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Janvier 2014
Frédérique
ODASSO
Notre Temps août 2013
C’est
l’été. Cette année encore, vous réunissez votre famille dans votre maison de
vacances. Mais qu’adviendra-t-il si vos enfants renoncent à cette demeure quand
vous ne pourrez plus vous en occuper vous même…?
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Que vous l’ayez reçue en héritage ou acquise au prix de sacrifices
personnels et matériels, votre maison de vacances est votre point d’ancrage
familial. Ah, vous en avez tondu, des kilomètres de pelouse, et vous en avez
repeint, des volets ! Qu’importe ! Cela en valait la peine. Car
combien de chasses aux œufs de Pâques,de
cueillettes de fruits, de repas partagés à l’ombre des arbres vous y avez vécu
avec toute votre nichée…
« Formidable trait d’union et
de retrouvailles entre toutes les générations, la maison de vacances permet aux
parents, enfants et petits-enfants, surtout quand ces derniers sont petits, de
partager de beaux moments », explique Sylviane Plantelin,
notaire spécialisée en questions familiales et patrimoniales. C’est pourquoi,
même si elle a été aussi le lieu d’âpres discussions, voire de disputes, vous
aimeriez qu’elle reste dans le patrimoine familial. Ou que l’un de vos enfants,
au moins, reprenne le flambeau « Pouvoir transmettre une maison de famille est
une façon de s’inscrire soi-même dans une certaine pérennité, souligne
Christine Ulivucci*, psychothérapeute. Ce qui est
inscrit dans la pierre nous fait durer ! »
Mais conserver une maison de
famille peut parfois représenter un énorme sacrifice que vos descendants ne
pourront peut-être pas assumer. Pas par
égoïsme, par manque d’intérêt ou de loyauté filiale, mais plutôt pour de bonnes
raisons que vous n’avez peut-être pas envisagées. « Aujourd’hui, bien plus
qu’hier, nous aimons changer de lieux de vacances et voyager, explique
Christine Ulivucci. Tant que les enfants sont petits,
la maison familiale des grands-parents constitue un havre. Mais, une fois
qu’ils grandissent et commencent à la déserter pour partir avec leurs propres
amis, leurs parents n’éprouvent plus forcément
la même nécessité de passer toutes leurs vacances dans la maison parentale. »
En plus de ces contingences
conjoncturelles, il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui,
la vie est économiquement plus difficile. « Une maison de famille représente
une charge financière plus lourde à supporter qu’avant, souligne Me
Sylviane Plantelin. De plus, être propriétaires à
plusieurs dans le cadre d’une indivision n’est pas chose simple à gérer !
Il faut non seulement que les frères et sœurs s’entendent pour partager et
entretenir le bien familial, mais leurs conjoints et enfants aussi ! Cela
multiplie les difficultés et peut constituer un véritable fil à la patte. Même
si cette idée est insupportable, il faut savoir l’admettre. » Apprivoiser cette
éventualité peut sembler compliqué, voire douloureux « Transmettre une maison,
c’est accepter de ne pas avoir la mainmise sur ce qui va se passer après,
insiste Christine Ulivucci. La question de la
transmission ne peut pas être imposée et ne se conduit pas sans concertation. »
Si vous souhaitez donner toutes
les chances à votre maison de rester dans le giron familial, il est fondamental
d’en discuter avec vos enfants afin que chacun puisse donner son avis et
qu’éventuellement, des solutions puissent être trouvées. « Pour que les enfants
aient envie de conserver une maison, il faut qu’ils puissent se l’approprier.
Parfois, ils semblent peu concernés car ils ont juste besoin d’investir
personnellement la demeure familiale, qu’elle ne soit pas uniquement celle de
leurs parents mais un peu la leur aussi, commente Sylviane Plantelin.
Dans ce cas, les parents peuvent permettre aux enfants et petits-enfants
d’investir l’endroit et les laissant inviter des amis quand ils ne sont pas là.
Ou encore en leur proposant de décorer à leur goût leurs espaces de vie. »
Peut-être serez-vous étonné
d’apprendre que seule votre fille aînée adorerait reprendre la maison, mais ne
peut l’envisager car elle ne dispose pas des fonds nécessaires pour dédommager
ses frères ! « Quand les parents possèdent plusieurs biens, ils peuvent aménager
la transmission afin qu’aucun des enfants ne soit lésé et éviter ainsi les
frictions au moment de la succession, ajoute Me Plantelin.
Mais, dans de nombreux cas, la vente de a maison s’impose comme l’unique
possibilité. »
Se séparer d’une maison familiale ne signifie pas pour autant que tout
ce qui a été édifié va sombrer dans l’oubli. « Le lieu continue d’exister à l’intérieur de chacun, même lorsqu’on
n’y vit plus, insiste Christine Ulivucci. La mémoire
de ce qui y a été vécu persiste, le corps mémorise les odeurs, les craquements,
y compris lorsque la maison été détruite. » Une demeure reste vivante à travers
les récits, les souvenirs, les photographies, les objets et les meubles. Autant
de « passeurs de mémoire » que vous pourriez commencer à offrir dès à présent à
vos enfants, pour peu qu’ils aient envie de les transporter plus tard dans leur
propre point d’ancrage.
« Il n’est pas rare que l’argent de la vente d’une maison soit
réinvesti dans l’achat d’une autre, précise Christine Ulivucci.
Les enfants peuvent avoir envie de se créer ur propre
lieu, pour leur propre famille. Ainsi, la continuité de la tradition de la
maison de famille perdure et la transmission demeure, ailleurs, mais
toujours ! » ■
* Auteur de Psychogénéalogie des lieux de vie, ces lieux qui
nous habitent (éd. Payot).
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“TANT
QUE NOUS SERONS D’ACCORD, ÇA IRA, MAIS APRÈS ?” CHRISTIANE
COLLANGE, JOURNALISTE ET AUTEURE DE
NOMBREUX LIVRES, DONT LE JEU DES 7 FAMILLES, ÉD. ROBERT LAFFONT, 2011. «
Notre propriété familiale se trouve en Normandie. Elle appartenait à mes
parents. J’y suis née, mes enfants s’y sont mariés. Nous y avons fait de
superbes travaux : un véritable village de vacances où chacun avait sa
maison. J’y ai passé des moments merveilleux entourée de ma belle et grande
tribu : 4 fils et 16 petits-enfants ! Mais, aujourd’hui, un tel
endroit n’a plus le même attrait que lorsque les enfants étaient petits.
Chacun a désormais envie de passer son été sous des latitudes ensoleillées ou
inconnues, avec ses amis. Il ne faut pas nier que cette propriété est
difficile à gérer et demande beaucoup d’argent. Tant que mes quatre fils et
moi serons d’accord pour partager les frais, ça ira, mais après ? Mon
aîné aimerait me succéder mais n’a pas forcément les moyens de dédommager ses
frères, et je ne suis pas sûre que mes petits-enfants puissent plus tard
continuer d’assumer cette lourde charge. Vendre ? Trouver un acquéreur
pour quatre maisons sur le même domaine risque de s’avérer très compliqué. Je
ne vois pas vraiment, et mes enfants non plus, ce qu’il va advenir de notre
propriété… Je préfère ne pas savoir ce qui va se passer après et j’espère ne
plus être là pour ne pas assister à cela… » |
“NOTRE
MAISON FAMILIALE SAUVÉE GRÂCE À MON GENDRE !”
CATHERINE, ALBI (TARN).
«
Nous avons hérité, mes trois frères et moi, de la bastide familiale. Elle a
abrité la plupart de nos vacances avec nos parents, nos enfants et nos
petits-enfants, mais aussi de nombreuses réunions familiales : mariages,
baptêmes, communions, anniversaires… Nous y sommes très attachés.
Malheureusement, elle a commencé à nous coûter beaucoup d’argent. Et nos
enfants respectifs ne semblaient pas vraiment concernés. Seules ma fille aînée
et l’une de mes nièces y venaient encore. N’arrivant plus à assumer, nous
allions nous résigner à vendre quand notre gendre, professeur d’arts martiaux,
a eu l’idée de transformer les dépendances en chambres d’hôtes et d’y organiser
des stages avec ses élèves. C’est désormais chose faite et les chambres remportent
un franc succès, notamment auprès des copains de nos petits-enfants qui
trouvent, depuis lors, que rien
ne remplace le charme des vacances dans la demeure familiale ! »
Ѱ
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