Sections du site en Octobre 2009 :  Ajouts successifs d’articles -- Sujets d’articles à traiter – Pour publier --  Post-Polio -- L'aide à domicile -- Internet et Handicap -- Informatique jusqu’à 100 ans – Etre en lien -- L’animal de compagnie --  Histoires de vie  --  Donner sens à sa vie – A 85 ans aller de l’avant -- Tous chercheurs -- Liens –

 Le  webmestre.

 

RETOUR A LA PAGE D’ACCUEIL : CLIC            AUTEURS, TITRES DE TOUS  LES  ARTICLES : CLIC         SYNTHESE GENERALE: CLIC

 

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

  Janvier 2009

                                                    QUESTIONS DE GRANDS-PARENTS .Comment trouver sa place dans la famille et la société d’aujourd’hui.

 

Marie-Françoise FUCHS

L’école des grands-parents européens

Ouvrage paru dans la série Mouvements d’époque,

Editions la Martinière, 2001

http://www.egpe.org/ALLO/index.htm

                                           

 

L’école des grands-parents européens, créée en 1994, s’adresse à la génération des grands-parents qui s’interrogent sur leur place, leur rôle dans la société et dans la famille.

 

Mot d’ introduction, HC

Cet ouvrage est excellemment composé de toute une série de réflexions plutôt que de solutions qui se voudraient toutes faites. A la lecture, nous sommes souvent mis en doute par rapport à nos propres comportements. Mais heureusement il n’est jamais trop tard pour évoluer, en tout cas pour y penser !

 

P 18 « Invitée » au remariage de son fils

Emotions de maman, sans doute. Bien que, pour Françoise, ce soit une bonne nouvelle que ce mariage. Là on semble se passer assez allègrement de sa participation active, de son avis, de ses sentiments sur la chose. Comment réagir ?…

Dans quelle drôle de civilisation vit-on maintenant où nos enfants nous donnent leur affection, certes, mais nous bouleversent par leurs nouvelles façons de traiter leur vies et la nôtre !…

Chère grand-mère, réfléchissons ensemble. Essuyez vos larmes, votre fils n’est pas perdu. Il entre dans la loi, la tradition, mais c’est à lui et à sa compagne de l’annoncer,  de l’assumer maintenant. Vous ne comptez pas pour rien. Vous êtes toujours aussi désirée, mais autrement…Bien loin de la simple invitée vous êtes évidemment le symbole vivant de la continuité, de la lignée qui se perpétue et s’inscrit dans la société actuelle, à la façon d’aujourd’hui. Soyez rassurée, faites vous belle, faites honneur à cette nouvelle famille qui se déclare au grand jour et dont vous êtes fière…Votre présence, votre accord sont plus importants que vous ne le croyez à la réussite de ce moment si symbolique dans la vie d’Antoine…Vous êtes le témoin plutôt que l’acteur, et n’est-ce pas un soulagement, malgré tout, que d’être exemptée de l’organisation et des responsabilités matérielles ?   

 

P 71. Invitée au Pacs de sa petite fille

L’unité familiale s’est singulièrement diversifiée depuis les années soixante. Ainsi, on compte de plus en plus de gens qui vivent en concubinage avant de se marier ou au lieu de se marier, entrainant, la plupart du temps, refus ou réprobation de la part des parents ou des grands-parents, habituées au rite plus traditionnel du mariage…

Même si la nostalgie de la famille traditionnelle est encore présente, force est de constater qu’il existe chez les jeunes une volonté de construire des réseaux familiaux qui, certes, sont plus diversifiés que ceux que nous avons connus, mais qui ne présenteront peut-être pas le caractère oppresseur que dénonçaient Hervé Bazin ou André Gide. La nouvelle société, en normalisant certains comportements, fait preuve de plus de flexibilité que l’ancienne. Pouvons-nous blâmer les nouveaux modèles familiaux avant qu’ils aient fait leurs preuves ?…

 

P 132. Quand nos ados s’ennuient avec nous

La visite aux grands-parents pour leur faire plaisir pourrait demeurer une tradition louable et bénéfique pour tous. Mais les adolescents n’ont pas spontanément l’aisance de la conversation, la capacité à répondre  longuement aux questions,  ou de s’intéresser à l’autre. Souvent ils ne veulent pas parler d’eux-mêmes de manière personnelle. Ainsi, la visite, sans objectifs précis risque de tourner court. Alors comment garder le

contact?

Arrêtons un peu de parler et faisons des choses ensemble. Nos jeunes sont preneurs lorsqu’ils escomptent un avantage : être aidés, soutenus dans un projet leur convient parfaitement, à condition  que nous soyons compétents dans le sujet et que nous ne soyons pas perçus comme des agents de surveillance recrutés par les parents. Un centre d’intérêt commun est donc à trouver, à approfondir. A partir de là, une connivence pourra s’établir et la relation s’élargir à d’autres terrains…Ces grands parents resteront dans le coup et, grâce à eux, les petits-enfants… transmettront à leur tour l’attention dont-ils auront été les bénéficiaires.

 

P 136. Le nerf de la guerre, on a : Maman, tu as encore donné 200 francs aux enfants, comme ça, pour rien…(reproche d’un père de famille à sa mère)

La réaction de votre fils est…signifiante quant à la difficulté de l’initiation des enfants à la manipulation de l’argent. ….

Se sent-il dépossédé de son autorité ? Prenons garde à ce que la joie que nous prenons à faire plaisir à nos petits-enfants ne disqualifie leurs parents, leur fermeté, leurs interdits. Souvent nous pensons que nous n’avons pas à demander de permission à nos enfants pour agir. N’oublions pas que depuis qu’ils sont à leur tour devenus parents ce sont eux qui sont aux commandes, eux qui ont la charge d’éduquer. En gardant cela en tête nous saurons mettre en place les stratégies pour suivre notre sensibilité,  tout en respectant les positions de chacun.

 

P 162. « J’ai 71 ans. La vieillesse me grignote, je m’en vais par morceaux… »

Dans ces moments où notre état de santé émet quelques feux clignotants, saurons-nous saisir l’occasion et tendre, avec humour, le tablier du déjeuner à l’un ou l’autre des invités, enfants ou petits-enfants ?…

Notre plaisir sera d’autant plus grand que ces situations ne sont pas définitives…La souplesse, la vue, les dents, l’ouïe peut-être bientôt…leur perte peut-être affligeante. Cependant ces pertes se vivent à plusieurs niveaux. L’image de soi est altérée, son reflet dans le regard des autres est modifié…Mais nos pertes nous mettent dans une nouvelle position qui nous offre d’autres plaisirs. Nous ne sommes pas tenus d’être aussi performants qu’avant et nous avons toute capacité à regarder, réfléchir, analyser, prendre le temps.

Le plus grave serait que l’identité de la personne s’efface derrière les images et les craintes de l’avenir. N’oublions pas, pour nous, comme pour les autres, que quelqu’un vit, évolue, se transforme, et pas toujours de manière négative. En ….restant autant que possible sereins, nous permettons aux jeunes générations d’apprivoiser le vieillissement.

 

P 184. Vieille maman indigne ? ou « Mon  mari dépendant, j’ai décidé de vendre notre maison pour acheter un appartement…Mes enfants  n’étaient pas d’accord. Mon mari mort, je suis seule mais à deux pas de tout, je n’ai besoin de personne…

Vieille maman indigne qui fort heureusement pense à elle et préserve son indépendance ! Toute décision importante engage celui qui la prend,  ainsi que les membres de son entourage…D’où des réactions multiples bien sûr. Certains sont d’accord, d’autres non, mais la décision appartient à ceux qui la prennent, sans contestation. Grand-mère a pris la sienne pour ne dépendre de personne…

Les enfants adultes estiment souvent avoir droit à la parole et à la contestation. Les aînés auraient-ils perdu leur faculté de discernement ? Ces rôles sont-ils dorénavant toujours inversés et les plus vieux devraient-ils prendre systématiquement l’avis des plus jeunes ? N’hésitons pas à prendre notre sort en mains !…Rappelons-nous que nos décisions nous appartiennent et que nous n’avons pas à nous référer en toute circonstance à l’avis de nos enfants.

 

P 191. Mon père vit seul, nous sommes loin…

Nous voudrions l’idéal pour nos parents : c’est-à-dire quelqu’un de familier, discret, compétent, toujours joignable, disponible aux moments que nous souhaitons pour veiller sur eux…Peut-on rêver que ces personnes existent en dehors des proches ? Habiter près de ses vieux parents n’est pas donné à tous…Souvent, avant qu’il ne soit trop tard, une décision de déménagement peut être bien utile…Les aînés doivent en prendre conscience. Les risques de solitude, d’inconfort, se multiplient avec la perte de mobilité autonome.

Etre près des siens mérite quelques sacrifices de la part des plus âgés qui n’aiment pas quitter leur domicile ancien. Facilitons autant que possible ce changement, qui, bien organisé peut être une joie…

 

 

P 216. A la retraite pour longtemps

Ne devons-nous pas relever le défi qui est de rendre ce temps, cette longévité nouvelle, utiles à notre société ?

Non pas inutiles, comme certains pourraient le penser, car non productifs en terme de richesse économique, nous pouvons témoigner d’une réelle productivité en termes de qualité de vie.

L’amertume des années à venir, à l’heure de la retraite, s’ouvre à nous. Nous pouvons chercher ensemble comment devenir des partenaires citoyens efficaces et reconnus. …Contribuer le mieux possible à tisser des liens intergénérationnels et générationnels, à rapprocher les uns et les autres, à travailler utilement à l’amélioration de la qualité de vie.

Nous souhaitons que ce temps soit celui d’une nouvelle « vie active » différente de nos années de vie professionnelle…Nous pouvons développer des foyers de ressourcement qui rayonnent ensuite de tous leurs feux.

 

P 223. Pourquoi la mort est-elle devenue tabou ?

…On est passé du grand deuil apparent à la quasi-élimination de toute manifestation extérieure…. Mais l’absence de rites rend le deuil plus solitaire, plus compliqué parce que moins accepté. Que faire des pleurs et de la souffrance qui nous étouffent au moment de la perte si nous devons les réprimer à tout prix et faire bonne figure aux yeux du monde, faire comme si rien n’était changé ?

Quelle société paradoxale que la nôtre qui étale la mort à la une des journaux, sur les écrans, mais élimine celle-ci de notre quotidien ! En passant dans le domaine public en quelque sorte, la mort aurait-elle quitté le domaine privé ?

Aujourd’hui…ne sommes-nous pas libres de notre vie et de notre mort comme nous le souhaitons ? A nous de créer des rites, qui permettent aux survivants d’effectuer le travail de deuil qui leur est indispensable, et qui permettent à celui qui part d’exister pleinement encore au moment de son départ.