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Juillet
2011
LES SENIORS S’ECLATENT AVEC LEUR TABLETTES
Laure BELOT
Le Monde, samedi 5 mars 2011
IINTRODUCTION, par Henri
Charcosset
Notre Temps juillet 2011 publie un article, lui
aussi basé sur l’étude de juin 2010 à mars 2011, évoquée ci-dessous (il va
en sortir un Livre Blanc : Les
seniors et le numérique).
Bernard Benhamou, délégué ministériel aux usages de
l’Internet, apporte dans l’article, des précisions, comme sur :
NotreTemps. : « Quelles
améliorations faut-il apporter aux tablettes pour qu’elles accompagnent
vraiment les personnes âgées dans leur vie quotidienne? »
Bernard Benhamou. : « Les
améliorations des tablettes doivent porter à la fois sur leur ergonomie et sur
les services auxquels elles donnent accès.
Pensons d’abord à améliorer le confort de
lecture : par une solution d’agrandissement de la taille des caractères,
par un réglage de la luminosité, par un maniement à l’horizontale ou à la verticale
très simple. Autant de fonctions très appréciées par les seniors.
Ensuite, les îcones qui sont les représentations
imagées des services auxquels l’utilisateur peut accéder devraient être plus
explicites. Celle du site legimobile.fr qui met gratuitement à disposition des
citoyens des informations juridiques, en est un bon exemple.
Il faudrait aussi que l’utilisateur puisse
personnaliser la sensation tactile de l’écran, puisque les différentes actions
sont commandées par une pression des doigts.
Les tablettes devront encore perdre 300g pour que
l’on puisse les tenir entre le pouce et l’index sans difficulté. Et gagner en
autonomie, pour qu’elles sous suivent partout- sur la table, au lit….- sans fil
à la patte ! » .
TEXTE de .Laure
BELOT
Pour les plus
de 60 ans, l’iPad semble d’un apprentissage plus simple qu’un ordinateur
classique.
Tendance
Jacqueline
Huchet n’est pas peu fière. « J’ai eu l’iPad
dès sa sortie en France, pour mes 8o ans », affirme-t-elle, précisant dans
la foulée « Comme mon anniversaire est
début mai et qu’à cette date il n’était pas encore commercialisé mes quatre
enfants m’ont offert un “bon pour’. Je l’ai reçu très exactement le 28 mai
2010.» Depuis, Jacqueline avoue « l’apporter partout » puisqu’il n’est « ni volumineux ni lourd ».
Chaque
jour, cette arrière-grand-mère de six bambins se lève à 7 heures et utilise
l’iPad pour se « tenir au courant de
l’actualité du monde, de Tripoli à Sarkozy ». Ensuite, elle lit ses e-mails
et se consacre à ses péchés mignons « Je
suis accro aux réussites, comme le Spider Solitaire et le FreeCell, reconnaît-elle.
J’ai aussi un jeu de sport cérébral que m
‘a trouvé un de mes enfants. »
Seul
frein à sa débauche numérique : l’argent. «
Je ne télécharge que les applications gratuites », précise-t-elle. Sa
dernière trouvaille : les podcasts de l’émission de France Inter « 2000 ans d’Histoire », dénichés par sa
fille, qu’elle écoute avec délectation. Autre usage de son iPad, le visionnage
des photos familiales. «Mes enfants les
téléchargent et je peux les regarder facilement, conclut Jacqueline.
Et si les tablettes étaient la
solution pour convertir les plus âgés au monde numérique en général et à
Internet en particulier ? C’est ce qui semble ressortir d’une expérimentation lancée par les
ministères de la recherche et de l’industrie. Elle va déboucher, mi-mars, sur
un Livre blanc suggérant « quelques
pistes à ceux qui veulent développer des solutions pour les seniors »,
précise Bernard Benhamou, délégué aux usages de l’Internet au ministère de la
recherche. Moins d’un quart des plus de 70
ans ont un ordinateur à domicile. «
Le PC restera toujours un outil compliqué pour une frange âgée de la
population. La France est en retard par rapport à ses voisins européens et il
apparaît que la tablette présente une courbe d’apprentissage beaucoup plus
simple qu’un classique ordinateur.»
Pour
en arriver à cette conclusion, le CNRS a suivi, depuis juin 2010, une trentaine de seniors âgés de 63 à
90 ans. Ces volontaires se sont vu attribuer des tablettes (iPad et Archos
7) et ont suivi des cours hebdomadaires. Ils avaient ensuite des
devoirs à faire à la maison. L’expérimentation a permis de tirer plusieurs
conclusions étonnantes. Ainsi, « les
défauts techniques que les jeunes trouvent aux tablettes sont souvent des
qualités aux yeux des plus âgés », constate le chercheur Claudio Vandi, du
laboratoire CNRS de l’université Paris-VIII: « Les jeunes trouvent que l’iPad n’a pas assez de connectique, les
seniors plébiscitent l’absence de fils dans tous les sens. » Les juniors
trouvent l’iPad trop simple, les aînés «
adorent l’absence d’arborescence qui permet d’ouvrir directement, en tapant sur
une icône, l’application désirée », poursuit-il.
Autre bénéfice
de la tablette, elle permet une posture naturelle du corps. «Les porteurs de doubles foyers lisent la
tablette posée sur la table comme un livre, précise le chercheur. Ils n’ont pas besoin de soulever la tête
devant un écran vertical.» Enfin, les aînés « associent
une icône à une fonctionnalité. Les applications peuvent donc être facilement
mémorisées ».
Cette période
d’expérimentation a même permis aux chercheurs des découvertes saugrenues : « Nous recevions de mystérieux e-mails
nocturnes, explique M. Vandi Nous
avons compris que les personnes âgées, qui dorment moins, avaient pris leurs
tablettes au lit, comme un livre, et envoyaient des e-mails avant de se
coucher.»
Quelques limites sont toutefois
apparues.
Ainsi, l’écran trop sensible ne permet pas à certains seniors aux gestes peu
assurés de lancer l’application voulue. Ils ont également été déroutés par de
mêmes fonctionnalités « représentées de
façon différente. Dans certaines applications, on grossit le caractère avec un “+“,
pour d’autres c’est un “A”. C’est source de confusion », explique le
chercheur. Enfin, pour mettre à jour certaines applications, « il est nécessaire de brancher la tablette
sur un ordinateur, ce qui par définition, limite l’indépendance de l’outil pour
les personnes qui n’ont pas de PC », poursuit-il.
Une
chose est sûre, le chercheur conseille aux entreprises de faire tester leur
matériel et applications par des plus de 65 ans. « Ils sont encore plus réactifs aux problèmes de conception que les
autres, leur patience est beaucoup moins forte », s’amuse Claudia Vandi. Et
la tablette répond à une considération primordiale. Ce n’est pas un produit
estampillé « spécial senior », une caractéristique honnie par cette population.
Les trente
cobayes sont conquis. Selon M. Vandi, « ils ont tous envie de garder leurs tablettes » qui, pour
l’instant, appartiennent... à l’Etat.
Laure Belot
Le succès des jeux et des applications
santé
Les seniors
friands de tablettes sont « séduits par
les applications santé », note Sophie Schmitt, directrice générale du
cabinet de conseil Seniosphère. L’application Kelmed permet de retrouver le
nom d’un médicament à partir de l’appellation souvent compliquée du générique ;
iMediGuide
en rappelle les précautions d’emploi. UHearFR permet de tester sa sensibilité
auditive.
Autre centre
d’intérêt : les
jeux, même si « les seniors
préfèrent le papier et le crayon pour les mots croisés », précise M Schmitt. Enfin, les tablettes permettent
de consulter des photos et de communiquer avec ses petits-enfants avec Skype et
Facebook.
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