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 « POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP », trimestriel GIPHV, APF69.N°2. ;10. 2004

 

PERSONNES  HANDICAPEES  VIEILLISSANTES  ET PERSONNES  AGEES  DEPENDANTES.

 

Par Paul BOULINIER, Président de l’APF nationale de 1979 à 2000..

 

Cet article fait suite à une invitation de Henri Charcosset, éditeur, à faire réponse à un propos de Bernard Ennuyer, sociologue, responsable d’une Association d’aide à domicile, à l’égard de l’UNAPEI et de l’APF réunies, en page 255 de son  ouvrage : «Les malentendus de la dépendance. De l’incapacité au lien social», paru chez Dunod en 2002.

Je suis cité ainsi : « Je maintiens que la distinction entre personnes âgées dépendantes et handicapées se justifie tout à fait », avec  pour référence la Note : Paul Boulinier, «  Sur la confusion entre handicap et dépendance »,  Actualités sociales hebdomadaires, N°2139, 29 octobre 1999, page 39. 

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         Il convient d’abord de remarquer que les quelques mots parus dans Actualités sociales d’octobre 99 étaient relatifs à tous les handicapés, quel que soit leur âge. C’est essentiel, car la population handicapée comprend des personnes de tous âges, depuis le nouveau-né qui vient au monde avec une atteinte congénitale, jusqu’à la personne handicapée qui prend de l’âge.

Il est clair que tous doivent être aidés et que cette aide est d’autant plus importante et onéreuse que la personne handicapée doit entièrement construire sa vie : école, formation professionnelle, emploi, vie sociale, famille, loisirs, sports, culture, etc. L’intégration sociale, qui est le but ultime, est à ce prix et ce prix, portant sur toute une vie, peut être considérable. Voyez les indemnités, encore très insuffisantes, auxquelles sont condamnées les sociétés d’Assurance en cas d’accident grave avec tiers responsable.

 

         On sait bien que, en 1999 la situation des personnes handicapées en France était encore très insuffisamment prise en compte par la société. La loi de 1975, malgré ses intentions intégratives annoncées par l’article 1 au sujet de l’obligation nationale, avait été appliquée dans le domaine des établissements et structures pour enfants et pour adultes ; mais quasiment rien n’en était sorti en ce qui concerne la vie autonome, l’intégration, la compensation des conséquences du handicap, l’accessibilité universelle, indispensables à une vie de citoyen responsable. Au surplus, les mentalités des français restaient marquées par la notion d’aide, d’assistance, pingrement octroyées. Malgré l’ouverture d’esprit de quelques gens comme René Lenoir, globalement les handicapés restaient à part, écartés des courants de la vie des autres citoyens, relégués, enfermés, cachés, ignorés…

 

         Que pouvait faire un Président de grande association qui voyait les années passer et les budgets publics se succéder année après année, malgré les demandes, les protestations, les revendications, les manifestations dans les rues (encore celle de Mai 1999, précisément, entre République et Bastille), si ce n’est durcir de plus en plus sa position et, en radicalisant, provoquer une pression dont il espérait que les Pouvoirs publics finiraient par prendre conscience. C’est d’ailleurs ce qui s’est finalement produit à partir de la fin 1999 et qui se poursuit aujourd’hui avec l’élaboration de la nouvelle loi.

         Pris dans ce combat, il était prévisible que l’augmentation importante du nombre de personnes âgées dépendantes, due à l’augmentation croissante de la durée de vie, allait poser un problème redoutable, notamment financier. Il n’était pas possible de laisser s’installer une situation où aucune des deux catégories de personnes dépendantes ne serait convenablement traitée.

 

         D’ailleurs, même si, pour un certain nombre de situations, les données de la dépendance sont les mêmes pour les deux catégories, il reste que les personnes âgées dépendantes ont une grande partie de leur existence déjà parcourue et que, par conséquent, les moyens nécessaires pour leur assurer une vie en société digne et intégrée représentent financièrement moins d’efforts que pour ceux qui ont toute leur vie à construire.

         Aujourd’hui, on s’oriente vers une prise en charge par un même organisme, la Caisse Nationale de Solidarité pour l’autonomie, financée par le fameux jour travaillé (lundi de Pentecôte, à défaut d’un accord d’entreprise basé sur un autre jour, ou un autre décompte des heures travaillées). Mais rien n’est réglé, notamment en ce qui concerne le partage des ressources globales de cette Caisse, même si deux lois distinguent la situation des deux catégories de personnes :

-         Quel sera le montant exact qui ira à cette Caisse ?

-         Comment calculera-t-on les montants qui doivent aller à chacune des deux catégories de personnes ?

-         Comment ce montant sera-t-il effectivement partagé, notamment en cas d’insuffisance globale ?

 

Il est clair que, pour ce qui concerne les aides communes aux deux catégories (humaines, techniques, aménagement du logement, accueil dans des établissements, etc.), le même traitement administratif et financier devrait être appliqué ; mais cela va dépendre de chacune des deux lois. Et il y a bien des chances que les lois ne coïncident pas, même sur les sujets concernés !

Il est probable qu’il devra y avoir périodiquement des arbitrages, voire des amendements aux lois et décrets en question. On n’est donc pas sorti, loin s’en faut, de la mise au point de systèmes sociaux complexes, mais qui devraient représenter une avancée sociale et humaine considérable.

 

Monsieur Paul BOULINIER

Pour contacts, passer par Henri Charcosset : charcohe@club-internet.fr