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Mars
2011
LES SERVICES
QUI CHANGENT LA VIE
Par Laurence ALLARD
Le Point 1942, 3 décembre
2009
Note, Henri Charcosset
L’article
remonte à une bonne année. Depuis, il y a en particulier une réduction des
avantages fiscaux pour l’employeur ; à voir à http://droit-finances.commentcamarche.net/contents/impot-revenu-reduction/imp180-reductions-d-impots-salarie-et-services-a-domicile.php3
°°°°°°
Guide.
Et si quelqu’un d’autre s’en occupait ? Enfants, grands-parents, cuisine...
Tout peut être fait par d’autres, où vous voulez, quand vous voulez.. La galaxie des services à la personne, dopée par la
révolution du mobile, est en ébullition. Laissez-vous dorloter... en payant
moins d’impôts ! Objectif : luxe, calme et volupté.
Heureux les gens sans
enfant, sans parents, sans logement : ils n’ont jamais connu l’angoisse de se
retrouver du jour au lendemain sans personne pour les garder, sans femme de
ménage... Ils n’ont jamais eu à recourir au système D, à appeler amis,
gardienne ou belle-mère... en catastrophe. Ils n’ont jamais tremblé toute la
journée en se demandant dans quel état ils allaient retrouver leurs chères
têtes blondes ou leur appartement chéri ! Mais quel plaisir, en revanche, quand
tout se passe bien ! Trouver la « bonne » personne a longtemps relevé de la
débrouillardise et du travail au noir. Jusqu’à l’apparition du Chèque emploi
service universel (Cesu), qui permet de diviser le
coût par deux. De grands acteurs sont nés avec l’ambition de délivrer un
service homogène sur tout le territoire, tandis que de petites structures se
sont créées pour répondre à des besoins particuliers (jardinage, bricolage,
assistance informatique, déplacements de personnes âgées...). Pour couronner le
tout, des plates-formes se sont montées pour distribuer
en nombre tous ces services. Quelle formule privilégier ?
Quelle entreprise choisir ? Nous avons comparé les solutions et les offres des
quatre prestations les plus demandées : garde d’enfants, soutien scolaire,
entretien de la maison, aide aux personnes âgées. Suivez le guide !
LES BONS PLANS POUR TROUVER
Pour dénicher la personne à
qui confier la « prunelle de ses yeux », assurer une présence constante et
rassurante auprès d’un parent qui avance en âge ou dégoter du jour au lendemain
une garde-malade, trois solutions s’offrent à vous. Elles permettent, dès lors
qu’elles concernent des activités agréées par l’ANSP (voir liste ci-dessous), de bénéficier du crédit d’impôt.
Recruter soi-même la personne
La solution la plus ancienne
consiste à trouver soi-même la personne adéquate. Que ce soit par
bouche-à-oreille, par annonce chez le boulanger... Le meilleur peut côtoyer le
pire ! Et le meilleur a ses limites : la personne peut tomber brusquement
malade, s’absenter... Rien ne permet de s’en protéger.
Comment la payer ? Le Chèque
emploi service universel a été créé pour lutter contre le travail au noir, le
crédit d’impôt compensant les charges à déclarer. Mais, parfois, le choix vous
échappe, lorsque la personne elle-même demande à ne pas être déclarée pour ne
pas payer d’impôt, pour ne pas se voir privée des minima sociaux ou encore
parce qu’elle est en situation irrégulière. Pour contourner le problème,
certains coupent la poire en deux : seule une partie des heures est déclarée.
Résultat : le travail au noir représente encore 45% des heures dispensées. 2,8
millions de personnes y recourent et plus de 200000 en vivent. A leurs risques
et périls. Le gouvernement n’a cessé de durcir les sanctions : une peine
pouvant aller pour l’employeur jusqu'à 45 000 euros d’amende et trois ans de
prison, auxquels s’ajoutent les indemnités dues au salarié si ce dernier porte
plainte... De quoi faire réfléchir.
Les plus prudents opteront
donc pour la déclaration et un paiement avec le Cesu.
Un choix gagnant: une heure de femme de ménage à 12 euros revient avec l’avantage
fiscal à 9 euros. Qui dit mieux!
Passer par un prestataire
La deuxième solution
consiste à passer par un prestataire, que ce soit une structure indépendante,
un grand groupe, un mutualiste, un assureur ou une association. Il mettra à
votre disposition la personne compétente. Ses atouts sont le strict pendant
des inconvénients de l’emploi direct: la garantie d’avoir toujours quelqu’un...
Deux régimes coexistent :
celui où le client reste l’employeur - le prestataire servant seulement
d’intermédiaire - et celui où le client est un simple consommateur de service.
Le prestataire se charge alors de tout, rémunère l’intervenant et fournit au
client le montant à déclarer permettant de bénéficier du crédit d’impôt.
L’offre est hétéroclite. De
grands noms comme ADMR ou Una cohabitent avec
une multitude de petites
structures (16 000). Leur offre va d’un seul service à un ensemble de
prestations, leur couverture géographique d’une ville à l’ensemble du
territoire et parfois jusqu’aux DOM-TOM. Chaque année, de nouveaux acteurs se
lancent dans l’aventure. Avec un taux d’échec faible : seuls 15% disparaissent
pendant les deux premières années d’activité. Pour se démarquer, chacun met en
avant la qualité de son personnel, les heures de formation dispensées, les
contrôles effectués... (voir ci-dessous). Mais qu’en est-il vraiment
? Une chose est sûre : ces entreprises connaissent une forte progression de
leur chiffre d’affaires : + 50% par an depuis trois ans.
Recourir à une enseigne
Entre deux prestataires,
lequel choisir ? Pour vous éviter de trancher, des banques (BNP Paribas, Crédit
agricole), des assureurs (Axa, Macif),
des distributeurs (Monoprix, Auchan) ont décidé de
jouer de leur notoriété. Ils ont créé des plates-formes
ou enseignes - une vingtaine - référençant un certain nombre de prestataires
dans plusieurs disciplines. Plus besoin de chercher, la plate-forme constitue
votre unique interlocuteur pour un service clé en main.
La panacée ? Pas
complètement, car ces plates-formes tâtonnent sur le modèle à adopter. Toutes
ou presque perdent de l’argent, et la progression de leur chiffre d’affaires
est décevante. Certaines se contentent de mettre en relation le client avec le
prestataire. D’autres - ce sont les plus nombreuses - assurent un contrôle de
la qualité allant même jusqu’à organiser la formation. Certaines ont opté pour
une facturation de leurs services au mois, d’autres à la prestation, d’autres
enfin affichent la gratuité mais se rémunèrent auprès des prestataires... En
2008, ces enseignes ont délivré 2,8 millions d’heures de prestations, soit un
chiffre d’affaires de 65 millions d’euros. Pas de quoi crier victoire...
Une chose est certaine :
quand on a trouvé la « perle rare », quelle que soit la formule, il faut tout
faire pour la garder. Car tout le monde se l’arrache !
Une avance de trésorerie
Les Français ont-ils les
moyens de s’offrir de tels services ? Si le marché décolle, il est loin de
combler les besoins. La raison ? Le prix. Pour le diminuer, le gouvernement a
joué sur les charges avec le Cesu. Mais leur
remboursement, sous forme de réduction ou de crédit d’impôt, n’intervient que
l’année suivante. Le plan 2 de développement des services à la personne envisage
une avance de trésorerie. Une sorte de Cesu
préfinancé par l’Etat. Un outil qu’il a utilisé en début d’année pour aider les
familles et les personnes âgées en difficulté à passer la crise. 1,3 million de
foyers ont reçu en juin des chèques d’une valeur totale de 200 euros à consommer
en services à la personne.
LES ACTIVITES CONCERNEES
Les services à la famille
- Garde d’enfants de moins
ou de plus de 3 ans au domicile
- Accompagnement des enfants
de moins ou de plus de 3 ans (déplacements)
- Soutien scolaire
- Cours à domicile
- Assistance informatique
- Assistance administrative
Les services aux personnes âgées dépendantes, handicapées
ou aux familles fragilisées
- Aide aux personnes âgées,
dépendantes et handicapées ou aux familles fragilisées
- Garde-malade
- Aide à la mobilité et
transports
- Conduite du véhicule
personnel
- Interprète en langue des
signes
- Soins, promenades
d’animaux de compagnie
- Soins esthétiques
Les services de la vie quotidienne
- Ménage/repassage
- Jardinage
- Bricolage
- Préparation de repas et
commissions
- Livraison de repas ou de
courses
- Collecte et livraison de
linge repassé
- Télé et visio-assistance
- Mise en relation
A partir du 1er janvier 2010
- Audit éco-habitat
- Prévention des accidents de
la vie courante au domicile
- Assistance informatique à
distance
- Soutien scolaire en minigroupes dans les Zones urbaines sensibles
- Aide aux aidants familiaux
LE CHEQUIER A TOUT FAIRE
Nouveautés. Le chèque qui allège vos impôts s’offre son premier
lifting.
Par Camille LAMOTTE
« Ce sera comme pour le titre restaurant : une fois que le Cesu sera passé dans les moeurs, on ne pourra plus s’en
passer »,
prédit Jérôme Bedouk, responsable
des services à la personne chez Axa Assistance.
Mais, en attendant, le
Chèque emploi service universel (Cesu) peine à se
démocratiser. L’aide à domicile reste, malgré son essor, un secteur encore
jeune et confidentiel et la nébuleuse du système administratif effraie. « Dans l’imaginaire collectif devenir
employeur signifie encore passer des matinées entières en file d’attente à
l’Urssaf ou à la caisse primaire d’assurance-maladie », analyse Jérôme Bedouk. Un fantasme très loin de la réalité.
Car, depuis le 1er octobre
2008, un système simplifié permet aux utilisateurs de Cesu
préfinancé et de Cesu bancaire d’effectuer
l’inscription et les déclarations mensuelles par Internet (www.cesu. urssaf.fr)
et de payer avec un chéquier classique. Plus besoin de passer par une banque !
Pour battre en brèche les
idées reçues et donner un coup d’accélérateur à cette petite révolution
culturelle, le gouvernement met les bouchées doubles. Après un premier plan
Borloo en 2006, un second. Objectif affiché : doper la demande malmenée par la
crise et générer 100 000 emplois par an.
Comme un chèque cadeau. A partir du 1er janvier, les salariés qui
bénéficient d’un Cesu préfinancé par leur entreprise
pourront s’en servir pour aider leurs ascendants. Les assureurs pourront
l’utiliser pour indemniser les tiers victimes. Les
entreprises seront autorisées à en distribuer à leurs clients comme un chèque
cadeau. Enfin, les crèches, les centres de loisirs et les conseils généraux
pourront verser en Cesu allocations et rémunérations.
Autres nouveautés, le
gouvernement allonge la liste des métiers éligibles (assistance informatique à
distance, audit éco-habitat...) et, surtout, il pérennise les avantages fiscaux
: une réduction d’impôt égale à 50% des dépenses engagées, plafonnée à 6 000
euros par an, plus 1 500 euros par personne à charge dans le cas d’un enfant de
moins de 3 ans ou d’une personne de 65 ans et plus. Soit une dépense maximale
de 15 000 euros. Attention : ce plafond est porté à 20 000 euros par an pour
les personnes invalides ou les parents d’un enfant handicapé, mais réduit pour
certaines activités : 1 500 euros pour le jardinage, 2 300 euros pour la garde
extérieure d’un enfant de moins de 6 ans, 500 euros pour l’assistance
informatique et 250 euros pour le bricolage. Pour les personnes non ou peu
imposables en activité (les retraités n’y ont pas droit), la réduction d’impôt
est convertie en totalité ou en partie en espèces sonnantes et trébuchantes.
Rien ne se perd...
Seule ombre au tableau : la
proposition de Nicolas Sarkozy d’éviter aux ménages de faire l’avance des fonds
est au point mort !
Embarrassante sortie de douche
Pour l’entretien de la
maison, la formation continue fait aussi la différence. « Le ménage, c’est le secteur le plus gros et le moins formé,
relève Claire WecxSteen. C’est un domaine jeune qu’il faut professionnaliser.»
La plate-forme de Monoprix a
ainsi participé à la création d’une formation au ménage écologique. « Un
institut de formation interne est une bonne solution pour faire partager les
acquis à l’ensemble des salariés », note Jérôme Bedouk.
De petites choses font la différence. La ponctualité, par exemple « Ma femme de ménage est un jour arrivée
plus tôt parce que ça l’arrangeait, raconte Mélanie. Elle m’a surprise toute nue à la sortie de ma douche. C’est un peu
embarrassant... »
La formation est souvent
plus importante dans les entreprises prestataires que dans celles qui
interviennent comme mandataire. Quand l’entreprise n’est que mandataire, les
salariés sont en contrat précaire avec une multitude de particuliers
employeurs. Ils peuvent partir à tout moment. Ce critère peut orienter votre
choix. « Beaucoup d’entreprises se
gardent bien d’afficher qu’elles ne font que du mandat et non de la prestation
de services, dénonce Marie-Béatrice Levaux, de la
Fédération des particuliers employeurs (Fepem). Autre
conséquence : en cas de problème, comme le particulier est l’employeur, c’est
lui qui ira aux prud’hommes. C’est déjà arrivé et c’est assez traumatisant de
se retrouver au tribunal quand on ignorait avoir une responsabilité. »
Jérôme Bedouk,
d’Axa, se veut plus rassurant : «Les
mandataires ont une obligation de moyens. Le particulier peut se retourner
contre eux en cas de litige. » Et Claire Wecxsteen
d’approuver : « Le mandat est courant
dans le soutien scolaire et la garde d’enfants, simplement parce que les
charges sont plus faibles : on évite d’alourdir la facture pour le particulier.
Mais dans le ménage, où les coûts sont moindres et où on a tout intérêt à
fidéliser les intervenants, je trouve cela suspect. »
Les services annexes peuvent alourdir la facture
Enfin, même s’il faut bien
rémunérer le service rendu par l’intermédiaire, gardez un oeil sur les
dépenses. Le tarif horaire, bien sûr, mais aussi les services annexes qui
alourdissent la facture.
« Dans le soutien scolaire, on y va un peu fort, s’insurge Marie-Béatrice Levaux. Les
entreprises profitent d’un marché captif fabuleux, des parents culpabilisés qui
craignent pour la réussite de leur enfant. » Une logique que confirme un
enseignant d’une entreprise leader du secteur : « Au moment du recrutement, on nous encourage à demander aux
parents s’ils ont bien fait passer l’évaluation - payante - à leur enfant. Mais
le test nous sert peu, voire pas, et évaluer le niveau
de l’élève par nous même est plus efficace. »
Le principal risque reste
toutefois les abonnements et forfaits. La plupart des entreprises proposent des
réductions à condition d’acheter plusieurs dizaines d’heures. C’est avantageux
financièrement, mais, en cas de rupture de contrat, le remboursement est
rarement facile. « C’est avant de
s’engager qu’il faut s’intéresser aux conditions de rupture ! »
conclut le directeur de l’ANSP.
Soyez exigeant, donc. Mais
aussi fair-play : les surprises peuvent aussi venir du client. Une
coiffeuse à domicile raconte ainsi être arrivée un jour chez une cliente plutôt
portée sur les femmes, qui l’attendait en tenue légère... On ne peut tout de
même pas rendre tous les services !