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 «POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV. N°12; 04, 2007

 Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr                                                      

 Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm

 

L’HOMME-DIEU  ou le Sens de la Vie

 

Luc  FERRY

 

Editions Grasset et Fasquelle, 1996, 250 pages

 

P 10  Pour le bouddhisme, le seul élément éternel, c’est l’ « impermanence », le caractère fluctuant et périssable de toute chose… Les souffrances tiennent aux illusions d’un moi qui s’attache à ses « avoirs » quand la loi du monde est celle du changement. On peut parvenir à s’en libérer. Là est la sagesse. Refusant l’idée d’un Dieu transcendant, le bouddhisme passe souvent pour n’être pas une religion. On peut en discuter. Il constitue à tout le moins une Tradition spirituelle qui entend prendre en charge les questions dernières de la vie humaine.

 

         Chacune à leur façon, les grandes religions entendaient préparer les hommes à la mort, à la leur comme à celle de l’être aimé. C’est même dans cette initiation qu’elles nous invitaient à déchiffrer le sens de la vie humaine.

 

P 17  Pendant des millénaires, le sens du sacré avait inspiré toutes les sphères de la culture humaine, de l’art à la politique, de la mythologie à l’éthique. Illusoire peut-être, mais grandiose. Nos morales sans transcendance peuvent-elles compenser le retrait du divin ? Le doivent-elles ? Se peut-il que l’occultation des sagesses anciennes soit si grande que la question essentielle entre toutes, celle du sens de sa vie, soit tout simplement devenue dérisoire ? Possible mais pas certain.

 

Reproduction de la fiche de présentation de l’ouvrage

 

         Jadis prise en charge par la philosophie et les grandes religions, l’antique question du sens de la vie semble avoir déserté la sphère publique. Laïcité oblige, elle est devenue affaire privée, réservée au domaine de l’intime. C’est donc seul que l’individu moderne doit faire face aux expériences cruciales de l’existence : celles du deuil, du mal radical, de l’amour.

 

         L’hypothèse principale de ce livre est qu’au-delà des apparences, la question du sens se recompose lentement sur la base d’un double processus. D’une part, l’humanisation du divin qui caractérise depuis le XVIIIe siècle la montée de la laïcité en Europe. Au nom de la liberté de conscience, du rejet des dogmatismes, le contenu de la Révélation chrétienne n’a cessé d’être « humanisé », traduit dans le langage du siècle. C’est contre cette « dérive » que l’Eglise rappelle ses fidèles à l’ordre.

 

           Mais en parallèle, c’est aussi à une divination de l’humain que nous assistons, liée à un événement majeur : la naissance de la famille et de l’amour modernes qui fondent le lien social le plus précieux, non sur la tradition, mais sur le sentiment et l’affinité élective. Aux transcendances « verticales » de jadis, Dieu, la patrie, la Révolution, s’oppose de plus en plus celle, « horizontale », des simples humains. Avènement de l’Homme-Dieu ? Les controverses les plus contemporaines en portent témoignage : de la bio-éthique à l’humanitaire, c’est l’homme comme tel qui fait figure de sacré. Par-delà le bien et le mal, c’est toute la question de la possibilité d’une sagesse ou d’une spiritualité laïques qui se trouve posée.

         L’avenir seul dira si l’hypothèse est féconde et mérite d’être étayée, prolongée.