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«POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV,APF69.N°7;01.2006 Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr
Mathieu OZANAM
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2002/mag0823/ps_5790_resilience_02.htm
Quel est le point commun entre
Maria Callas, Georges Brassens ou Charles Dickens ? Tous ont vécu une
enfance difficile, mais ont réussi à surmonter leurs malheurs. Présentée par
Boris Cyrulnik comme étant "l’art de naviguer dans les torrents", la
résilience peut concerner chacun de nous un jour. Comment réussir à rebondir et
surmonter les épreuves de la vie ?
Abandonné par sa mère à
3 ans, battu par son père alcoolique qui lui brise les deux jambes, Tim
Guénard doit être soigné 2 ans à l’hôpital. Placé en institution il subit des
violences sexuelles. Aujourd’hui il témoigne "qu’il n’y a pas de blessures
qui ne puissent être lentement cicatrisées par l’amour". Par quel prodige
un homme brisé par la vie est-il devenu le père attentionné de 4 enfants, qui
accueille dans sa ferme des jeunes en grande difficulté ?
Tous
potentiellement résilients
Cette
capacité à surmonter les traumatismes s’appelle la résilience. Le terme, emprunté
à la physique, désigne le retour à l’état initial d'un élément déformé. Les
psychiatres américains spécialisés dans la petite enfance, ont adopté le mot
dans les années 90. Il a ensuite été popularisé en France par Boris Cyrulnik. A
en croire le psychothérapeute, "environ une personne sur deux subit un
traumatisme au cours de son existence, qu’il s’agisse d’un inceste, d’un viol,
de la perte précoce d’un être cher, d’une maladie grave ou d’une guerre".
La
résilience, innée ou acquise ?
Notre développement est régi par
un certain nombre de déterminants génétiques. Le cerveau de certains individus
sécrète beaucoup de dopamine et de sérotonine, qui jouent un rôle
d’euphorisants. A contrario près de 2 % des enfants naîtraient avec un
potentiel de "force psychique" diminué. Il serait cependant illusoire
d’imaginer qu’une analyse de l’ADN suffirait à savoir si un enfant est
prédisposé. Son caractère et son environnement affectif jouent un rôle
primordial. Dès leurs premiers jours, les bébés adaptent leurs comportements en
fonction de l’attitude des parents à leur égard. Quatre sortes d’attachement
réciproque peuvent ainsi être distinguées :
Selon le
type de relation qu’ils réussissent à établir, ils sauront plus ou moins bien
se reconstruire après une blessure de la vie.
Savoir mettre
au monde
"Faire
naître un enfant n’est pas suffisant, il faut aussi le mettre au monde"
affirme Boris Cyrulnik. Ses travaux insistent sur l’importance des
"nourritures affectives". C’est pour l’avoir ignoré, sous l’ère
Ceausescu, que 40 % des orphelins et enfants abandonnés sont morts en
Roumanie. Les adultes doivent aider les enfants à se construire un capital
psychique qui leur permettra de façonner leur résilience et trouver les
ressources intérieures et extérieures le moment venu. Ainsi quand un père joue
à poursuivre son enfant en faisant la grosse voix, ce dernier comprend qu’il
s’agit d’un jeu. Cette comédie permet la familiarisation avec l’inconnu et sert
à maîtriser sa peur. Cela ne signifie pas que l’enfant sera "immunisé"
à vie contre les malheurs, mais il acquière un premier facteur de résilience.
Indifférence
n’est pas résilience
Pour se protéger, les enfants non
résilients mettent en oeuvre des stratégies qui vont de la négation des
événements dont ils ont été victimes, à l’humour qui permet la mise à distance
ou la haine. Un jour les enfants se révoltent et refusent d’être stigmatisés
dans le rôle d’une victime qui subit. Légèrement narcissiques les résilients ?
Peut-être, car il y a quelque chose de l’ordre du défi qui s’exprime
ainsi : "L’image que vous vous faites de moi ne correspond pas à ma
réalité. Un jour je m’en sortirai et vous montrerai de quoi je suis
capable". Ce sursaut d’orgueil s’appuie souvent sur des « tuteurs de
développement » : des adultes compréhensifs, choisis comme substitut
parental, qui vont leur redonner confiance en posant sur eux un nouveau regard.
La
résilience comme mythe du renouveau Si l’on
parle davantage de résilience aujourd’hui, c’est que nous sommes plus réceptifs
à ce discours. Les affaires de pédophilie et de viols sortent de l’ombre, et
les victimes, rongées par leur sentiment de culpabilité et de honte, osent un
peu plus prendre la parole. Cette attitude "christique" (la nécessité
de mourir pour pouvoir renaître) est très valorisée. Michel Hanus, spécialiste
du deuil, en vient à se demander si en fait de résilience, il ne s’agirait pas
tout simplement d’une forme de deuil avec ses 3 phases : le traumatisme,
l’état dépressif, l’assimilation du deuil. Dans tous les cas, être
résilient n’est pas être invulnérable,
mais apprendre à résister aux traumatismes, en faisant appel à la confiance
enfouie en chacun de nous et qui tarde parfois à s’exprimer…