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Mai 2010
COMMENT
PROTEGER SON CŒUR :
ON PEUT
REDUIRE DE 80 % SES FACTEURS DE RISQUE !
Agnès BODECHON, Agnès DUPERRIN
Notre Temps, dossier du mois de novembre 2009
En une génération, le nombre des victimes d’accidents
cardio-vasculaires a été divisé par deux. Nos conseils pour profiter de ces
progrès spectaculaires.
Les cardiologues réunis lors de leur
congrès de médecine générale, le Medec, avaient le
sourire : les récentes études indiquent que la mortalité cardio-vasculaire
a diminué de moitié depuis vingt cinq ans.
« C’est la réussite d’une prise en
charge plus précoce des infarctus du myocarde, du renforcement du dépistage,
des progrès des traitements des hypercholestérolémies et de l’hypertension
artérielle », résume le Pr Claude Le
Feuvre,
vice-président de la Fédération française de cardiologie (FFC).
Une étude récente mesurant l’impact des
médicaments de la famille des statines (étude
Jupiter, nov. 2008) a été écourtée par le Comité d’éthique tant ses
résultats préliminaires étaient significatifs : elle a montré, chez les
personnes traitées une baisse importante de la mortalité : moins 20% en deux
ans, soit une diminution de 50% des infarctus et de 48% des accidents
vasculaires cérébraux (AVC).
Et on peut faire encore mieux en réduisant les
facteurs de risque associés à nos comportements individuels. « Pour un fumeur qui ne contrôle pas
son alimentation et ne pratique aucune activité physique, le simple fait
d’arrêter de fumer, de surveiller ses repas et de bouger suffit à diminuer de
près de 80 % le risque d’accident cardio-vasculaire!». Un chiffre à faire rêver les laboratoires pharmaceutiques... et
les médecins, qui aimeraient convaincre leurs patients!
Les
maladies cardio-vasculaires regroupent les infarctus, les accidents vasculaires
cérébraux et l’ensemble des pathologies des gros vaisseaux. En cause, des facteurs
de risque aujourd’hui bien établis et pour beaucoup évitables.
Le Pr Eric Bruckert, de l’hôpital de la
Pitié-Salpêtrière, à Paris, liste les quatre bourreaux de notre cœur : l’hypertension artérielle, l’excès de
cholestérol, le diabète, et le tabac. « C’est indiscutable, si l’on traite
correctement les deux premiers, le risque d’hémiplégie ou d’accident coronaire
diminue de 30 à 40 % ! Mais le dépistage reste insuffisant, surtout chez les
adultes jeunes, et trop de personnes ne suivent pas régulièrement leur
traitement, par négligence ou à cause des effets secondaires. » Dommage,
car ces effets indésirables peuvent souvent être supprimés en changeant de
prescription, il suffit d’en avertir son médecin traitant.
La responsabilité du tabac est tout
aussi bien établie. « La cigarette
ne doit pas être banalisée, et il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer (voir fiche en fin de dossier). De
nombreuses aides au sevrage sont disponibles », insiste le P’ Bruckert. Pour lui,
devenir non-fumeur est un objectif prioritaire, y compris pour les seniors qui
fument depuis longtemps. D’autres facteurs de risque peuvent être limités,
comme les anomalies des taux de graisses dans le sang (cholestérol et triglycérides),
que l’on sait soigner.
Parce qu’on les croit moins vulnérables,
les femmes sont souvent moins bien suivies. Erreur, car elles ne sont plus protégées
par leurs hormones après la ménopause ! Les risques deviennent donc aussi
importants que pour les hommes. Or, les signes précurseurs sont plus discrets
chez les femmes, et, comme les troubles surviennent plus tardivement, la
palette de traitements disponibles est moins étendue. Une raison de plus pour
surveiller les facteurs d’alerte (hypertension, excès de cholestérol...) et
prendre soi-même les mesures de prévention.
Continuer à marcher à tout âge
Avec l’âge, les dépassements de glycémie,
de tension artérielle et de cholestérol deviennent fréquents. Le risque
augmente dès 45 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes; mais cela ne
nous condamne pas pour autant à des traitements multiples et lourds. Au
contraire, les règles dites « hygiéno-diététiques » prennent toute leur importance. « Cela commence par le maintien de la marche, sans limitation
d’âge, trente minutes par jour avec, à la clé, une baisse du taux de mauvais
cholestérol de 5 % », pointe le Pr Bruckert, encourageant. Une activité physique régulière
renforce l’endurance, la souplesse, les muscles et l’équilibre. « L’objectif est d’adopter un rythme
rapide, qui permet de converser sans être essoufflé et sans palpitations
cardiaques ni douleurs musculaires », précise
le Dr Charles-Yannick Guézennec,
du pôle départemental de médecine du sport de l’Essonne et rapporteur de
l’expertise collective « Activité
physique et santé» (Inserm 2008). On
peut, ensuite, renforcer cette activité avec trois fois vingt minutes
d’activité plus intense (qui déclenche sudation, essoufflement et accélération de la fréquence cardiaque en restant
agréable). Marche rapide pour l’un(e), vélo d’extérieur ou d’appartement pour
l’autre, ou encore, danse ou natation, en reprenant l’activité progressivement
si on n’a pas pratiqué depuis longtemps (voir
Notre Temps n0 477, sept.
2009, p. 50) ou après un accident de santé. Pour éviter la monotonie et
entretenir la motivation, rien n’empêche de varier les activités, seul ou en
groupe. L’essentiel est de ressentir du plaisir pour persévérer. Une étude
américaine - menée à Burlington par le Pr Philip Ades
- a démontré que pour les patients coronariens en surpoids le simple fait de
marcher de 45 à 60 mn par jour à un rythme modéré est plus efficace que de pratiquer
un programme de réadaptation classique à l’hôpital (marche, vélo, rameur...).
Or, de plus en plus de personnes présentant des troubles cardiaques sont en
surpoids (80 % environ aux Etats-Unis).
Manger de tout sans se priver
Sur le plan diététique, les conseils
sont souvent plus simples qu’on ne l’imagine. Seules les situations de grand
surpoids ou un problème de santé spécifique nécessitent l’aide d’un spécialiste
de diététique. En cas d’excès de cholestérol, certains produits (margarines
surtout) enrichis en stérols végétaux aident à stabiliser les choses. Mais,
dans la majorité des cas, il suffit de réduire les graisses saturées (beurre,
fromage, viandes grasses, charcuterie) et de les remplacer par des graisses
végétales. En dehors de la vitamine D, dont la carence, fréquente, est facile à
compenser par une prescription du médecin traitant avant l’hiver, aucun
supplément vitaminique n’est justifié lorsque l’alimentation est équilibrée.
Soit cinq portions de fruits et légumes au minimum par jour, des céréales et
des aliments de chaque famille. On a tout intérêt à adopter ces bonnes
habitudes dès le plus jeune âge car il est établi que la santé
cardio-vasculaire de l’adulte se prépare dès l’enfance.
« Des études britanniques ont
montré que le mode d’alimentation des premiers mois de vie programme le niveau
de facteurs de risque à distance », explique
le Pr Jean-Philippe Girardet, de l’hôpital d’enfants Trousseau, à Paris. «
Ainsi, l’allaitement maternel réduirait non seulement le risque d’obésité de 25
% mais aussi le niveau de tension artérielle et le taux de cholestérol à l’âge
adulte. L’athérosclérose, cette maladie des artères, débute donc dès la toute
petite enfance.»
Test : Evaluez votre risque cardio-vasculaire
Répondez par oui ou par non à ces
questions
- Fumez-vous ou avez-vous arrêté de fumer depuis moins
de trois ans ?
- Un membre de votre famille a-t-il eu une attaque
cérébrale avant 45 ans ?
- Est-il survenu une crise cardiaque ou une mort
subite chez votre père ou votre frère avant 55 ans, chez votre mère ou votre
soeur avant 65 ans ?
- Votre IMC (indice de masse corporelle = poids (en kg)/taille x taille (en m)) est-il
supérieur à 30 ?
- Pratiquez-vous moins de trois fois 30 mn d’exercice
physique par semaine ?
Résultat : un seul « oui » justifie de
consulter votre médecin pour apprécier votre risque cardiaque. (Brochure Mon coeur bat pour moi, je me bats pour
lui.) www.prevention-cardio.com
Athérosclérose, mon
ennemie
L’athérosclérose, responsable de la
plupart des maladies cardio-vasculaires, entraîne un encrassement progressif
des artères. Une plaque d’athérome se forme par accumulation de graisses sur la
paroi des artères principales pouvant progressivement boucher l’artère ou se
rompre et favoriser la formation de caillots (athérothrombose).
Apprenez à repérer les signes d’alerte, qui varient selon la localisation. En
cas de doute, contactez au plus vite le 15 et décrivez vos symptômes !
Angine de poitrine et
infarctus du myocarde
Signes : douleur irradiante dans la
poitrine, sensation d’étau, parfois essoufflement.
Anévrisme ou
dissection de l’aorte abdominale
Signes : forte douleur dans le thorax
et/ou l’abdomen, chute brutale de la tension artérielle.
Insuffisance rénale
progressive (hypertension rénale)
Signes : évolution longtemps
silencieuse, excepté une augmentation progressive de la pression artérielle.
Accident vasculaire
cérébral (AVC)
Signes: paralysie durable d’une partie du
corps, jambes, bras et/ou du visage, parfois transitoire, trouble de la parole
ou de la vision d’un côté.
Embolie pulmonaire
Signes: douleur thoracique brutale,
constrictive en étau, angoissante, avec respiration rapide, sueurs et toux
sèche.
Artériopathie oblitérante
des membres inférieurs (artérite)
Signes : violente douleur dans la jambe,
qui devient pâle, impotente et froide, douleur à la marche.
NE PAS CONFONDRE
— Artériosclérose, qui désigne une
dégénérescence fibreuse des artères, devenant plus rigides, phénomène normal au
fil des ans.
—
Et athérosclérose, qui indique que
cette dégénérescence est accompagnée de dépôts de graisse (athérome, du grec athérê: «bouillie») s’accumulant sur la paroi
interne des artères et menaçant de les boucher.
POUR EN SAVOIR PLUS
Fédération
française de cardiologie, www.fedecardio.com (brochures Coeur de seniors, Maladies des artères...)
Comité
Français de lutte contre l’hypertension artérielle, www.comitehta.org (avec des conseils pour pratiquer l’automesure, soigner son hypertension...)
Nouvelle
société Française d’athérosclérose, www.nsfa.asso.fr
Fédération
française d’éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV), www.ffepgv.org
25 vidéos
pour mieux comprendre le coeur et ses troubles, sur http://mag.notretemps.com
Devenir non-fumeur
Le monoxyde de carbone présent dans la
fumée inhalée abîme le cœur, car il prend une partie de la place réservée à
l’oxygène dans les globules rouges. Moins oxygéné, le muscle cardiaque compense
en accélérant son rythme et s’épuise. Le tabagisme favorise le dépôt de
cholestérol et la formation de caillots dans les artères.
A tout âge et, en seulement :
20
minutes, les pulsations redeviennent
normales;
8
heures, l’oxygénation des cellules
redevient normale;
24
heures, les poumons évacuent le mucus
et les résidus;
48
heures, le goût, l’odorat et le
sommeil s’améliorent;
72
heures, respirer devient plus facile,
l’énergie augmente;
3
à 9 mois, la capacité respiratoire
gagne 10 %;
1
an, le risque d’AVC équivaut à celui
d’un non-fumeur;
5
ans, le risque d’infarctus équivaut à
celui d’un non-fumeur.
Pour
se libérer du tabac, des aides
existent : patchs, gommes, acupuncture, thérapie comportementale, hypnose...
Avec ou sans l’aide de son médecin ou de son pharmacien. Chaque tentative
représente un pas vers l’arrêt définitif.
Liste
des consultations spécialisées auprès de l’Office français de prévention du
tabagisme : www.oft-asso.fr et http://www.tabac-info-service.fr
Tél. 0 825 309
310 (0,15 €/mn.)
Repérer l’infarctus du myocarde
L’infarctus du myocarde correspond à
l’occlusion brutale d’une ou des artères coronaires (qui irriguent le coeur)
empêchant L’oxygénation du muscle cardiaque. Pour réduire le risque de décès,
il faut désobstruer l’artère avant que le tissu musculaire ne soit abîmé.
Chaque minute gagnée augmente les chances de survie. Les signes d’alerte les plus fréquents mais qui ne sont pas
systématiques :
- une
douleur qui dure et serre la poitrine
« comme dans un étau ».
- une
irradiation dans la mâchoire ou les bras, un essoufflement, des nausées,
une pâleur, des sueurs...
- chez les
diabétiques, les femmes et les personnes âgées, les signes sont parfois plus
discrets : essoufflement, malaise,
fatigue intense, sensation inhabituelle dans le bras gauche...
Que
faire ? Au moindre doute, appeler sans attendre le Samu : 15 (ou 112 sur téléphone
portable).
Prendre soi-même sa tension
La tension artérielle correspond
à la pression du sang sur la paroi des artères. Au repos, elle doit être
inférieure à 135/85 millimètres de mercure (mmHg) ou 13,5/8,5
centimètres de mercure (cmHg).
A la maison, les mesures se
prennent assis au calme selon la règle des trois : trois mesures consécutives le matin à quelques minutes
d’intervalle, trois le soir avant le coucher, trois jours de suite. Il est
prouvé que les hypertendus qui pratiquent l’automesure
suivent mieux leur traitement.
Le
traitement est prescrit à vie, avec
un bénéfice sur l’espérance de vie, positif à tout âge. Démarré à 80 ans, il
réduit dès la 1re année le risque de
mortalité de 21 %, de mortalité par
AVC, de 39 % (étude Hyvet,
New England Journal of Medecine,
2008)! Il faut parfois du temps pour
trouver le bon traitement et la posologie permettant de normaliser la tension
durablement sans effets secondaires.
Pour
en savoir plus: consulter les
brochures du Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle
(CFLHTA), www.comitehta.org
Utiliser un défibrillateur cardiaque
La fibrillation ventriculaire est un
fonctionnement électrique anarchique du coeur, qui l’empêche de se contracter.
Un choc électrique, appelé défibrillation cardiaque, peut l’aider à retrouver
un rythme normal.
Les
signes d’alerte : une perte de conscience brutale, sans
pulsations cardiaques.
Que
faire? Trois gestes pour sauver une vie :
alerter le 15 + masser + défibriller.
L’utilisation d’un défibrillateur est si simple qu’on l’estime utilisable par
un enfant. Le risque de fausse manoeuvre est inexistant car l’appareil vérifie
l’état cardiaque de la victime, puis indique à voix haute la marche à suivre :
dénuder la poitrine de la victime, coller deux électrodes (l’une sous la
clavicule droite, l’autre à 10 cm sous l’aisselle gauche), et, selon le type
d’appareil, s’écarter du corps ou appuyer sur le bouton déclencheur. www.lvie3gestes.com
Pour
être efficace, on peut suivre
une formation de quelques heures aux gestes de premier secours auprès de la
Croix-Rouge française ou de la Protection civile.
Note : On verra avec intérêt aussi, le dossier
de mai 2010, de Doctissimo.com, sur l’insuffisance cardiaque :