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Janvier 2009
QUESTIONS DE GRANDS-PARENTS .Comment trouver sa place dans la famille et la
société d’aujourd’hui.
Marie-Françoise
FUCHS
L’école
des grands-parents européens
Ouvrage paru dans la série
Mouvements d’époque,
Editions la Martinière, 2001
http://www.egpe.org/ALLO/index.htm
L’école des grands-parents
européens, créée en 1994, s’adresse à la génération des grands-parents qui
s’interrogent sur leur place, leur rôle dans la société et dans la famille.
Mot d’ introduction,
HC
Cet ouvrage est excellemment
composé de toute une série de réflexions plutôt que de solutions qui se
voudraient toutes faites. A la lecture, nous sommes souvent mis en doute par
rapport à nos propres comportements. Mais heureusement il n’est jamais trop
tard pour évoluer, en tout cas pour y penser !
P 18 « Invitée » au remariage de son fils
Emotions de maman, sans
doute. Bien que, pour Françoise, ce soit une bonne nouvelle que ce mariage. Là
on semble se passer assez allègrement de sa participation active, de son avis,
de ses sentiments sur la chose. Comment réagir ?…
Dans quelle drôle de
civilisation vit-on maintenant où nos enfants nous donnent leur affection,
certes, mais nous bouleversent par leurs nouvelles façons de traiter leur vies
et la nôtre !…
Chère grand-mère,
réfléchissons ensemble. Essuyez vos larmes, votre fils n’est pas perdu. Il
entre dans la loi, la tradition, mais c’est à lui et à sa compagne de
l’annoncer, de l’assumer maintenant.
Vous ne comptez pas pour rien. Vous êtes toujours aussi désirée, mais
autrement…Bien loin de la simple invitée vous êtes évidemment le symbole vivant
de la continuité, de la lignée qui se perpétue et s’inscrit dans la société
actuelle, à la façon d’aujourd’hui. Soyez rassurée, faites vous belle, faites
honneur à cette nouvelle famille qui se déclare au grand jour et dont vous êtes
fière…Votre présence, votre accord sont plus importants que vous ne le croyez à
la réussite de ce moment si symbolique dans la vie d’Antoine…Vous êtes le témoin plutôt que l’acteur, et n’est-ce pas un
soulagement,
malgré tout, que d’être exemptée de l’organisation et des responsabilités
matérielles ?
P 71. Invitée au Pacs de sa petite fille
L’unité familiale s’est
singulièrement diversifiée depuis les années soixante. Ainsi, on compte de plus
en plus de gens qui vivent en concubinage avant de se marier ou au lieu de se
marier, entrainant, la plupart du temps, refus ou réprobation de la part des
parents ou des grands-parents, habituées au rite plus traditionnel du mariage…
Même si la nostalgie de la
famille traditionnelle est encore présente, force est de constater qu’il existe
chez les jeunes une volonté de construire des réseaux familiaux qui, certes, sont
plus diversifiés que ceux que nous avons connus, mais qui ne présenteront
peut-être pas le caractère oppresseur que dénonçaient Hervé Bazin ou André Gide. La nouvelle société, en normalisant certains comportements, fait
preuve de plus de flexibilité que l’ancienne. Pouvons-nous blâmer
les nouveaux modèles familiaux avant qu’ils aient fait leurs preuves ?…
P 132. Quand nos ados s’ennuient avec nous
La visite aux grands-parents
pour leur faire plaisir pourrait demeurer une tradition louable et bénéfique pour
tous. Mais les adolescents n’ont pas spontanément l’aisance de la conversation,
la capacité à répondre longuement aux
questions, ou de s’intéresser à l’autre.
Souvent ils ne veulent pas parler d’eux-mêmes de manière personnelle. Ainsi, la
visite, sans objectifs précis risque de tourner court. Alors comment garder le
contact?
Arrêtons un peu
de parler et faisons des choses ensemble.
Nos jeunes sont preneurs lorsqu’ils escomptent un avantage : être aidés,
soutenus dans un projet leur convient parfaitement, à condition que nous soyons compétents dans le sujet et
que nous ne soyons pas perçus comme des agents de surveillance recrutés par les
parents. Un centre d’intérêt commun est donc à trouver, à
approfondir. A partir de là, une connivence pourra s’établir et la
relation s’élargir à d’autres terrains…Ces grands parents resteront dans le
coup et, grâce à eux, les petits-enfants… transmettront à leur tour l’attention
dont-ils auront été les bénéficiaires.
P 136. Le
nerf de la guerre, on a : Maman, tu as encore donné 200 francs aux enfants,
comme ça, pour rien…(reproche d’un père de famille à
sa mère)
La réaction de votre fils
est…signifiante quant à la difficulté de l’initiation des enfants à la
manipulation de l’argent. ….
Se sent-il dépossédé
de son autorité ? Prenons garde à ce
que la joie que nous prenons à faire plaisir à nos petits-enfants ne
disqualifie leurs parents, leur fermeté, leurs interdits. Souvent nous pensons
que nous n’avons pas à demander de permission à nos enfants pour agir.
N’oublions pas que depuis qu’ils sont à leur tour devenus parents ce sont eux
qui sont aux commandes, eux qui ont la charge d’éduquer. En gardant cela en
tête nous saurons mettre en place les stratégies pour suivre notre sensibilité, tout en respectant les positions de chacun.
P 162.
« J’ai 71 ans. La vieillesse me grignote, je m’en vais par
morceaux… »
Dans ces moments où notre
état de santé émet quelques feux clignotants, saurons-nous saisir l’occasion et
tendre, avec humour, le tablier du déjeuner à l’un ou l’autre des invités,
enfants ou petits-enfants ?…
Notre plaisir sera d’autant
plus grand que ces situations ne sont pas définitives…La souplesse, la vue, les
dents, l’ouïe peut-être bientôt…leur perte peut-être affligeante. Cependant ces
pertes se vivent à plusieurs niveaux. L’image de soi est altérée, son reflet
dans le regard des autres est modifié…Mais nos pertes nous mettent dans une
nouvelle position qui nous offre d’autres plaisirs. Nous ne sommes
pas tenus d’être aussi performants qu’avant et nous avons toute capacité à
regarder, réfléchir, analyser, prendre le temps.
Le plus grave serait que
l’identité de la personne s’efface derrière les images et les craintes de
l’avenir. N’oublions pas, pour nous, comme pour les autres, que quelqu’un vit,
évolue, se transforme, et pas toujours de manière négative. En ….restant autant que possible sereins, nous permettons aux jeunes
générations d’apprivoiser le vieillissement.
P 184.
Vieille maman indigne ? ou « Mon mari dépendant, j’ai décidé de vendre notre
maison pour acheter un appartement…Mes enfants
n’étaient pas d’accord. Mon mari mort, je suis seule mais à deux pas de
tout, je n’ai besoin de personne…
Vieille maman
indigne qui fort heureusement pense à elle et préserve son indépendance ! Toute décision importante engage celui qui la
prend, ainsi que les membres de son
entourage…D’où des réactions multiples bien sûr. Certains sont d’accord,
d’autres non, mais la décision appartient à ceux qui la prennent, sans
contestation. Grand-mère a pris la sienne pour ne dépendre de personne…
Les enfants adultes estiment
souvent avoir droit à la parole et à la contestation. Les aînés auraient-ils
perdu leur faculté de discernement ? Ces rôles sont-ils dorénavant toujours
inversés et les plus vieux devraient-ils prendre systématiquement l’avis des
plus jeunes ? N’hésitons pas à prendre notre sort en mains !…Rappelons-nous
que nos décisions nous appartiennent et que nous n’avons pas à nous référer en
toute circonstance à l’avis de nos enfants.
P 191. Mon père vit seul, nous sommes loin…
Nous voudrions l’idéal pour
nos parents : c’est-à-dire quelqu’un de familier, discret, compétent, toujours
joignable, disponible aux moments que nous souhaitons pour veiller sur
eux…Peut-on rêver que ces personnes existent en dehors des proches ? Habiter
près de ses vieux parents n’est pas donné à tous…Souvent, avant qu’il ne soit
trop tard, une décision de déménagement peut être bien utile…Les aînés doivent
en prendre conscience. Les risques de solitude, d’inconfort, se multiplient
avec la perte de mobilité autonome.
Etre près des
siens mérite quelques sacrifices de la part des plus âgés qui n’aiment pas
quitter leur domicile ancien.
Facilitons autant que possible ce changement, qui, bien organisé peut être une
joie…
P 216. A la retraite pour longtemps
Ne devons-nous pas relever le
défi qui est de rendre ce temps, cette longévité nouvelle, utiles à notre
société ?
Non pas inutiles, comme
certains pourraient le penser, car non productifs en terme de richesse
économique, nous pouvons témoigner d’une réelle productivité en
termes de qualité de vie.
L’amertume des années à
venir, à l’heure de la retraite, s’ouvre à nous. Nous pouvons chercher ensemble
comment devenir des partenaires citoyens efficaces et reconnus.
…Contribuer le mieux possible à tisser des liens
intergénérationnels et générationnels, à rapprocher les uns et les
autres, à travailler utilement à l’amélioration de la qualité de vie.
Nous souhaitons que ce temps
soit celui d’une nouvelle « vie active » différente de nos années de
vie professionnelle…Nous pouvons développer des foyers de ressourcement qui
rayonnent ensuite de tous leurs feux.
P 223. Pourquoi la mort est-elle devenue
tabou ?
…On est passé du grand deuil
apparent à la quasi-élimination de toute manifestation extérieure…. Mais
l’absence de rites rend le deuil plus solitaire, plus compliqué parce que moins
accepté. Que faire des pleurs et de la souffrance qui nous étouffent au moment
de la perte si nous devons les réprimer à tout prix et faire bonne figure aux
yeux du monde, faire comme si rien n’était changé ?
Quelle société paradoxale que
la nôtre qui étale la mort à la une des journaux, sur les écrans, mais élimine
celle-ci de notre quotidien ! En passant dans le domaine public
en quelque sorte, la mort aurait-elle quitté le domaine privé ?
Aujourd’hui…ne sommes-nous
pas libres de notre vie et de notre mort comme nous le souhaitons ? A nous de créer des rites, qui permettent aux survivants d’effectuer
le travail de deuil qui leur est indispensable, et qui permettent à
celui qui part d’exister pleinement encore au moment de son départ.