Sections du site en Octobre 2009 : Ajouts successifs d’articles -- Sujets
d’articles à traiter – Pour publier -- Post-Polio -- L'aide à domicile --
Internet et Handicap -- Informatique jusqu’à 100 ans – Etre en lien -- L’animal
de compagnie -- Histoires de vie --
Donner sens à sa vie – A 85 ans aller de l’avant -- Tous
chercheurs -- Liens –
Le
webmestre.
RETOUR A LA PAGE D’ACCUEIL : CLIC AUTEURS, TITRES DE TOUS
LES ARTICLES : CLIC SYNTHESE GENERALE: CLIC
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm
Groupe de recherche et
d’action en soins palliatifs
Y
aurait-il des peurs spécifiques à l’approche de la mort ? Des sondages
sérieux nous informent régulièrement des sentiments des bien-portants sur leur
propre mort. A la question : qu’est-ce qui vous fait le plus peur
aujourd’hui en pensant à votre propre mort ? Le quarté des réponses est
identique : la souffrance, la dégradation physique et intellectuelle, la
peur de laisser ceux qu’on aime, celle d’être un poids pour les siens.
Qu’en est-il de la personne qui vit l’inéluctable
processus de son mourir et l’impuissance à en neutraliser le danger ? Les
Américains ont identifié depuis plus de quinze ans une panoplie de sept
peurs de la mort :
→ la peur du
processus de la mort,
→ la peur de perdre le contrôle de la
situation,
→ la peur de ce qui
va arriver aux siens après sa mort,
→ la peur de la peur
des autres,
→ la peur de
l’isolement et de la solitude,
→ la peur de
l’inconnu,
→ la peur d’avoir
vécu une vie sans signification.
Pratique
de soignant et d’accompagnateur ne me donne pas une approche assez complète
pour survoler la question ; je noterai toutefois ce que j’ai appris au
cours d’un compagnonnage professionnel ou bénévole.
1) La situation émotionnelle de
la personne en fin de vie est très dépendante de son environnement : le
comportement des proches et leur aptitude (ou non) à exprimer leurs
sentiments ; ensuite l’attitude des médecins et de l’équipe soignante et
leur capacité (ou non) à vivre le départ du patient autrement que comme un
échec médical. Le mourant semble doté souvent d’un « sixième sens »
intuitif qui lui permet de sentir les dispositions intérieures de ceux qui
l’approchent et la manière dont ils vivent l’événement de son départ.
2) Cet état émotionnel est
lui-même mouvant : il passe de façon imprévisible et souvent surprenant,
par des sentiments contraires : peurs et espérances, responsabilité et
culpabilité, parole et silence, tristesse et joie. S’il y a tristesse,
agressivité, lassitude de la vie, il y a également sympathie, tendresse et
intérêt au monde extérieur et à sa beauté.
3) J’ai appris à comprendre les
peurs exprimées et même l’angoisse sous-jacente comme l’émergence d’une énergie de fond cohabitant avec la fatigue
physique, qui permet de donner un sens à cette étape de vie : au-delà des
volontés clairement exprimées, des tâches restent à accomplir, des visites sont
attendues, quelques petits plaisirs autour du boire ou du manger… Je me suis
souvent demandé si la personne ne partait pas seulement lorsqu’elle y
consentait : lorsque le temps pour lutter de toutes ses forces ouvrait un
temps où cette lutte n’était plus utile et où l’important était d’accepter la
venue de la mort.
Ainsi, contrairement à toutes les apparences, les
malades en fin de vie que j’ai accompagnés manifestaient souvent à travers
l’expression de leurs peurs le pouvoir réel de ne pas être tués par la mort, de
ne pas se faire voler leur vie par derrière. J’étais le témoin, privilégié ou
unique, d’un changement intérieur, perceptible aux seuls yeux du cœur :
dans sa peur ultime, l’homme peut apprendre à grandir encore.
Tel
me paraît être le but ultime des « soins palliatifs » : aider
l’autre à grandir jusqu’à la fin ; un des livres d’Elisabeth Kubler-Ross a pour titre : « La mort :
dernière étape de la croissance ». Dès qu’un médecin sait juguler la
douleur physique d’un patient, celui-ci retrouve, avec son paysage intérieur
habituel, ses peurs et ses espérances ; sa parole retrouvée exprimera des
désirs, importants à ses yeux : un plaisir des sens, une rencontre, une
démarche, un message à transmettre. En l’absence de proches ou lorsque ceux-ci
ont plus besoin d’être aidés à vivre ce départ que capables de le faciliter,
professionnels et bénévoles peuvent recueillir cette parole et en faciliter la
réalisation.
·
Plus d’information auprès de :
Centre de
Documentation, 33 rue Pasteur, 69007 LYON
Tel 04 78 58 94 35
·
Coordonnées de l’O.V.P.A.R. :
Maison René Cassin,
56 rue du 1er
mars 1943, 69100 VILLEURBANNE.