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Octobre 2014
TELECONSULTATION : QUEL INTERET ?
Anne-Sophie GLOVER-BONDEAU
http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/e-sante/16329-teleconsultation.htm
Voir aussi : |
Les enjeux de la télémédecine |
On prédit l'explosion des
téléconsultations ou consultations virtuelles. Qu'entend-on par-là ? Dans
quels cas les téléconsultations peuvent-elles remplacer une consultation ?
Quels sont les bénéfices, en particulier pour le patient ? Doctissimo a interrogé le vice-président du Conseil
national de l'Ordre des médecins, le Dr Jacques Lucas.
Le plein développement des
téléconsultations ou consultations à distance rencontre encore quelques freins,
notamment celui du modèle de rémunération des professionnels de santé qui n'a
pas encore été trouvé.
Téléconsultation : une
vraie consultation
Le décret du 19 octobre 2010 relatif à la télémédecine a procédé à la
définition des actes de télémédecine. Parmi ceux-ci, on trouve la
téléconsultation ou consultation à distance.
En pratique, le médecin qui va téléconsulter et le patient (seul, accompagné d'un médecin
ou d’une autre personne de son choix) se connectent via internet, avec ou sans
webcam, ou via un logiciel.
Le patient peut transmettre des photos
ou des résultats d'examen. "La téléconsultation est une vraie
consultation, qui engage la responsabilité du médecin", précise le
Dr Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l'ordre des
médecins (CNOM). Pour le CNOM, une téléconsultation ne présente pas
plus de risques qu'une consultation.
"Le seul risque serait qu'un médecin
ne sache pas dire qu'un examen physique est nécessaire pour poser un diagnostic".
On peut distinguer deux sortes de
téléconsultations : celles que l'on pourrait appeler de première
intention -un patient téléconsulte
pour un trouble X- et les téléconsultations de suivi ou de deuxième intention.
Dans ce dernier cas, il est question du suivi de patients ayant une maladie
chronique ou d'une téléconsultation qui fait suite à une première consultation
(cela peut, par exemple, être un médecin traitant qui organise une
téléconsultation avec un cardiologue pour un patient dont il veut avoir l'avis
d'un spécialiste). "Ce sont surtout les téléconsultations de suivi ou
de seconde intention qui vont se développer en France", annonce le
Dr Lucas.
Téléconsultations :
leur utilité
"Avec la télémédecine -dont les
téléconsultations-, nous poursuivons 3 objectifs : le premier est
d'améliorer la qualité de vie des patients, le deuxième de permettre l'accès
aux soins dans des territoires où la démographie médicale est fragile et le
dernier est un objectif d'économie", avancent les services du
ministère de la Santé interrogés sur le sujet.
Il existe plusieurs cas dans lesquels la
téléconsultation est intéressante pour les patients.Le
suivi des malades chroniques (insuffisants cardiaques, diabétiques...) est un bon
exemple : ceux-ci n'ont besoin de se déplacer que de temps en temps
pour aller voir le spécialiste qui les suit ; l'ajustement de la
posologie des traitements et les contrôles ne nécessitent pas d’avoir le
patient en face du médecin.
Le suivi des personnes en Etablissement
d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad)
peut également bénéficier des téléconsultations. "On s'est aperçu que
le transport de ces personnes fragiles pour aller consulter un spécialiste les
désorientait encore plus", indique le Dr Lucas, pour lequel la consultation
à distance est une bonne solution dans ce cas. En Creuse, l'Ehpad
de Chambon-sur-Voueyze est par exemple en train
d'expérimenter les téléconsultations en psycho-gériatrie.
La télémédecine est aussi un des moyens
de pallier les déserts médicaux. "Les
téléconsultations peuvent représenter une offre de soin de premier recours
lorsqu'il y a pénurie de professionnels de santé", soulignent ainsi
les spécialistes du ministère. Elles peuvent aussi permettre des soins
d'urgence à l'hôpital proche du domicile du patient même si l'établissement n'a
pas les ressources médicales nécessaires. Le centre hospitalier de Troyes a
ainsi mis en place des téléconsultations pour les personnes dont on pense
qu’elles sont en train de faire un AVC. Un neurologue du centre hospitalier de
Reims (à 130 km de Troyes) fait un diagnostic via une
caméra : il observe les signes cliniques, analyse l'IRM réalisée par les
urgentistes du CHU de Troyes et prescrit le dosage pour la thrombolyse.
Dans bien des situations, la téléconsultation
répond aux trois objectifs cités par le ministère. Par exemple, lorsqu'un
patient consulte son médecin généraliste. Celui-ci constate des irrégularités
cardiaques et souhaite l'avis d'un cardiologue. Or, dans sa région, le patient
doit faire 50 km pour en consulter un. Le médecin peut organiser une
consultation virtuelle avec un cardiologue, en lui envoyant les résultats de l'électrocardiogramme (ECG) et des
autres examens effectués (tension artérielle...). Au final, le patient n'a pas
besoin de se déplacer, et le transport des données par internet coûte moins
cher à l'Assurance maladie que le transport remboursé du malade.
Consultations
virtuelles : les freins en France aujourd'hui
Dans ce cas, pourquoi les
téléconsultations ne sont pas davantage développées en France ? "Les
téléconsultations sont autorisées mais pas tarifées", explique le Dr
Lucas. Il n'existe en effet pas de tarif adapté pour facturer les activités de
télémédecine. "Nous sommes en train de réfléchir à la rémunération de
ces actes", expliquent les services du ministère de la Santé.
Des projets pilotes sont actuellement en cours
dans certaines régions pour trouver un tarif adapté. Il existe un second frein
économique : le déploiement de la télémédecine, dont les
téléconsultations, pourrait représenter un coût important. "Se pose
aussi le problème de la contractualisation avec les Agences Régionales de
Santé (ARS)", ajoute le président du CNOM. La création
d'activités de téléconsultations fait en effet l'objet de contrats
passés avec les ARS. "Le processus est peu agile
pour des situations « communes dans le quotidien »",
explique le Dr Lucas. Une réflexion sur ce sujet est en cours entre le
CNOM et les services du ministère afin de conserver des règles juridiques et
déontologiques tout en accompagnant l'innovation créative.
Enfin, il reste à continuer à identifier les
besoins des patients et des professionnels de santé en matière de télémédecine.
Les sociétés savantes et le ministère de la Santé sont actuellement en plein
dialogue. "Un nouveau chapitre de déploiement de la téléconsultation
s'ouvre", annonce-t-on au ministère.
Et vous, que pensez-vous des
consultations à distance ? Seriez-vous prêt à "téléconsulter"
votre médecin ? Venez donner votre avis sur notre forum !
Anne-Sophie Glover-Bondeau
Créé le 15 mai 2014
Sources :
1.
Entretien avec le Dr Lucas, vice-président du CNOM, le 30 avril 2014.
2.
Entretien avec des experts de la
télémédecine au ministère de la Santé, 5 mai 2014.
3.
Rapport_Efficience de la
télémédecine : état des lieux de la littérature internationale et cadre
d’évaluation, Haute Autorité de Santé, juillet 2013.