L’INTERNET COMME MOYEN DE RELIANCE, A TOUT AGE ET A TOUT NIVEAU DE HANDICAP. L’OFSH   

 

Par Henri Charcosset

 

 Directeur de Recherches au CNRS  retraité, bienvieillir@sfr.fr ,

 

Initiateur, animateur de : http://bien.vieillir.perso.neuf.fr/ ; consultation à prévoir en même temps que la lecture de cet article,

 

 Sympathisant de l’OFSH, Observatoire des Familles en Situation de Handicap :     ofsh@pajh.asso.fr  

 

Note : Ce texte avait  été proposé pour publication dans un ouvrage à paraître aux Editions Erès. Mais il n’a pas été accepté, avec le justificatif suivant, daté du 18.06.10   :

« Avec un retard que je vous prie de bien vouloir excuser, j'ai enfin pu prendre connaissance de votre envoi.

Je ne serai malheureusement pas en mesure de le publier dans l'ouvrage "Vieillir handicapé". L'intérêt et la pertinence des idées que vous y défendez n'est nullement en cause, mais le style de sa rédaction le destine davantage à être publié dans une revue qu'à constituer le chapitre d'un ouvrage ce qui précisément est le cas ici.

Avec mes meilleurs souhaits de développement pour votre site si intéressant et très cordialement »

Yves Jeanne, Maître de Conférences Université Lumière Lyon 2, Directeur de collection (avec Charles Gardou et Denis Poizat) aux éditions Erès.

     :

 

Résumé

 

Notre point de vue général est que l’homme non handicapé ou valide n’existe pas ; nous sommes tous des handicapés et des chercheurs en puissance.

L’Internet est un puissant moyen potentiel d’expression de tout humain comme chercheur, à partir de son expérience de vie. Cela quel que soit son lieu de vie, et son niveau de handicap physique. Un ordinateur peut se commander en effet pas la voix, le souffle, le mouvement des paupières, la langue. La situation de handicap mental, plus complexe, est évoquée ici au travers d’une thèse de doctorat en cours.

Une difficulté majeure selon nous réside dans la faible durée de vie garantie des fournisseurs d’accès Internet courants, FAI. Dans ce monde-là, on se vend, on se rachète; à chaque fois les adresses web des contributions sur site changent, tandis que les précédentes adresses ne fonctionnent plus. Une mise en mémoire très longue durée, des articles entrés  sur site, semble impossible.

C’est pourquoi  nous nous sommes associés aux travaux de l’Association « Observatoire des Familles en Situation de Handicap », OFSH, dont les Archives municipales de Lyon sont un support matériel essentiel. Le contenu de notre site est admis dans ce cadre. Sa pérennisation est ainsi assurée, sur la très prochaine plateforme de stockage des données électroniques aux Archives.

Nous pensons importante en effet,  la mise en mémoire bien au-delà de notre génération,  des éléments clé de toute expérience de vie, si possible témoignée par son auteur.

Après avoir traité de nos idées essentielles couplées à la démarche OFSH, nous donnons des exemples de contributions sur notre site, relatives à la reliance des personnes âgées

 ou/et handicapées. Au cas par cas, ces expériences s’intègrent utilement à des problématiques de recherche on ne peut plus actuelles.   

 L’ensemble peut être consulté sur le site indiqué en tête d’article, ou, si nécessaire un jour, en s’adressant aux Archives municipales de Lyon.    

 

Introduction     

 

Pour la définition du terme reliance, reportons- nous à la réflexion d’Edgar Morin : «  La reliance, dans le fond, englobe le terme de solidarité, celui de responsabilité, et nous permet, justement, de nous relier à autrui de façon active et consciente. A partir de ce mot, on peut faire une boucle, il faut partir de nos possibilités de reliance, qui sont toujours virtuelles en nous, pour développer nos reliances avec autrui et cette reliance que nous développons stimule et régénère nos possibilités de reliance », Référence 1.     

Notre  approche se raccorde à cette ligne de pensée. Nous posons par définition, qu’il existe en tout être humain des possibilités  de reliance, qui gagnent à être mises à profit pour l’individu  lui-même, et pour la société en devenir tout autant.

La méthode expérimentale dont nous traitons, consiste à voir en tout un chacun sans exceptions, un chercheur potentiel. Il ne lui manque que la possibilité de s’exprimer, et plus encore, la confiance nécessaire en la valeur de son parcours dans la vie .  

 

 L’ Association « Observatoire des Familles en Situation de Handicap OFSH ». Témoignage à l’appui de cette démarche. Mars 2010  

Henri Charcosset, Référence 2

 Résumé

 J’officialise, ce 24 mars 2010 mon don à l’OFSH du contenu de ce site internet, dont l’objet majeur est la promotion de l’initiation et conduite d’un tel site, comme moyen d’insertion sociale active, individualisée, abstraction faite de son âge, du type de son lieu de vie et du niveau de son handicap en tout cas physique.

Suggestion est faite auprès de l’OFSH pour :

1.     Rajouter à son intitulé indiqué en titre, une expression du type : Tous handicapés, tous co-chercheurs.

2.     Inclure dans les axes de recherche qu’elle souhaite promouvoir, l’extension de la mise en théorie de la notion de handicap dans le sens où : Toute personne se trouve tout au long de sa vie en situation de handicap multiple et répétée. Elle est de ce fait personne handicapée.

3.     Un site Internet OFSH, qui pourrait être déjà associé à celui des Archives municipales de Lyon, peut être un vecteur important pour l’élaboration d’une société humaine, dite d’insertion mutuelle entre tous citoyens du monde entier. 

Introduction. 

 L’OFSH a été créé en 2003, à l’initiative des Associations APAJH et Handicap International, en partenariat avec les Archives municipales de Lyon. Son but est de transmettre vers la postérité les témoignages d’une personne ou de sa famille, sur son vécu et sur celui de ses proches face à une situation de handicap. Les professionnels associés peuvent prendre part. Pour se renseigner plus précisément et participer, il est bon de demander, et ceci sans frais, le CD-Rom correspondant, en date de Décembre 2007. En fin de ce texte, les informations pratiques.

La collection de documents recueillis sera mise à disposition à fin de recherche en sciences humaines et sociales.

Les idées de base sont que :

-         L’expérience de vivre une situation de handicap, le ressenti qu’on en a, sont très individualisés.

-         Conséquemment, chaque telle expérience mérite mise en mémoire, au profit de la postérité.

-         Ainsi, on « participera à la création d’un tissu humain d’accueil et d’attention, pour jeter les bases d’une solidarité que nous voulons pérenne, convaincus qu’elle est source d’enrichissement mutuel » 

Mon expérience personnelle. 

● Je suis né en 1936 et ai passé mon enfance, adolescence dans une fermette du Brionnais(71). Avec le recul des ans, je garde en particulier mémoire d’un milieu à forte concentration en gens intelligents, mais peu instruits (Études bloquées à 14 ans quand ce n’était pas avant). Non handicapés donc par des études, dites supérieures, mais qui déforment notre mode de pensée naturelle.

● C’est là que j’ai été atteint par le virus de la poliomyélite en 1953 (Paralysie en 3 jours). Deux mois après, j’entrais pour deux ans à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches (91), pour rééducation et études. J’y ai été hébergé en dortoir à 22 lits (âges de 16 à, sauf exception, environ 40 ans). J’étais très intéressé par les grandes différences de réaction de ces jeunes hommes face à leur paralysie. Un milieu social d’origine très diversifiée. Avec des intellectuels souvent peu à l’aise au milieu de la population dominante des ruraux et autres ouvriers. Découvrant que je n’étais pas plus bête que les premiers, je prenais un peu confiance en mes propres possibilités intellectuelles.

● Etudes supérieures à Lyon, où je suis ensuite entré, jeune chercheur, dans un Laboratoire propre du CNRS, en 1960. J’y ai fait carrière, avec comme période la plus riche, celle où le CNRS m’a proposé de relancer en France une Science des charbons. Ceci en mode pluridisciplinaire, et en créant, animant des groupes d’équipes inter-Laboratoires universitaires et industrielles.

● J’ai bien réussi surtout dans la mise en confiance en leurs capacités à être utiles voire indispensables aux programmes, de collègues. Je crois avoir été bon pour créer des esprits de groupe. Sans doute suis-je individualiste aussi, mais je ressentais que le meilleur moyen de me valoriser, passait par la mise en confiance et en valeur des personnes collaborant. L’état d’esprit qui régnait dans mes conditions de séjour à Garches, était celui de la mise à profit de ses capacités individuelles, confortée par une forte entraide collective, en vue, disait-on, de « vaincre la polio ». Cela m’a aidé pendant ma carrière au CNRS.

● Le charbon est un matériau fort complexe. Je me suis auto-formé à son propos à la notion que plus un sujet de recherche est compliqué, plus il y a intérêt à le ramener parfois à des notions simples. Condition nécessaire pour faire « prendre la mayonnaise » entre chercheurs d’horizons très divers… et aussi pour s’adresser, se justifier auprès des organismes distribuant des moyens.

  La science des handicaps est bien plus complexe encore, d’où il faut y revenir souvent à des idées de base conformes au  bon sens populaire, et accessibles aux personnes handicapées avec leurs proches. Se soumettre à discussions constructives, hors de son milieu hyperspécialisé, ne peut-être que profitable : que l’OFSH s’en fasse le messager auprès des sciences humaines et sociales, SHS.

● Un grand évènement de mon parcours au CNRS aura été d’avoir été comme  jeune chercheur confirmé, présent à Mai 68. Il y a en recherche universitaire un Avant et un Après Mai 68, dont je suis témoin vivant. L’Avant c’est là où les techniciens et ingénieurs voyaient leur travail exploité bien que non reconnu. Dans l’Après, un substantiel changement des mentalités s’est  produit, avec la participation des personnels techniques aux discussions scientifiques, leur reconnaissance allant jusqu’à la co-signature de publications. Or à ce jour encore en SHS appliquées à la recherche handicap, on se situe le plus souvent dans l’Avant plutôt que dans l’Après Mai 68. Et les personnes handicapées avec leur environnement, sont en manque de considération pour la valeur de leur expérience spécifique.

● Handicap additionnel par accident de la circulation en 1985, et cessation de ma carrière active au CNRS en 1989.

Depuis, et depuis chez moi, bénévolat social, disons de recherche sociale appliquée, décrit sur ce site internet. Un élément clé de cette étape, tout à fait imprévu il faut bien dire, a été l’acquisition de mon premier ordinateur, et plus encore ma première publication sur le Net. L’exploitation du Net au profit de notre société, par nos milieux du handicap, offre une potentialité phénoménale. Symboliquement en tout cas, j’attribue un grand poids au titre de mon premier article, paru sur le site d’une infirmière en gérontologie au Québec à la date choisie du 1er janvier 2001 :

 «Tous handicapés, tous chercheurs, sans exception, en vue d’une société plus juste et plus humaine».  

En somme mon « parcours » reflète bien que dans une vie, tout se tient et s’interconnecte, et que réduire le handicap à ses aspects les plus apparents et ordinaires (déficits moteur, sensoriel, physique, autre) est contraire au possible ressenti profond de la personne handicapée, avec ses proches et autres accompagnants.

 

Le concept de handicap. Son intérêt. 

Paralysé depuis 1953, ce terme ne me choque pas. On notera d’ailleurs que l’Association des Paralysés de France, APF, créée en 1933, conserve cette appellation, et c’est bien ainsi !

Le terme de handicap appliqué aux humains remonte à 1980. Parler de personne handicapée a paru encore trop réducteur, dans des cercles souvent à l’étranger. D’où la notion de personne en situation de handicap. L’intérêt en est net pour des questions pratiques dont l’accessibilité, réel souci de populations diverses comme les mamans poussant un landau, les personnes handicapées, sans omettre les prochains nombreux centenaires. Nous handicapés, allons être fort utiles à ces derniers !

 

La notion de handicap. Pour une recherche en vue de sa généralisation à tout un chacun. 

● On peut déjà remarquer qu’à son animal domestique préféré aussi, on vise à réduire ses situations de handicap quand il vieillit ; une planche va lui servir de plan incliné !

● A son niveau actuel, la classification des handicaps ne prend pas en compte des multiples côtés positifs que présente l’expérience humaine du handicap, pour l’individu lui-même, pour son entourage, pour la société en devenir.

● Je trouverais peu décent que l’on me considère comme une personne  ordinaire, vivant des situations de handicap, au jour le jour croissantes. Je suis une personne handicapée, « spécialité » handicap moteur. L’entre guillemets est d’ailleurs encore de trop.

Je suis aussi un invalide, vivant dans un monde d’invalides. Seraient-ils donc si valides, normaux, ces autres qui conduisent notre monde ? La normalité ne se trouverait-elle pas plutôt du côté de la plupart des familles en situation de handicap ?

● En fait, la validité, normalité, le non handicap, n’existent pas. Le handicap est constamment présent en chaque être humain.

● Deux exemples :

         1. La vitesse naturelle d’adaptation de tout humain à tout changement l’affectant directement est faible, très faible. La vitesse des changements dans notre monde est énorme en comparaison. Du coup, on navigue à l’aveuglette ; cela peut conduire par exemple à une large extension de la famine ; qu’à cela ne tienne ! Quel remède ?

         2. Autre source de handicap, très handicapante dés lors qu’on aborde la recherche handicap. Celle de la déformation, malformation de nos modes de pensée, due à ce que l’on apprend et à comment on l’apprend. Si j’avais été formé en sciences humaines et sociales plutôt qu’en science de la matière, je suis sûr que la base de mes raisonnements serait très différente de ce qu’elle est. Ni pire ni mieux, ni mieux ni pire, mais différente oui. Quel remède ? Ici au moins il y en a. Cela s’appelle la transdisciplinarité poussée aussi loin que cela se peut. En faisant appel en premier à la valorisation des expériences concrètes du sujet dont on traite (Objet premier de l’OFSH, par la mise en mémoire).

 

L’exploitation des archives OFSH 

Au départ, ces archives sont à destination principale des chercheurs et étudiants en sciences humaines et sociales. Cela appelle plusieurs remarques :

1.     « Les donateurs sont informés de toute exploitation de leurs archives ». Je préfèrerais lire que les donateurs doivent être consultés, quand cela est possible, avant exploitation, en tout cas pour des publications d’une sorte ou d’une autre. Il s’agit d’inciter chercheurs et étudiants à voir dans le donateur, un collaborant. Associer à l’occasion le donateur à la co-signature d’une publication ne saurait être défendu mais encouragé !

2.     Par ailleurs et surtout, dans le contexte de l’évolution de la relation de la science avec la société, je pense judicieux d’ouvrir la consultation des Archives à tout citoyen, sous certaines conditions. Ces dernières pourraient inclure le parrainage d’un chercheur ou étudiant en sciences humaines et sociales. Occasion ainsi offerte à ces derniers de s’ouvrir à l’extérieur de leur milieu spécialisé.

3.     Auprès des chercheurs et étudiants tirant bénéfice de la mine de données constituées par l’OFSH, je mettrais en condition de s’engager à publier- périodiquement dans le cas des Thésards- des articles condensés à vocation d’interfaçage avec tous les citoyens intéressés, sur le site Internet proposé ci-après.

 

Un site Internet pour amorcer l’insertion mutuelle de demain. 

D’une insertion mutuelle étendue au monde entier, on en rêve tous. Au lieu de progresser comme elle le fait, la famine reculerait !

Comment avancer ? Pour ce qui nous concerne ici, en apportant notre modeste contribution à l’insertion de la branche de la recherche qui nous concerne, à savoir les sciences humaines et sociales, SHS.

La dualité spécialiste SHS/handicapé n’a pas de raison d’être. Elle a à faire place à une relation handicapé/handicapé. Chacun reconnait auprès de l’autre ses propres handicaps, et compte sur cet autre pour contribuer à les compenser.

Des approches sur cette voie ont été amorcées, qui tardent à se généraliser.

Citons Joseph Wresinski (1917-1988) qui introduit le terme de co-chercheur, pour qualifier les personnes les plus pauvres, apportant le fruit de leur expérience spécifique, dans la lutte contre la pauvreté. Sa motivation phénoménale, ses idées, Wresinski ne les tire pas tant de ses études (Déjà apprenti boulanger, il s’est orienté ensuite vers la prêtrise), que de son vécu personnel de la misère dans son enfance-adolescence. Référence 3

      Citons le Professeur Charles Gardou et ses collaborateurs, pour l’édition en 1996-1997, aux Editions Erès, d’une série de quatre ouvrages faits au cas par cas de témoignages de personnes en situation : Naître ou devenir handicapé / Parents d’enfant handicapé / Frères et sœurs de personnes handicapées / Professionnels auprès des personnes handicapées. Référence 4

Autant de contributions qui nous éloignent et de beaucoup, de la (déjà) vieille notion classique du handicap à compenser à tout prix.

Comme toute autre expérience de notre vie, le handicap nous forme en même temps qu’il nous déforme ou/et dé-forme. La composante positive du vécu du handicap est à valoriser, au profit de la société en son entier. Rendre nos milieux du handicap plus ouverts, prendre davantage conscience de notre rôle moteur dans le monde en mouvement, est essentiel. Le terme de co-chercheur pour chaque personne handicapée, par extension pour tout citoyen du monde perçu comme un handicapé, convient, oui.

Reposant sur l’irremplaçable base de données que va constituer l’OFSH, son site Internet éventuellement associé à celui des Archives municipales de Lyon,     devrait être ouvert à publication, par toute personne traitant de l’apport des handicaps dans nos sociétés. 

Références

OFSH, Témoins N°6, Décembre 2007 

Tous handicapés, tous chercheurs, sans exceptions, en vue d’une société plus juste et plus humaine, Henri Charcosset, 1er janvier 2001, Référence 5

Note de Mai 2010 : Ce propos ne contredit pas ce que dit Edgar Morin , en Référence 1 ; « Nous sommes des personnes qui ne sont pas capables de réaliser telle ou telle performance : généraliser la notion de handicap , je dirai presque en faire une question anthropologique, c’est nous permettre de regarder d’un autre œil les personnes handicapées » HC.

 

Contacts

 Henri Charcosset :

 22 Avenue Condorcet 69100 Villeurbanne ;  henri.charcosset@neuf.fr  ou bienvieillir@sfr.fr    

Association OFSH :

Fédération des APAJH-OFSH, 185 Bureaux de la Colline,  92213 Saint Cloud :  Tel siège social : 01 55 39 56 50

Jean-Jacques Darmangeat, président de l'OFSH: sg@apajh.asso.fr ;   ofsh@pajh.asso.fr

 

Handicap International : http://www.handicap-international.fr/ 

Jean-Marc Boivin,  Handicap International : jmboivin@handicap-international.org

 

Archives municipales de Lyon : 18, Rue Dugas-Montbel 69002 LYON Tel : 04 78 92 32 50

 Noëlle Chiron-Dorey, Archives municipales de Lyon:  noelle.chiron-dorey@mairie-lyon.fr 

 

Nicolas Heglin, Directeur de l’Association La souris verte, info@unesouriverte.org

 

 

Quelques unes des contributions au site du bien.vieillir, de citoyens promus en chercheurs

 

Nous  proposons donc à des personnes de publier un ou des article(s), sur sujet(s) d’intérêt  commun. Les indications qui se trouvent sur site, par clic à la page d’accueil sur : IV : Publier, indications pour-, sont précisées à chacune et chacun.

 

Les participant(e)s  sont quelquefois des connaissances en vrai, et le plus souvent des « Net relations ». Les contacts sont alors pris soit  par nous même, notamment sur des forums de l’Internet, tels ceux de  Doctissimo.com. Mais ils viennent aussi spontanément d’internautes ayant repéré notre activité par  un moteur de recherche.

 

Le moyen le plus commode pour une consultation générale du contenu du site est de se rendre à la page Auteurs et titres  des articles. Ces derniers y sont classés selon l’ordre alphabétique des noms des auteurs. Référence 6

 

Arrêtons-nous pour illustrer notre propos, par exemple sur les contributions de :    

Alise René ; Bernadou Christian; Bonjour Audrey, Charlot Françoise, Leclere Lysiane –collaboration Juliet Haas- , Mauboussin Thérèse.

 

Alise René, 87 ans, «  A 85 ans passés, malvoyant, vivant seul. Rester dans le bain malgré tout »

 René Alise, anciennement dessinateur industriel, et qui s’est bien entendu mis à l’internet à un âge avancé, s’exprime au travers d’articles parlant tantôt du yoga pour personnes âgées, tantôt sur l’humour pour accueillir sa dégénérescence visuelle, quand ce n’est pas sur l’histoire de l’éboulement de la colline de Fourvière à Lyon, en 1930. Il doit s’exprimer prochainement sur sa perception de l’approche de son propre au-delà.

Son exemple, parmi d’autres certainement mais  pas assez nombreux, illustre l’importance qu’il y aurait à promouvoir l’accès Internet auprès de nos aînés, jusque dans les résidences pour personnes âgées. Les convertir en chercheurs, en agents de lien social à distance si l’on préfère, voilà une voie qui pourrait être porteuse d’un rôle nouveau du grand âge pour nos sociétés.

Référence 7

 

Bernadou Christian, d’âge la soixantaine, parent avec son épouse de quatre filles, traite des ajustements si l’on peut dire, à voir pour sa vie de couple. Cela s’accompagne de réflexions, combinant  théorie et expérience, sur le « Vivre et vieillir en couple stable. D’hier à aujourd’hui et demain ». C’est un vaste sujet de société, vu qu’ici comme

ailleurs, des changements marquants sont en cours, y compris  à notre insu. En traiter à partir du niveau de personnes en situation, en souhait d’aller au-delà de leur cas personnel, est une contribution utile pour ne pas dire nécessaire, au bien vieillir dans notre société..

Référence 8      

 

Bonjour Audrey, en deuxième année de thèse de doctorat à l’Université de Metz, traite de l’important sujet: Les technologies informatiques adaptées au handicap mental. Notre collaboration informelle consiste déjà en la diffusion auprès d’un public très élargi par rapport au milieu professionnel spécialisé, de l’avancement des travaux.

 N’est-il pas du reste nécessaire que nos futurs enseignants chercheurs se forment à l’interaction dans les deux sens, avec un large public, à la limite avec notre population en son entier. L’Internet, avec ses publications sur site, ses forums également, est très fondé pour aller dans ces voies-là.

Référence9

 

 Charlot Françoise

Aide médico-psychologique salariée, auprès des salariés de Beaune et sa région, traite sur ce site de la question du lieu de vie pour personnes handicapées mentales vieillissantes.

Elle cherche à mettre en place un Groupe virtuel d’échanges, ouvert à qui souhaite y participer, sur ce thème du bien vieillir avec un handicap mental. L’importance du sujet est directement reliée à l’allongement de l’espérance de vie de ces personnes.

Référence 10

 

Leclere Lysiane- collaboration Juliet Haas-

Lysiane Leclere(1953 - 2009) , souffrant de très graves séquelles d’une atteinte poliomyélitique à ses 5 ans, après avoir alors passé 18 ans au Centre de rééducation de Garches, n’a pas pu avoir d’insertion socioprofessionnelle. Toutes les dernières années de sa vie, bien qu’encore jeune, elle les a passées en Centre hospitalier gériatrique. Ayant lu dans la presse du milieu associatif du handicap qu’elle écrivait des poèmes, nous lui avons proposé d’en publier un échantillon sur ce site.

Cela a été fait, et a amené le contact d’une forumeuse, Juliet Haas, qui avait repéré les poèmes sur le web. Elle a présenté avec chaleur le point de vue que Lysiane aura été une grande auteure littéraire. Pourquoi pas ? Toujours est-il qu’avec Juliet Haas nous sommes déjà bien avancés dans la réalisation d’un Recueil des poèmes et textes de Lysiane Leclere. La garantie est assurée que cette œuvre pourra être très longtemps consultée, de par son dépôt aux Archives municipales de Lyon.

Alors que tant de gens s’inquiètent du sens de leur vie, cela est symboliquement important d’illustrer que toute vie mérite sa part de pérennisation….et que la technique informatique est remarquable de potentialité à cet égard ;

En direction de nos nouvelles générations de jeunes handicapés, il importe aussi d’illustrer qu’une insertion socialement utile peut être atteinte, sans avoir pu intégrer le monde habituel du travail.

Référence 11

 

Mauboussin Thérèse

Le seul article à ce jour sur  ce site, de Thérèse Mauboussin, est celui d’une handicapée polio vieillissante, n’ayant pas fait d’études comme on dit, dans sa jeunesse ni plus tard non plus. Son style est simple, son propos clair, pour relater ce qu’était comme expérience l’atteinte poliomyélitique, et ce qui en a découlé pour elle, par la suite. Nous lui avons en peu de temps prêté main forte, pour illustrer que l’Internet est une révolution, aussi rapport à la communication patients/soignants, dans les maladies chroniques invalidantes ou non. Un point

Référence 12

 

Ces exemples- nous pourrions en citer plus du double, rien qu’à partir de ce site-

suffisent à souligner l’intérêt pour la recherche sociale, de prendre en compte la potentialité de chercheur, qui existe en tout humain. L’Internet nous permet de changer littéralement de dimension pour aller dans ces voies-là.  

 

Conclusion    

 

L’idée même de reliance ne tolère pas l’exclusion. Quel que soit l’autre et où qu’il ait à vivre, il est mon frère, mon frère en handicaps, potentiellement mon frère chercheur. Chercheur responsable pour participer à l’avancée pas à pas de notre monde  vers un état  de reliance généralisée. La voie d’une recherche par tous, avec tous, pour  tous est sans doute la seule qui puisse conduire à une paix solidaire entre  les hommes du monde entier.    

 

Notre époque est celle de la mondialisation, avec migration de plus en plus fréquente et lointaine des individus, en cours de vie. Au village bien localisé d’antan, va faire suite le village planétaire.

 On peut imaginer que chacun  s’y déplacera, en permanence pourvu de son site Internet d’identification personnelle.

 

Nous recommandons à tout un chacun en insuffisance d’identification, et ayant une disponibilité de temps, d’initier et faire vivre son propre site. Ce sera le fruit de son histoire de vie, intégrant son passé, prenant en compte son présent, et amorçant une projection vers l’après de soi. Une contribution pour se situer dans la chaîne des générations, pour donner sens à sa vie, pour l’éterniser  en quelque sorte.

 

Certains trouveront mieux leur voie en participant à un ou des sites amis, ce que nous illustrons mois après mois sur ce site du bien.vieillir, au travers de personnes couvrant un large éventail d’âge et de milieu social.

 

Chaque fois que l’on exclue ou simplement oublie d’intégrer telle ou telle catégorie de personnes handicapées, c’est soi-même qu’on contribue à exclure. D’où, par exemple, l’importance particulière des recherches en cours, pour améliorer l’apport de l’informatique et Internet associés, auprès de nos concitoyens qui vivent avec un  handicap mental, quelle qu’en soit l’origine, Audrey Bonjour, Référence 9.     

 

Remerciements

    

Toutes celles et tous ceux qui m’ont accompagné dans la vie, depuis ma naissance en 1936, participent de mon cheminement actuel, pour promouvoir l’extension à tout humain, de la possibilité de se situer comme chercheur en vue d’une société en état de reliance généralisée. Je les remercie en commun, mes  «  Net relations », forcément récentes, comme les autres.

Je remercie Monsieur Yves Jeanne, Maître de Conférences Université Lumière Lyon 2, Directeur de collection (avec Charles Gardou et Denis Poizat) aux éditions Erès, pour son invitation à publier, et pour son accompagnement dans la réalisation de cet article. HC.

Références                                         

 

1.     Edgar Morin, entretien  conduit par Pierre Bonjour et Bernard Peny, juin 2005, pp 9-13 dans Reliance N°17, éditions Erès, 2005

 

2.     Charcosset Henri (2010), L’ Association « Observatoire des Familles en Situation de Handicap » OFSH. Témoignage à l’appui de cette démarche. Mars 2010

 

3.     Groupe de Recherche Quart Monde-Université, « Le croisement des savoirs.

 Quand le quart monde et l'université pensent ensemble », Editions Quart Monde , 3 décembre 1999

 

 4 Série d'ouvrages publiés par Charles Gardou, en 1996-1997, " Le handicap en visages": 1/ Naître ou devenir handicapé  2/ Parents 3/ Frères et soeurs 4/ Les professionnels


5  Charcosset Henri, Tous handicapés, tous chercheurs, sans exceptions, en vue d’une société plus juste et plus humaine, 01 Janvier 2001

6       Classement des articles et titres associés, selon l’ordre alphabétique des noms des auteurs. Accès depuis la page d’accueil du site : http://bien.vieillir.perso.neuf.fr/index.htm  , par clic à : XI.  Auteurs et titres

 

7 Alise René (2009), A 85 ans passés, malvoyant, vivant seul. Rester dans le bain malgré tout

 

8 Bernadou Christian (2010), Bien vieillir ensemble et en couple, la soixantaine passée 

Avec en tête de cet article, l’accès indiqué aux cinq précédentes publications de Christian Bernadou sur le même thème

 

9 Bonjour Audrey (2010), Premier aperçu sur les technologies informatiques adaptées au handicap mental : état des lieux

Bonjour Audrey (2010), Technologies informatiques adaptées au handicap mental utilisées en situation. Bibliographie. Exemples

 

10  Charlot Françoise et Charcosset Henri(2008), Vers un Bien Vieillir avec un Handicap mental 

Charlot Françoise(2009),Mise en place d’un groupe d’échanges Internet sur le bien vieillir avec un handicap mental

 

11 Haas Juliet ( 2009), Rassembler l’œuvre complète –poèmes et textes – de Lysiane Leclere(1953-2009)   

 

12  Mauboussin Thérèse (2010), avec la collaboration de Charcosset Henri,  Mon histoire de polio. Témoignage