<IMG
SRC="http://perso.club-internet.fr/cgi-bin/
Count.cgi?df=bien.vieillir.7">
<IMG
SRC="http://perso.club-internet.fr/cgi-bin/
Count.cgi?df=bien.vieillir.6">
Sections du site en Octobre 2009 : Ajouts successifs d’articles -- Sujets
d’articles à traiter – Pour publier -- Post-Polio -- L'aide à domicile --
Internet et Handicap -- Informatique jusqu’à 100 ans – Etre en lien --
L’animal de compagnie -- Histoires de vie -- Donner sens à sa vie – A 85 ans aller de
l’avant -- Tous chercheurs -- Liens –
Le
webmestre.
RETOUR A LAPAGE D’ACCUEIL : CLIC AUTEURS, TITRES DE TOUS
LES ARTICLES : CLIC SYNTHESE GENERALE: CLIC
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
«POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV,APF69 ; N°4; 04.2005
Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr
MON
EXPERIENCE DU HANDICAP : SA COMPOSANTE HUMOUR
Jean-Marie GROS, né en 1948,
pathologie:
syringomyélie (atteinte neurologique).
Un jour je me tire la langue devant la glace de l’ascenseur. Bigre, elle
est déviée, atrophiée et animée de tressautements. Bizarre quoi. Bizarre,
bizarre… C’est le tournant de ma
vie.
Après un an de tergiversations médicales le diagnostic de la
syringomyélie me fut posé à l’âge de 28 ans. Maladie rare, grave, invalidante,
évolutive… La totale, quoi ! L’aide de la canne,
puis du déambulateur me devint vite indispensable, et après douze longues
années de galère, je cesse enfin mon activité en 1993. Aujourd’hui, bien que
n’ayant pas signé pour m’y engager, je me contingente complaisamment parmi les
paras, avec une gêne préoccupante dans
les membres supérieurs faisant dire aux médecins que je suis tétraplégique.
Cela fait maintenant déjà bientôt dix ans que je suis un accro inconditionnel
du fauteuil roulant manuel aussi appelé petite charrette par les non
initiés..
Pourquoi
tourner et retourner sa cuillère en la cognant à longueur de journée contre le
rebord de la tasse ? Je dois dorénavant co-habiter
avec ce squatter d’origine inconnue. Il est beaucoup plus fort que moi, c’est
indéniable. Mais faisons en sorte que notre vie soit le
moins possible fonction de son humeur. Evitons qu’il ne devienne l’épicentre de
nos préoccupations.
Après une phase de remise en question que j’ai eu la chance
de connaître, je me suis convaincu de la nécessité de rebondir. J’ai organisé
ma vie en fonction de la présence de cet intrus. J’ai fait l’inventaire de ce
qu’il me reste et je m’efforce de positiver en le valorisant.
Tout handicapé que je suis, je m’investis dans des tâches
modestement utiles à la société et j’en tire beaucoup de satisfaction.
Paradoxalement je me sens plus libre :
maintenant je choisis l’association dans laquelle je
veux œuvrer, ainsi que les amis avec lesquels je collabore. J’exerce la
profession
d’handicapé.
Métier qui a l’avantage d’offrir une grande sécurité d’empoi. Et la rémunération n’est pas un critère puisque je
suis bénévole. Donc pas de conflits de cet ordre non plus.
Que cela soit fait
debout, assis, en souffrant ou pas, n'est somme toute pas si essentiel aux yeux
des autres.
La personne qui cherche à s'identifier au travers de ses
maux et misères permanents, se condamne à l'isolement. Il est préférable
de taire sa
souffrance au profit de la relation.
Ne faisons fuir ni les quelques proches de bonne volonté
qui nous sont restés fidèles, ni nos nouveaux amis potentiels.
Et ne décourageons pas davantage les personnes que la
crainte de ne pas savoir, la crainte de gêner, de déranger, de se mêler de ce
qui ne les concerne pas, font qu’elles ne font rien et
préfèrent bien souvent détourner négligemment la tête. A moins qu’elles
n’adoptent cette courageuse attitude afin de s’éviter d’éventuels ennuis
hypothétiques et dans ce cas je les plains sincèrement.
Anecdote : dernièrement une personne bien portante
m’a confié avec compassion « savoir ce que c’est que de se retrouver en
fauteuil roulant », puisque
elle-même « y est restée clouée quelques insupportables mois suite à une
mauvaise chute à ski »
J’ai choisi de rester Zen en toute circonstance et d’user
d’un maximum de diplomatie et de tact. De pratiquer l’humour et la
dérision à forte dose et sans modération. De cette mascarade
quotidienne ressurgit parfois un humour caustique très noir et très grinçant,
mais il semblerait que nous les zandis, soyons les
seuls apparemment à y déceler autant de réalité cruelle, à moins que les autres
ne préfèrent sourire poliment de cette supposée drôlerie.
Le fauteuil, la
paraplégie, tout cela n’est que du bidon.
De la simulation dans le seul but
d’être en vacances toute l’année. De percevoir une pension et de profiter de la gratuité du stationnement en
ville, ainsi que du tarif préférentiel de certains spectacles.
Enfin, de ceux qui ne nous sont pas interdits sous prétexte des sempiternelles
raisons de sécurité trop souvent invoquées. Afin d’éviter à l’interlocuteur de
devoir nous dire qu’on est indésirable, ce qui bien-sûr serait commercialement
incorrect.
Certes ce
tarif est justifié, puisque je fournis le fauteuil !
Avec
cet exutoire, les gens ne s’imaginent pas à quel point nous
galérons dans notre vie privée. Mais je fais tout pour qu’il en soit ainsi
et ce manque de réalisme qui n’est que feint, est à mon sens la rançon de notre
reconnaissance sociale.
Jean-Marie GROS :
E-mail : jm-gros@orange.fr
Site web: http://pelic-hand.voila.net