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Octobre 2014
NOTE : Les données les plus récentes de l’Etude de Fondation de France
sur la solitude, se trouvent à partir de :
Les Solitudes en France - 04/07/2014
Depuis 2010 l’isolement des Français s’est installé et
accentué : ils sont désormais 5 millions, soit 1 million de plus qu’en 2010, à
ne pas avoir de relations sociales.
°°°°°°°°
LA SOLITUDE QUI CROIT TOUCHANT DE
NOUVELLES CATEGORIES
FONDATION DE FRANCE, Aout 2012
Faire le tour des hameaux pour convier des dames âgées, isolées, à venir
partager un après-midi convivial : c'est ce qu'organise l'association Écout'Temps, en Loire-Atlantique. Une pause hebdomadaire
faite d'échanges, de jeux et de complicité : un rendez-vous désormais
essentiel dans leurs vies.
E |
lles s'appellent Marcelle, Marie-Thérèse, Marie-Anne...
Elles ont toutes passé le cap des 70 ans (parfois depuis de longues années) et
partagent une même réalité : la plupart du temps, elles sont seules. Dans
ce joli paysage des bocages de la Loire-Atlantique, elles vivent dans de petits
villages, parfois dans des fermes très isolées. Leurs époux sont décédés, leurs
enfants vivent loin et leur quotidien est devenu bien triste. Pour compléter
cette description : elles éprouvent de réelles difficultés à se déplacer.
Marie-Anne témoigne : « Mon
mari avait une voiture, mais moi je ne sais pas conduire ! ».
Problèmes de santé qui empêchent de se mouvoir facilement, logements dans de
tout petits villages, éloignement des centres villes, absence de transports en
commun : toutes ces difficultés du quotidien s’additionnent pour créer des
situations douloureuses où ces personnes âgées, voire très âgées, vivent dans
une grande solitude. Face à cette situation, l’association Écout’Temps,
membre de la fédération des Familles Rurales de Loire-Atlantique, a développé ‟Un
jour part’âgéˮ : un service itinérant qui
propose de l’accueil et des animations collectives pour les personnes âgées
isolées, en perte d’autonomie.
« Je suis
sortie pour la première fois à 72 ans ! »
Une fois par semaine, l’association
s’installe dans l’une des salles municipales du territoire sur lequel elle
intervient (au sud de Chateaubriand, entre Rennes et Nantes) pour un après-midi
d’activités avec les personnes des alentours. Pendant que Nathalie ou Corinne
(respectivement présidente et animatrice de l’association) préparent les
activités, des bénévoles s’en vont chercher en voiture les participantes.
Coquettes, elles se sont préparées pour ce moment très attendu de détente ‟avec
les ‟copinesˮ, comme l’explique Marcelle. Un temps de complicité
bienvenu après une vie qui n’a pas toujours été facile : « Dans le
temps, je n’avais pas de copine. J’étais seule en ferme, je restais avec mes
gosses. Ça a été dur, hein ! » Un avis partagé par
Marie-Thérèse : « Je suis sortie pour la première fois, j’avais 72
ans ! »
Après les bises, les ‟comment
vas-tu ?”, tout le monde s’installe autour d’une grande table ou par
petits groupes : tout dépend de l’activité choisie, « On commence
par quoi aujourd’hui ? On fait des mots croisés ? Du scrabble ? Les
ateliers proposés visent à entretenir la mémoire, à se maintenir en forme, à
prendre du plaisir ensemble. Jeux de cartes, chants, gym… : « On
fait un peu de tout, indique Marie-Anne. Et comme on est toutes au même niveau,
on s’adapte très facilement. Il suffit de dire un petit mot pour plaisanter et
tout le monde rigole, au lieu de pleurer. » Un sentiment que confirme
Nathalie : « Quand elles entrent dans la salle, les complexes
restent à la porte et tout se passe dans la bonne humeur. » de parties
de rami en tournois de Scrabble, les esprits sont absorbés par une tactique à
peaufiner pour gagner la partie, un coin de mémoire à remettre en marche pour
tenter le Scrabble et gagner + 50 points… : au fil des minutes, la vie
revient dans toute son intensité, mais sans difficulté.
Après des années passées
assez souvent seules, Marie-Thérèse, Marie-Anne, Marcelle et les autres sont
friandes des après-midis organisés par Écout’Temps :
des moments entre elles, où papoter entre « copines » et s’adonner
à des activités ludiques ou culturelles. |
Les yeux pétillants, Marcelle résume à quel point elle
apprécie ces après-midi : « Ça me permet d’être en contact avec
les autres et ça, c’est un grand plaisir ! » Marie-Anne, elle, se
pose la question : « Si on n’avait pas ça, je ne sais pas ce que
l’on ferait ! On vient passer notre temps ici parce qu’on est bien,
là. » Moments de détente et de re-socialisation
au milieu de vies devenues bien vides, ces après-midi ˮpart’âgés” permettent aussi de repartir en
ayant fait suffisamment le plein de chaleur humaine et d’amitié pour
se sentir plus forte et dire ce que l’on veut, mais aussi ce que l’on refuse.
Ainsi, Marie-Thérèse n’a aucun mal à reconnaître : « On parle de
m’emmener en maison de retraite, mais moi, je n’en veux pas. » Et l’on
voit bien, à son air déterminé et au plaisir qu’elle prend à partager les
activités avec ses amies qu’elle puise ici la force pour éviter cette solution.
Pause détente, café ou chocolat, petits gâteaux et les
activités reprennent. Pour finir l’après-midi en beauté et se donner du courage
jusqu’à la semaine suivante, place au
chant choral. Elles écoutent ravies Marcelle chanter : « Que la
vie entière, vous soit douce et légère… »
« Oh ben ça me manquerait beaucoup, si je
n’avais plus ça ! »
s’exclame Marie-Anne.●
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https://www.google.fr/#q=%C3%89cout%E2%80%99Temps
La Fondation de France
contre la solitude
Face à l'augmentation continue des situations
d'isolement en France, la Fondation de France est très engagée auprès des initiatives
qui tentent d'y apporter des réponses. Frappant désormais dès l'âge de 30 ans
des personnes très démunies, la solitude est aussi un fléau des campagnes,
notamment pour les aînés qui n'ont plus les moyens de se déplacer pour aller
à la rencontre des autres. La Fondation de France a donc été séduite par
l'initiative « Un jour part'âgé » qu'elle
a aidé en 2009. Le soutien accordé a permis de créer un poste d'animatrice
sociale. |
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״La solitude
frappe désormais de plus en plus״. |
4 800 000 personnes en situation d'isolement en 2012, soit 800
000 de plus qu'en 2010 : malgré une année 2011 désignée « Grande cause
nationale contre les solitudes ». Celles-ci augmentent de façon
significative où que le regard se pose. Personnes âgées, malades ou en
situation d’handicap, mais aussi travailleurs pauvres, indépendants, ouvriers,
employés, adultes de 30 à 39 ans, hommes… la solitude frappe désormais de plus
en plus. Et pour l’instant, peu d’indices permettent d’espérer que ce phénomène
parvienne à s’inverser rapidement.
Depuis plusieurs années, pour répondre à ce fléau de notre époque, la Fondation de France a décidé d’agir selon trois principes : considérer toutes les dimensions de la vie de la personne (sa santé, son logement, son emploi, etc.), privilégier l’équilibre entre l’autonomie des personnes et une nécessaire inscription au sein d’espaces de vie collective, enfin, participer à redonner un sentiment
emploi,
etc.), privilégier l’équilibre entre l’autonomie des personnes et une
nécessaire inscription au sein d’espaces de vie collective, enfin, participer à
redonner un sentiment d’utilité aux personnes seules en les aidant à (re)devenir contributrices et pas uniquement bénéficiaires.
Ce positionnement fonde l’ensemble de nos soutiens aux initiatives qui
s’attaquent à l’isolement social. Un combat qui nous semble tout à fait
prioritaire. ●
Dr Francis Charhon
Directeur Général de la Fondation de France
Ne
plus compter pour personne…
Autre constatation : les hommes apparaissent plus
fragilisés socialement que les femmes. Ils sont en effet 42 % contre 35 % à n’être
intégrés dans aucun réseau ou juste un seul. Cette différence hommes/femmes
était insignifiante en 2010 : les mêmes pourcentages s’élevaient à 33 %
pour les hommes et 31 % pour les femmes.
4,8 MILLIONS DE PERSONNES vivent exclues des grands réseaux
sociaux |
Une même détérioration de la situation se constate si
l’on observe les âges. La population isolée rajeunit : en moyenne, elle
passe de 59 ans en 2010, à 54 ans aujourd’hui. Et les 30-39 ans, jusqu’alors
épargnés par ce phénomène commencent à en subir la dureté.
Au-delà de ces observations, une idée
forte ressort des centaines de témoignages recueillis : la douleur de la
solitude est extrême non pas lorsque l’on a plus personne à qui parler, mais
lorsqu’on ressent que l’on n’ a plus sa ˮplace” parmi les autres. 9
% des personnes interrogées se disent aujourd’hui ʽʽinutilesˮ. Le rapport
conclue ainsi : « La souffrance
de la solitude est celle d’être nié en tant que personne. » Autrement
dit : « Je ne compte pour plus
personne, donc je ne compte pour rien. »
Retrouvez
l’étude complète sur www.fondationdefrance.org/solitudes ●
Solitudes : ça s'aggrave !
En 2011, la
solitude était déclarée « Grande cause nationale ». Mais au-delà des
annonces, qu'en est-il de la situation réelle de l'isolement des personnes en
France ? Pour mieux comprendre ce phénomène, la Fondation de France
décidait de l'étudier dès 2010, depuis, elle remet chaque année un rapport.
Perte d’emploi, dissolution des liens familiaux,
maladies, inexistence de relations de voisinage : aujourd’hui, 4,8
millions de personnes vivent exclues des grands réseaux sociaux (ou alors avec
un contact en moyenne par semaine). Soit une augmentation de 800 000
personnes entre 2010 et 2012. Ce chiffre effrayant recouvre des aggravations
dans plusieurs domaines.
Le monde du travail joue de moins en moins sa fonction
« d’intégrateur social ». 27 % des Français qui travaillent – contre
20 % en 2010 – ne parviennent pas à établir des relations sociales avec leur
entourage professionnel. La faiblesse des salaires, les formes isolées du travail
(auto-entreprenariat, horaires décalés par exemple) peuvent constituer des
explications.