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Mars 2012

 

POST-POLIO. PROMOUVOIR DES SOLUTIONS POSITIVES

 

Rhoda OLKIN et Stéphanie T. MACHELL

 

In Post-Polio Health Summer 2011 Vol. 27, N°3

RHODA OLKIN

 

En tant que responsable d’un groupe j’ai quelquefois l’impression d’être perçue comme étant trop contraignante, lorsque je suggère aux rescapés de polio d’essayer un appareil d’aide. Comment puis-je encourager quelqu’un, qui de toute évidence a besoin d’un nouvel appareil, à l’essayer, sans  trop lui faire violence ?

 

Réponse de R Olkin, PhD[1]:

Il est quelquefois plus facile pour quelqu’un d’autre que la personne elle-même de percevoir ses besoins. Mais que faire en sachant ceci ? Laissez-moi vous raconter mon passage d’utilisateur de béquille à un scooter, façon de vous introduire à la difficulté de cette transition… J’enseignais à l’université et un jour à mon arrivée au travail, j’ai trouvé un scooter parqué devant mon bureau.  On m’a dit : «  Oh, le directeur a pensé que vous pourriez utiliser ceci pour vous déplacer sur le campus. »

         Vu qu’il apparaissait mal élevé de refuser, j’ai donc commencé à utiliser le scooter. Et voilà, je me suis trouvée à aller à des endroits où je n’avais jamais été car ils étaient trop éloignés et j’ai conservé mon énergie. Mais au début je me suis limitée à l’utilisation de mon scooter sur le campus, c’est-à-dire, je pouvais me reconnaître un « utilisateur de scooter » dans ma vie professionnelle.

         Et puis j’ai pris le scooter pour la maison et commencé à l’utiliser avec les amis. D’un coup, j’ai pu aller aux grandes surfaces, musées, parcs – le scooter agrandissait mon univers. Le dernier endroit où j’ai utilisé le scooter fut avec la famille. Ce fut la transition la plus difficile – à la fois pour moi et pour mes parents- faisant remonter un tas de sentiments pour nous tous. Notre identité change selon que nous soyons droit debout ou en position assise. Je le ressens, c’est difficile.

         Mais vous savez la morale de l’histoire. C’est celle que raconte tout nouvel utilisateur de scooter ou de fauteuil : on ne réalisait pas combien on limitait notre univers jusqu’au moment où on s’est équipé de roues pour l’étendre à nouveau. Alors on ressent une sensation de liberté qu’on ne pressentait pas, et on ne voudrait jamais plus revenir en arrière sans roues.

Mais comment faire partager  ce sentiment à quelqu’un qui n’en est pas encore là ? J’ai quelques suggestions.

         Faites un questionnaire à remplir par les gens et à discuter les uns avec les autres. Poser des questions comme : Y-a-t’ il des magasins où vous n’allez pas parce-qu’ ils sont trop grands ? Combien de temps pouvez-vous rester debout dans une file d’attente ? Dans les 5 prochaines années, comment envisagez-vous votre activité ? Êtes-vous tombés dans les derniers 6 mois ?

         Planifier une sortie dans un lieu facile d’accès pour un scooter mais difficile à pied. Mettez des scooters à disposition pour ceux qui, d’habitude, ne les utilisent pas.

         Faire des petits groupes de discussion  à propos de son image en tant que personne ayant un handicap et ce que cela signifie d’être un utilisateur de béquilles, ou d’un scooter ou d’un fauteuil.

         Faire des chasses au trésor, chronométrées, dans les locaux où vous vous rencontrez ; avoir des indices éparpillés dans les locaux pour obliger les marcheurs à aller partout. Offrir des scooters pour utiliser selon les besoins.

         Mettre ceux qui utilisent des roues d’un côté de la salle et ceux qui marchent de l’autre pour qu’ils échangent sur les facilités et difficultés qu’ils rencontrent à propos de leurs modes de déplacement.

«Se rappeler que l’on peut conduire le cheval vers l’eau, mais seul le cheval peut décider de boire »

 

Stéphanie T. MACHELL

 

Je prends soin d’un survivant de la polio. A certains moments je me sens considérée  comme un dû. Comment puis-je faire face à cette situation sans faire du tort à mon partenaire ?

 

Réponse de S. T. Machell, PsyD[2] :

Tous ceux qui prennent soin, tels que les parents ou les conjoints et autres que nous aimons et dont nous dépendons sont souvent pris pour un dû. Peu importe combien votre soin peut-être apprécié au quotidien, la personne veut oublier l’importance d’exprimer appréciation et reconnaissance.

         C’est difficile, de prendre soin particulièrement pour un conjoint ou un partenaire. Cela change la relation et peut créer des inégalités et du ressentiment. Il y a ambivalence pour les deux partenaires à propos de leurs nouveaux rôles. Celui recevant le soin, peut apprécier ce qu’il reçoit mais craindre de devenir une charge et être irrité de ne pas être capable de faire ce qu’il ou elle faisait autrefois. Celui ou celle procurant le soin peut être satisfait d’aider mais être irrité du travail supplémentaire et de la perte de liberté. Les deux peuvent avoir la nostalgie des premiers jours de leur relation.

         C’est particulièrement difficile pour les rescapés de polio de recevoir des soins. Être pris en charge peut rappeler les souvenirs de la primo polio, incluant des expériences négatives de soignants qui étaient tout sauf attentionnés. Ou bien cela peut faire appel à des sentiments d’impuissance et de dépendance, durs à faire face pour quelqu’un qui a toujours crû être essentiel d’être pleinement autonome et indépendant. Exprimer une appréciation du soin, même quand elle est ressentie, peut faire que le survivant de polio  se sente plus vulnérable.

         Pouvez-vous parler avec votre partenaire de ce que vous sentez ? Souvent les couples n’arrivent pas à discuter de telles issues sensibles jusqu’à ce qu’elles arrivent de façon indirecte ou avec des mots de colère et qui font mal – ou jusqu’à ce que le soignant devienne malade et incapable de continuer. Une telle discussion sérieuse et importante serait mieux d’être tenue à un moment calme et neutre.  Vous pourriez commencer en demandant à votre partenaire comment il, elle se sent dans la façon dont votre relation évolue. Ou bien vous pourriez parler en premier de ce qui est important pour vous en prenant soin de votre conjoint, ou lui demander ce que cela lui fait de recevoir l’attention, les soins. Vous pourriez lui demander comment il, elle ressent ce que vous faites et s’il y a des choses particulièrement agréables ou désagréables.

         Ce peut être une occasion pour votre partenaire d’exprimer sa reconnaissance ou son appréciation pour tout ce que vous faites. Sinon, Vous pouvez en profiter pour lui exprimer ce que vous ressentez et voir comment il, elle réagit. Si en parler ne fonctionne pas, ou si votre conjoint ne peut ou ne veut en parler, il peut y avoir des façons moins directes par lesquelles il ou elle exprime son appréciation et que vous pouvez observer.

         Par exemple, il, elle peut sembler plus confortable ou vous souriant quand vous faites quelque chose pour l’aider. Vous pouvez aussi remarquer les effets positifs de ce que vous faites pour lui, elle, tel que plus d’énergie.

         Le sentiment d’être considéré comme un dû, peut aussi être un signe que vous avez besoin de repos. C’est important de prendre soin de vous afin de pouvoir prendre soin de votre partenaire. Trouvez un moyen de prendre du temps pour vous. Si famille et ami ne sont pas disponibles, il existe des possibilités de soins de répit. Les utiliser et prendre le temps de faire quelque chose pour refaire le plein d’énergie. Vous retournerez remonté et ranimé et mieux à même de vous occuper de votre conjoint.

 

Ressources :

                  National alliance for Caregiving 4720 Montgoméry Lane, 2nd Floor, Bethesda, MD 20814 www.caregiving.org

                   Family Caregiver Alliance National Center on Caregiving 180 Montgoméry Street, Suite 900 San Francisco, CA 94104 Tel 4154343388, 8004458106  info@caregiver.org  www.caregiver.org

                   Because We Care: A Guide for People Who Care Administration on Aging Washington DC 20201 Tel 2026190724 www.aoa.org

                   Area Agency on Aging For caregiver support groups, respite providers and other caregiving services Eldercare Locator Tel 8006771116 www.eldercare.gov

                   ARCH National Respite Network and Resource Center Call to find local respite providers Tel 8004731727 http://chtop.org//ARCH.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[1] Dr Rhoda Olkin est professeur honoraire de Psychologie Clinique en Californie à l’Ecole de Psychologie Professionnelle de San Francisco, et Directeur exécutif de  l’Institut de Psychologie de Handicap et Santé. Elle est aussi une survivante de la polio et mère de deux adultes

[2] Dr Stephanie T. Machell est psychologue en pratique indépendante dans le Greater Boston et consultante au Centre International de réhabilitation de Polio, centre de consultations externes Spaulding-Framingham, Framingham Massachusetts. Son père était un survivant de polio.