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«POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV.N°9;07.2006 Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm
18 mai 2006 • LIEN SOCIAL n°797 •
Portrait
Henri Charcosset tisse la toile du bien-vieillir
PHOTO DR
Cet ancien chercheur en chimie du CNRS anime un groupe de recherche autonome sur le « bien vieillir » des personnes handicapées. Si Henri Charcosset habite dans la région lyonnaise, les autres participants peuvent prendre part aux recherches d’où ils veulent… grâce au Net.
Ancien directeur
de recherche au CNRS, spécialiste en sciences du charbon, Henri Charcosset ne serait pas devenu chercheur s’il n’avait pas,
adolescent, contracté la polio. « Lors de
mes longs séjours en hôpital, j’ai rencontré des personnes qui m’ont ouvert des
horizons que n’auraient pas pu m’offrir mes parents, fermiers dans le Brionnais (71) ». À sa retraite, qu’il prend de manière
anticipée suite à un accident de voiture, Henri Charcosset
poursuit la recherche comme bénévole. Il s’intéresse tout naturellement aux
effets tardifs de la polio et à la place des personnes handicapées et des
personnes âgées dans la société… Pour fêter l’entrée dans le nouveau siècle, il
publie, le 1er janvier 2001, son premier article « Tous handicapés, tous
chercheurs » (1) sur le site de Marguerite Merette,
une infirmière québécoise. Grâce à ce nouvel outil, qui lui permet d’être en
contact de chez lui avec une multitude d’interlocuteurs, de nouvelles formes de
recherche et d’engagement sont désormais possibles. En 2005, à son initiative,
le GIPHV (Groupe insertion personnes handicapées vieillissantes) voit le jour.
C’est un groupe de recherche autonome, virtuel et francophone dont l’optique
est la recherche sociale appliquée, par tous et pour tous. Ce sont
principalement des personnes handicapées de tous âges et des professionnels de
l’accompagnement à domicile, qui participent au GIPHV. Les articles, publiés
sur le site Internet du GIPHV, abordent des questions liées au “bien vieillir”
comme « yoga et vieillissement avec handicap », « art thérapie en gériatrie »,
« vie associative ou apparentée depuis le lieu de résidence, comme moyen
d’insertion sociale », « activités informatiques d’un non-voyant vieillissant
», « adaptation du poste informatique »… Tous les trois mois, une mini-revue
est envoyée par mail aux personnes intéressées pour présenter les nouveaux
sujets traités. Internet permet à chacun de participer à sa mesure. « A contrario, j’avais initié en 2003-2005
un groupe de rencontres entre personnes âgées et personnes handicapées
dans le cadre de l’APF 69… Ce ne fut pas
chose facile car on avait besoin de bénévoles pour les déplacements. C’était
très lourd à gérer et physiquement difficile pour moi de suivre ». Se
débrouiller par soi-même est un leitmotiv permanent pour Henri Charcosset qui ne cherche ni aides ni subventions pour
financer les recherches du GIPHV. « Je
travaille sans aucune structure, juste à partir de cet ordinateur chez moi.Et chacun fait de même. Les méthodes de recherche que
nous utilisons sont à portée de tous. Ce qui m’intéresse, c’est d’exploiter les
expériences d’autrui sur le bien vivre, afin de les mettre en avant. Mais au
lieu de m’en saisir pour réaliser
des travaux de recherches personnels, je
donne à chacun l’occasion d’être l’auteur de textes qui présentent leurs
expériences Personnes handicapées et
professionnels de l’accompagnement ne sont pas des sujets d’étude, mais des
collaborateurs à part entière ».
Internet n’est pas
seulement un outil indispensable, c’est aussi un objet de recherche pour le
GIPHV. Le premier article collectif publié en mars 2006 porte sur la place de
l’Internet pour une insertion sociale active. « Outre le mail, explique Henri Charcosset, les forums de discussions permettent de
parler de choses intimes, comme des problèmes sexuels pour les personnes
paraplégiques. La discussion s’engage sans qu’il soit nécessaire de se dévoiler
puisque l’on se sert d’un pseudo. On ne peut pas imaginer ce que le Net apporte
aux personnes coincées chez elle, c’est une révolution ! Et le fait d’être
derrière l’écran enlève les barrières que se mettent trop souvent les personnes
handicapées pour aller à la rencontre de l’autre. Le Net permet de créer des
liens en toute liberté. Il y a encore bien des usages à découvrir, notamment
pour les personnes de plus de 75 ans aujourd’hui très peu connectées ». Pour
explorer ces questions, le groupe de recherche, qui reste ouvert à tous, a
choisi comme prochain sujet, l’utilisation d’internet comme moyen d’insertion
sociale active dans des conditions de vie extrêmes (très grand âge, personnes
ne sachant pas lire…). Henri Charcosset quant à lui,
n’est pas prêt de lâcher son clavier. Quand il est éloigné de son poste de
travail, il en profite pour réaliser quelques fiches de lecture qui seront
mises en ligne…Cet appétit au travail est un héritage familial. « Mon grand-père a toujours participé
jusqu’à ses derniers jours aux menus travaux de la maison. Être en activité,
c’est à la fois avoir une identité et rester dans le mouvement de la vie… »
Agnès Leclair
Contact
: http://bien.vieillir.club.fr - mail : charcohe@club-internet.fr (1) « Tous handicapés, tous chercheurs, en vue
d’une société plus juste et plus humaine » : http://webperso.mediom.qc.ca/~merette/char.html
; et sur ce site :
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