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 «POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV, N°9; 07.2006, Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr

Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm 

 

LES  PEURS  DU  MOURIR

 

René-Claude BAUD

 

Jésuite, membre-fondateur d’Albatros

Groupe de recherche et d’action en soins palliatifs

 

Article repris du N° 148 de la Lettre aux Adhérents O.V.P.A.R, Novembre-décembre 2005 

 

Face à la mort de l’autre, l’esprit palliatif

 

Y aurait-il des peurs spécifiques à l’approche de la mort ? Des sondages sérieux nous informent régulièrement des sentiments des bien-portants sur leur propre mort. A la question : qu’est-ce qui vous fait le plus peur aujourd’hui en pensant à votre propre mort ? Le quarté des réponses est identique : la souffrance, la dégradation physique et intellectuelle, la peur de laisser ceux qu’on aime, celle d’être un poids pour les siens.

 

Qu’en est-il de la personne qui vit l’inéluctable processus de son mourir et l’impuissance à en neutraliser le danger ? Les Américains ont identifié depuis plus de quinze ans une panoplie de sept peurs de la mort :

la peur du processus de la mort,

→ la peur de perdre le contrôle de la situation,

la peur de ce qui va arriver aux siens après sa mort,

la peur de la peur des autres,

la peur de l’isolement et de la solitude,

la peur de l’inconnu,

la peur d’avoir vécu une vie sans signification.

 

Accompagner le changement

 

Pratique de soignant et d’accompagnateur ne me donne pas une approche assez complète pour survoler la question ; je noterai toutefois ce que j’ai appris au cours d’un compagnonnage professionnel ou bénévole.

 

1)    La situation émotionnelle de la personne en fin de vie est très dépendante de son environnement : le comportement des proches et leur aptitude (ou non) à exprimer leurs sentiments ; ensuite l’attitude des médecins et de l’équipe soignante et leur capacité (ou non) à vivre le départ du patient autrement que comme un échec médical. Le mourant semble doté souvent d’un « sixième sens » intuitif qui lui permet de sentir les dispositions intérieures de ceux qui l’approchent et la manière dont ils vivent l’événement de son départ.

2)    Cet état émotionnel est lui-même mouvant : il passe de façon imprévisible et souvent surprenant, par des sentiments contraires : peurs et espérances, responsabilité et culpabilité, parole et silence, tristesse et joie. S’il y a tristesse, agressivité, lassitude de la vie, il y a également sympathie, tendresse et intérêt au monde extérieur et à sa beauté.

3)    J’ai appris à comprendre les peurs exprimées et même l’angoisse sous-jacente comme l’émergence d’une  énergie de fond cohabitant avec la fatigue physique, qui permet de donner un sens à cette étape de vie : au-delà des volontés clairement exprimées, des tâches restent à accomplir, des visites sont attendues, quelques petits plaisirs autour du boire ou du manger… Je me suis souvent demandé si la personne ne partait pas seulement lorsqu’elle y consentait : lorsque le temps pour lutter de toutes ses forces ouvrait un temps où cette lutte n’était plus utile et où l’important était d’accepter la venue de la mort.

 

Ainsi, contrairement à toutes les apparences, les malades en fin de vie que j’ai accompagnés manifestaient souvent à travers l’expression de leurs peurs le pouvoir réel de ne pas être tués par la mort, de ne pas se faire voler leur vie par derrière. J’étais le témoin, privilégié ou unique, d’un changement intérieur, perceptible aux seuls yeux du cœur : dans sa peur ultime, l’homme peut apprendre à grandir encore.

 

Le projet du soin palliatif

 

Tel me paraît être le but ultime des « soins palliatifs » : aider l’autre à grandir jusqu’à la fin ; un des livres d’Elisabeth Kubler-Ross a pour titre : « La mort : dernière étape de la croissance ». Dès qu’un médecin sait juguler la douleur physique d’un patient, celui-ci retrouve, avec son paysage intérieur habituel, ses peurs et ses espérances ; sa parole retrouvée exprimera des désirs, importants à ses yeux : un plaisir des sens, une rencontre, une démarche, un message à transmettre. En l’absence de proches ou lorsque ceux-ci ont plus besoin d’être aidés à vivre ce départ que capables de le faciliter, professionnels et bénévoles peuvent recueillir cette parole et en faciliter la réalisation.

 

·        Plus d’information auprès de :

 Centre de Documentation, 33 rue Pasteur, 69007 LYON

Tel 04 78 58 94 35

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56 rue du 1er mars 1943, 69100 VILLEURBANNE.