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«POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN
HANDICAP »,trimestriel GIPHV. N°12; 04, 2007
Editeur :Henri Charcosset,
E-Mail : charcohe@club-internet.fr
Site
web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm
Sous la direction
d’Alain HOUZIAUX, Paul-Laurent ASSOUN, Laurent GAGNEBIN, Evelyne MARTINI
Extraits par Henri Charcosset
Alain Houziaux et Laurent Gagnebin sont pasteurs,
Paul-Laurent Assoun psychanalyste et Evelyne Martini agrégée de
lettres.
La souffrance fait partie de la vie. Mais
pourquoi ? Alain Houziaux explore les différentes
explications données par les religions. Il explique pourquoi pendant
très longtemps, beaucoup ont considéré la souffrance comme
une punition, une manière de gagner le salut et un sacrifice fait pour
les autres… Il montre que pour celui qui souffre, le salut peut se
présenter comme un hasard providentiel, inattendu et souvent
incompréhensible. Il conclut que c’est l’amour de la vie
tout entière qui peut nous faire accepter la souffrance.
Evelyne Martini présente le point de vue de
l’hindouisme et du bouddhisme. Dans l’hindouisme, c’est
l’expérience de l’Absolu et le détachement par
rapport au transitoire et aux épreuves qui produisent la
délivrance. Pour le bouddhisme, la souffrance est suscitée par
une insatisfaction et une frustration dues à notre investissement
excessif dans ce monde. Au fond, la question : « Pourquoi
souffrons-nous ? » renvoie à une interrogation plus
générale : « Pourquoi ne sommes nous pas des
dieux ? » ou « Pourquoi sommes nous
incarnés ? »
Laurent Gagnebin, après avoir passé en revue et
critiqué les principales explications données du mal et de la
souffrance dans le cadre du christianisme, après en avoir montré
le côté invariablement peu convaincant, souligne qu’il
appartient à la définition même du mal d’être
inexplicable. En accord avec Paul Ricoeur, il indique que c’est dans une
réponse pratique et non dans une solution théorique que le mal et
la souffrance peuvent être dépassés, voire
transfigurés. La lutte contre eux se substitue alors à la vaine
recherche de leur origine.
Paul-Laurent Assoun s’interroge :
« Pourquoi estime-t-on que l’on doit souffrir ?
C’est la fonction inconsciente du masochisme qui permet de remettre en
perspective le fait religieux. Le psychanalyste montre ensuite que nous
souffrons que l’autre nous manque. Cette souffrance est attisée
par notre propension à replonger dans des situations où il y a
lieu de souffrir… En fait, la souffrance vise à culpabiliser
l’autre (ou l’Autre) et à attirer sur nous son désir.
Tenter de s’expliquer sur les causes de la
souffrances débouche sur de nouvelles interrogations qui viennent
enrichir des débats de ce volume : le mal peut-il être
changé en bien ? Comment peut-on sortir de la souffrance ?
Peut-on aimer sans souffrir et sans faire souffrir ?
2/ Page 13-41. Alain Houziaux, La souffrance, à qui la faute ?
Page 39-41
La souffrance fait partie de la vie. Et lorsqu’on aime la
vie, on accepte inconditionnellement la part de souffrance qu’elle
contient… Dire « non » à la souffrance,
c’est dire « non » à la vie elle-même.
Et en revanche, le « oui » à la vie implique le
« oui » à la souffrance.
La souffrance nous fait
« éprouver » c’est-à-dire ressentir
la vie et sa force tumultueuse. On appréhende davantage la texture de la
vie, sa force et sa ténacité par la souffrance que par le
bonheur. Les moments de vie qui ont à voir avec la souffrance nous
marquent plus que ceux qui ont à voir avec le bonheur.
C’est l’amour pour la vie qui nous fait
accepter la souffrance. Et l’amour de la vie, c’est de la même
manière, l’amour pour Dieu. L’amour pour la vie
s’exprime comme une forme d’amour pour le Dieu qui nous la donne.
L’insistance sur l’amour pour Dieu me
paraît plus juste et plus efficace que celle sur l’amour de Dieu.
La théologie d’aujourd’hui, en insistant de manière
trop constante sur le fait que Dieu est amour se met dans l’impasse de la
théodicée. En effet, la question suivante : « Si
Dieu aime les hommes, pourquoi les fait-il souffrir ? », est
une vraie question. Il vaut infiniment mieux concevoir la foi comme un amour
sans condition de la réalité du monde et de la vie. La foi
est une sorte de confiance à priori vis à vis du
réel et de la vie. Et la souffrance est intégrée comme
étant une part de la vie et de la réalité que l’on
aime et à laquelle on fait confiance. L’amour pour Dieu est une modalité
de l’amour pour la vie tout entière. Dieu n’est pas la chimère
d’une irréalité. Il n’est peut être même
pas le fantasme d’une espérance. Il est le symbole et le moteur de
notre capacité infinie d’aimer la réalité, et en
particuliers la réalité de la vie.
3/ Page 43-70. Laurent Gagnebin, Pourquoi doit-on
souffrir ?
4/ Page 71-93. Paul-Laurent Assoun, Le devoir « souffrir » à l’épreuve de la psychanalyse
Page 88
Le travail du négatif, de la
culpabilité est le prix à payer au désir. On comprend que
le sujet, las de cette douleur de désirer, en vienne à placer son
espoir dans une mise hors-jeu du désir : c’est ce fantasme
qui soutient la réception et l’attrait du bouddhisme…
Souffrir est un acte chez le masochiste.
Au-delà de l’impasse de sa perversion mortifère, il indique
que l’une des manières pour le sujet d’échapper au
destin de la souffrance est de
transformer le souffrir en acte volontaire. Là où le sujet
désire et aime, il faut bien constater qu’il souffre.
L’autre est bien cause de souffrance. A cela répond la tendance
sacrificielle à … la souffrance qui signe la névrose, par
quoi le sujet abdique son désir. Le masochisme ne demande plus pourquoi
souffrir, il exige de souffrir. Jouir de souffrir est une sorte
d’évitement voluptueux du désir. Re-convoquant le sujet à
la vérité de son désir, la psychanalyse met le sujet
devant son réel en forme d’alternative : là
où le vouloir-souffrir était, le sujet a à advenir
à son pouvoir-désirer.
5/ Page 95-112. Evelyne Martini, La souffrance dans les spiritualités hindoue et bouddhiste
Page 103
Ce qui différencie profondément le nirvana
bouddhiste de la moksha hindoue, la sortie de la souffrance chez les
premiers de la sortie de la souffrance chez les seconds, c’est la
question de Soi, du Référent Absolu. Le Soi disparaît chez
les bouddhistes, pour qui il devient un nouveau leurre, une autre tentative de
saisie de l’insaisissable ? un nouveau piège sur le chemin de
la délivrance. Cette conviction fonde la doctrine de l’
anatman, le non-soi, le non-permanent…. Toute intervention de la
divinité est exclue dans le bouddhisme…
Si donc une forme de souffrance est inhérente
au fait d’exister pour les hindous comme pour les bouddhistes, parce
qu’elle est la conséquence de la loi du karman produisant
l’enfermement dans le samsara, si elle peut être vaincue,
dépassée par l’ascèse et l’ouverture de
l’intelligence et du cœur dans les deux traditions, son
dépassement ne s’inscrit pas dans des cadres de
références identiques. Les débouchés pourrait-on
dire, ne sont pas les mêmes… A « Pourquoi la
souffrance ? » des judéo-chrétiens, les
bouddhistes substitueraient peut être un « Pouvoir venir
à l’existence ? », alors que les hindous, plus
fondamentalement mystiques, se demanderaient volontiers : « Pourquoi
ne sommes nous plus comme des dieux ? »