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«POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV,APF69.N°3;01.2005 Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr
PLAIDOYER POUR
LE BONHEUR,
Chercheur en génétique cellulaire, Matthieu Ricard a embrassé le bouddhisme dont il est l’un des spécialistes mondiaux. Il se consacre notamment à la vie monastique au Népal.
P52 Un
entraînement prolongé et une attention vigilante permettent d’identifier et de
gérer les émotions et les événements mentaux à mesure qu’ils surviennent… Cette
thérapie a pour but de réduire doukha, le
« mal-être », et d’augmenter « soukha »,
le « bien-être », de permettre un épanouissement optimal de l’être
humain.
P54 L’esprit
est malléable. Rien en lui n’impose une souffrance
irrémédiable. Un changement, même minime, dans la manière de gérer nos pensées,
de percevoir et d’interpréter le monde peut considérablement transformer notre
existence.
P59 L’égocentrisme,
ou plus précisément le sentiment maladif que l’on est le centre du monde – que
nous appellerons le « sentiment de l’importance de soi »- est à
l’origine de la plupart des pensées perturbatrices.
P68 Si notre
esprit s’habitue à ne considérer que la douleur que lui causent les événements
ou les êtres, un jour viendra où le moindre incident lui procurera une peine
infinie. L’intensité de ce sentiment s’amplifiant avec l’habitude, tout ce qui
arrivera finira par nous affliger : la paix n’aura plus de place en nous…
Aussi est-il essentiel d’acquérir une certaine paix intérieure.
P69 Aux yeux
d’un Occidental, tout ce qui perturbe, menace et finalement détruit l’individu
est ressenti comme un drame absolu, car l’individu constitue un monde à lui
seul. En Orient où l’on accorde une plus grande importance aux relations entre
tous les êtres et à la croyance en un continuum de conscience qui reprend
naissance, la mort n’est pas un anéantissement mais un passage.
P97,98 Que faire de l’ego ?
A la
différence du bouddhisme, très peu de méthodes psychologiques traitent du
problème de réduire le sentiment de l’importance du moi, réduction qui, pour le
sage, va jusqu’à l’éradication de l’ego. C’est certes là une idée neuve, voire
subversive en Occident, lequel tient le moi pour l’élément fondateur de la
personnalité. Eradiquer totalement l’ego ? Mais alors je n’existe plus ?
Une telle conception n’est-elle pas psychiquement dangereuse ?
C’est
là confondre ego et confiance en soi.
L’ego ne peut
procurer qu’une confiance factice, construite sur des attributs
précaires-pouvoir, succès,… - et sur tout ce que nous croyons constituer notre
« identité », à nos yeux et à ceux d’autrui-.
P99 Pour le
bouddhisme, une confiance en soi digne de ce nom est tout autre. C’est une
qualité naturelle de l’absence d’ego ! Dissiper l’illusion de l’ego, c’est
s’affranchir d’une vulnérabilité fondamentale.
P117 Le
bouddhisme met l’accent sur la prise de conscience accrue des pensées
instantanées, ce qui permet d’identifier immédiatement une pensée de colère
lorsqu’elle surgit, puis de la déconstruire dans l’instant suivant… Le même
processus se reproduit pour la pensée suivante, et ainsi de suite. Il faut donc
travailler les pensées une à une, en analysant la façon dont elles surviennent
et se développent et en apprenant peu à peu à mieux les gérer…
P118 Vers une
psychologie positive
En
1998, un groupe de psychologues américains s’est réuni pour fonder le Réseau de
psychologie positive. Il s’agit d’un élargissement du champ d’étude de la
psychologie par rapport à ce qui a été longtemps sa vocation principale :
étudier et, si possible, remédier aux dysfonctionnements émotionnels et aux
états mentaux pathologiques.
P121 Le bouddhisme préconise un entraînement
prolongé et rigoureux à l’introspection, processus qui implique la
stabilisation de l’attention et l’accroissement de la lucidité.
Chapitre 9. P124-144. Emotions perturbatrices : les remèdes.
P124 L’idéal
est de laisser les émotions négatives se former et se défaire sans laisser de
marques dans l’esprit.
P127 Le mot
tibétain gom, que l’on traduit généralement par
méditation, signifie plus exactement « familiarisation ». Le
bouddhisme enseigne trois principales méthodes pour réussir cette
« familiarisation » : les antidotes, la libération et
l’utilisation. La première consiste à rechercher un antidote spécifique pour chaque émotion
négative. La deuxième permet de dénouer ou « libérer » l’émotion en
découvrant sa véritable nature. La troisième méthode utilise la force de chaque
émotion comme un catalyseur de transformation intérieure.
L’usage des
antidotes.
Le bouddhisme souligne que deux
processus mentaux diamétralement opposés ne peuvent survenir simultanément. On
peut osciller rapidement entre l’amour et la haine mais on ne peut pas
ressentir dans le même instant de conscience le désir de nuire à quelqu’un et
celui de lui faire du bien… En entraînant son esprit à l’amour altruiste, on
élimine peu à peu la haine. Il importe donc de commencer par découvrir les
antidotes qui correspondent à chaque émotion négative puis de les cultiver.
Cette
pratique consiste à concentrer son attention sur l’émotion telle la colère
elle-même au lieu de la fixer sur son objet…
Si l’on s’habitue à regarder les pensées au moment
où elles surviennent, et à les laisser se défaire avant qu’elles ne monopolisent
l’esprit, il sera beaucoup plus facile de rester maître de son esprit et de
gérer les émotions conflictuelles au sein même de la vie active.
Utiliser les
émotions comme catalyseurs
Pour
peu que l’on sache séparer les différents aspects d’une émotion, il devient
concevable de reconnaître et d’utiliser les côtés positifs d’une pensée
généralement considérée comme négative… Ainsi, la colère incite à l’action et
permet souvent de surmonter un obstacle. C’est un défi que nous lancent les
émotions : celui de reconnaître qu’elles ne sont pas intrinsèquement
perturbatrices, mais le deviennent aussitôt que nous nous identifions à elles
et que nous nous y attachons…
Si
l’on réussit à éviter cette fixation, il n’est plus nécessaire de faire
intervenir un antidote extérieur : les émotions elles-mêmes agissent comme
des catalyseurs qui permettent de se dégager de leur influence nuisible.
P136 Trois
méthodes, un seul but. Ce but est de ne pas être la victime des émotions
perturbatrices et des souffrances qu’elles entraînent habituellement.
P137 Mais il
ne faut pas oublier qu’à l’origine des émotions perturbatrices se trouve
l’attachement au moi.
P138 Une connaissance et une maîtrise de l’esprit
accrues permettront de traiter les émotions au moment précis où elles
surgissent, pendant qu’elles s’expriment. C’est ainsi que les émotions qui nous
affligent sont « libérées » à mesure qu’elles surgissent. Elles sont
incapables de semer le trouble dans l’esprit et de se traduire par des paroles
et des actes engendrant de la souffrance.
P140 Un travail de longue haleine.
Reconnaître une émotion au moment même où elle survient,
comprendre qu’elle n’est qu’une pensée dénuée d’existence propre et la laisser
se dénouer spontanément en évitant la cascade des réactions qu’elle entraîne
habituellement, tout cela est au cœur de la pratique contemplative bouddhiste.
P142 Il faut reconnaître que nous offrons une résistance phénoménale au
changement… Notre inertie est profonde à l’égard de toute transformation
véritable de notre manière d’être… Parce que l’ego est récalcitrant¸ qu’il se
rebiffe dès que son hégémonie est menacée…
P143 Pourtant une fois entamé le travail introspectif, il s’avère que
cette transformation est loin d’être aussi pénible qu’il y paraît… On a le
sentiment d’acquérir une liberté et une force intérieure grandissantes, qui se
traduisent par une diminution des angoisses et des peurs. Le sentiment
d’insécurité fait place à une confiance empreinte de joie de vivre, et
l’égocentrisme chronique à un altruisme chaleureux.