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SEQUELLES POST-POLIO : VIVRE AVEC

HANDICAP, VIEILLISSEMENT ET SOCIETE. Mai 2004 

Par Henri CHARCOSSET 

Ancien polio, Directeur de Recherche au CNRS, département de chimie, Retraité, Bénévole de recherche sociale 

Cet article est fait d’extraits d’un texte de même titre mais  nettement plus étoffé, publié sur le site de Bernard Gaudon, ancien polio insuffisant respiratoire, site à l’adresse web :  http://www.post-polio.fr

 

TEMOIGNAGE de Henri Charcosset : LA POLIO, LE HANDICAP ET LE VIEILLIR AVEC, COMME FACTEUR D’IDENTIFICATION DE SOI 

Comme condensé de mon témoignage, je dirais que je dois au virus de la polio (1953, à mes 17 ans), d’avoir été atteint par le virus de la recherche. En profession au CNRS, en chimie (en final science des charbons), puis depuis 1989, en mode bénévolat, déjà dans la relation patient / soignant pour les effets tardifs de la polio. J’ai consacré beaucoup de temps et d’énergie à ce sujet, qui reste tout à fait actuel.

 J’ai glissé progressivement ensuite vers des travaux pour l’insertion sociale active par le bénévolat sous des formes très diverses, de toutes personnes en situation de handicap, jusque dans des conditions de vie extrêmes. L’optique est de nous orienter vers une société mieux équilibrée, par la voie d’une recherche sociale s’ouvrant à la participation de tous.

 A qui voudrait formuler pour moi un souhait, je propose celui que je puisse et sache garder mon mental de chercheur jusqu’à la fin de ma vie. 

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Lors de son vieillissement, mon grand père paternel (décédé en 1965) parlait de son expérience des tranchées à Verdun, comme soldat de 2ème classe. Cela avait été un point fort de sa vie.

Pour moi, ce fut ma «plongée» soudaine dans l’ «océan de paralysie» qu’était l’hôpital Raymond Poincaré de Garches. C’était en novembre 1953, j’avais 17 ans. Deux mois plus tôt, j’avais vécu l’atteinte par le virus de la polio, à la ferme de mes parents dans le Brionnais (71). Je n’avais pas eu besoin que l’on me fasse part du diagnostic. J’avais su le faire moi-même, ayant perdu un oncle âgé de 29 ans, mort quatre ans plus tôt de la même maladie, en huit jours.

A Garches, des enfants polios par dizaines, pour ne pas dire davantage, circulant alentour. Des jeunes adultes paraplégiques et tétraplégiques par accident, des personnes atteintes de sclérose en plaques, ou autre maladie neurologique au nom que je trouvais bizarre. De certains, tel Joseph A., tétraplégique par accident, à la force de réaction étonnante malgré ses contractures spectaculaires, je me souviens comme si j’y étais encore.

Et puis le dortoir à 22 lits qui m’accueillit, garni de polios dans la tranche d’âge 16 à 45 ans, venant de tous milieux socioprofessionnels.

 Pendant deux années pleines, ce devait être mon premier contact rapproché avec des adultes non directement rattachés au monde rural.

A leur contact, j’amorçais la découverte, qui m’a demandé plusieurs années, de l’inanité de mes complexes à l’égard des diplômés en tous genres. Dans ce milieu très mélangé, les quasi illettrés m’étaient plus sympathiques que les intellectuels. Surtout, la paralysie elle-même des uns et des autres, et déjà la mienne, m’intéressaient sans plus ; je ne devais pas être planifié pour chercher à devenir médecin.

Mais la diversité des réactions de ces jeunes hommes face à l’un des grands événements dans une vie, qu’est l’atteinte corporelle paralysante, me faisait impression. Je me rappelle de manière très certaine, ma recherche, vaine, de relation entre l’énergie mise pour «vaincre la polio» comme on disait, et la croyance ou incroyance religieuse, de mes compagnons de chambrée. 

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Avec le recul des ans, et en tenant compte de tout mon supplément de contact avec le milieu de la paralysie (je suis adhérent de l’APF, depuis plus de 45 ans), je me refuse à considérer la paralysie, polio ou autre, et plus généralement le handicap, physique, mental, social, sous leurs seuls aspects négatifs.

Il faut bien plutôt y voir une expérience de vie, qui, comme toute autre, présente ses aspects négatifs et positifs.

Dans le cas du handicap physique, les aspects négatifs portent, il faut bien dire, sur les fonctions qui nous sont communes avec l’animal : l’appareil locomoteur, le système respiratoire, l’appareil digestif, les cinq sens, et autres. Est-ce si important que la personne marche plutôt qu’elle ne roule, porte ou non des appareils auditifs, respire ou non de manière assistée, s’alimente de manière ordinaire ou par sonde, etc.?

Tout cela ne serait que relative trivialité, s’il ne s’y associait pas au cas par cas, toute une expérience spécifique de la vie, très individualisée, et donc source de diversité, d’enrichissement, pour l’espèce humaine.

Bertrand Besse-Saige, assistant réalisateur de cinéma lorsqu’il devient tétraplégique par accident à 22 ans, décrit plusieurs années plus tard, dans son ouvrage, Référence 1, que « la seule partie de mon corps à mieux fonctionner qu’avant (l’accident), est ma tête ». La « tête » est partie essentielle s’il en est, chez l’individu, puisque déterminant toute sa différence par rapport à l’animal.

Une expérience plus personnelle : Je fréquente le Centre de Vacances du CAES CNRS à Aussois, en Savoie. Il accueille des personnes handicapées.

 Y rencontrant l’an passé un adolescent IMC (Infirme Moteur Cérébral), je me faisais réflexions sur son rôle équilibrant auprès des groupes d’adolescents «non handicapés». Equilibrant, car constituant un élément de compensation à tous les écarts par rapport à quelques réalités de la vie, enregistrées en permanence par ces jeunes devant la télévision.

L’enrichissement par le vécu personnel, ou bien l’accompagnement, du handicap sévère, vaut même pour le handicap mental. Le milieu du handicap mental est en partie à l’origine de la mise en place de l’Observatoire des Familles en Situation de Handicap (OFSH), Référence 2. L’archivage prévu de données sur l’expérience du vécu des handicaps, sera très utile à la recherche, universitaire et autre, dans les décennies et siècles à venir. 

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Mon entrée au CNRS, département de chimie, date de 1960. Au milieu des années 70, après le choc pétrolier de 1973, l’Organisme m’a proposé de m’investir dans la relance d’une science des charbons en France.

Les charbons sont des matières d’une grande complexité physico-chimique, et l’étude de leurs structures et réactivités, demande de faire œuvrer en complémentarité les unes des autres, des branches très diverses de la science. Ma dernière activité professionnelle est l’édition de l’ouvrage collectif

« Advanced Methodologies in Coal Characterization », Référence3, en 1990.

Pour «faire prendre la mayonnaise» entre scientifiques aux spécialités et objectifs très divers, j’ai, pendant une décennie, bénéficié à retardement de l’expérience acquise en Centre de rééducation. Là j’avais appris à vivre et collaborer, entre gens de niveaux socioculturels, de perspectives de rééducation, réadaptation aussi, très différents. L’effet de groupe était très marqué dans notre salle commune à 22 lits, les plus allants à vouloir se remettre debout après l’atteinte polio, entraînant les autres.

Je me suis efforcé, dans les groupes CNRS que j’ai eu à mettre en place et animer, à ce que l’on «joue collectif», comme meilleur moyen pour les uns et les autres de se faire individuellement apprécier.

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A ma cessation d’activité professionnelle pour cause d’invalidité en 1989, largement due aux séquelles d’un accident à la colonne vertébrale provoqué par un motocycliste (1985), j’amorçais une reconversion vers un bénévolat de recherche sociale, depuis chez moi. Bientôt seul maître à bord au domicile, en raison du décès de mon épouse, mère de mes deux enfants.

Mon approche générale n’a pas cessé de mettre à profit la conjonction de trois éléments principaux: 

         -1)-L’effet de mon milieu social originel, constitué de ruraux, ayant arrêté l’école au détour de leurs douze ans, au bon sens non perturbé donc par trop de connaissances apprises. Corrélativement, je tiens à ce que l’on valorise l’expérience pour un sujet traité, de tout un chacun, vu comme co-chercheur, abstraction faite de son absence éventuelle de formation théorique.

Ce mode de pensée a déjà été proposé il y a un demi-siècle, par Joseph Wresinski (1917-1988), pour définir le rôle des très pauvres dans l’approche scientifique de la lutte contre la grande pauvreté, voir l’ouvrage Référence 4. Il est utile de préciser que :

a) La source première des idées de Joseph Wresinski réside dans le fait qu’il avait passé toute son enfance en milieu d’une très grande pauvreté matérielle.

         b) Ses idées n’ont été que très peu diffusées vers les milieux de la recherche universitaire.

J’en déduis (à partir de tout ce que j’ai vu et appris par ailleurs dans ma vie, aussi), qu’aboutir à une nouvelle société, et changer la face du monde, par la voie de la recherche scientifique, est certainement possible. Mais à la condition claire, que l’on fasse collaborer les gens en situation de vécu des problèmes que l’on cherche à résoudre.

 

         -2)- l’idée forte ayant pris racine en moi lors de mon séjour à Garches en 1953-1955, selon laquelle chaque expérience forte de notre vie a une valeur, y compris scientifique. Ceci même quand elle nous semble déjà présenter une connotation fortement négative . L’histoire de l’humanité en mouvement n’est-elle pas le condensé des histoires individuelles de tous les humains des passé, présent et futur ?

Quelque vingt ans plus tard, Josiane CRISCUOLO, grande paralysée polio, devenue Directeur de recherche au CNRS, en Lettres, publiait dans la Revue «Le Point Carré», un Editorial faisant ressortir le handicap comme «un deuxième métier» ; cela a fait tilt dans ma tête !

Dans le même ordre d’idée, c’est postérieurement à ma cessation de fonction au CNRS (1989), que j’ai appris ma promotion si l’on peut dire, de « paralysé » ou si l’on préfère de « personne paralysée », en « personne handicapée ». Cela s’était passé en 1980, avec la publication de la classification internationale des handicaps. J’accepte cette « promotion » seulement si l’on rajoute à « personne handicapée », orientation : handicap physique, et spécialité : polio et séquelles post-polio.

 

         -3)- L’influence très marquée sur moi, des événements de mai 1968 à l’Université et dans les grands Organismes de recherche, en premier lieu le CNRS.

Là où ma thèse de doctorat ès sciences, soutenue en 1964, ne me revient presque plus jamais à l’esprit, il en va tout autrement du vécu à l’Institut de recherches sur la catalyse du CNRS ( sis à VILLEURBANNE), de « mai 68 » et des années qui ont suivi.

Je notais « dans ma tête » nombre de situations à tout le moins « cocasses », liées à la prise de pouvoir dans le Laboratoire, des techniciens et autres personnels de rang hiérarchique inférieur, tels aussi les jeunes chercheurs confirmés dont j’étais.

Fondamentalement, il s’exprimait un énorme besoin, faisant suite à toutes les frustrations trop longtemps accumulées, de tous, pour être reconnus comme faisant pleinement partie de la communauté qu’est un Laboratoire, avec droit à information déjà, à expression d’avis en sus, sur toutes évaluations, orientations, décisions.

Je considère comme tout aussi fondamental, le besoin présent d’être considéré comme personne, avec reconnaissance associée de la valeur de ses expériences, pensées et opinions, de chacun des citoyens du monde entier.  

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Toute mon activité de recherche associative, qui a débuté sur le sujet post-polio

(Voir texte principal ci-après, avec sa liste de références), vise à promouvoir la mise au profit de la société, de l’expérience de vie de tout un chacun, quels qu’en soient l’âge, le niveau de handicap et le lieu de vie (ce dernier pouvant être une prison).

Chacun se trouve déjà visualisé comme co-chercheur, on l’a dit. Il est également considéré comme un participant actuel ou en tout cas possible, aux tâches productives, qui comprennent outre la production de biens et de services, celle tout aussi importante, de lien social.

L’informatique couplée Internet permet de rendre « opérationnelles » la plupart des personnes handicapés, aussi élevé leur niveau de handicap soit-il, et toutes personnes maintenues dans leur lieu de résidence, en raison de contraintes, physiques ou autres (vécu en institution notamment). 

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Certains vont penser que je donne beaucoup d’importance à mon ego, à mon moi. Je considère en effet comme un préalable à pouvoir attribuer de la valeur à la vie de tout autre, de commencer à en faire ainsi pour sa vie à soi.

Mon intérêt à ne pas exclure est de type scientifique, et non lié à un positionnement religieux ou philosophique ou politique particulier.

Né dans la religion catholique, je n’ai pas de raison d’en changer, tout en souhaitant de sa part un cheminement dans le respect mutuel avec les autres modes de pensée qui attribuent valeur individuelle à toute personne.

Je me situe jusqu’ici pour mes recherches, dans le contexte de la laïcité, vue comme neutralité religieuse. 

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Remerciements :

Il serait trop long de citer nommément tous ceux avec qui j’ai fait un bout de chemin plus ou moins long dans ma vie ; je les remercie en commun. Une pensée particulière cependant pour Jacqueline GONNET, ma compagne depuis plus de dix ans, et pour mes quatre petits enfants, qui nous projettent ensemble vers demain. 

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Références : 

1/ Le guerrier immobile.

Bertrand Besse-Saige, 1994, Editions Desclée de Brouwer. 

2/ Observatoire des Familles en Situation de Handicap.

Handicap International, Action OFSH, 14 avenue Berthelot, 69361 LYON Cedex 07. 

3/ Advanced Methodologies in Coal Characterization.

 Henri CHARCOSSET(Editor), assisted by Brigitte Nickel-Pepin-Donat, 1990, Coal Science and Technology 15, Elsevier Science Publishers. 

4/ LE CROISEMENT DES SAVOIRS. Quand le Quart Monde et l’Université pensent ensemble.

Groupe Quart Monde- Université, 1999, Editions de L’Atelier.

 

RESUME EN BREF DE L’ARTICLE 

En deux paragraphes, pour condenser ce Résumé:

1) La solution aux problèmes spécifiques des anciens polios, et à leur sentiment de se sentir délaissés, passe par un retour (un «réveil») à la réalité de la vie associative. Nous préconisons comme première priorité, l’édition par l’Association des Paralysés de France (APF), d’un nouvel ouvrage spécifique à la polio, à ses séquelles initiales, et à celles qui souvent se développent bien plus tard.

2) Les anciens polios et plus généralement les personnes handicapées vieillissantes apparaissent auprès de la gérontologie, comme un point d’appui essentiel à la valorisation du vécu du grand âge, y compris avec handicap(s). Nos milieux en commun ont à se faire plus ambitieux, sans avoir pour autant à être agressifs, dans la production de social, aux fins de devenir le liant social de la société en son entier. L’Internet nous tend les bras, pour dépasser l’inconvénient apparent que semble présenter un handicap physique des plus sévères, ou tout autant un enfermement chez soi ou bien dans une institution.  

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TEXTE DU RESUME 

Dans les questions soulevées par les anciens polios lecteurs de « Faire Face », nous mettons principalement en cause le trop faible investissement des anciens polios eux-mêmes. Les actions conduites, même si elles sont de qualité, comme la rubrique post-polio du journal trimestriel «Le Point Carré», sont insuffisantes en nombre et en volume.

Le but premier de cet article est donc d’appuyer la démarche de Marie-Claude PILLON, en vue d’étoffer l’activité post-polio APF. Notre suggestion de base est l’édition par l’APF d’un nouvel ouvrage post-polio.

Il peut être mis à profit en complément, les possibilités offertes par le nouveau statut de l’APF, en particulier les groupes initiative adhérents, GI.

La vie associative post-polio APF ne saurait être coupée de celle à l’extérieur de l’Association.

A ce sujet, il nous semble profitable d’appuyer des actions post-polio diverses et variées, pour entretenir le dynamisme de l’ensemble. 

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Si l’on considère qu’un handicap physique sévère donne lieu à vieillissement physique précoce, disons à partir de la cinquantaine, la communauté post-polio s’intègre pour sa plus grande part, dans la population des personnes handicapées vieillissantes, PHV.

Déjà, classe par classe de cause de handicap, il faut que les personnes handicapées et/ou leurs proches s’organisent pour un très bon degré de prise en charge de leur accompagnement médical spécialisé, psychosocial, social. 

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En plus, une vie associative commune à toutes les catégories de personnes handicapées vieillissantes, présente divers intérêts .

Certains sont de caractère psychologique, comme le fait de ne pas se renfermer entre personnes souffrant de la même pathologie.

 D’autres raisons concernent la vie pratique. Il en va ainsi par exemple, des modes d’habitat différents d’un domicile courant. Ils ne sauraient être vus bien différemment d’une cause de handicap à une autre.

A l’APF69, nous avons initié un groupe initiative personne handicapée vieillissante, GIPHV.

Il serait utile que l’APF nationale mette en place un site Internet de qualité, sur le sujet du «Vieillir avec un handicap». Une section devrait y être consacrée à la prévention de l’aggravation du handicap, lors de l’avancée en âge de la personne. 

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Aborder le domaine des personnes handicapées vieillissantes, c’est avancer vers celui des personnes âgées, PA.

Ces dernières sont, comme tout un chacun, susceptibles de devenir handicapées, avec pour sigle associé PAH.

La barrière entre personne handicapée vieillissante (PHV) et personne âgée s’handicapant (PAH) est plus administrative qu’objectivement fondée. Elle se situe dans l’âge de survenue du premier handicap: avant 60 ans c’est PHV, après 60 ans c’est PAH.

Au plan médico-social, les PHV relèvent du milieu du handicap, les PAH de celui de la gérontologie.

De fait, les champs du handicap et de la gérontologie en sont déjà à devoir collaborer.

 Là où nous avons besoin de foyers logement adaptés pour personnes handicapées vieillissantes, il convient de les situer dans le cadre des foyers logement existants ou à créer, pour personnes âgées en général.

L’APF nationale se doit donc d’encourager toutes initiatives propices à faire le joint entre ces deux secteurs du handicap et de la gérontologie.

Notre souhait est que le groupe initiative personne handicapée vieillissante (GIPHV) de l’APF69 soit suivi de la création par d’autres délégations départementales de l’APF, de groupes similaires. Semblables quant au sujet traité, mais de préférence différents dans leur mode d’approche. De la diversité, il en faut en effet, pour qu’un peu plus tard, les échanges d’expériences puissent être fructueux. 

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L’époque des épidémies de polio remonte à quelques 70 ans, affectant en tout premier lieu des enfants, presque des bébés souvent, et adolescents. Elle s’est caractérisée par un niveau étonnant de l’insertion professionnelle, à l’âge adulte.

La population post-polio a vocation maintenant à se situer parmi les éléments moteur d’une insertion sociale «engagée» (bénévolat sous toutes ses formes) des retraités et personnes âgées en général, sans exception autre qu’un handicap mental sévère.

Le «diagnostic» d’un besoin de «réveil» des anciens polios selon Marie-Claude PILLON, va bien au-delà. de cette seule population.

Il est pour nous essentiel de prendre rapidement en compte, partout dans la société et plus encore en gérontologie, qu’il n’y a plus de limite dans le niveau de handicap physique qui puisse empêcher une insertion sociale pleine et entière, de la personne.

Un ordinateur couplé Internet se commande par le seul mouvement de la paupière, autorisant une insertion par le télétravail, d’adultes jeunes atteints de syndrome d’enfermement (ou «locked in syndrome »; le corps est inerte, mais l’intellect fonctionne normalement). L’équivalent, pour les aînés, s’intitule télétravail bénévole ou télé-activité.

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Les 15000 morts prématurées de personnes âgées lors de la canicule de l’été 2003, ont donné lieu à reproches à l’égard des «politiques», à l’égard de la «population laborieuse» aussi, considérée comme peu solidaire.

Mais pas grand monde pour proposer davantage de prise en charge par elle-même, de la population des retraités, et personnes âgées de toutes conditions.

Il y a peu de temps encore tout le monde travaillait jusqu’à sa mort, s’auto-garantissant ainsi le prolongement jusqu’«en bout de course» d’une identité sociale.

Cinquante ans en arrière, en centre de rééducation, des médecins et autres soignants posaient par définition que tout enfant, adolescent, aussi paralysé par la polio soit-il, relevait de rééducation, réadaptation. Le but était de le faire rejoindre plus tard la population des travailleurs, intellectuels plutôt que manuels, comme on peut s’en douter.

A ce jour, en relation avec le vieillissement généralisé de la population, nous proposons de raisonner de même pour les personnes handicapées de tous âges.

Rééduquer, réadapter la personne en état de besoin, toujours dans le but de la faire rejoindre, autant que faire se peut, la «population laborieuse».

Anciens polios et autres personnes handicapées vieillissantes, nous avons à être un fer de lance, à la fois amical et exigeant, auprès de la gérontologie. Cette discipline se doit d’entrer sans plus de retard, dans un mode de pensée substituant le terme de handicap à celui de dépendance.

A ce jour la personne devenant handicapée, au-delà de ses 60 ans, se voit cataloguée «personne dépendante», plutôt que «personne handicapée» .

Le premier de ces deux termes a pour nous une connotation négative, pas le second puisque faisant renvoi à toutes sortes de compensations et possibilités de réinsertion. 

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Proposer de maintenir ou ramener toute personne, indépendamment de son âge et de son niveau de handicap, vers les tâches de production, est une chose. Préciser de quelles tâches il s’agit, appelle précisions il est vrai.

Notre société ne pourrait fonctionner sans biens ni services, et la population des 25-60 ans s’acquitte de son mieux de ces productions-là. Sachons au moins lui en être gré.

Cela ne suffit pourtant pas pour donner une société équilibrée, équilibrante.

Il y manque la production, tout aussi indispensable, de lien social.

Produire le lien social, est dans la compétence potentielle de chacun, sous réserve d’avoir motivation forte déjà, disponibilité d’esprit et de temps aussi. Ce sont les caractéristiques d’un véritable travail; le fait qu’il soit le plus souvent bénévole plutôt que salarié ne change pas les données du problème. 

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On ne saurait décemment attendre de la population des 25-60 ans qu’elle soit productrice de biens et services en mode rémunéré, et tout autant de beaucoup de lien social en mode bénévolat.

Pour la production de lien social, on peut espérer plus qu’actuellement, mais certainement pas tout, de la population générale des 60 à 70 ans.

Les réserves potentielles, en disponibilité d’esprit et de temps, pour prendre intérêt à l’autre, au «faire lien» avec lui, se trouvent surtout auprès de la population des personnes handicapées vieillissantes (souvent dès la cinquantaine) et des personnes de plus de 70 à 75 ans sans exception.

Convenons qu’il n’est pas bien facile d’emmener régulièrement des milliers de personnes âgées, vivant en maison de retraite ou isolées chez elles, pratiquer le bénévolat à l’extérieur.

Mais convenons de la facilité d’équiper à temps partiel, tout ce monde-là, si riche de capacité pour re-créer une «société en lien», de matériel informatique approprié. 

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Voici une citation bibliographique de Jérôme Pélissier, Référence 1, à partir de «La société contre les vieux»:

« Beaucoup s’éloignent de leur corps, désormais ressenti comme un support et non comme «soi», beaucoup constatent que leurs facultés mentales ne suivent pas la voie de la détérioration, beaucoup découvrent que leur esprit est plus fidèle et plus riche.

Beaucoup se fanent alors d’être privés des stimulations et des nourritures intellectuelles qu’il leur faudrait, beaucoup languissent alors de ne trouver personne avec qui échanger,...» 

Cette citation étaye notre propos, confortant l’idée d’une énorme disponibilité de forces de production chez nos concitoyens âgés.

Comme adulte jeune, surtout produire des biens et services, comme aîné surtout produire du lien social. Tout au long de sa vie, s’identifier au travers de ses tâches de production au bénéfice de la collectivité. Ceci quel que soit le niveau de handicap, en tout cas physique. 

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En guise de conclusion, que l’on en réfère au passé, au présent ou au futur, du grand thème de vivre tout ou partie de sa vie avec un handicap, le sujet polio et post-polio reste bien actuel.

 Des problèmes pratiques, tel le non renouvellement des médecins ayant reçu une formation polio, sont même bien spécifiques.

Notre ressenti plus général est que les anciens polios et plus généralement les personnes handicapées vieillissantes, constituent le levier d’une insertion sociale engagée, pour toute population, même très âgée, sans autre limite que le handicap mental sévère.

Avec l’allongement continu de l’espérance de vie, ce n’est pas une mince affaire, c’est sûr, que passer de la notion de vie longue à celle de vie pleine.  

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         Référence 1:

 La nuit, tous les vieux sont gris. La société contre la vieillesse.

Jérôme Pélissier, 2003, Editions Bibliophane-Daniel Radford, Paris. 

 

ELÉMENTS DE GÉNÉRALISATION, OU : À PARTIR DE LA POLIO, ALLER AU-DELÀ

 

Certains diront que je suis très polarisé sur ma polio, sur la polio, et très influencé par le milieu des anciens polios américains. Ce n’est pas ainsi qu’il faut lire mon message.

Je recommande tout autant à nos amis paralysés par accident, ou atteints de sclérose en plaques, et autres, de se mettre au top niveau dans la connaissance de toute littérature associée au vécu concret de leur pathologie ou accident invalidant.

On ne s’enferme pas, on se grandit, en se rendant capable de discuter point par point, les avis des experts. Ils ont le savoir théorique, nous avons le savoir pratique. Dans un laboratoire de sciences expérimentales du CNRS, il ne saurait être bâti de théorie sans aller retours multiples entre théoriciens et expérimentateurs. Dans le champ du vécu d’un handicap sévère, les choses peuvent être vues pareillement. 

Oui, sans doute les anciens polios sont-ils en train de « faire leurs derniers tours de piste », comme le dit Jacques TOCHON, voir Annexe 1B. Mais ils ont vocation à être des éléments moteurs de la vie associative pour demain, comme source majeure d’intégration de la personne handicapée.

L’APF se doit de rester, certains diront de redevenir, un précurseur. Mais l'APF n’est pas une fin en soi. Elle a à être le fer de lance pour davantage d’investissement de la personne handicapée dans tous les aspects, médicaux spécialisés comme médico-sociaux et autres, de sa vie. 

Avec un plus de cet investissement quand il s’agit de recherche, soit donc de préparation de l’avenir. Cela suppose de la part de l’APF beaucoup de mise à disposition de ses moyens humains et matériels auprès de toutes personnes handicapées ou sympathisantes, pour leurs activités aux fins d’intégration des personnes handicapées, au sein de l’APF certes, mais hors APF tout autant. 

On doit s’extraire de l’idée que tout investissement associatif implique pour la personne de se rattacher à une organisation, à une structure. Le bénévolat autonome auquel je me rattache le plus volontiers, avec sa forme en devenir qu’est la télé-activité, fait partie des voies à promouvoir.

 

CONCLUSIONS GÉNÉRALES

 

Nous traitons successivement ici :

1/ du vécu des séquelles post-polio en France.

2/ du thème plus général du vieillir avec un handicap.

3/ de la place dans la société, des personnes âgées en général.

4/ d’une recherche sociale ouverte à la participation de tous.

 

1/ Mieux vivre, bien vivre, les séquelles post-polio ( SPP) en France.

Là où les anciens polios se sentent abandonnés par la société, il ressort que le courage individuel, même poussé à son extrême, ne se suffit pas.

 S’en remettre à l’action d’Associations généralistes, non plus. On ne peut pas passer à côté du besoin d’une vie associative spécifique.

Cette dernière a clairement besoin de se renforcer, au travers de l’action promotrice que se propose d’avoir Madame Marie-Claude PILLON, Référence 1A, et Annexes 1A (témoignage) et 4 (Coordonnées des anciens polios concernés à ce jour, à l’APF).

L’appui prioritaire de la part de l’APF nationale aurait à être l’édition d’un nouvel ouvrage consacré au sujet polio, post-polio.

Tandis que le nouveau statut de l’APF est à priori favorable à la création de groupes initiatives post-polios départementaux, et/ou régionaux, enfin national.

La diversification de l’action associative post-polio hors APF, peut être aussi source d’une vitalité accrue de l’activité associativepost-polio française.

 

2. L’intégration du sujet post-polio dans la thématique récente du « Vieillir avec un handicap ».

 Tout d’abord, c’est cause par cause de handicap qu’il faut une activité associative spécifique conduite par les principaux intéressés que sont les personnes handicapées avec leurs proches. Chaque pathologie ou accident invalidant a en effet ses spécificités aux plans médical, psychosocial, social. 

Il n’empêche, la plupart des handicaps moteurs donnent lieu, de même que les formes sévères de la polio, à un vieillissement physique précoce de l’individu. Les problèmes qui en découlent commencent souvent par une cessation anticipée de l’activité professionnelle ; ils se poursuivent par des changements successifs de rythme et de style de vie.

L’APF nationale doit s’investir dans la thématique, nouvelle, du « Vieillir avec un handicap ». Cette dernière résulte de l’accroissement inespéré il y a peu de temps encore, de l’espérance de vie des paralysés par accident, des myopathes, cités à titre d’exemples. Elle est amplifiée par l’accroissement de l’espérance de vie de la population en général, avec augmentation du nombre de personnes âgées s’handicapant, actuellement en nombre de l’ordre de 700.000 en France. 

La construction et l’actualisation par l’APF nationale d’un site Internet consacré au « Vieillir avec un handicap » seraient une contribution profitable au rapprochement des champs du handicap et de la gérontologie. Une section sur ce site concernerait la prévention de l’aggravation des handicaps avec l’âge. 

Les nouveaux groupes initiative adhérents APF peuvent constituer des formules propices à l’expression des personnes handicapées vieillissantes, par des approches variées, complémentaires. 

A l’APF 69, nous avons initié un GI « Personne handicapée vieillissante », GIPHV, Référence21. Dans le principe, il s’agit d’une approche pluridimensionnelle pour un bien vieillir avec un handicap.

Le mode de pensée consiste à considérer tout un chacun, travailleur social, personne handicapée, toute personne se sentant partie prenante, comme chercheur, en tout cas collaborateur de recherche. A partir du passé, présent, de ce sujet « Vieillir avec un handicap », on cherchera à se projeter vers le futur, proche ou plus lointain, au travers de travaux variés.

Qui dit optique recherche signifie intérêt porté au travail documentaire, à la publication écrite et orale des résultats des travaux, individuels et/ou plus collectifs.

La participation à ces orientations est ouverte à des personnes vivant en dehors de notre département, voire en dehors du territoire national. Une mini-revue « Pouvoir bien vieillir avec un handicap », trimestrielle, doit démarrer en juillet prochain.

 

3. La place positive dans la société de la personne âgée en général, très âgée même, y compris handicapée. 

Les problèmes soulevés par les anciens polios s’exprimant Annexe 1, ne peuvent pas trouver solution sans beaucoup plus d’investissement collectif des intéressés.

Chez les anciens polios, ce n’est pas de vaillance que l’on manque c’est sûr, plutôt de clairvoyance. Le vécu d’un handicap chronique, s’apparente à un sport collectif. L’individu ne peut y trouver son épanouissement, qu’au travers de son interaction avec ses coéquipiers. 

15.000 morts prématurées de personnes âgées lors de la grande sécheresse de l’été 2003 ; beaucoup plus de solitude qu’il ne convient pour beaucoup de nos vieux. On discute pour savoir à quel point la faute en revient à des ministres, aux administrations, au manque de solidarité de la partie de la population qui est au travail.

Mais doivent se prendre davantage en charge au plan collectif, les populations les plus directement concernées, à savoir les retraités et personnes âgées (jusqu’à 75 ans), et dans la mesure de leur possible les vieux, vieux ou vieillards (plus de 75 ans). 

Pour nécessaire qu’elle est, la production de biens et de services par la population des 25-60 ans, ne peut pas suffire à donner une société équilibrée, équilibrante. Il faut en plus, une production, tout aussi importante, de lien social.

Le liant social le plus approprié pour tous, se situe au niveau de la population ayant le plus d’expérience de la vie, avec une très bonne disponibilité de temps.

La population standard des 25 à 60 ans n’a ni les capacités, ni la disponibilité pour prendre en charge la totalité de nos affaires en commun .

 Entre retraités, toutes personnes âgées, très âgées même handicapées, il nous faut bien nous « réveiller ». 

Le secteur de la gérontologie dispose d’une énorme capacité de production de lien social. Le milieu du handicap moteur illustre la possibilité d’une insertion sociale active jusqu’au plus haut degré de paralysie de la personne. Cela est le cas par exemple pour le syndrome d’enfermement(« locked in syndrome » en anglais ; la seule partie du corps à se mouvoir est la paupière).

Les secteurs de la gérontologie et du handicap associés, ont la potentialité d’être leaders à leur manière dans la genèse d’un monde plus humain. La mise en place de collaborations entre ces deux secteurs, est à recommander, entre autre auprès de l’APF.

Il nous faut passer dans l’un et l’autre de ces deux milieux, d’une attitude d’esprit habituellement défensive, à des pratiques résolument plus offensives, du « in » au « out » si l’on préfère, sans avoir pour autant à manifester d’agressivité au mauvais sens du terme.

 

4. Une recherche sociale s’ouvrant à la participation de tous, sans exceptions, comme co-chercheurs, pour aller vers une société plus juste et plus humaine. 

La société en devenir est affaire d’engagement personnel de tout un chacun.

L’apport potentiel d’une recherche publique s’ouvrant à la participation de tous, est sous-estimé. La recherche publique à temps plein doit s’afficher davantage que cela n’est fait, comme service public de la recherche. 

Mais la recherche sociale n’est propriété ni de quelques organisations en particulier, ni d’une catégorie d’individus telle celle des intellectuels. Elle est surtout affaire d’état d’esprit. Elle a pour but l’élaboration du futur proche et plus lointain, comme prolongement du passé, en relation avec ce qui fait le présent de notre environnement.  

Dans toutes mes recherches associatives, voir ci-dessus les Références, les milieux de la retraite, du vécu des handicaps et du grand âge, sont visualisés en permanence comme liant dans la société en devenir. 

La jonction avec notre passé, réside dans l’équivalent de la devise, pas si ancienne, « tout le monde au travail », depuis sa naissance ou presque, jusqu’à sa mort.

Aussi âgé et/ou handicapé soit-on. A chacun sans exception, le droit de trouver les conditions de pouvoir exercer son rôle naturel d’agent de production. 

 La production de lien social, en modes salarié ou bénévolat, est tout aussi indispensable que celle de biens et de services. 

La projection vers le futur, est dans la mise à profit des techniques les plus actuelles, par des couches de la population qui sont simplement « empêchées » d’agir. L’empêchement peut être physique, pensons à la paralysie totale. Ce peut être aussi une question de lieu de vie : isolement géographique, vécu en institution ou en prison, etc.

A ce jour, les seules limites pour l’utilisation massive de l’informatique couplée Internet, en modes de télétravail ou bien de télé-activité (bénévolat à distance), résident dans la maladie ou le handicap mental sévère, voir par exemple ma publication Référence 22. 

La marche en avant de notre société, dans ce monde si concentré en luttes, tensions et autres compétitions, ne peut se faire qu’avec la mise à profit des compétences et disponibilités de tous.

La notion de retraite loisirs doit être revue et corrigée, par la population « en situation » elle-même, surtout.

La notion de handicap, quant à elle, est à généraliser, plutôt qu’à « gommer ».

La cause majeure de handicap chez l’homme, n’est pas dans un quelconque malheur physique, conduisant à handicap compensable. Elle réside dans le décalage entre la vitesse de changement de notre monde, et notre vitesse personnelle d’adaptation.

L’état naturel de l’homme, de tout homme, n’est pas celui d’une personne valide, ou normale, qui vivrait éventuellement des situations de handicap. Il est d’être une personne handicapée. 

Syndrome d’agitation avec déficit de réflexion, poids excessif donné au paraître plutôt qu’à l’être, refuge dans la fuite en avant, incapacité à se situer au profit de l’humanité de demain, figurent parmi les handicaps de la population arbitrairement qualifiée de valide, ou normale.

Le vécu non choisi d’un handicap tel l’immobilité corporelle complète, et le vécu de la grande vieillesse, offrent de larges opportunités à saisir pour une compensation en tout cas partielle de tous les déficits et handicaps propres aux « non handicapés ».

Entre humains, tous, on ne devrait parler que d’interdépendance et non de dépendance, de fraternité et pas simplement de solidarité. 

L’autre, tout autre, est mon frère, frère en vécu de handicaps. La société de demain sera une handi- société, ou elle ne sera pas. Soit donc une société où chacun se situera comme personne naturellement handicapée, naturellement en besoin du concours de ses semblables.

Les milieux de la retraite, des personnes âgées, de l’accompagnement du grand âge et/ou des handicaps, ont à être plus confiants dans la valeur des expériences spécifiques et de la disponibilité de temps, dont ils sont porteurs.

Ces milieux ont vocation présente à se faire le moteur d’une révolution tranquille, en vue d’une société plus juste, plus humaine.

Ce ne sont pas les « populations laborieuses », soumises à des tensions exagérées, ne sachant pas trop où donner de la tête il faut bien dire, en grand besoin d’une re-prise en charge par les aînés et grands aînés, qui s’en plaindraient.

 

RÉFÉRENCES 

1. Témoignages d’anciens polios, autour du message : « Polios réveillez-vous »,

Marie-Claude Pillon(A), Jacques Tochon(B), Mauricette Gauguet(C), et Dominique Bricard-Dupont(D), Faire Face, décembre 2003, N° 615 (A) ; février 2004, N° 617 (B et C) ; avril 2004, N°619 (D). Témoignages reproduits en Annexe 1.

 

2. La poliomyélite (antérieure aiguë - PAA).

Dr Marc Maury, In : « Déficiences motrices et situations de handicaps. Aspects médicaux, psychologiques, techniques, sociaux, et législatifs ». Edition APF, 2002.

Accès direct de l’article sur l’Internet :

http://www.apf-moteurline.org/aspetsmedicaux/dmsh/causes_defmot/medullaires_neuromusc/polio_MM_259-264.pdf

 

3. Polio aujourd’hui.

Dossier réalisé par Anne-Marie BODSON, Faire Face, N°579, septembre 2000, pp 28-38.

 

4. La poliomyélite en France en 1996.

Accès direct sur l’Internet : http://www.invs.sante.fr/bea/1996/do_p10.html

Extrait de cet article en Annexe 2, Figure.

 

5.Tips and Techniques for Treating PPS.

Dr Richard L.Bruno, PPS T’N’Ts, August through December 2003.

Traduction en français en Annexe 3.

 

6. Le syndrome post-polio (SPP)

Dr Richard L. Bruno, Référence Internet : http://perso.calixo.net/~knarf/sante/polio/polio.htm

 

7. L’ADEP. Le vieillissement des polios. Peut-on prévoir ou améliorer les séquelles de polio ?

Interview du Pr Olivier DIZIEN, Réadaptation, février 2004, N°507, pp 31-35.

 

8. A propos de surcharge pondérale et de diététique, chez les anciens polios.

Dr Richard L.Bruno, Référence Internet : Post-Polio Forum, juillet 2002, sur le site www.newmobility.com

accès direct de l’article sur l’Internet : http://www.newmobility.com/review_article.cfm?id=564&action=browse,

 

9. Exemples de publications récentes autres que celle référence 7, par des médecins français, sur les Séquelles Post-Polio( SPP) :

 

A/ La polio et son vieillissement : comment en organiser la prise en charge ?

Dr Bernard Biot, Kinésithérapie Scientifique, N° 430, février 2003, pp 35-38.

B/ Le syndrome post-polio.

Boulay C, Hamonet C, - J Readapt Med 2000;20(2) :45-48, art-s126849.

C/ Syndrome post-poliomyélitique.

Serratrice G, Pouget J.: 17-044-b-15.- Emc, Neurologie 2000{125) :1-5

art-s127071

 

10. Handicaps et vieillesse : l’un des piliers d’une société équilibrée, équilibrante, à venir.

Henri CHARCOSSET, avec des contributions de Sally Aitken, Louise-Marie Avril, Denise Biehler, Josiane Criscuolo, Joan Headley, Marie Heraud, Odette et Camille Lacaze, Jacques Lacombe, Germaine Livet, Marie-Thérèse Lorentz, Aline Pairet, Monique Pauze, et Joyce Ann Tepley.

Accompagner et Soigner, 1999, N°40, pp 23-67.

Accès direct sur l’Internet, en cliquant sur : « Handicaps et vieillesse » ci-dessus, également sur :

http://www.crias.asso.fr/handicap.htm .

 

11. « Le cap des 60 ans », Dossier préparé par Sophie Massieu et Franck Seuret, Faire Face, N° 618, mars 2004, pp 36-50.

 

12. Publications de recherche associative pour l’insertion sociale active de toute personne sans exception, en situation de handicap autre que mental sévère. Henri CHARCOSSET, en complément de l’article Référence 10 ci-dessus.

Accès regroupé sur le site Internet : http://www.mediom.com/~merette/,

(Bénévoles ; Correspondance de Henri CHARCOSSET ; Liste de publications).

 

A/ .Vers une insertion mutuelle entre personnes handicapées ou non.

Henri CHARCOSSET, Accompagner et Soigner, 1998, N°35, pp 15-38.

B/.Réflexion en faveur de la recherche en sciences humaines appliquées, dans notre Département(69), sur la place dans la société de toute population d’âge à partir de la cinquantaine. Henri CHARCOSSET, Informations Gérontologiques du Rhône, 2000, N°76, pp 3-7 http://www.crias.asso.fr/ee_reflexion.htm .

C/ Vie associative ou apparentée depuis le lieu de résidence, comme moyen d’insertion sociale. (Le domicile peut être un chez soi isolé, une maison de retraite, une prison, etc.). Henri CHARCOSSET, avec la collaboration de Denise Biehler, Céline Blanc, Jean Bourgeois, Madeleine Chagnon, Josiane Criscuolo, Nicole Ernest, Anne Gautier, Philippe Grammont, Joël de Perthuis, Françoise Quartier, Sylvie Rodriguez, Liliane Rossignol, Jacqueline Tedeschi, et Marcel Vanlaer. Etude terminée en 2000.

 

D/ Tous handicapés, tous chercheurs, sans exceptions, en vue d’une société plus juste et plus humaine. Une expérience de dix ans de bénévolat depuis le lieu de résidence.

Henri CHARCOSSET,

Folio Polio, Eté/Summer 2001, Vol 2, N°25, pp 11-12.

 

13. Le Point Carré .

Adresse : Club des Loisirs et d’Entraide de l’Hôpital Raymond Poincaré.

,11 rue Claude Liard, 92380 GARCHES, FRANCE

Téléphone : 01 47 01 09 60 ; E-mail : macle@voila.fr

Site Internet : http://www.handicap.org/pages/ClubDeLoisirs/default.asp 

Les rubriques Polio des numéros 89 (janvier 1989) à 128 (décembre 1998) du « Point Carré », sont prévues pour être déposées auprès de l’OFSH, voir Note ci-dessous.

 

14. The French Post-Polio Support Group.

Henri CHARCOSSET, Catherine Cousergue, and Nicole Richier-Jouve,

Polio Network News, Fall1997, Vol 13, N°4, pp 10-11.

Article accessible en américain ou français sur ce site Internet.

 

15. Témoignages d’anciens polios à propos de leur vie professionnelle avec essais de projection sur l’avenir de l’insertion .

Henri CHARCOSSET, Denise Biehler, Catherine Cousergue, Bernard Gaudon, Raymond Morel, Gérard Richier et Paul Siché.

Biennale Internationale Handi-Insertion, « Les Entretiens Européens de l’Insertion des Personnes Handicapées ». Les 17 et 18 Novembre 1993, LYON, Espace Tête d’Or.

Article accessible sur ce site Internet.

 

16. Mon vécu de la polio et considérations associées sur la réadaptation des actuels jeunes paralysés par accident.

Henri CHARCOSSET, Communication personnelle,1997.

Article accessible sur ce site Internet.

 

17. Réflexion sur la vie associative post-polio, aux plans national et international, Henri CHARCOSSET, Rouge et Or,1999, N°165, pp 7-10.

Article accessible sur ce site Internet.

 

18. Groupe de Liaison et d’Information Post-Polio .

Adresse : Anita MOLINES, 12 rue Camille Desmoulins, 14550 BLAINVILLE SUR ORNE, FRANCE

Téléphone : 02 31 47 81 46 ; E-mail : anitam@club-internet.fr

Site Internet: http://members.tripod.com/post_polio_france/

 

19. Les effets à Long Terme de la Poliomyélite. Manuel pour les Médecins et les Post Polios.

G. Laurie, F.M. Maynard, D.A. Fisher, J. Raymond Editors, traduit de l’américain, APF, 1991. Cet ouvrage n’est plus diffusé, mais peut être obtenu sans frais en écrivant à la Direction de la Communication de l’APF, 17 Boulevard Auguste Blanqui, 75013 PARIS.

 

20.Revised Edition, “ Handbook on The Late Effects of Poliomyelitis for Physicians and Survivors”, F.M. Maynard, J.L. Headley Ed, GINI, 1999.

 

21. Groupe Initiative personne handicapée vieillissante, GIPHV, APF 69.

Contacts : l’auteur de cet article, initiateur (septembre 2003) et animateur actuel du groupe, ou la Délégation APF 69, 73ter rue Francis de Pressenssé, 69100 VILLEURBANNE

site Internet : http://www.apf69.asso.fr/presentation.htm

 

22. L'informatique couplée Internet pour l'insertion sociale des personnes âgées. Bénéfices à tirer de la relation avec les milieux professionnels et associatifs du vécu des handicaps.

Henri CHARCOSSET, "Courrier des lecteurs" de la revue "Informations Gérontologiques du Rhône", N° 90, Automne 2003, Page 42.

Article repris dans « ACTIVIDEES », Un magazine rhôdanien rédigé par les retraités, Numéro UN, janvier 2004, pp 28-30.

Article accessible sur ce site Internet.

 

Note : Un fascicule en complément à celui-ci, avec chapitre introductif suivi des textes des publications Références 10, 12 (A à D), 14, 15, 16, 17, 22, est en préparation. L’optique en est l’approche d’une société de l’individu, et néanmoins fraternelle, au travers d’une recherche sociale qui s’ouvrirait à la participation de tous.

 

Note OFSH :

Le présent article ne saurait être reproduit, en partie ou totalité, sans l’accord de l’ « Observatoire des Familles en Situation de Handicap », OFSH, créé en 2003, par l’APAJH et Handicap International, avec pour but l’archivage de données relatives au vécu des handicaps.

Le dossier que nous y déposons, comme don, se rattache à : « Histoire du vécu de la polio et de ses effets tardifs, en France ».

Ce dossier comprend en introduction le double d’époque, d’une série de tests musculaires à l’Hôpital Raymond Poincaré de Garches, entre Novembre 1953 et Octobre 1955, le présent article donc, auquel nous avons joint les documents correspondant aux références 10, 12 (de A à D), 13, 14, 15, 16, 17, 19, 22.

Nous souhaitons la contribution de bien d’autres anciens polios, parents, amis, et soignants, pour étoffer les archives de l’OFSH dans le domaine du vécu de la polio, sous toutes ses facettes.

S’adresser à : Handicap International, Action OFSH

Adresse : 14 avenue Berthelot, 69361 LYON CEDEX 07, FRANCE

Tel : 04 72 76 88 44. E - mail : j.mechoud@handicap-icom.asso.fr

Site Internet: www.handicap-international.org

Remerciements 

Cet article se veut notamment être une marque d’amitié auprès de tous les anciens polios que j’ai côtoyés depuis un demi-siècle.

En janvier 1989, le soutien d’André MILESY, tétraplégique fondateur du « Club » éditeur du « Point Carré », s’était révélé essentiel pour la mise en route d’une rubrique trimestrielle post-polio.

Félicitations à Anita MOLINES, pour avoir poursuivi à partir de 1999, sa publication.

Je remercie cordialement Marguerite MÉRETTE, infirmière en gérontologie au Québec, pour m’avoir accueilli sur son site Internet : http://www.mediom.com/~merette/, à partir de la date du 1er Janvier 2001.

Bernard GAUDON vient lui apporter son concours pour la publication de mes travaux sur l’Internet ; j’apprécie.

Mes remerciements à Nicole et Gérard RICHIER, et à Marie-Claude PILLON, pour leurs encouragements à ne pas céder à l’abandon, lors de la préparation de cet article.

 

Henri CHARCOSSET, né en 1936 dans une fermette du Brionnais (71) ; polio en 1953, en ce même lieu; ancien de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches (hôpital + lycée), de novembre 1953 à octobre 1955 ; adhérent APF depuis 1956.