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Editeur : Henri Charcosset,
E-Mail : charcohe@club-internet.fr Site
web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm
PHOBIES, ANXIETE, DEPRESSION…
Zoom sur les
thérapies comportementales et cognitives.
Aude
ALLAIRE et Agnès DUPERRIN, Notre Temps n° 428 – août 2005
J’étais
toujours sur la défensive. La moindre remarque prenait des proportions dramatiques.
Mes relations avec mon fils de 19 ans étaient plus que tendues, se souvient
Marc. Pour venir à bout de ses troubles anxieux, son psychiatre lui a proposé
une thérapie basée sur l’apprentissage de nouveaux comportements. « Même
si tout n’est pas réglé, j’ai l’impression de mieux maîtriser mes émotions et
mon anxiété. Lorsque je sens l’angoisse monter, je sais désormais repérer les
tout premiers symptômes et j’arrive à désamorcer la bombe ». C’est la même
technique, appelée thérapie comportementale et cognitive (TCC), qui a permis à
Christine de maîtriser ses attaques de paniques. « J’ai consulté d’abord
pour me débarrasser d’une phobie des guêpes et frelons qui me pourrissait la
vie. Au bout de trois mois, cela a marché. Maintenant, j’applique la méthode
pour contrôler mes crises d’angoisse ».
Les TCC ont
pour objectif l’apprentissage d’un nouveau comportement destiné à
contrer un trouble psychique. « Lors de la première séance, nous vérifions
que les troubles peuvent être traités par cette thérapie », explique le Dr
Laurent Chneiweiss, psychiatre spécialiste des troubles anxieux. « A la
deuxième rencontre, nous mettons en lumière les boucles de conditionnement qui
expliquent le symptôme. Cela permet de prendre conscience que l’on peut penser
et réagir autrement à une situation donnée. En partant de situations vécues, de
schémas, le lien étroit entre les émotions et les pensées est mis en
évidence ». Une auto-observation quotidienne minutieuse permet de
décortiquer avec le thérapeute les situations posant problème. « Chaque
jour, je notais sur un calepin les situations dans lesquelles je m’étais senti
mal à l’aise, les troubles physiques, les pensées qui me traversaient l’esprit
au moment de l’angoisse. J’étais à la fois acteur et victime de mon trouble, et
un observateur attentif à toutes ses manifestations », raconte Pierre. Le
thérapeute et le patient, partenaires indissociables, établissent alors une
hiérarchie des situations, des moins angoissantes aux plus problématiques.
Reste, au fil des semaines, à affronter des questions de plus en plus
difficiles. Grilles d’observation des comportements, échelles d’anxiété,
exercices pratiques : la personne s’immunise progressivement et apprend à
se protéger. Cela va parfois très vite, la motivation est essentielle.
« Les TCC demandent un grand investissement personnel : de 45
minutes à une heure d’exercices quotidiens, notamment de relaxation, sont à
pratiquer chez soi », insiste le Dr Laurent Chneiweiss. La lecture
d’ouvrages sur le sujet est conseillée pour progresser plus rapidement. Seul
remède contre les phobies, les thérapies cognitivo-comportementales peuvent
aussi être proposées face à d’autres troubles psychiques spécifiques :
incapacité à mettre le pied dans un ascenseur ou à ouvrir la bouche chez le
dentiste, peur du regard des autres, dépression, stress post-traumatique,
troubles alimentaires (anorexie, boulimie), du sommeil, ou du contrôle (tics,
tabagisme…), ou encore TOC, les troubles obsessionnels compulsifs, qui poussent
à répéter certains gestes à l’infini.
Une réponse
efficace et rapide
En février 2004, une expertise collective de
l’INSERM soulignait les performances de ces techniques et leurs résultats
durables. La contre-offensive des psychanalystes, contestant ces résultats et
regrettant le côté « dressage » des TCC, aboutit un an plus tard au
retrait des conclusions de l’expertise du site Internet du ministère !
C’est dire si le sujet est sensible, dans un pays champion du monde de
consommation de psychotropes.
« Les
thérapies cognitivo-comportementales ont pour objectif de se débarrasser du
trouble, alors que la psychanalyse, qui cherche dans l’histoire du patient et
ses expériences affectives les raisons des troubles, vise à retrouver un
équilibre de vie, que le trouble persiste ou non », résume le Dr Laurent
Chneiweiss.
Au-delà des querelles d’école, on
constate que les TCC, utilisées depuis plus de vingt ans dans les pays
anglo-saxons et recommandées par l’Organisation mondiale de la santé, apportent
une réponse efficace, rapide et interactive –trois valeurs fortes de notre
époque- à de nombreuses souffrances psychiques. Selon l’AFTCC, elles améliorent
les TOC sept fois sur dix, les guérissent totalement dans 20 % des cas,
traitent des phobies spécifiques neuf fois sur dix (peur de prendre l’avion,
claustrophobie, etc.), la dépression, la dépendance à l’alcool et les troubles
alimentaires dans 60 % des cas (faisant part égale avec un traitement
médicamenteux, dont elles permettent souvent de diminuer les doses) et aident
au passage à réussir un sevrage des benzodiazépines. D’où leur succès
grandissant, notamment auprès des associations de patients.
Marcelle, 49 ans : Je me sentais sale en
permanence
« J’ai
souffert de TOC dès l’adolescence et jusqu’à l’âge de 44 ans ! Ma vie
était un véritable enfer. Je me sentais sale en permanence. Dès que je touchais
un objet, il me fallait me laver. Mon thérapeute m’a proposé de faire des
exercices : d’abord avec lui, puis toute seule. Par exemple : acheter
une baguette de pain sous cellophane, la sortir de son emballage et la partager
avec lui. Ou encore, ne pas me laver l’oreille après avoir utilisé le
téléphone… Cela demande beaucoup de travail personnel. Comme un grand sportif,
il faut s’entraîner tous les jours ! Il m’a fallu du courage, mais cela
m’a sauvée. Ma petite chatte s’est révélée être une excellente
« cothérapeute » : quand elle dort dans le linge propre ou
qu’elle monte sur la table du salon, elle m’impose des exercices ô combien
profitables… ».
« Il
y a trois ans, j’ai été renversée par une voiture qui m’a roulé dessus en
reculant. A l’hôpital, après plusieurs mois en réanimation, je me sentais
fichue. Je voyais le danger partout, terrorisée par ce qui pourrait m’arriver
si je retournais chez moi. J’étais très souvent en proie à des crises de larmes
malgré les encouragements des infirmières. Une psychologue est venue me voir
deux fois par semaine. Elle m’a demandé de lui raconter l’accident. Au début,
je m’arrêtais à « J’allais faire mes courses… » et ma voix
s’étranglait. Peu à peu, j’ai réussi à expliquer mon obsession de me voir
mourir. Puis, j’ai accepté de faire de la rééducation. Pour mon retour à la
maison, la psychologue et l’ergothérapeute m’ont accompagnée. A trois, nous
avons affronté la circulation. Aussitôt, j’ai appris à marcher seule, loin
devant elles. Aujourd’hui, je fais mes courses et ma cuisine. Sans elles, je
crois que je serais en fauteuil roulant à l’hôpital ! ».
-
Psychologie de la peur, Dr Christophe André, éd.
Odile Jacob, 2004, 21,90 €.
-
Maîtriser son trac, Drs Laurent Chneiweiss et
Eric Tanneau, éd. Odile Jacob, mars 2003, 19,50 €.
-
Le guide psy, Valérie Lamour, éd.
Marabout, mai 2005, 15 €.
-
Vaincre la panique et
l’anxiété,
John Illman, éd. Octopus/Hachette, 2005, 28,45 €.
-
Vaincre la dépression, John Ilman, même éd. 2005,
même éd., 2005, 15 €.
Qui : Les TCC sont proposées par
des psychiatres, des médecins généralistes, des psychologues… ayant suivi une
formation spécifique. Pour trouver un thérapeute dans votre région :
• L’AFTCC : Association française de thérapie
comportementale et cognitive. Elle propose les coordonnées de 800 thérapeutes.
AFTCC : 100, rue de
• Les
associations de patients : AFTOC, pour les troubles obsessionnels
compulsifs (TOC) (www.aftoc.fr.st), tél.
O1 42 82 70 60.