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LE
BIEN-VIEILLIR.
Maurice TUBIANA, Editions de
Fallois, Paris, 2003
Extraits par Henri Charcosset
Note :
Maurice Tubiana , cancérologue , est né en 1920
P 174. En
faisant travailler son cerveau, on ralentit ou arrête sa dégradation. Les
« loisirs » peuvent être un danger. L’homme ne doit pas hiberner. Son cerveau doit rester jusqu’au bout
une machine à construire le futur.
P 179. Le
bien-vieillir c’est s’accepter, savoir s’adapter, demeurer maître de son
destin, maintenir les liens sociaux, en créer de nouveaux.
P 211. Le retraité ne veut pas être à la charge des autres, être enfermé dans un ghetto, il veut rester dans le monde, s'y sentir actif, y jouer un rôle.
P 215. Depuis quelques décennies, le
besoin de dignité de la personne âgée, s’accompagne de sentiments plus
revendicatifs car la société, après avoir condamné le quart de ses membres à l’oisiveté,
n’a pas réfléchi sur leur sort. De
François Mauriac : « Ce n’est pas parce qu’on a un pied dans la
tombe, qu’il faut se laisser marcher sur l’autre ».
P 227. Le maintien d’une réelle
insertion sociale est l’une des conditions du maintien d’expression de la
personnalité et de la qualité de vie de la personne âgée.
P 236. On a besoin d’appartenir à un
groupe.
P 242. Le sujet âgé a souvent tendance à
ne pas se plaindre, à avoir honte de ses déficiences.
P 287. Remplacer la résignation par le renoncement… Savoir anticiper. Le
renoncement permet la reconstruction d’un équilibre… Il faut avoir le courage
de faire son deuil, avant que celui-ci ne vous soit imposé.
P 287. La protection la plus puissante
contre l’angoisse de la mort est l’action…
Accomplir une œuvre, avoir des objectifs, une échelle de valeurs, des repères,
structurent l’esprit et redonnent une signification à l’existence. C’est ce que
les psychanalystes appellent la sublimation.
P 297. L’engagement pour une cause est souvent le meilleur moyen de
combattre l’anxiété, mais il ne faut pas s’enfermer dans des missions
impossibles… La vieillesse apprend à savoir s’adapter… Il faut savoir
anticiper, ne pas attendre l’impossibilité d’accomplir un acte pour renoncer,
il vaut mieux cesser à temps qu’être contraint de se résigner.
P 298, 299. Souvent en vieillissant, on
devient susceptible, ce qui est naturel car, se sentant diminué, on craint
d’être moins considéré… La rancune, les ressentiments, rétrécissent l’âme… Il
est temps de mettre l’accent sur ce qui rapproche. …Passé 80 ans, entretenir
une vie sociale est un art subtil. Il faut surtout ne pas s’accrocher et
s’imposer… La vie sociale peut durer
très au-delà de 90 ans.
P 320, 321. Chacun saura qu’il a trouvé
(pour sa vieillesse) une solution convenable s’il est apaisé, s’il n’a plus le
temps de penser à lui mais fixe son attention sur les autres, s’il échappe à
l’enfermement dans ses propres problèmes. Il comprendra qu’il ne l’a pas
trouvée, si chaque jour lui paraît long et vide, s’il est angoissé.
En
tout cas, il n’y parviendra qu’à plusieurs
conditions : - Se respecter soi-même, en ayant le sens de sa dignité
et en se faisant respecter par les autres – Organiser sa vie – Etre constamment
prêt à s’adapter… Le bien-vieillir c’est l’art de changer d’habitude, de mode
de vie… Le corps, l’esprit d’une personne âgée évoluent sans cesse. Il faut
organiser sa vie avec souplesse, en prévoyant des évolutions ou en les
anticipant.
P 322. Il vient un stade où le
bien-vieillir devient l’art d’accepter la mort, de passer du bien-vivre au
beau-mourir, mais, après une vie pleine, de l’accepter sans angoisse…
Vivre
c’est agir, mais inversement agir c’est aussi se rassurer en se prouvant qu’on
est encore vivant. Plus on avance en âge, plus il faut chercher un réconfort,
des consolations, dans les actions que l’on est encore capable d’accomplir et
dans celles que l’on a accomplies.