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 «POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV. N°12; 04, 2007

 Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr                                                      

 Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm

 

REPRENDRE GOUT A LA VIE, COMMENT ?

 

Sous la direction d’Alain HOUZIAUX, Maurice BELLET, Albert JACQUARD, Daniel SIBONY

Editions de l’Atelier, questions de vie, 2005

Extraits par Henri Charcosset

 

Maurice BELLET : prêtre et théologien catholique

Alain HOUZIAUX : pasteur à l’église réformée de l’étoile de Paris

Albert JACQUARD : généticien et « activiste humain »

Daniel SIBONY : psychanalyste et écrivain

 

Introduction, Page 9-11

 

Retrouver l’appétit et le goût des autres, éprouver leur tendresse et leur chaleur, c’est en quelque sorte vivre, même au plus profond du malheur, « une résurrection de la chair ». C’est ce qu’indique Alain Houziaux. Reprendre goût à la vie signifierait donc sortir de l’enfermement dans le malheur. Deux chemins peuvent y conduire : d’un côté, la résilience, c’est à dire la capacité à rebondir après avoir subi une épreuve ; de l’autre la foi, la confiance placée dans une parole venue d’ailleurs… Ressusciter n’est plus alors un fantasme, « une sorte de réveil fantastique » mais un « non savoir radical », dont on peut toutefois percevoir les prémisses dans l’expérience de l’amour reçu et donné. C’est ce qu’indique Maurice Bellet.

Pour Daniel Sibony, c’est la vie qui est éternelle. A l’homme d’y prendre part en accueillant les évènements tels qu’ils sont, mélange de bien et de mal, pour les interpréter dans un sens qui aille vers le bien. Revenir à la vie, y prendre goût, c’est s’appuyer d’abord sur la « force de rappel » - la mémoire du sujet, où il peut puiser de l’énergie- et la mémoire de l’autre, pour ensuite entrer dans la dynamique de l’entre-deux ».

La vie se prolonge, constate Albert Jacquard, mais du fait de la mort, « ce n’est plus ma vie ». Reprendre goût à la vie revient alors à « s’insérer dans le long fleuve du temps », en formulant des projets pour soi et avec les autres. Reprendre goût à la vie suppose une invention, une sortie de soi.

 

 

Alain Houziaux, Peut-on se remettre d’un malheur ? Page 13-35

 

Page 15

Apprendre à vivre même si on n’a plus d’espoir. Que faire pour cela ? Quand on est déboussolé, il faut fractionner le temps. Se donner des tâches toutes simples à court terme. Quand on n’a plus d’espoir, ce qui nous encombre, c’est le passé, les regrets. Il n’y a rien de plus lourd.

 

 

 

 

Page 16, Le travail du souvenir.

Se souvenir est un travail difficile. C’est redécouvrir l’histoire, mais selon le regard de l’autre, de celui que l’on considère comme le responsable du malheur.

Faire un travail de compréhension vis-à-vis de celui qui a voulu nous quitter, pour comprendre l’histoire telle qu’il l’a vécue, avec ses yeux à lui, son cœur à lui. Au fond, c’est peut être cela le pardon. En tout cas, c’est ainsi que nous pouvons commencer à guérir.

 

Page 18

Ce sont les autres qui ressuscitent la vie en nous. Au plus profond du malheur, il y a toujours, à un moment ou à un autre, une résurrection de la chair. La chair, c’est l’appétit, le désir, la faim… C’est souvent lorsque l’on est passé par une épreuve que l’on retrouve la force et la chaleur de la tendresse. Ce qui nous reste devient l’essentiel de la vie… Rien ne vaut la vie qui nous reste à vivre. Oui, aujourd’hui, c’est le premier jour de la vie qui nous reste. Il y a quelqu’un en nous, quelqu’un qui n’est pas nous et qui demande à ressusciter.

 

Page 20

« Tu peux partir, mon bien-aimé ». Ne plus attendre la lettre qui n’arrive pas, le téléphone qui ne sonne pas, le mot de repentir qui ne vient pas. Accepter la résurrection de l’autre loin de soi, et aussi, humblement, sa résurrection à soi, loin de l’autre, le bien-aimé.

 

Page 22 La résilience, une vertu chrétienne ?

 

Page 23 La souffrance peut-elle avoir un sens ?

 

Page 26 Les épreuves ont-elles une utilité ? La psychologie valorise les concepts de « défenses », de « ressources personnelles », alors que la prédication chrétienne soulignerait plutôt la valeur décisive de l’humilité, et celle de la conversion par l’épreuve.

 

Page 32 La résilience et la foi

 

Page 34 La résilience et l’amour

 

 

Maurice Bellet, Aimer la vie, Page 37-56

 

Page 55

Il y a identité entre ce que j’ai évoqué à propos de l’émergence d’une humanité délivrée de l’inhumanité de la violence et le thème de la résurrection. Dans cet espace symbolique, la résurrection coïncide avec ce resurgissement de l’homme que j’ai tenté de décrire après cette mort qui est la détresse innommable

 

Page 56

Parler de résurrection, dans l’ambiance chrétienne en tout cas, cela désigne déjà ce re-surgissement qu’il peut y avoir dans nos vies quand nous quittons ce que j’ai appelé « la détresse innommable » pour préférer la vie et penser qu’il est meilleur que nous soyons vivants et que nous donnions la vie plutôt que d’être néants et détruits.

 

 

Albert Jacquard, L’origine et l’éternité, Page 57-77

 

Page 58

L’être humain est le seul à se savoir être. Il est capable d’une performance inouïe : être conscient de sa propre existence… Reprendre goût à la vie, c’est choisir un objectif, c’est aussi comprendre qu’avancer vers cet objectif est plus important que l’atteindre. Il est d’ailleurs souvent inaccessible. Et il est surtout provisoire, car le temps s’écoule et les saisons se succèdent. Reprendre goût à la vie, c’est se réinsérer dans le fleuve du temps.

 

Page 66

La seule issue est d’admettre que l’éternité n’est ni longue ni courte ; elle est pour chacun située lors de son temps personnel.

 

Page 71

La durée d’un événement n’est pas une caractéristique qui lui est attachée. En fait elle dépend du mouvement de l’observateur et du champ de gravitation qui l’entoure.

 

 

Daniel Sibony, Rappels de vie et forces de rappel, Page 79-110

 

Page 83

Ce qui nous distingue des animaux, c’est de pouvoir, grâce aux forces d’appel et de rappel, interpréter ce qui nous arrive, l’interpréter dans d’autres termes, d’autres, de façon à faire vivre des symboles et les renouveler. Ce pouvoir d’interpréter par des actes symboliques (et non par des réflexes ou par des signes), marque notre singularité. On pourrait presque appeler l’analyste ou le psychothérapeute un rappelant : quelqu’un qui nous transmet un germe de rappel, cela nous rappelle au lien, aux autres, à nous mêmes, à la vie…

 

Page 84

La dualité entre individu et groupe fait de leur relation une dynamique d’entre-d’eux. Dynamique qui se retrouve par exemple entre « bien » et « mal » ; chacun sait que l’on vit dans un mélange de « bien » et de « mal », parfois inextricable.

 

Page 85

Cet entre-deux comporte une faille qui ouvre sur l’être. Et l’enjeu n’est pas d’atteindre « le bien-être » mais d’être bien avec l’être… Comment faire de la vie avec ce qui nous arrive, comment produire de quoi se faire vivre dans l’instant et dans l’avenir ? Cela révèle des forces de rappel.

 

Page 86

Autre exemple d’entre-deux : entre oubli et mémoire. La nécessité de « l’impulsion du chercheur »

 

Page 87

L’instinct du chercheur exprime l’envie de sortir du trou ; il est lui même une sortie.

 

Page 91

Comment séduire les forces de vie ?

La prière fonctionne comme un rappel : ceux qui prient se rappellent au bon souvenir de leur Dieu.

J’ai avancé deux idées pour éclairer ce retour possible à la vie pour ceux qui furent atteints par un trauma ou un grand malheur : la force de rappel et la dynamique de l’entre-deux. Les forces de rappel sont elles même de deux ordres : d’une part des souvenirs (vrais ou faux) qui rappellent le sujet vers des régions plus vivables de son être, où il peut puiser de l’énergie… D’autre part, un effet plus mécanique en apparence, comme la force de rappel d’un ressort… En somme, les forces de rappel concernent soit ma mémoire, soit la mémoire de l’autre pour autant qu’elle me concerne…Ces forces de rappel réintègrent le sujet dans une dynamique d’entre-deux, entre le « mal » qu’il a reçu et le « bien » qui peut s’ensuivre ; puisque, on l’a vu, ce « bien » et ce « mal » sont les deux pôles d’un entre-deux…

 

Page 93

Le rappel est soit positif (saisir l’occasion et changer son destin), soit négatif (faute commise, rappel de la faute, culpabilité, pour là encore changer de conduite)

La résilience, « ce merveilleux » marketing pour les forces de rappel.

 

Débat Page 111-117

Page 113

Albert Jacquard… L’important, l’essentiel d’une vie se passe au futur… L’essentiel est de proposer des projets…D’abord penser les projets, puis ensuite les réaliser.