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Novembre 2012
TOUS NOMOPHOBES ?
Jessica XAVIER
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/stress_angoisse/articles/15539-nomophobie.htm
Voir aussi nos dossiers : |
Les
nouvelles technologies sont partout, tellement omniprésentes et indispensables
que certains sont paralysés par la peur de perdre leur téléphone portable. La nomophobie, cette nouvelle angoisse liée au fait de ne pas
avoir accès à son portable devrait aller en s'accentuant. Zoom sur cette
nouvelle crainte des temps modernes.
Vous
vérifiez plusieurs par jour si votre téléphone est bien allumé, si vous n'avez
pas manqué d'appel ou de SMS ? Vous emportez votre portable partout avec
vous, même dans la salle de bain et les toilettes ? L'idée de ne plus
avoir de batterie ou d'oublier votre téléphone vous fait peur ?... Vous
souffrez certainement de nomophobie.
Qu'est-ce que la nomophobie ?
Le terme nomophobie
(No mobile phone phobia) est apparu en
Grande-Bretagne en 2008, à l'occasion de la parution des résultats d'un sondage
sur le rapport des utilisateurs à leur téléphone (réalisé par la Poste
britannique auprès de plus de 2000 personnes). Dans ce sondage, 53 %
des Britanniques déclaraient être anxieux quand ils n'avaient pas leur
téléphone. De notre côté de la Manche, quelques années plus tard, une autre
étude a révélé que 22 % des Français ne pourraient pas vivre plus d'une
journée sans leur portable.
Si la nomophobie peut se traduire par une anxiété,
un stress,
une nervosité quand on se retrouve sans portable ou quand on est injoignable,
pour Catherine Lejealle, sociologue des usages des
nouvelles technologies "le terme d'addiction ou de phobie est mal employé.
On ne peut considérer la nomophobie comme une
pathologie car elle n'entraine pas de souffrance physique en cas de manque. Il
est plus juste de parler d'angoisse."
Une angoisse
que la plupart des nomophobes justifient par la peur
d'être coupés de leurs proches, de leurs amis... Mais n'oublions pas qu'avec
l'avènement des smartphones, le téléphone est devenu
bien plus qu'un souple outil d'appel.
La place du téléphone
portable dans notre société
"Par le
passé, les gens avaient peur de perdre leurs clés, de perdre leur portefeuille.
Aujourd'hui, on constate un glissement de ces craintes vers le téléphone qui
cristallise toute notre mémoire", explique la sociologue. Car il est vrai
que les nouvelles générations de téléphones contiennent nos agendas, nos
carnets d'adresse, nos photos, nos musiques préférées, nos SMS classés et
organisés en files de discussion... "De nombreuses fonctions affectives se
sont greffées sur le téléphone" poursuit la spécialiste, et petit à petit,
le boîtier d'appel est devenu un véritable utilitaire qui ne nous quitte plus.
"C'est un peu le nouveau couteau suisse" image Phil Marso, instigateur dès 2001 des Journées Mondiales
sans Portable. "On a toute sa vie dans son téléphone et quand on le perd,
on perd une partie de sa vie. D'où cette angoisse".
Sans oublier
que les nombreuses applications en font un objet très pratique : on y
enregistre ses adresses préférées, c'est un outil de géo-localisation qui nous
permet de trouver rapidement un resto, les horaires de cinéma, un parking... Le
portable ne se contente plus de nous mettre en relation avec une personne, il
nous facilite certaines tâches du quotidien.
Une
omniprésence qui atteint tout de même ses limites pour nos deux
spécialistes : "Avec le
téléphone, tout devient urgent" analyse Catherine Lejealle
et Phil Marso de renchérir, "il met une pression
sociale supplémentaire, notamment dans le cadre professionnel. Le téléphone
peut devenir une véritable intrusion dans la vie privée. On devient joignable à
tout moment et l'on se doit alors d'être réactif".
La nomophobie
dans l'avenir
"Le
téléphone concentre tellement de fonctions, que cette crainte de le perdre, de
se le faire voler ou de l'oublier est normale" rassure Catherine Lejealle. Si la nomophobie semble
être une suite logique compte-tenu de la place qu'a prise le téléphone dans nos
vies, elle ne doit pas être pour autant sous-estimée. "Le risque est de
vivre dans un monde virtuel. Le lien social n'est pas en danger car il existe
de plus en plus de réseaux sociaux, ce qui est en danger c'est la perte de
contact physique" prévient Phil Marso. Et
l'écrivain d'ajouter : "Les industriels font tout pour rendre cet
objet incontournable, on est conditionné pour l'utiliser tout le temps."
Pour ne pas
tomber dans l'excès et dans l'addiction, il
convient de mettre en place dès maintenant des limites à l'utilisation du
téléphone. "A l'heure actuelle, explique l'ingénieur télécom, on est
en pleine phase de réflexion sur les bonnes normes d'usages. On ne doit pas
devenir esclave de son téléphone et on doit être capable de s'aménager des
moments sans portable." Et ce n'est pas Phil Marso
qui prône des journées sans portable qui contredira la spécialiste. "Il
faut apprendre aux jeunes générations à le maîtriser, explique-t-il. Ils
doivent apprendre qu'ils ne jouent pas leur vie s'ils ne sont pas connectés à
leur portable".
Et vous, quelles
relations entretenez-vous avec le vôtre ?
Jessica
Xavier - juin 2012
Merci à
Catherine Lejealle, Ingénieur Télécom, sociologue des
usages des tics et professeure associée à l'ESG Management School
et à Phil Marso écrivain et instigateur des Journées
Mondiales Sans Portable pour leurs informations.