Sections du site en Octobre 2009 : Ajouts successifs d’articles -- Sujets d’articles
à traiter – Pour publier -- Post-Polio -- L'aide à domicile -- Internet
et Handicap -- Informatique jusqu’à 100 ans – Etre en lien -- L’animal de
compagnie -- Histoires de vie --
Donner sens à sa vie – A 85 ans aller de l’avant -- Tous chercheurs --
Liens –
Le
webmestre.
RETOUR A LA PAGE D’ACCUEIL : CLIC AUTEURS, TITRES DE TOUS
LES ARTICLES : CLIC SYNTHESE GENERALE: CLIC
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
REFLEXION
EN FAVEUR DE LA RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINES APPLIQUEES, DANS NOTRE
DEPARTEMENT (69), SUR LA PLACE DANS LA SOCIETE DE TOUTE POPULATION D’AGE A
PARTIR DE LA CINQUANTAINE.
Par Henri
CHARCOSSET, né en 1936 dans une fermette (71) ; retraité de Directeur de
Recherche au CNRS (chimie) ; bénévole autonome ; handicapé moteur.
Résumé : La réduction des tensions sociales actuelles, et de celles à venir entre générations, bénéficierait largement d’un accroissement de l’effort de Recherche associative et institutionnelle. En amont, il doit se situer l’idée de base que tout être humain, de par le fait même de son vécu, a son « petit quelque chose » à apporter.
I – INTRODUCTION
Nous proposons à chacun de réfléchir, à partir de son expérience de vie, sur l’évolution à donner à notre société pour les décennies qui viennent, sur le rôle de la Recherche appliquée à cet égard en centrant son intérêt sur le renforcement du lien social.
Nous suivons l’ordre : éléments bibliographiques en gérontologie – introduction à l’handicapologie (science des handicaps) – discussion – conclusion.
II - ELEMENTS
DE GERONTOLOGIE
ð De « Bien vivre sa retraite » : « La volonté (du Conseil Général) de promouvoir l’idée que les personnes âgées ont une grande place à tenir dans la Société », Réf 1.
ð D’Isabelle Delisle : « Changeons notre mentalité face à la retraite et soyons convaincus d’être une force pour la société », Réf 2.
ð De Betty Friedan : « Faire partie de la communauté, d’un ensemble plus vaste, contribuer à l’entreprise humaine, laisser un legs à la génération suivante constituent, me semble-t-il, le besoin majeur d’une vieillesse épanouie… », Réf 3.
ð Du Docteur Paul-Henri Chapuy : « De la part de nos vieux il y a, plus qu’avant, un sentiment d’inutilité… Il faut valoriser le vécu du vieillissement de la population… Au niveau des personnels de la santé, il faut travailler autrement dans sa tête, considérer l’être humain comme humain jusqu’à la fin de sa vie », Réf 4.
ð Une étude sur « La parole des vieux », avec ses différentes composantes (paroles d’interaction/réflexive/représentée) a été initiée par la Fondation de France, Réf 5. Il ressort d’une part que pour le vieux, le vieillissement est déjà « une surprise, une découverte, un apprentissage », et d’autre part que « seul le vieux qui s’obstine à formuler son vécu, à le mettre en forme et à le communiquer, est sujet… son travail en intériorité est processus de socialisation ». C’est à ces deux niveaux de compétence spécifique du vieux que nous faisons implicitement référence par la suite…
III –
INTRODUCTION A LA
THEORIE DES HANDICAPS
ð Les termes ont changé depuis un siècle ! A l’ «infirme» a succédé le « paralysé », le « handicapé moteur » ; la tendance actuelle est « personne handicapée moteur » ou bien encore « personne en situation de handicap moteur ». Se situent dans la même veine les termes : « handicap physique », « handicap mental », et le récent « handicap social ».
ð L’handicapologie (science des handicaps) a sa base dans l’enchaînement : Cause (maladie, accident) è déficiencesè incapacitésè désavantage social ou handicap.
L’insertion des personnes handicapées répond à trois modèles principaux, à considérer comme complémentaires :
(1) L’assimilation-accommodation aboutit, dans la tolérance, à une certaine forme d’acceptation résignée du handicap,
(2) L’insertion-assimilation est sous-tendue par l’idée que le handicapé serait comme les autres dans un environnement modifié,
(3) L’insertion-adaptation réciproque est centrée sur la reconnaissance de la différence irréductible et la valorisation des forces qui coexistent dans tout individu. Elle débouche sur un rôle actif de la personne handicapée au sein d’une relation d’aide réciproque.
ð Il se rattache à ce modèle (3) :
(1) La notion d’insertion mutuelle entre personnes handicapées ou non, Henri Charcosset, Réf 6.
(2) Celle de considérer strictement tout un chacun, comme collaborateur de recherche en vue d’aller vers une société plus juste et plus humaine, Henri Charcosset et col., Réf 7. Le Groupe de Recherche Quart-Monde-Université utilise pour sa part le terme sensiblement équivalent de co-chercheur ; sont prises en compte dans cette étude les personnes en situation de grande pauvreté, Réf 8.
ð De Pierre Brunelles : « La lutte contre l’exclusion est de la responsabilité de chacun… Pour la féconder, il faut lui instiller la fraternité qui se traduit par la reconnaissance de l’autre dans sa différence et sa ressemblance, comme frère humain », Réf 9. L’Abbé Pierre souligne aussi la priorité de penser en terme de fraternité (entraide) plutôt que de solidarité (relation d’aidant à aidé), Réf 10.
IV – DISCUSSION
1)
Généralités
ð Le temps de vie utilisé autrement que pour la production de biens et de services est appelé à augmenter considérablement. Les budgets sociaux associés ne pourront se justifier que si une partie de ce temps se trouve investie dans des tâches de production… A l’âge adulte jeune, d’assurer déjà la production des biens et des services… Aux retraités, personnes âgées et autres catégories de gens en situation de non-emploi au sens habituel du terme, d’assumer l’essentiel de la production de lien social, d’être le liant social donc.
ð Au siècle passé, le cours de la vie s’est progressivement coupé en trois tranches, suivant l’âge : formationè productionè retraité… La retraite professionnelle a été déjà retraite-repos, avant d’être retraite-loisir… Au futur, cette retraite verra croître sa composante d’utilité sociale, en tout cas si nous mettons dans nos priorités d’avoir la paix sociale.
ð Le triple rôle de chacun : se former - produire – se détacher de (faire retraite), interviendra alors en continu depuis la naissance jusqu’à la mort. Le bébé déjà n’est-il pas productif, par exemple de joie de vivre, pour ses parents et autres proches ?… La personne internée verra son rôle d’utilité sociale facilité et précisé… L’être polyhandicapé se verra mieux reconnu aussi, notamment de par son influence auprès de l’entourage : parents ; fratrie ; professionnels de la santé. Voir les ouvrages correspondants, par Charles Gardou et Collaborateurs, Réf 11.
2) Se situer soi et considérer l’autre comme collaborateur de recherche, pour la société en évolution
L’activité d’un chercheur scientifique en fonction, quelle que soit la discipline, comprend trois phases imbriquées : analyse bibliographique critique du sujet d’étude/travail expérimental ; interprétations/diffusion des résultats des travaux. Faisons la transposition à ce qui nous concerne ici :
a) Acquisition de bases bibliographiques
Ouvrages – revues – articles, de base, en sciences humaines appliquées, de provenance associative autant qu’institutionnelle, ont à devenir bien plus accessibles qu’à ce jour, aux personnes empêchées. Empêchées de se déplacer de leur lieu de résidence (domicile, maison d’accueil, prison,…) – empêchées de voir (cas des non-voyants) – empêchées de pouvoir payer (les livres, revues)… Sans oublier les personnes sans domicile fixe (leur offrir des salles de lecture et un accueil spécialisé).
Plusieurs Services de Documentation lyonnais s’activent pour contribuer à assurer de la lecture obtenue depuis le lieu de résidence, à très faible coût. Citons : Bibliothèque à Domicile (des Bibliothèques Municipales), Adresse (Adr.1) ; le Centre de Documentation d’Handicap International, (Adr.2) ; la Bibliothèque religieuse de prêt (Adr.3) ; pour les non-voyants : La Bibliothèque sonore de Lyon (Adr. 4) ; Association Valentin Häuy pour le bien des aveugles (Adr.5).
Une coordination souple devrait se mettre en place à laquelle se joindrait l’Université lyonnaise suivant ainsi l’exemple de l’Université Paris X Nanterre, qui possède un Service des étudiants empêchés (le terme d’étudiant est à voir ici à son sens large ; qui n’est-il pas étudiant, en vécu de la vie ?)
Avec renforcement des moyens financiers…
Excellente approche pour œuvrer sur le moyen, long terme, là où la Recherche prend le mieux sa place.
b) Travail expérimental et interprétations
Pas de problème fondamental : jour après jour, notre expérience de la vie est en soi travail de recherche potentiel. Deux questions essentielles :
b1) La mise en
confiance de chacun à s’exprimer, à
partir de son expérience de vie.
Nous avons évoqué les approches de la Fondation de
France, d’ATD Quart Monde, du Professeur Gardou et collaborateurs qui ont créé
le Collectif de Recherches sur les Handicaps et l’Education Spécialisée (CRHES)
(Adr.6). Dans notre article Réf 7, certains des quinze auteurs n’ont pas fait
d’études au-delà de leurs 12 à 14 ans ; cela n’enlève rien à la valeur de
leur apport ! Les Petits Frères des Pauvres conduisent depuis un
demi-siècle déjà, une Recherche appliquée rigoureuse pour l’intégration des
personnes âgées, jusqu’en fin de vie, dans la Société (Adr.7). Ils sont à
l’origine récente et constituent le partenaire central du Projet « Centre
de Rencontre des générations » à Mont-Evray (41). Le CNRS semble pouvoir
considérer dans ses Recherches toutes les personnes en général comme autant de citoyens à part entière. C’est ainsi
que Jean-Paul Thomas, chargé de communication au sein de la délégation
lyonnaise, a organisé le 28 juin 1999 sur le thème de l’angoisse, une Conférence dite « Débat scientifique
citoyen », avec des détenus de
la prison Saint-Paul de Lyon, et avec le concours d’experts (chercheurs,
universitaires), Réf 12, (Adr.8).
b2) La mise à
profit des méthodes les plus récentes
Principalement l’ordinateur avec multimédia associé… Un exemple suffit pour en illustrer l’intérêt… Visualisons la mise en relation à distance de deux personnes équipées d’un « portable ». …L’une vit en maison de retraite… L’autre vit en prison… A la première, le sentiment d’un regain d’utilité ; à la seconde celui de se ressentir un peu plus qu’un déchet… Un brin de lien social ainsi créé, donc… La faisabilité serait assurée grâce à une « Cellule communication », en un Centre tel ICOM d’Handicap International (Adr.9).
c) Diffusion des « résultats des travaux »
Le mode de diffusion à privilégier est, ici pour diverses raisons, manifestement l’écrit. De la parole des vieux, Réf 5 p 81 : « L’approfondissement que permet l’écriture, le travail qu’elle implique, la rigueur et la cohérence qu’elle nécessite, obligent à mettre en forme un vécu à bien des aspects insaisissable ».
L’édition d’ouvrages, revues, en particulier de caractère collectif, est notamment à recommander. « Accompagner et Soigner », d’« Accompagnons la Vie » (Adr.10), bien présenté, à la diffusion étalée sur de nombreuses années, contribue à montrer la voie.
d) Au total, il s’agit déjà de se placer, y compris et peut-être surtout au plan local, dans l’optique que « les sciences humaines appliquées jouent à l’égard des sociétés post-industrielles un rôle comparable à celui des sciences et des techniques dans les sociétés industrielles. Elles seraient amenées à s’implanter partout où l’on a pris conscience du rôle crucial de l’éducation, de la motivation, de la communication, du social et du mental dans la gestion des affaires humaines » Jacques Dortier (Réf 13).
V – CONCLUSION
ð
S’il est un devoir que la Société a, c’est bien
celui d’apporter à tout un chacun, qui qu’il soit, où qu’il vive, le pouvoir de s’acquitter de ses devoirs.
ð Un devoir majeur de l’individu pourrait devenir de se situer comme participant actif à l’évolution de notre société.
ð Chacun se positionnerait, à partir de son expérience de vie, comme collaborateur de recherche… Façon de créer des activités socialement utiles à l’infini : emploi certes, mais surtout bénévolat ou volontariat (forme mieux reconnue du bénévolat, à promouvoir).
ð Nous proposons à réflexion, en particulier auprès du Conseil Général, d’envisager l’édition d’une Revue, à tout le moins semestrielle, à très large diffusion : « Recherche sociale, par tous, pour tous, dans le Département (69) ». En faisant participer déjà, les catégories de personnes d’âge à partir de la cinquantaine… L’âge, plus encore le grand âge, est source en effet à la fois de compétence par expérience, et de disponibilité de temps, autre facteur essentiel.
ð L’Institut national du vieillissement en gestation pourra servir de point de rencontre, de Centre de coordination pour les Recherches entreprises au niveau des Départements, ici (69).
Toute personne intéressée par ce Thème : « Quelle Recherche en sciences humaines appliquées, sur la place
dans la société de toute population d’âge à partir de la
cinquantaine ? » peut m’adresser ses réflexions… Recherche
associative tout autant qu’institutionnelle, aux niveaux local ou/et national,
ou/et international, dans l’optique de participer éventuellement à publication,
comme co-auteur… Avoir en idée de pouvoir être compris par un très large
public.
Henri CHARCOSSET, 22 Avenue
Condorcet, 69100 VILLEURBANNE (France) ;
Tel/Fax : 04.78.89.85.83 ; E.Mail (jusqu’au 31.12.2000) :
charcohe@ club-internet.fr. Mars 2000
REFERENCES :
1)
Bien vivre sa retraite. Les Cahiers du Rhône,
Conseil Général du Rhône, octobre 1999.
2)
Isabelle Delisle. Réussir sa
retraite. Découvrir un sens nouveau à sa vie. 1998. Médiaspaul (Canada),
204 p.
3)
Betty Friedan. La révolte du 3ème
âge. Pour en finir avec le tabou de la vieillesse. 1995. Albin Michel,
Paris, 494 p.
4)
Paul-Henri Chapuy, A la Rencontre sur la maltraitance des personnes
âgées, à l’Agora Tête d’Or, Lyon, 22 janvier 2000.
5)
Dominique Argoud, Bernadette Puijalon. La parole des vieux. Enjeux, analyse, pratique. 1999. Fondation de
France, Dunod, Paris, 228 p.
6)
Henri Charcosset. Vers une insertion mutuelle entre personnes
handicapées ou non. Accompagner et Soigner, n° 35, 1998, pp 15-24.
7)
Henri Charcosset, avec des contributions de Sally Aitken, Louise-Marie
Avril, Denise Biehler, Josiane Criscuolo, Joan Headley, Marie Heraud, Odette et
Camille Lacaze, Jacques Lacombe, Germaine Livet, Marie-Thérèse Lorentz, Aline
Pairet, Monique Pauze, Joyce Ann Tepley. Handicaps et vieillesse : l’un
des piliers d’une société équilibrée, équilibrante, à venir. Accompagner et
soigner, n° 40, 1999, pp 23-67.
8)
Groupe de Recherche Quart Monde-Université. Le croisement des savoirs. Quand le Quart Monde et l’Université
pensent ensemble. 1999. Ed. de l’Atelier/Ed. ouvrières, les Ed. Quart Monde,
Paris, 525 p.
9) Pierre Brunelles. Exclusion
et fraternité. Au Fil des Jours, Lettre du CNRH, n° 123, 1999, p7.
10) Abbé Pierre. Fraternité. 1999, Ed. Fayard, France,
131 p.
11) Charles Gardou et
Collaborateurs. Connaissances de l’Education, Erès France
-
Série Le handicap en visages.
·
Naître ou devenir handicapé, 1996, 203 p.
·
Parents d’enfant handicapé, 1996, 185 p.
·
Frères et sœurs de personnes handicapées, 1997, 189 p.
·
Professionnels auprès des personnes handicapées, 1997, 251 p.
- Connaître le handicap,
reconnaître la personne, 1999, 256 p.
12) Pour des « Conférences
de citoyens » dans les prisons. Jean-Paul Thomas, Le Journal du CNRS,
Courrier, février 2000.
13) Jean-François Dortier. A
quoi servent les Sciences humaines ?, Sciences humaines, Hors série n° 25,
1999, pp 4-8.
ADRESSES LYONNAISES :
1)
Bibliothèque à Domicile (Bibliothèques Municipales de Lyon), 246, rue
Duguesclin,
69003 Lyon. Tel 04 78 95 11 69.
2)
Centre de Documentation de Handicap International, 14, Avenue
Berthelot,
69361 Lyon Cedex 07.
Tel 04 78 69 79 79.
3)
Bibliothèque religieuse de prêt, 6, Avenue A.Max, 69321 Lyon Cedex 05.
Tel 04 72 40 91 24.
4)
Bibliothèque sonore de Lyon, BP3011, 69395 Lyon Cedex 03. Tel 04 72 34
66 00.
5)
Association Valentin Häuy pour le bien des aveugles, 97, boulevard des
Belges, 69006 LYON. - Tel 04 78 52 42 90.
6)
Collectif de Recherches sur le Handicap et l’Education Spécialisée,
CRHES. Université Lumière Lyon 2, 16, quai Claude Bernard, 69007 Lyon. Tel 04
78 69 72 11.
7)
Les Petits Frères des Pauvres – 2, rue Saint Gervais, 69008 LYON. Tel
04 72 78 52 52.
8)
Jean-Paul Thomas, chargé de communication au sein de la délégation
lyonnaise du CNRS, Université Claude Bernard LYON I – IPNL – 43, bd du 11
Novembre 1918, 69622 VILLEURBANNE CEDEX. Tel 04 72 44 84 08.
9)
Centre ICOM d’Handicap International (L’informatique au service de
l’intégration des personnes handicapées), 17, bd Chambaud de la Bruyère, 69007
Lyon. Tel 04 72 76 88 44.
10) Accompagnons la Vie, 67 bis
rue de Marseille, 69007 Lyon. Tel 04 78 72 48 56.