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Mars 2013
NOTRE TEMPS MAGAZINE ,
http://www.notretemps.com /
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Ce matin-là, pour rejoindre sa famille à Lyon, Paul a
payé 30 €. Depuis Toulouse et sans faire de stop ! La veille, il avait
cherché le chauffeur idéal sur le site Internet www.123envoiture.com. Posséder une voiture, à
quoi bon ? Une bonne tonne d’acier à entretenir, c’est cher, polluant,
encombrant… Et la majorité des autos passent 92 % de leur vie à l’arrêt. Autant
louer, emprunter la Clio du voisin ou, comme Paul, opter pour le covoiturage. Si
cette pensée vous a déjà traversé l‘esprit, vous êtes mûr pour la consommation
collaborative. « Pourquoi posséder une voiture si l’important est l’usage que
l’on fait ? » interroge Nathan Stern, entrepreneur social sur Internet,
fondateur, entre autres, des sites d’entraide et de partage www.peuplade.fr (voir page 9) et www.voisin-age.fr. « Notre société est en train de changer.
Nous sommes tous obligés de faire des économies et nous cherchons à réserver
notre mode de vie malgré la baisse de notre pouvoir d’achat. Cela nous a rendus
inventifs ! Nous trouvons des comportements alternatifs qui, au bout du
compte, s’avèrent plus satisfaisants que les anciens, poursuit-il. Je vous donne
un exemple tout simple : je n’ai pas de voiture, je préfère louer celle
d’un voisin pour une somme modique via un site Internet (voir liste).
L’autre soir, ma femme ramenait les enfants de l’école au volant d’une voiture
louée et elle était en retard. Elle a téléphoné à la propriétaire pour la
prévenir. Quand elle est arrivée, elle lui a offert un café et l’a raccompagnée
à la maison. Elle vit seule, et cela lui faisait plaisir. Si ma femme était
passée par une agence de location, elle aurait conduit vite, au risque d’avoir
un accident, et elle n’aurait certainement pas évité la pénalité de retard. On
ne l’aurait pas raccompagnée, elle aurait été stressée et notre voisine serait restée
seule chez elle ! » Le site leader de l’auto-partage, www.covoiturage.fr compte plus de deux
millions de membres qui payent, par exemple, 9 € pour aller de Nantes à
Poitiers ou 30 € pour un Paris-Lyon.
Un changement de mentalité
Mais les esprits sont-ils prêts à partager les biens,
surtout lorsqu’il s’agit de notre chère voiture ? « C’est plus facile avec
le covoiturage », reconnaît Antonin Léonard, qui, à 25 ans, est déjà un expert
reconnu de l’économie de partage, à travers son blog (www.consocollaborative.com) et la
communauté qu’il anime (www.ouishare.net).
« Pour les jeunes, c’est très facile, puisqu’ils sont
peu équipés en voiture. Mais les mentalités changent très vite. » En effet, un
récent sondage sur le site de Notre Temps (www.notretemps.com)
confirme que 12 % des plus de 50 ans sont « déjà adeptes du covoiturage » et 33
% « prêts à tenter l’expérience ». ●●●
Achats groupés www.laruchequiditoui.fr
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Manger mieux, sans se ruiner, tout en soutenant les
producteurs locaux… Comment ? En s’implantant partout en France avec des
circuits de distributions courts – et surtout directs – entre producteurs et
consommateurs. Guilhem Chéron l’a fait fin 2010, avec
ses « ruches » où une « reine »
organise les commandes et la distribution aux clients « abeilles » qui en font
leur miel ! Entre trente et quarante agriculteurs, maraîchers, boulangers,
bouchers… proposent leurs produits à la ruche la plus proche et les livrent
lorsque les clients ont enregistré leurs commandes sur le site www.laruchequiditoui.fr. avec 519 ruches en activité, l’initiative
de Guilhem Chéron est une formidable réussite. Pour
ce designer industriel de formation, passionné de cuisine (*), les ruches sont
du bon sens : « À partir de l’alimentation, je suis venu logiquement à
m’intéresser à la production et à la perte de revenus des producteurs. »
(*) Auteur
du livre de recettes
Les Partitions gourmandes (éd. Solar).
Nos sites préférés
PRIX BAS
Achats groupés et locations entre
particuliers
● Récolter, cuisiner, manger www.laruchequiditoui.fr - www.reseau-amap.org - www.reseaucocagne.asso.fr www.chouxfleursetpissenlits.com - www.cavientdujardin.com - www.colunching.fr ● Voyager, bricoler, laver www.fr.zilok.com - www.lokob.fr
- www.lamachineduvoisin.fr - www.e-loue.com www.laverfacile.fr *
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La voiture est un exemple frappant de l’expansion de ce phénomène mais il est
loin d’être le seul. Des consommateurs se regroupent pour acheter des fruits et
légumes directement auprès des producteurs, des propriétaires échangent leur
maison pour les vacances, les vide-greniers n’ont jamais été aussi populaires,
des machines à laver collectives apparaissent dans les immeubles… Le dispositif
est toujours à faible coût, voire gratuit quand il y a un échange, comme dans
ces « soirées dressing » où l’on peut ainsi entièrement refaire sa garde-robe,
ou au sein d’associations qui organisent du troc de savoirs. Le Système
d’Échange Locaux (Sel, voir p. 8) n’a pas attendu Internet pour proposer « une
heure d’aide juridique contre une heure de jardinage ».
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V |
ous aimez voir des projets se réaliser et les paris ne vous font
pas peur ? Alors vous êtes mûr pour devenir un contributeur-producteur sur
une plate-forme de financement participatif. Le leader de cet univers en
expansion, My Major Company,
propose sur son site une liste de productions culturelles (CD, livres,
spectacles…) avec le montant du financement : les internautes font leurs
choix et s’engagent sur une part de la somme sollicitée. Si le total est
atteint, le projet voit le jour. Le chanteur Grégoire a ainsi pu sortir son
premier album, Toi+Moi, vendu à plus de 500 000 exemplaires !
Les investissements, de 10 à plus de 400 €, sont rémunérés en
nature (CD, billets de spectacles…) et en pourcentage du bénéfice. La pièce Le
Tartuffe, de Molière, à l’affiche du Théâtre de Paris, avec Claude Brasseur
et Patrick Chesnais, a été en partie montée grâce au
financement participatif sur www.mymajorcompany.com : si vous avez placé 150 € sur ce projet, vous auriez
obtenu en contrepartie deux places, un certificat de coproducteur, une
bouteille de champagne et un retour financier de 120 à 225 € selon le taux de
remplissage de la salle…
Depuis sa création, fin 2007, le site a levé plus de 12 millions
d’euros pour réaliser70 projets.
Le système D, ancêtre d’Internet
Le partage entre particuliers
n’est pas une idée si nouvelle mais Internet lui donne des ailes en le rendant
plus simple, plus rapide et géographiquement sans limites. Au début du XXe
siècle, on parlait de coopérative, de système D : un tracteur s’achetait à
plusieurs, un objet cassé se recyclait et les voisins se prêtaient volontiers
leurs ustensiles. Mais les années fastes de la consommation débridées des
Trente
Glorieuses ont quelque peu gommé ce bon sens convivial
et beaucoup se sont repliés sur leurs possessions. Voilà qu’on assiste
aujourd’hui au développement ultrarapide de sites d’achats groupés, comme www.groupion.fr,
avec ses prix cassés, et des sites de vente d’objets d’occasion entre
particuliers, comme www.leboncoin.fr,
avec ses 18 millions d’annonces en moyenne et ses 4 millions de membres
(des résultats bien supérieurs à ceux réalisés en France par le géant
international eBay).
La fin de l’ère du jetable
«
Nous avons vécu dans l’opulence et l’euphorie dans les années 1960, 1970 et
1980, explique Pascale Hébel, directrice du
département de la consommation du Crédoc (*) et
coauteur d’une récente enquête sur ''la seconde vie des objets : un
phénomène durable''. La natalité était forte et l’économie reposait sur la
demande. Le modèle était l’innovation, donc le renouvellement permanent des
biens rapidement obsolètes… C’est le rasoir avec de plus en plus de
lames ! Mais, depuis dix ans – et plus encore depuis le choc financier de
2008 –, ce modèle est remis en cause par la baisse du pouvoir d’achat et aussi
par la conscience que les ressources de la planète s’épuisent. Quelques
pionniers avaient anticipé cette tendance. Ainsi, dès les années 1970,
l’économiste américain Jeremy Rifkin l’avait annoncée
et décrite dans ses livres. En 2007, 27 % des Français déclaraient avoir déjà
acheté des objets d’occasion. En 2012, le chiffre est passé à 41 % ! La
crise économique change les comportements mais le Grenelle de l’environnement
ou l’apparition des Vélib’ jouent aussi un rôle.
C’est la fin de l’ère du jetable. Les dépenses contraintes sont de plus en plus
fortes : le loyer, l’énergie, l’eau, les assurances, le carburant,
l’alimentation… Tout est plus cher. Alors, forcément, il faut trouver des
solutions pour le reste. Cela entraîne une mutation profonde de notre société.
Les entreprises vont devoir suivre… » La chasse au gaspi, le respect de
l’environnement et le renforcement du lien social seraient les nouvelles
martingales des entreprises ? Le fait est que l’on parle de plus en plus
de « consomm’acteur »… « Je suis très optimiste sur
le cercle vertueux mis en route par les communautés de consommateurs collaboratifs
», conclut Pascale Hébel, qui publie le mois prochain
un essai au titre encourageant :
La Révolte du mouton : la prise de pouvoir du consommateur
(éd. Autrement).
Beaucoup d’argent en jeu…
Le mouvement collaborateur est, en effet, sous très
haute surveillance, y compris au ministère du Redressement productif, où le
pôle compétitivité des industries du commerce vient de commander une vaste
enquête sur le sujet. Il y a beaucoup d’argent en jeu : le site de
financement participatif : www.mymajorcompany.fr
(voir p. 4), qui propose aux internautes d’investir dans des projets
culturels, a réussi, par exemple, à rassembler plus de 12 millions d’euros en
cinq ans ! Le musée du Louvre a eu recours au mécénat populaire en 2010
pour rassembler le million d’euros manquant pour acquérir Les Trois Grâces
du peintre de la Renaissance Cranach l’Ancien : plus de sept mille
donateurs se sont mobilisés et un quart de contributions n’excédaient pas 50 €.
On comprend le trouble et l’intérêt des responsables politiques et économiques
devant cette lame de fond spontanée et bien difficile à quantifier.
Nos sites
suite
● Tourisme ●
Logement chez l’habitant www.livemyfood.com
www.bedycasa.com www.backpackmojo.com www.sejourning.com www.sowetrip.com www.bewelcome.org ● Échange
de maisons ●
Accessoires de mode www.9flats.com/fr www.nocopynes.com www.trocmaison.com www.sacdeluxe.fr ● Jouets ●
Puériculture www.ecojouet.fr
www.mamanlou.com www.monjoujou.com www.loulikids.com ● Financement
collaboratif de projets ● Construction
d’habitation participatif www.terracites.fr/coab.fr
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Échange et partage www.solidaire.org
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Dans les sel (Systèmes d’échange locaux), la monnaie d’échange
n’est pas l’euro mais les « grains de sel » ! Une heure de service rendue
crédite votre compte de 60 grains de sel et vous permet, à votre tour,
d’acheter de l’aide.
« Alice garde les
chats », « Christian initie à l’Internet » , « Martin
répare les vélos », « Geneviève donne des livres »… Chaque adhérent a
accès au catalogue qui recense les offres et les demandes proches de chez lui.
La mise en contact des personnes se fait par messagerie privée. Simple et
efficace ! Créés en 1995 (à l’époque, sans l’aide d’Internet), ces groupes
de troc de biens, services ou savoirs sont aujourd’hui plus de 500 répartis sur
tout le territoire.
Nos sites suite
● www.coworking.com (travailler
ensemble) Paris : www.mutinerie.org – www.lacantine.org – www.soleillescowork.com Lyon : www.atelier-medias.org Lille : www.coworkinglille.com – www.lacoroutine.org Dijon : www.coworkingdijon.org Pomerol : www.arretminute.fr Belfort : www.lusineabelfort.fr Belfort : www.lusineabelfort.fr Besançon : www.ibureaubisontin.com Rennes : www.lacantine-rennes.net Nantes : www.cantine-nantes.org Saint-Étienne : www.comptoir-numerique.fr Toulouse : www.lamelee.com
La Rochelle : www.levaisseau.coworkinglarochelle.fr
C’EST GRATUIT Échange, troc, don, prêt… ●
Fruits et légumes www.plantezcheznous.com – www.les-petits-fruits-solidaires.com
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