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Juillet  2009

TRAVAILLER AUPRES DE PERSONNES AGEES EN PERTE D’AUTONOMIE : QUESTIONNEMENTS AUTOUR DE LA FONCTION D’AIDANT.

 ENTRETIEN ENTRE SARAH QUI A LA VOCATION, ET FRANÇOISE SALARIEE EXPERIMENTEE.

Sarah VENISE et Françoise CHARLOT

Françoise Charlot, Aide Médico-Psychologique, diplômée DIGUB, est  salariée auprès de l’Association des PAPILLONS BLANCS de BEAUNE et sa Région -21-

Résumé

Sarah : En pleine interrogation sur mon parcours professionnel et possédant un véritable attrait pour le travail social, notamment auprès des personnes âgées, j’ai contacté Françoise CHARLOT après avoir lu son parcours sur ce site afin de l’interroger sur son expérience en matière d’accompagnement des personnes handicapées mentales vieillissantes. Nos échanges ont aussi été l’occasion d’évoquer nos visions respectives de la fonction d’aidant. L’article qui suit sous forme de questions-réponses en est un condensé.

Françoise : Sarah, jeune personne mûre, réfléchie, m'a contactée en plein doute en rapport à une sérieuse remise en cause personnelle, et particulière quant au choix porté sur son avenir professionnel. D'échanges en partages voire certaines confidences, Sarah sait montrer la détermination et la ténacité singulières pour lesquelles ses choix profonds et sincères se portent.
Tout n'est pas retranscrit, mais cette future professionnelle, avec ses valeurs, convictions et sa culture, sensibiliseront toute personne aidant ou non.

Echanges

Françoise : Lorsque vous m'avez contactée, il y a déjà quelque temps, vous étiez en pleine interrogation par rapport à votre voie professionnelle. Pouvez-vous résumer votre cursus et développer votre projet professionnel ?

Sarah : Concernant mon projet professionnel, j'ai eu bien du mal à le définir ! Après des études en langues étrangères et l'obtention d'une licence d'anglais j'ai réalisé que je ne voulais pas enseigner, du moins pas en milieu scolaire. 
Durant mes années d'études, j'ai trouvé un job d'étudiante en résidence pour personnes âgées et j'ai tout de suite adoré le travail auprès des anciens. Je me suis sentie "dans mon élément" à leur contact, et le lien tissé avec eux m'a apporté bien plus qu'une simple aide financière pour mes études.  
 Il y a 2 ans, suite à la fin de mon contrat en librairie (ma licence en poche, j’ai d’abord travaillé plusieurs mois en tant que vendeuse en librairie) je me suis rendu compte que le travail auprès des personnes âgées me manquait vraiment et j'ai eu envie de me diriger vers ce secteur.

D’où  vient cet attrait pour l’accompagnement des personnes âgées ou/et handicapées ?

Sarah : En fait, j'y avais déjà pensé pendant mes études. Le métier d’aide médico-psychologique m’attirait particulièrement. Une profession riche, au carrefour du social et du paramédical, qui nécessite une bonne dose d’empathie et un goût prononcé pour le contact. Selon moi, ce métier présente aussi l’intérêt de nous pousser à toujours se remettre en question dans sa pratique professionnelle. Ce qui m’a un peu freinée au départ, c’est une  certaine incompréhension de la part de mon entourage, qui ne comprenait pas que je veuille me diriger dans cette voie qui ne nécessitait pas d’études supérieures .

Quand j’ai décidé de passer outre ce jugement et de sérieusement chercher un poste d’AMP, j’avais déjà 26 ans et dans ma région (les Pays de la Loire), pour trouver un employeur dans le secteur de l’accompagnement des personnes âgées cela s’est avéré  difficile : je coûtais trop cher aux établissements qui n’embauchaient que des stagiaires de moins de 26 ans ou bien des personnes bénéficiant de contrats aidés. Quant à la formation en voie continue, je ne pouvais pas y prétendre car le centre de formation de ma région exigeait que l’on dispose d’un financement pour suivre la formation. Aujourd’hui, je suis en train de préparer un dossier pour une VAE en vue d’acquérir le diplôme d’AVS (Auxiliaire de Vie Sociale). Aider au maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie me semble important. Un poste où je puisse aussi utiliser mes compétences linguistiques serait un plus ! Par exemple accompagner une personne souffrant d'Alzheimer et ayant vécu dans un pays anglophone, ce pourrait être intéressant de réactiver chez elle des souvenirs liés à la langue... Il faut dire que j'ai travaillé 6 mois dans une unité de vie auprès de personnes désorientées (maladies d'Alzheimer et pathologies apparentées) et cela m'a beaucoup plu ! Françoise, comment êtes-vous devenue aide médico-psychologique ?

Françoise : C’est suite à un changement intervenu dans ma vie personnelle que j’ ai pris la décision de me diriger vers le travail social. J’ai travaillé en MAS (Maison d’Accueil Spécialisée) auprès d’un public polyhandicapé puis me suis spécialisée dans l’accompagnement des personnes handicapées mentales vieillissantes. Le choix de m'orienter vers les personnes handicapées mentales vieillissantes a été personnellement une évidence pour moi puisque dans les années 2000 (avant la Loi 2002), nous, professionnels, avons été confrontés de façon assez cruelle aux premiers décès et premiers départs en retraite d'une petite cohorte de résidents. Malheureusement, certains ont été orientés, contrairement à leurs désirs, dans des accueils non choisis par eux-mêmes.

Oui, mais comment s’orienter ?

Sarah : Votre expérience, Françoise, me conforte dans l’idée que les choses ont parfois besoin d’un déclic pour se mettre en place. Aujourd’hui, je me pose la question de valider mes acquis .

Françoise : Pourquoi ne pas tenter la formation d’AMP en tant que préstagiaire en établissement auprès de personnes handicapées ? Peu de maisons de retraites, à l’heure actuelle, ont la culture de la nécessité des AMP. Au niveau salaire, ce serait plus intéressant aussi pour un accompagnement similaire aux auxiliaires de vie souvent "malmenées" par les Services à Domicile car il y a beaucoup de demandes, peu de personnes formées d'où un énorme turn-over . Au sein de mon travail, j’ai des collègues de plus de 30 ans qui sont ainsi rentrés en formation !

Sarah : Malheureusement, il semblerait qu’il y ait de fortes disparités d’une région à l’autre en terme d’embauche des futures AMP !.Nous l’avons hélas constaté avec d’autres personnes qui se trouvaient dans ma situation. Mon projet initial est de travailler dans l’accompagnement des personnes âgées et dans les Pays de La Loire, pouvoir entrer en formation en travaillant dans ce secteur, c’est loin d’être évident ! A 26 ans, en Loire-Atlantique, lorsque l’on ne peut prétendre à un contrat aidé (de type CAE par exemple) être embauchée dans un EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) relève de l’exploit ! Je parle d’expérience, quand, au terme d’entretiens s’étant bien déroulés, l’employeur découvre mon âge et me dit que ça va coincer niveau budget !   Je n’ai pour l’instant pas envie de me tourner vers l’accompagnement de personnes handicapées car le travail auprès des personnes âgées correspond davantage à mes aspirations. Et puis j’avoue que je crains aussi l'usure physique et/ou psychologique que peuvent engendrer certains postes.

 Malgré tout, se lancer !

Françoise : Vous savez, avec le temps et le vécu sur le terrain, même si parfois c’est difficile, je continue et persiste à dire et redire que notre métier est un métier NOBLE qui a su et continue de mettre en appétence ma curiosité. LANCEZ-VOUS, car comme je vous le répète, IL FAUT ALLER DE L'AVANT.Notre métier d'accompagnant, aidant auprès des personnes handicapées, polyhandicapées, vieillissantes ou non est un métier riche d'émotions, fortes parfois et qui peut aussi engendrer plus un stress qu'une peur. C'est ce que j'appelle le bon stress. Dans ce métier, nous ne sommes pas dans la prétention du savoir, nous sommes dans la recherche d'une relation saine basée sur la confiance, le respect de l'autre dans la communication verbale -ou non-. C'est pour moi, le SEUL métier humainement parlant où chaque jour est un nouveau jour avec des personnes que l'on découvre à chaque accompagnement. La patience doit effectivement s'apprivoiser et nous devons faire preuve d'humilité.

 En guise de Conclusion

 Françoise : Sarah,votre volonté, vos capacités d'adaptation confortent l'espoir que je mise sur votre sens professionnel et humain auprès des personnes que vous accompagnerez qu quotidien.
Ne changez rien dans votre spontanéité et votre personnalité, gardez votre sens de la communication auprès des personnes que vous accompagnerez au quotidien dans un futur proche.
Quelques mots à ne pas perdre de vue : PATIENCE - CONFIANCE - COMMUNICATION - ESPRIT D'ÉQUIPE, REMISE EN CAUSE... ET SURTOUT HUMILITÉ.

Penser le futur ! par Françoise

Bon futur à vous Sarah,  ainsi qu'aux plus jeunes générations de professionnels qui se spécialiseront dans l'accompagnement de la Personnes Agée Vieillissante, car le vieillissement n'attend pas : la relève doit être assurée dès maintenant !

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Contacts :

 Sarah VENISE : delilahla@hotmail.fr

 Francoise CHARLOT : francoise.marechar@wanadoo.fr

 

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Bibliographie :

Les références des publications de Françoise Charlot et d’autres ( ouvrages, articles) , se trouvent sur la page web de Françoise Charlot sur ce site :

http://bien.vieillir.club.fr/vieillir_%20avec_%20handicap_%20mental_francoise-charlot.htm