « Sumo, viens ! » Urus est appelé en premier, mais, trouvant l’obstacle trop haut, il passe dessous, ce qui déclenche l’hilarité. « Il est plus gourmand qu’intelligent », commente Maria, tandis que Simone et Robert décident de baisser la barrière à hauteur de cheville.

         Ensuite, vient le moment du repos pour les animaux et du travail pour les participants qui se chargent de la toilette des deux chiens, installés sur des tables. « Ces activités permettent un contact affectif et une stimulation à la fois physique et mémorielle. Certaines personnes qui ont eu des animaux réactivent des souvenirs », explique Tony. « Après avoir brossé Sumo, une dame m’a confié que c’était certes fatigant, mais plus amusant que de manier les haltères en séance de kinésithérapie », ajoute Isabelle de Tournemire, créatrice de l’association.

 

       Isabelle de Tournemire aimerait recruter de nouveaux binômes, car il y a de nombreuses demandes.

 

 

      « On ne peut pas prendre n’importe quel chien, prévient-elle ; il faut que l’animal soit sociable, équilibré, et n’entretienne pas un lien trop fusionnel avec son propriétaire ». Avant d’être accepté, l’animal passe des tests et le maître reçoit les conseils d’une comportementaliste.

 

      « Je cherchais des activités gratifiantes pour moi et mon chien », explique Lila, une jeune télé-opératrice, qui vient pendant ses heures de RTT. « J’ai trouvé là de grandes satisfactions malgré le caractère un peu frustrant de la relation avec les malades, qui n’ont parfois aucun souvenir de votre précédent passage », ajoute Geneviève, également membre de l’association. Elle évoque avec émotion sa visite à une vieille dame en fin de vie : « On a approché Litz du lit et le dernier sourire de cette femme qui s’est éteinte peu après aura été pour mon chien ».

 

http://www.parole-de-chien.com/  Parole de chien, 33 rue de la Chaussée d’Antin, 75009 Paris 01 42 85 23 39