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                                                MARS 2008

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TRAVAILLER DANS UN CIMETIERE, C’EST CHOISIR LA CREMATION

 

DOCTISSIMO FORUMS

 

http://forum.doctissimo.fr/psychologie/mort-peur-mourir/travailler-cimetiere-incineration-sujet_428_4.htm

 

 Discussion initiée par Invité_Pierre  le 29.03.2007. Nous nous limitons ici à  reproduire des messages publiés successivement par  Invité_Pierre, sous un pseudonyme qui  change. Nous by-passons des messages intercalés  entre ceux d’ Invité_Pierre . Que le lecteur intéressé visite la totalité de la discussion, elle est consistante et appelle à réflexions. HC, pseudonyme henri69 .  

 

29.03.2007

Avant de travailler dans un cimetière, comme beaucoup de gens, je ne me rendais pas bien compte de comment "fonctionnait" un cimetière.
Mais maintenant que j'y travaille depuis 5 ans, je me dis que c'est surprenant que l'être humain laisse "pourrir"  des corps entre quatre planches de bois. Excusez- moi si  l'expression est un peu crue !
Car, c'est vraiment une horreur de voir des corps exhumés dans des états de putréfaction,  lors de la reprise de concessions qui ne sont pas renouvelées, parfois à peine après 15 ans. Et je me dis qu'il vaudrait mieux être réduit en poussière tout de suite après la mort. C’est d'ailleurs ce que j'ai décidé en souscrivant un contrat obsèques prévoyant ma crémation, en cas de décès. Car je ne peux imaginer mon corps comme ceux qu'il m'arrive de voir.

 

02.04.2007

Un autre cas de figure, qui me surprend également, c'est la "réduction de corps". Sous prétexte qu'il faut "faire de la place", une famille peut demander à ce qu'un corps soit réduit en morceaux et déposé dans une boite de dimension très réduite. Sur des corps qui ont été déposés il y a une centaine d'années, je peux comprendre. Mais sur des corps qui ont été déposés il y a à peine 10 ans (temps minimum autorisé), je considère cela un peu comme un manque de respect envers un défunt, qui de son vivant n'aurait certainement pas choisi d'être exhumé pour être mis en morceaux seulement 10 ans après son inhumation.  

 

03.04.2007

Il faut savoir que depuis plusieurs années déjà, les inhumations ont lieu dans des emplacements très différents, c'est à dire qu'il y a la concession "pleine terre", et la concession "caveau".
Dans la concession pleine terre la décomposition d'un corps se fera beaucoup plus rapidement, car le cercueil au contact constant de la terre sera  vite détruit par l'humidité, les bactéries, les insectes, etc. Dès lors, le corps du défunt le sera également. Cela varie aussi suivant la région, la qualité du cercueil,  la composition du sol, etc.
Par contre les corps déposés dans des caveaux vides, se décomposent bien plus lentement, et restent plus longtemps dans des états de putréfaction, puisqu'ils restent "enfermés" dans un cercueil qui ne se détruit pas ou très peu. Bien qu'après 10 ans, ils sont quand même à l'état de squelette.

 

06.04.2007

Un autre cas, que je trouve vraiment irrespectueux vis à vis des personnes inhumées. Celui des gens qui le jour de la Toussaint, montrent qu'ils viennent faire "leurs devoirs", en déposant sur les tombes de magnifiques potées de chrysanthèmes, puis qui ne reviennent plus.
Les potées fanées, desséchées et sales, restent alors sur les tombes pendant 6 mois,10 mois, voir même une année !
Et ces cas là sont de plus en plus fréquents. Si vraiment c'est impossible de revenir les enlever, autant ne rien mettre, ce serait beaucoup plus respectueux.
Parfois, je me dis : si les personnes qui ont été inhumées savaient qu'au-dessus de leur tête se trouvent 5 ou 6 pots de chrysanthèmes fanés pendant des mois, elles seraient certainement très déçues.

 

07.05.2007

La sépulture est également enlevée si la concession n'est pas prolongée après 15 ou 30 ans. Dix ans, c'est le droit de réduire un corps en morceaux, pour "gagner" une place dans la concession.

Effectivement, des gens pensaient avoir fait le bon choix il y a plusieurs années en optant pour une concession à perpétuité. Or celle –ci est considérée à l'abandon, s'il n'y a pas eu d’inhumation dans les 99 ans après le dernier décès.
Et aujourd'hui ces concessions à perpétuité ne sont plus attribuées.

 

07.05.2007

Tous les anciens monuments sont appelés à disparaître ; ils faisaient pourtant  le "charme" des cimetières, avec ce petit coté lugubre. Bon nombre de visiteurs qui apprécient une promenade dans un cimetière, ont toujours admiré ces très belles sépultures.
Heureusement, il restera celles des personnages célèbres qui,  je l'espère,  demeureront en place pour des centaines d'années encore, comme au Père-Lachaise.

 

07.05.2007

Je ne suis pas fossoyeur, mais je gère le bon fonctionnement d'un cimetière (contrôles des travaux, surveillance, relationnel, etc.)

Dans ma situation, je n'ai pas d'autre issue que "d'accepter" la mort, sinon cela voudrait dire qu'il vaut mieux que je change de travail.
Maintenant, je reconnais que c'est toujours un peu pénible, lorsque par exemple, on m'annonce le décès d'une personne avec qui j'avais sympathisé et qui avait l'habitude de venir au cimetière en tant que visiteur, se.
Mais les deux cas qui me touchent le plus, ce sont les décès des enfants, et les jeunes gens qui se donnent la mort. Et il y en a régulièrement, malheureusement.

 

08.05.2007

C'est déjà un cimetière relativement grand, à peu près 900 tombes, situé dans une agglomération assez importante. Il n'y a pas beaucoup de tombes anciennes, ce sont plutôt des monuments assez récents, les trois quarts ont été posés à partir des années 1980.

Au niveau des papiers, des attributions d'emplacements, des reprises de concessions, etc., ce n'est pas moi qui gère tout cela. C’est la mairie.
Mon rôle consiste surtout à ce que les choses se passent bien et que tout soit correct à l'intérieur du cimetière.

09.05.2007

Les monuments funéraires actuels n'ont plus rien à voir avec les monuments du passé. C’est simplement une plaque verticale sur une plaque horizontale, et bien sûr, très vite posées et par la suite très vite démontées. Cela vient du fait que les emplacements sont attribués pour des périodes courtes et renouvelables. Et aussi bien sûr, le prix qui est quand même moins cher.


C'est vrai que l'on ressent dans les très anciens cimetières une atmosphère étrange, lugubre, surtout lorsqu'il fait sombre.

 

Je connais un site Internet très bien fait, où beaucoup de cimetières sont répertoriés, avec de très nombreuses photos, parfois très anciennes,  de monuments et jolies sépultures de personnages célèbres. En voici l’adresse :
http://www.lescimetieres.com/, avec par exemple les photos des tombes de Beethoven, Schubert, Strauss en Autriche.

 

10.05.07

A mon cimetière à Nice, j'ai droit à un ensemble de cérémonie, mais bof, je ne suis pas trop pour le costume-cravate, et on ne m'oblige pas à le porter.  
Par contre, j'aime bien également "bichonner" mon cimetière, surtout au niveau des fleurs, des rosiers etc. Normalement c'est aux jardiniers de s'en occuper, mais j'aime m'en charger un peu !

 

11.05.2007

Voici le décret concernant le devenir des cendres, après l'incinération:


Décret du 12 Mars 2007    N° 20007-328:


Le dépôt des urnes funéraires au domicile autorisé: selon le décret au Journal Officiel, il sera donc désormais possible de déposer ou d'inhumer au domicile du défunt (propriété privée), une urne funéraire contenant ses cendres, ou de la disperser en pleine nature," si telle est la volonté exprimée par le défunt".
Le décret du Ministère de l'Intérieur tente de combler de manière réglementaire un vide juridique en France, seul pays Européen sans législation spécifique.
Selon le décret, le dépôt ou l'inhumation de l'urne ou la dispersion des cendres "sauf sur la voie publique", doivent donner lieu à une déclaration auprès du Maire de la commune du lieu de dépôt d'inhumation de l'urne ou de la dispersion des cendres.
Le texte prévoit, par ailleurs, différentes options: l'inhumation de l'urne dans une sépulture (concession), le dépôt dans un columbarium, le scellement sur un monument funéraire dans un cimetière, ou la dispersion sur un site cinéraire (jardin du souvenir).
Maintenant c'est donc autorisé et officiel !

 

11.05.2007

Nos cendres ne sont qu'un peu de poussière de minéraux dont notre corps était constitué et qui est la matière de la terre elle-même.
Par rapport à un corps qu'on laisse décomposé, cela n'a rien à voir.
C’est bien que l'on puisse choisir l'endroit pour cette dispersion. 
Il y a presque 40 ans, un des  personnages célèbres du cinéma Jean Gabin se faisait incinéré et son choix de dispersion était la mer Méditerranée, et c'est Alain Delon qui s'est chargé d'ouvrir l'urne et de répandre les cendres du grand acteur en pleine mer. Je trouve cela très touchant.
A l'époque cela avait un peu choqué, car il n'y avait que 0,5 % des gens qui se faisaient incinérer. Maintenant on est à 26 % à peu près, et à plus de 40 %, pour les gens qui prévoient un contrat obsèques, dont moi-même.

 

Même momifié, on ne repose pas tranquille, pensons à tous les tombeaux de pharaons qui ont été visités, soit par des pillards, soit par des archéologues.

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Etc. Etc. 

Le 08 février 2008, je publie un message félicitant les animateurs successifs, et posant ma question personnelle :

«  J’ai 71 ans, suis veuf avec compagne, j'ai demandé  par testament  l'incinération; ma compagne qui est plus "spiritualiste" que moi, m'a conseillé, ce que j'ai fait, de préciser : Au moins quatre jours après mon décès ».

Y a-t-il un temps minimum  et un temps maximum pour se faire incinérer, après son décès?

Question suivie d’un message en deux temps de Mekzen (Pseudonyme) :

Personnellement, je pense que les délais sont les mêmes que pour une inhumation, c'est à dire au moins deux jours après décès (le temps de régler les papiers en Mairie, et d'organiser les funérailles et prévoir la crémation) et au plus de 5 jours. Ce délai peut être rendu plus important dans des circonstances particulières, comme devoir attendre les résultats d’une enquête ou d’une autopsie, par exemple.

 

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Je  souhaite une longue vie à cette discussion (topic) , dont je rappelle l’adresse web :

http://forum.doctissimo.fr/psychologie/mort-peur-mourir/travailler-cimetiere-incineration-sujet_428_1.htm

 

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L’incinération est appelée à se développer en même temps que la mondialisation, source de dispersion géographique des familles et des descendants. Ce n’est pas qu’on s’aimera moins, mais on s’aimera davantage « à distance ».

Devrait donc se développer la réalisation parfois dès l’âge adulte, de ce qu’on peut appeler un « cimetière virtuel personnalisé », déposé sur le Net. De tels cimetières vont se trouver pérennisés par les descendants, mais aussi au travers de banques informatiques. On pourra sans doute s’offrir sa « Net concession perpétuelle », remplaçante de la concession perpétuelle dans nos cimetières en vrai d’antan.

Si quelqu’un est documenté et s’intéresse de plus près à  cette question, je serais preneur d’un article pour mon site. HC.

 

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Contacts à propos de cet article : Henri Charcosset, bien.vieillir@club-internet.fr

, webmestre de : http://bien.vieillir.club.fr/