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Septembre
2012
FAIRE
PENCHER LA BALANCE COTE SANTE
Oliver CLOT-FAYBESSE
Faire Face, juillet/août 2010, n°688
La perte de mobilité est souvent
synonyme de sédentarité. A l’inactivité s’ajoutent les mauvaises habitudes
alimentaires, la fameuse « malbouffe », produit de notre société
moderne. Deux facteurs qui font que l’excès pondéral guette. Avec des risques
graves pour la santé, en particulier pour les personnes à mobilité réduite.
Difficile
d’établir avec précision le lien entre handicap et prise de poids.
Une étude américaine datant de 2003 et
menée sur une grande échelle (étude conduite sur plus de 145 000 participants.
Les conclusions en français sont consultables à partir du lien http://informations.handicap.fr/art-santé-553.php ) indique que la
proportion de sujets obèses est de 25 % chez les personnes ayant un handicap
alors qu’elle n’est que de 15 % pour celles qui n’en ont pas. Ses auteurs
soulignent notamment que les individus atteints de troubles moteurs touchant
les membres inférieurs sont les plus concernés par le risque de surpoids.
En cause, bien évidemment, la difficulté
de brûler les calories lorsque l’on est sur un fauteuil roulant. Comme le
précise le docteur Thierry Coste, spécialiste en nutrition et endocrinologie
à l’hôpital de la Timone de Marseille,
«
Bien que notre métabolisme,
c’est-à-dire la manière dont notre organisme consomme l’énergie produite par
les aliments ingérés, joue un grand rôle dans la prise ou non de poids, la
perte de mobilité engendre généralement une augmentation progressive du
stockage des graisses. La raison de cet embonpoint est simple : une masse
musculaire moindre que chez une personne
valide. »
Nos muscles sont en effet de très gros
dévoreurs de calories, même au repos.
« Une
activité physique réduite ou ralentie a pour conséquence une diminution la
force musculaire. Cette baisse génère un déséquilibre, poursuit le docteur
Coste. Ainsi, l’organisme recevra au
quotidien plus de calories qu’il ne pourra en dépenser, précisément à cause
d’une activité physique et de tissus « consommateurs » d’énergie
moindres. Une partie du surplus sera alors stockée sous forme de masse grasse.
»
Cet
excès se traduira par une augmentation du chiffre inscrit sur la balance lors
de la pesée.
«
Le temps n’arrange rien à l’affaire car avec l’âge, valide ou pas, notre
métabolisme basal va progressivement diminuer. »
Ce qui signifie que plus on vieillit, plus on
a de difficulté à éliminer les kilos stockés.
RISQUE D’HYPERTENSION, D’INFARCTUS, DE THROMBOSE
Au-delà de l’aspect disgracieux des
bourrelets et autre double menton, les kilos en trop augmentent fortement le
danger de développer certaines maladies. Pour le docteur Coste, « le surpoids, et a fortiori l’obésité, ne sont pas des situations à prendre à la légère. Elles constituent une
réelle menace pour la santé, d’autant plus forte lorsque la personne est
atteinte de pathologies déjà existantes, ce qui est souvent le cas lorsque l’on
est en situation de handicap ».
Au rang des principales conséquences
néfastes sur l’organisme, il y a l’hypertension. « L’obésité augmente la pression artérielle, multipliant par trois le
risque d’une hypertension du système cardio-vasculaire. L’athérome,
c’est-à-dire le dépôt de graisse sur les parois des artères, s’accroît aussi,
avec pour conséquence un risque d’infarctus, d’angine de poitrine ou de
thrombose, ainsi que de complications liées au retour veineux, comme les
phlébites ou les embolies pulmonaires.
UNE COMPLICATION MAJEURE : LE DIABETE
Autre problème grave, le diabète.
« C’est la complication de l’obésité la
plus répandue, explique Thierry Coste. Ce
diabète dit “gras” (ou de type 2) est un facteur de risque important de
maladies coronariennes et d’insuffisance rénale chronique (néphropathie). Le
diabète aggrave l’invalidité et diminue l’espérance de vie. »
Un autre aspect à ne pas négliger
concerne la respiration. Le surpoids est source d’inspirations difficiles et
d’essoufflement. Des apnées durant la phase de sommeil peuvent survenir.
«
L’arrêt temporaire de la respiration cause une mauvaise oxygénation de
l’organisme, ce qui peut être particulièrement grave quand on souffre
d’atteintes médullaires », précise le
spécialiste.
Ensuite, le surpoids a un impact négatif
sur le squelette car les kilos pèsent sur les articulations. Suivant le degré
de mobilité, ils en accéléreront l’usure (des hanches, des genoux, des
vertèbres, etc.), engendreront des problèmes d’arthrose, nécessitant parfois la
pose de prothèses. Des hernies peuvent également apparaître, causant
sciatiques et autres lumbagos.
FACTEUR AGGRAVANT : LA SOLITUDE
L’obésité peut avoir aussi des
répercussions sociales et psychologiques.
«
Lorsque l’on est en situation de discrimination permanente ou fragilisé par son
handicap, le risque de dépression, de repli sur soi est amplifié. »
Autre facteur aggravant, la solitude.
Elle n’aide pas toujours à garder la ligne, comme peut témoigner Sandrine,
paraplégique :
«
Si je mange autant, c’est parce que je m’ennuie. Je suis, la plupart du temps,
seule chez moi. Je grossis, je le vois bien mais comme je ne peux pas faire de
sport. »
Le piège ? S’engouffrer dans ce cercle
vicieux.
«
Le poids en plus gênant la mobilité,
l’activité physique devient de plus en plus laborieuse, souligne le docteur
Coste. On est moins enclin à faire ses
exercices. Les kilos s’accumulent et la sédentarité se renforce. Et la
perception d’une image dégradée de soi n’arrange pas les choses... »
Quelles solutions mettre en oeuvre pour
sortir de cette situation ?
«Il faut
adapter son régime alimentaire », tranche le docteur Coste.
Le défi réside non dans la perte de
poids mais dans le maintien d’un poids de forme. Le régime doit se faire de
façon progressive (pas de changements alimentaires brusques) et par l’adoption
d’habitudes saines. Quelques éléments de réponse sont donnés en marge mais
l’idéal est de consulter et de se faire aider par un diététicien ou un médecin
nutritionniste. Des mesures à suivre ici sans modération aucune. Pour que le
moral soit en hausse et le poids en baisse, et pas l’inverse !
SURPOIDS OU OBESITE?
Le calcul (à faire en un clic sur www.obésite-sante.com/calcul-imc-poids-ideal.php
) de son indice de masse corporelle (IMC) permet de savoir, de manière
rudimentaire, si l’on est juste en surpoids ou atteint d’obésité. L’IMC relie le
poids et la taille selon la formule suivante : IMC poids en kg/taille en m2.
Un rapport compris entre 25 et 30
indiquera un simple surpoids, au-delà une obésité. Si l’lMC
est > 35 on parlera même d’obésité morbide, c’est-à-dire que le taux de
mortalité augmentera fortement à partir de cette valeur.
Cinq conseils pour réguler son alimentation
1) Ne pas sauter de repas.
2) Eviter les boissons sucrées, boire
beaucoup d’eau.
3) Manger lentement, mastiquer.
4) Suivre un régime adapté, favoriser un
apport protéique adéquat et ce, dès le petit déjeuner au cours duquel il ne
faut pas hésiter à manger des œufs et des féculents (type breakfast anglais).
5) Surveiller son poids (se peser étant
difficile, la mesure du tour de taille peut renseigner : idéalement inférieur
à 102 cm pour l’homme et à 88 cm chez la femme) et essayer le plus possible une
activité physique.
Les nourritures de l’esprit
Votre cerveau fonctionnera mieux s’il
est nourri. Mais attention, rangez tout de suite bonbons et autres gâteaux car
l’organe est délicat et n’acceptera pas n’importe quoi. En préambule, précisons
tout de suite qu’il n’existe pas d’aliment miracle dont l’absorption
« boosterait » soudainement votre QI de plus 10 ou 30 points. Il
s’agit de privilégier certaines denrées pour un bon fonctionnement de nos
neurones. Des mesures d’autant plus importantes quand, malheureusement, la
maladie ou l’accident en a lésé une partie.
En premier lieu, le carburant idéal du
cortex est produit à partir des glucides absorbés lentement par l’organisme
(d’indice glycémique lent). En effet, notre cerveau a horreur des sucres
rapides (ceux qu’on trouve dans les confiseries). « Brûlés » très
vite, ils le stimulent trop fortement puis le laissent en hypoglycémie, ce qui
fatigue les cellules nerveuses plus qu’autre chose. Il faut se tourner vers des
sucres lents, comme les céréales, le riz ou le pain, à base de farine complète
qui garantissent une glycémie constante.
Ensuite, se régaler d’acides gras
insaturés de type oméga 3 se trouvant en quantité dans les poissons gras,
saumon et sardine, par exemple. Ces molécules joueraient un rôle dans le bon
fonctionnement cérébral. Enfin, vitamines et antioxydants (présents notamment
dans les épinards et les baies de fruits) et protéines animales (issues de la
consommation d’oeufs, de poissons et de viande blanche) seront utiles afin,
respectivement, de protéger le cerveau et d’éviter des déséquilibres de
l’humeur. À vos assiettes, donc!
À lire: les Aliments qui rendent intelligents, Odile Chabrillac,
Éditions Pion, 17 euros