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David BEME
http://www.doctissimo.fr/html/medicaments/dossiers/homeopathie/8929-homeopathie-fin-lancet.htm
Le débat sur l’efficacité de
l’homéopathie connaît un nouvel épisode. Ne l’estimant pas plus utile qu’un
placebo, une prestigieuse revue médicale proclame la fin de cette médecine
alternative créée à la fin du 18e siècle. Faut-il pour autant jeter
vos granules ?
Reconnue de fait par les instances
officielles, mais vilipendée par la médecine "classique",
l'homéopathie est depuis sa création l'objet de très vives controverses. Que
pensez réellement de ces granules aux noms barbares ?
Une
théorie controversée datant du 18e siècle
Depuis plusieurs années,
l’homéopathie connaît un véritable succès. Prescrits par plus de 150 000
médecins à plus de 300 millions de patients à travers le monde, les petites
billes blanches reposent sur un principe datant de la fin du 18e
siècle. Samuel Hahnemann teste sur lui-même les effets de la quinine, utilisée
alors en faible dose contre la malaria. Pour mieux en connaître les effets
secondaires, il s’en injecte de fortes doses. Surprise : il expérimente alors
tremblements, palpitations cardiaques, fièvres, autant de symptômes propres à
la maladie que ce médicament est censé soigner. Il n’en fallait pas plus au
médecin allemand pour développer le "principe de similitude".
Par la suite, les principes de
dilution et succussion (agitation du résultat de la dilution) et le principe de
corrélation (qui attribue à chaque patient un "terrain" dont dépendra
son traitement) ont défini l’homéopathie telle que nous la connaissons encore
aujourd’hui.
Préparation
des médicaments homéopathiques
Pour répondre aux nombreux
détracteurs de cette théorie, les médecins homéopathes et les industriels
concernés ont voulu démontrer que les effets de ces médicaments étaient
supérieurs au mystérieux effet placebo. Reprenant les méthodes scientifiques et
statistiques de la médecine allopathique (traditionnelle), certaines études ont
été publiées dans des revues scientifiques de qualité. Mais c’est toute cette
bibliographie scientifique qui est aujourd’hui sérieusement remise en cause par
une équipe scientifique de l’université de Berne (Suisse).
Des
preuves d’efficacité qui se diluent…
Epluchant les résultats des
publications scientifiques et écartant les études à la qualité douteuse, les
chercheurs ont ainsi sélectionné 110 études comparant les effets de médicaments
homéopathiques par rapport à l’effet placebo et 110 autres comparant des
médicaments allopathiques, pour les mêmes troubles1. Les maladies
étudiées étaient très variées : infections respiratoires, manifestations
allergiques, affections gynécologiques, neurologiques ou gastro-intestinales.
Ne retenant finalement que les meilleures recherches (14 sur 220), les auteurs
estiment que rien ne permet de dire que l’homéopathie a un effet supérieur
au placebo, contrairement aux médicaments traditionnels.
Ce dernier élément de controverse
intervient quelques mois après que l’Académie nationale de médecine ait demandé
en France la
fin du remboursement des médicaments homéopathiques2. Le
Pr. Maurice Guéniot dénonçait alors sur
notre site un Far-West thérapeutique.
Outre la publication de cette
étude, le prestigieux magazine médical The Lancet3 estime que
"les médecins doivent être honnêtes avec leur patient sur l’absence de
bénéfice de l’homéopathie et honnêtes avec eux-même sur l’incapacité de la
médecine moderne à satisfaire la demande de soins personnalisés".
Revaloriser
la relation médecin-patient
Face à une telle volée de bois
vert, le laboratoire Boiron, leader mondial de spécialités homéopathiques, se
devait de relever la tête… et accessoirement le cours de son action en bourse
qui ne manqua pas de plonger. Dénonçant le caractère agressif adopté par la
revue médicale, son communiqué4 critique le choix des études
retenues, s’appuyant notamment sur "3 précédentes méta analyses (études
combinant les résultats de plusieurs autres études), il conclut à l’efficacité
des médicaments homéopathiques"5,6,7. Mais en épluchant ces
références, il apparaît qu’aucune n’a jamais conclu catégoriquement à une telle
efficacité, toutes appelaient à plus de recherches de qualité afin de pouvoir
se prononcer.
Dénonçant un lobby
anti-homéopathie, le laboratoire français annonce une multiplication par huit
de ses investissements en recherche dans les trois ans. Estimant décidément la
pilule dure à avaler, il souligne que : "cette attaque du Lancet
intervient curieusement alors qu’un rapport préliminaire de l’Organisation
Mondiale de
En
conclusion, cette nouvelle controverse ne saurait
définitivement enterrer une pratique, dont l’efficacité reste pour le moins
discutable. Au-delà de ce débat, l’engouement pour ces médecines alternatives
ne souligne-t-il pas les limites de notre médecine ? En privilégiant la
technique et en minimisant la relation médecin-patient, les consultations de
quelques minutes peuvent laisser sur leur faim des malades, devenus clients
d’un système de santé trop déshumanisé. Au-delà du décryptage du génome ou des
prouesses extraordinaires de l’imagerie, on peut se demander si le progrès
médical peut faire l’économie d’une meilleure valorisation du rapport humain.
1 Lancet. 2005 Aug 27-Sep
2;366(9487):726-32.
2 - Communiqué de l’Académie de médecine, le 6 septembre 2004
3 - Lancet. 2005 Aug
27-Sep 2;366(9487):690. (The end of homoeopathy)
4 - Communiqué des laboratoires Boiron
5 - BMJ. 1991 Feb 9;302(6772):316-23.
6 - Report to the European Commission (1996).
7 - Lancet. 1997 Sep 20;350(9081):834-43.