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 «POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV.N°9;07.2006

 Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr                                                      

 Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm

 

LE  RELIGIEUX  APRES  LA  RELIGION

 

Luc  FERRY et Marcel  GAUCHET

                                                        Aux éditions Grasset, 2004

 

 

Extraits puis Commentaire, par Henri  Charcosset

 

I. Extraits.

 

L’ouvrage est la mise en forme d’un entretien à la Sorbonne le 9 janvier 1999, entre les deux auteurs, qui se situent tous deux comme non croyants en Dieu. Là où à propos de l’homme en devenir Luc Ferry en réfère à l’homme-Dieu, Marcel Gauchet parle lui d’un homme sans Dieu.

 

         L’introduction, par Eric Deschavanne et Pierre-Henri Tavoillot, aide à comprendre le débat. On en extrait notamment que pour Luc Ferry, l’époque contemporaine se caractérise par le croisement de deux processus : d’une part ce qu’il appelle l’ « humanisation » du divin… d’autre part la « divinisation de l’humain », c’est-à-dire le fait qu’au cœur de l’individualisme autonome –condition de l’homme moderne- réémerge de la transcendance : une transcendance non plus verticale (entre les hommes et l’au-delà) mais horizontale (entre les hommes eux-mêmes).

         Marcel Gauchet, pour sa part, considère qu’une interprétation radicalement non religieuse de la transcendance est possible… ; l’humanisme contemporain qui serait à penser ou à inventer de nos jours serait celui de l’homme définitivement et irrévocablement sans Dieu.

         Des travaux postérieurs à 1999 de Luc Ferry, il ressort que la sagesse de l’homme-Dieu, loin de laisser la place à l’orgueil et à la démesure, va tenter de trouver en l’individu fini et mortel les ressources de sa justification, de son salut et de sa grandeur. Et dans la même période, Marcel Gauchet cherche à préciser les formes que pourrait revêtir l’ « absolu terrestre » dans un monde désenchanté. Il y a dit-il, à notre époque, des expériences profanes du religieux. Penser par exemple à l’ascèse sportive, la quête du dépassement de soi, jusqu’à l’expérience de l’art…

         Comment penser l’animal métaphysique qu’est l’homme ? Et comment le penser aujourd’hui que les dispositifs religieux se sont effacés dans leur force d’évidence et de contrainte ? Tel est donc bien le fond du problème et du dilemme. Cet excès de l’homme par rapport à sa propre nature, faut-il l’interpréter comme le signe qu’il y a en lui-même plus que lui-même : du divin au sens où  l’entend Luc Ferry ; ou au contraire, ainsi que le pense Marcel Gauchet, faut-il n’y voir que la manifestation de la condition humaine, simplement et exclusivement humaine ? Bref, est-ce un possible réenchantement ou un radical désenchantement qui se dessine à l’horizon du monde à venir ?

 

            A la suite des échanges approfondis entre Luc Ferry et Marcel Gauchet, Eric Deschavanne, introduisant une partie : questions de méthode, avance à leur adresse un propos assez riche en potentialité de réflexion pour tout un chacun : « Le débat d’aujourd’hui fait apparaître que vos démarches ne sont pas incompatibles puisque votre désaccord ne semble porter que sur une question de vocabulaire ».

 

 

II. Commentaire

 

A l’origine de tout il y a le Big Bang, formidable explosion à partir d’un infime point de matière, qui s’est produite il y a quelque 14 milliards d’années.

 Dieu créateur est-il à son origine, ou toute autre cause tel que le hasard converti par bien des athées en Dieu, le dieu Hasard ? La science moderne n’offre aucune perspective de réponse. Croire ou ne pas croire est, comme l’a dit François Jacob, prix Nobel, une « affaire de goût ». Quand bien même voudrait-on ne pas être croyant, qu’on est croyant quand même, croyant autrement. En cela l’humanité diffère fondamentalement de l’animalité.

 

S’il est établi que l’homme est le fruit de l’évolution, le passage du stade animal à celui de l’homme reste incompris. La science finira probablement par beaucoup avancer sur ce point. Et Dieu créateur n’en sera nullement rejeté pour autant. Dès lors que Dieu est, il est infiniment supérieur, et il est tout à fait en droit d’avoir laissé la place qui lui convenait au hasard, dans le long cheminement depuis le Big Bang jusqu’à l’homme moderne.

 

 Dans un tel contexte, nous avons à rester extrêmement modestes dans nos croyances et le simple Bon sens gagnerait à être mis plus souvent à profit. Si  Dieu créateur est, tout humain passant sur cette terre est forcément fils de Dieu, et qui plus est fils unique de Dieu. Si l’on considère l’homme comme étant déjà un être social, forcément hyper-individualisé de par ses expériences de vie, deux vrais jumeaux sont en fait deux êtres uniques, et il en serait de même pour des individus issus d’ un clonage. L’autre, tout autre, est donc mon Frère, envoyé unique de Dieu sur cette terre, mon Frère en humanité. Cette simple remarque conduit à imposer, au plan des idées, un cheminement conjoint et fraternel entre religions ou/et autres modes de pensée. Dans son principe, la laïcité offre un cadre approprié pour aller dans cette voie.

 

        

En résumé, il convient de réfléchir :

-         En même temps que sur l’ « homme-Dieu et sur l’ « homme sans Dieu », sur l’ « homme de Dieu », enfant de Dieu Créateur de l’Univers, à l’origine du  Big Bang. L’une comme l’autre de ces trois formules, fait passer l’homme au premier plan, avec la charge qui lui incombe de se construire en personne. Différence très grande par rapport à l’époque encore récente où les religions ou « religions » s’en chargeaient à notre place.

-         Sur l’association entre eux de mots clé, comme : Science, Bon Sens, Laïcité, Paix, Fraternité (Henri Charcosset, Communication personnelle, Avril 2004).