LES PLANTES QUI SOIGNENT VRAIMENT
Nathalie
CHAHINE- Juin 2007
http://www.notretemps.com/article/index.jsp?docId=2305913
Ménopause, cholestérol… la phytothérapie peut
vous aider à vous soigner. Ces remèdes à base de plantes peuvent même
parfois remplacer les traitements classiques. A condition de les utiliser
sagement.
• Pouvez-vous faire confiance aux plantes ?
Si la phytothérapie peut vous aider à vous soigner,
elle ne doit pas être prise à la légère. La plupart des plantes peuvent en
effet interagir avec des médicaments.
• Tisanes, gélules… comment s'y retrouver ?
La thérapie par les plantes se décline en une
palette de remèdes. Ils sont disponibles sous diverses formes, tisanes ou
gélules étant les plus vendues.
• Quelles plantes pour quels maux ?
Les plantes peuvent vous aider à aller mieux.
Encore faut-il s'y retrouver dans une pharmacopée recensant quelques
centaines de plantes aux vertus médicinales.
• Une législation rigoureuse
Afin de rassurer les consommateurs, la
réglementation française s'est adaptée pour encadrer cette médecine pas
toujours douce.
• Les 4 règles d'or de la phytothérapie
Avant de vous lancer dans la phytothérapie, voici
quatre règles à respecter pour optimiser le pouvoir des plantes.
Pouvez-vous faire confiance aux plantes
?
Si
la phytothérapie peut vous aider à vous soigner, elle ne doit pas être
prise à la légère. La plupart des plantes peuvent en effet interagir avec
des médicaments.
• Coup de pouce contre les carences
Une cure de ginseng au cœur de l'hiver, un
peu de carotène pour donner bonne mine au printemps, trois semaines de
millepertuis pour chasser le blues ou une tisane contre un trouble du
sommeil, est-ce raisonnable ?
Oui ! La phytothérapie aide à compenser des
carences dues à l'appauvrissement en minéraux et vitamines des végétaux
produits par l'agriculture intensive.
Mais, en cas de fatigue anormale, de chute
de cheveux, de perte de poids subite et inexpliquée, il faut veiller à ne
pas retarder le diagnostic d'une maladie en improvisant son cocktail de
gélules. N'hésitez donc pas à consulter votre médecin.
Le pharmacien-conseil joue également un rôle
clé, surtout en l'absence de prescription médicale. Car, si certaines
plantes sont reconnues comme médicaments, tel le millepertuis, et passent
par les mêmes formalités qu'un remède classique, la plupart des autres
relèvent du complément alimentaire et sont vendues en pharmacie et en
magasin de diététique.
• Une pharmacopée complexe
Excepté quelques-unes parfaitement inoffensives,
comme le tilleul ou la camomille, la plupart des plantes peuvent interagir
avec des médicaments.
La réglisse risque par exemple de diminuer
l'efficacité d'un traitement contre l'hypertension. Le ginseng, réputé pour
son effet tonique et utilisé depuis des millénaires par la pharmacopée
chinoise, peut réveiller certaines hyperthyroïdies…
S'il est indéniable que les plantes aident
certaines femmes à passer le cap de la ménopause, les autorités de santé
estiment que les produits à base de phytoestrogènes ne sont pas dénués de
risques, les déconseillant aux personnes à risque de cancer du sein.
Un conseil : mentionnez à votre médecin les
plantes que vous consommez car aucune substance active n'est anodine.
• Naturel ne signifie pas sans danger
Attention aux cueillettes sauvages et aux
décoctions maison : elles sont réservées aux connaisseurs. Prescrites à
contresens, de mauvaise qualité ou issues de circuits mal contrôlés, elles
peuvent se révéler de vrais poisons.
Le surdosage est une des erreurs les plus
fréquentes, en particulier avec des préparations achetées sur Internet. Les
produits venus des États-Unis sont souvent plus concentrés. Dépasser les
apports journaliers recommandés (Ajr strictement réglementés en France)
expose à des risques, notamment endocriniens.
S'assurer de la provenance du produit et
vérifier que l'on peut le combiner à d'autres relève donc de la précaution
minimale. Le procédé de fabrication doit aussi être irréprochable. Le
végétal n'est pas forcément en cause : excellent pour la santé en infusion,
le thé vert en gélules à haute dose est toxique pour le foie…
Dans tous les cas, demander conseil permet
d'éviter de jouer les apprentis sorciers.
Tisanes, gélules… comment s'y retrouver
?
La thérapie par les plantes se décline en une
palette de remèdes. Ils sont disponibles sous diverses formes, tisanes ou
gélules étant les plus vendues.
• Les tisanes
La traditionnelle tisane cumule les
avantages : pas de risque de surdosage et de toxicité quand on respecte les
prescriptions, douceur du traitement, possibilité de combiner plusieurs
plantes, sans négliger le plaisir d'un rituel convivial.
Utilisée ponctuellement ou en cure de
quelques semaines, elle soulage les petits et grands maux du quotidien.
Elle peut aussi être inhalée pour apaiser les muqueuses irritées -
camomille et thym contre le rhume, par exemple.
Médecins et pharmaciens rappellent
l'importance du respect des doses et du temps d'infusion (obtenue en
immergeant les plantes de 10 à 60 mn dans l'eau bouillante, récipient
couvert) ou de décoction (obtenue en faisant bouillir les plantes une
dizaine de minutes puis en filtrant le liquide), aussi bien pour éviter les
effets secondaires que pour en optimiser des bienfaits.
• Les gélules
Les gélules sont constituées le plus souvent
de poudre de plante insérée dans une enveloppe de gélatine d'origine
végétale ou marine. C'est sous cette forme que les plantes suscitent
actuellement le plus fort engouement.
Leur intérêt : une posologie simple - une
gélule par jour pendant trois semaines, pour la plupart des remèdes -, une
indication claire ("tonus", "jambes lourdes",
"souplesse de la peau"), et, paradoxalement, une présentation qui
rappelle le médicament…
Simples d'emploi, ces traitements séduisent
d'abord ceux qui souhaitent éviter le passage en consultation pour un petit
bobo.
• Homéopathie, aromathérapie…
La phytothérapie se décline en une palette
de méthodes et de remèdes autres que les tisanes et les gélules :
- l'homéopathie : si tous les produits
homéopathiques ne relèvent pas de la phytothérapie, 50% des granules sont
élaborés à partir de plantes fraîches ;
- l'aromathérapie : sécrétées par les
plantes aromatiques et extraites par distillation, les huiles essentielles
ne s'utilisent pas pures mais en bains, massages, inhalation ou via un
diffuseur aérien ;
- la gemmothérapie : branche récente de
l'homéopathie, la gemmothérapie utilise des bourgeons fraîchement cueillis
broyés dans un mélange d'alcool et de glycérine, puis filtrés et dilués. On
appelle ces remèdes des macérats glycérinés.
Quelles plantes pour quels maux ?
Les
plantes peuvent vous aider à aller mieux. Encore faut-il s'y retrouver dans
une pharmacopée recensant quelques centaines de plantes aux vertus
médicinales.
•
L'harpagophytum contre les rhumatismes
L'harpagophytum a la vedette contre les
rhumatismes : cette plante contient des principes actifs
anti-inflammatoires très puissants.
Disponible en gélules ou en teinture mère,
elle a une action anti-inflammatoire et antalgique, une meilleure tolérance
et moins d'effets secondaires, notamment digestifs, que les équivalents
chimiques prescrits dans le traitement de l'arthrose.
Il s'agit néanmoins d'un médicament à ne pas
prendre sans avis médical, surtout en cas de calculs biliaires ou de
troubles cardiaques.
• La canne à sucre contre le cholestérol
La canne à sucre possède des atouts
récemment révélés contre l'excès de cholestérol. Directement extrait de la
plante, le polycosanol est une cire dont le mécanisme d'action est proche
de celui des statines, actuel traitement de référence.
Avec avis médical et sous surveillance
biologique, ce traitement semble une bonne alternative dans les cas
d'élévation modérée du mauvais cholestérol (Ldl), si les patients
supportent mal les statines, ou s'ils privilégient les produits naturels.
• Le millepertuis contre les gros coups de
blues
Autre plante phare : le millepertuis.
Longtemps connu pour ses actions antiseptiques, il est prescrit dans des
"manifestations dépressives légères et transitoires".
Son efficacité est au moins équivalente à
celle des traitements antidépresseurs chimiques. Néanmoins, l'Agence
française de sécurité sanitaire (Afssa) incite à la prudence en cas
d'association à d'autres médicaments, comme la théophylline, la
ciclosporine, certains antirétroviraux, certains antidépresseurs, ou les
antimigraineux de la famille des triptans : le millepertuis peut diminuer
leur efficacité ou majorer leur toxicité.
Attention aussi à un effet photo
sensibilisant : mieux vaut éviter le soleil pendant le traitement ! Un
paradoxe, la lumière étant le premier traitement de la dépression
saisonnière…
• A chaque mal son remède naturel
- Digestion : menthe poivrée, thym,
camomille, séné, anis, sauge.
- Troubles veineux (hémorroïdes, jambes
lourdes) : hamamélis.
- Ménopause : sauge, cimicifuga (pour les
bouffées de chaleur), soja.
- Souplesse de la peau : bourrache, huile
d'onagre.
- Infection urinaire : verge d'or, bouleau.
- Immunité : tilleul, échinacée pallida.
- Cœur : aubépine.
- Dépression légère : millepertuis.
- Sommeil : houblon, valériane.
- Arthrose, tendinite : harpagophytum
(griffe du diable).
- Maladies respiratoires : thym, eucalyptus,
fenouil, tilleul.
- Anxiété, nervosité : valériane,
passiflore, mélisse.
- Cystite : jus de cranberry (canneberge) pour
prévenir les récidives
Une législation rigoureuse
Afin de rassurer les consommateurs, la
réglementation française s'est adaptée pour encadrer cette médecine pas
toujours douce.
• Une production encadrée
Longtemps anarchique, le marché de la phytothérapie
s'organise enfin. La réglementation française s'aligne aujourd'hui sur la
législation européenne. Depuis cette année, les autorités de santé
encouragent d'ailleurs l'automédication.
Depuis mars 2006, l'origine géographique de la plante, sa nature (sauvage
ou cultivée) et les conditions de sa production (emploi de produits
phytosanitaires…) sont encadrées par l'Agence française de sécurité
sanitaire.
Efficacité et tolérance doivent être
prouvées par des données toxicologiques. De quoi rassurer le consommateur,
généralement confiant dans des produits utilisés depuis fort longtemps.
• Combien ça coûte ?
Depuis janvier 2006, la Sécurité
sociale ne rembourse plus aucun produit de phytothérapie.
En sachet ou en vrac dans les grandes
surfaces et les magasins diététiques, les tisanes sont plutôt bon marché
(environ 5€ les 150g en vrac).
L'homéopathie reste la moins chère des
médecines (entre 1,80€ et 2,50€ le tube de granules). Pour les autres
remèdes, comptez entre 15€ et 20€ pour une cure de trois semaines de
millepertuis ou d'harpagophytum en gélules.
La consultation est prise en charge si le
thérapeute est médecin. Faites jouer la concurrence : une étude de
"Que Choisir" (2006) montre que le prix des traitements non
remboursés peut varier de plus de 50% d'une officine à l'autre.
Les 4 règles d'or de la phytothérapie
Avant de
vous lancer dans la phytothérapie, voici quatre règles à respecter pour
optimiser le pouvoir des plantes.
•
Le bon choix
Sélectionnez des plantes comportant un label de
qualité qui précise la pureté et la traçabilité. Les huiles essentielles
doivent être pures à 100 %.
• Le bon usage
Respectez le dosage, la durée du traitement et la
date limite d'utilisation. Consommer la même plante en excès ou pendant une
trop longue période peut saturer l'organisme.
• Le bon moment
Vérifiez toujours auprès du prescripteur l'absence
d'interaction avec un autre traitement. En cas de doute ou d'effet
secondaire, parlez-en à votre pharmacien.
• Le bon stockage
Conservez les produits à l'abri de la chaleur, de
la lumière et de l'humidité. Les enveloppes de protection en papier kraft
sont à préférer aux sachets plastiques, qui font fermenter les plantes
séchées.
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