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NOVEMBRE 2007
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A
Boris CYRULNIK
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/bien_dans_sa_peau/10278-bonheur-boris-cyrulnik.htm
Pourquoi certains semblent faits pour être heureux,
alors que d’autres enchaînent les malheurs ? Peut-on assurer à ses enfants
une vie radieuse ? Pour le savoir, nous avons interrogé le Dr Boris
Cyrulnik, neuropsychiatre et auteur de "De chair et d’âme" paru aux
éditions Odile Jacob. Il nous explique les recettes du bonheur.
Doctissimo : Existe-t-il une définition du bonheur ?
Dr Cyrulnik : Le bonheur est un concept
totalement hétérogène. Il est souvent confondu avec le bien être, la réussite
ou l’ascension sociale. Ce mot désigne ainsi des évènements de nature
totalement différente. Chacun a sa propre conception du bonheur et ses sources
de malheur. Et cela évolue avec l’âge. Mais pour être heureux, il faut que
plusieurs conditions soit réunies, tant au niveau physiologique
qu’environnementales, notamment dans les premiers mois de vie. Nous ne sommes
pas dans une approche cartésienne avec une cause qui aura un effet. Plusieurs
éléments sont essentiels au bonheur, et si l’un d’entre eux fait défaut, tout
s’effondre.
Doctissimo : Qu’entendez-vous par
aspect physiologique ? Certaines personnes sont-elles faites pour être
heureuses ?
Dr Cyrulnik : On sait qu’il y a des gens dont
le cerveau est capable de transporter une grande quantité de sérotonine. Ce neuromédiateur est à l’origine des
sentiments de plaisir et de bien-être. Ils vont être stimulés cérébralement,
plus éveillés. Ils auront en quelque sorte le "bonheur facile". Mais
cela ne suffit pas pour être heureux ! Il faut une sécurité et une
stimulation affective et sociale. Si l’on met ces gens-là dans une situation
d’isolement affectif, de privation sensorielle, on aura une baisse de la
sécrétion de sérotonine. Un gène ne peut pas s’exprimer s’il n’y a
pas un environnement favorable.
Doctissimo : Vous citez comme
période clé les premiers mois de vie. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Dr Cyrulnik : Les dernières semaines de
grossesse et les premiers mois de la vie sont essentiels. Les enfants doivent
être très entourés pendant les premiers mois. Deux enfants sur trois vont
bénéficier de cet environnement "secure". Ils vont pouvoir prendre du
plaisir à explorer le monde et apprendre, car ils sont rassurés par des
relations "routinières, stables et rythmées". Même un "petit
transporteur" de sérotonine qui va bien être entouré dans les mois qui
suivent sa naissance sera plus facilement heureux. A l’inverse, même un
"gros transporteur" de sérotonine, s’il ne reçoit pas l’attention
adéquate après sa naissance, sera plus facilement malheureux.
Doctissimo : Chômage, insécurité,
guerre, on a l’impression d’être entouré de mauvaises nouvelles. Quelle
influence peuvent avoir ces informations sur ce sentiment de bonheur ?
Dr Cyrulnik : Le bonheur est un sentiment qui
évolue et prend forme à partir d’une représentation. Quand vous allez au
cinéma, même si vous savez que ce qui passe à l’écran n’est pas vrai, vous
allez pleurer, rire, avoir peur… C’est la même chose quand on est baigné de
représentations qui racontent en permanence des malheurs. Les récits sont
tellement affreux qu’ils vont déterminer nos sentiments même s’ils ne
correspondent pas exactement à la réalité.
Doctissimo : Pensez-vous que
"Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort", comme le disait
Nietzsche ?
Dr
Cyrulnik : C’est faux ! Quand on subit un traumatisme, on devient
plus sensible aux traumatismes ultérieurs. Les gens blessés deviennent de plus
en plus faciles à blesser. Regardez la dépression. Les rechutes interviennent
généralement pour des causes de plus en plus légères. Plus on maltraite les
gens, plus on les rend malheureux !
Doctissimo :
Dr Cyrulnik : D’abord, il faut rétablir une
contre-vérité : ce n’est pas
Mais
il est vrai que les antidépresseurs sont un palliatif à notre défaillance
culturelle. Car le traitement logique serait de favoriser la sécrétion
naturelle de sérotonine dans notre société : d’organiser la famille
et les institutions pour mieux entourer les enfants, avoir une école
moins oppressante… Et chez les adultes il serait important de favoriser les
groupes et les relations sociales qui protègent. Mais on a tendance à
privilégier l’aventure individuelle. Or pour être dans un groupe, il faut
savoir renoncer à une partie de son épanouissement personnel.
Propos
recueillis par Alain Sousa, le 28 décembre 2006
De
chair et d’âme, Boris Cyrulnik, Editions Odile Jacob, 21,90 Euros
Bonheur
et joie de vivre
Amitiés
et relations personnelles
Développement
personnel