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Novembre
2009
DE NOUVELLES FORMES D’HABITAT A LA
RETRAITE
Jean-Christophe MARTINEAU et Sylvaine de PAULIN
Notre Vie Ensemble, Notre Temps, octobre 2009
Chez soi, libre mais jamais seul : c’est la
devise de ces seniors qui choisissent de vivre entre eux tout en gardant leur
indépendance. Ils sont de plus en plus nombreux à se laisser tenter par de
nouvelles formes d’habitat. Les possibilités se multiplient, abordables,
classiques ou plus originales. Découvrez-les dans toute la France.
LES VILLAGES
D’OR ET LES SENIORIALES
Lourde, suffocante, la chaleur s’est abattue sur
Perpignan. Le mercure indique 35 °C. « Il n’y aura pas de partie de pétanque ce soir... », pronostique
Amin Benhamed, le régisseur du Village d’or de la
cité catalane. Il est 14 heures et rien ne bouge dans les allées fleuries de la
résidence perchée au sommet de la « montagnette », l’un des points dominants de la
ville. « Ils vont venir vers 16 heures au club-house
pour jouer aux cartes », poursuit-il.
Situé à l’entrée du village, le club propose une
bibliothèque, un salon télévision, des tables de jeu, un bar.
Georges Lemasson en est l’un
des piliers. « Nous y fêtons les
anniversaires, les petits événements, comme la fête de la Musique. On rigole
bien! Vivre ici est une bonne formule qui me permet de vivre seul sans être
isolé », explique ce solide gaillard
de 81 ans au teint hâlé, ancien de la coloniale, venu de Cherbourg passer sa
retraite sous le soleil méditerranéen. Pour son petit T2 fonctionnel avec vue
sur le mont Canigou, il débourse au total 550 € par mois, dont 250 € sont
couverts par l’Aide personnalisée au logement. Cent cinquante-six personnes,
toutes retraitées, habitent dans ce lotissement coquet, aux 108 appartements
intégrés dans des petites villas ocre, toutes de plain-pied. Entièrement clos
et sécurisé, le Village d’or de Perpignan est l’une des dix réalisations que la
société montpelliéraine a construites pour les personnes âgées.
« En pensant à ma mère, j’ai voulu concevoir un lieu
de vie à mi-chemin entre le pavillon individuel et la maison
de retraite », raconte Jean-Luc Estournet, le PDG du groupe immobilier. « Le produit, basé
sur l’investissement locatif, s’adresse à des retraités moyens et à des veuves
qui perçoivent une petite pension de réversion et qui peuvent venir chez nous
moyennant un loyer raisonnable. Tous ces logements sont situes a une dizaine de
minutes à pied des centres-villes, à proximité des commerces et des services », résume-t-il. Village d’Or propose
aussi des prestations facultatives, telles que le portage de repas, l’aide
ménagère ou la télé assistance. « Mais la clientèle, plutôt en forme, sollicite
peu ces services », souligne Magali
Carrillo, directrice commerciale des Villages d’Or. Le premier, ouvert à Agde
au milieu des années 1990, a essaimé. « Les
débuts n’ont pas été faciles. Mais, maintenant, c’est l’explosion. Les maires
prennent conscience de l’enjeu. Nous sommes sollicités de toute part », constate Jean-Luc Estournet, qui prévoit d’ouvrir une trentaine de résidences
d’ici à 2013. Au total, les deux leaders de ce marché en pleine expansion, les
Villages d’Or et Les Senioriales, proposent
vingt-quatre lotissements pour seniors, implantés
pour l’instant presque exclusivement au sud de la Loire ( à
l’exception d’un Village d’Or ouvert fin 2008 à
Pierrelaye, dans le Val-d’Oise ).
695€,
charges comprises, pour un T3 climatisé
Que recherchent les résidents? « L’indépendance, la sécurité et la tranquillité », résument en choeur
Jany et Francis Talairach,
75 et 76 ans. Dans le salon briqué de frais de leur T3 climatisé, le couple se
félicite de son choix. Son loyer mensuel s’élève à 585 €, auxquels s’ajoutent
110€ de charges. « Il faut payer le régisseur, l’entretien des jardins, le
loyer du club, l’électricité des parties communes, détaille Francis de sa voix
rocailleuse, mais, dans une location classique, ce serait plus cher. » Ces
Perpignanais de toujours ont posé leurs pénates au Village
en 2004. « Nous habitions à 300
mètres d’ici. Nous étions propriétaires d’une maison que nous avons dû vendre
mais, finalement, nous avons pu rester dans notre quartier », explique Francis. « La
sécurité, c’est important. Ici, on peut laisser la porte ouverte. Ce n’était
pas le cas dans notre maison, complète Jany. Et puis
il y a la convivialité entre personnes de même génération.
Enfin, nous sommes libres de faire ce que nous voulons. Ce n’est pas .une
maison de retraite!
Proximité de
la ville, animations et services à la carte
17h30. Les parties de belote et de rami battent leur
plein. Rires, confidences, commentaires fusent autour des tables de jeu.
Derrière le bar, Amin Benhamed, moustache de sapeur
et force tranquille, sert des rafraîchissements. « J’ai mis en place un comité
de bénévoles qui se réunit chaque mois pour décider des animations à
venir : les fêtes, les sorties. Cela responsabilise les gens et crée des
liens entre eux. Moi, je ne suis que le catalyseur », dit-il, modeste. Claudine Padovani, 77 ans, a préféré rester
dans son jardin. Profitant de l’ombre, penchée au-dessus de ses massifs, elle
inspecte ses rosiers. « J’apprécie
mon jardinet. Il est juste à la bonne taille », commente cette veuve au doux sourire. « Ce qui m’a plu ici ? La maison de plain-pied, M. Amin et son
écoute, et le calme... le calme, c’est important.»
LES
RESIDENCES DOMITYS
A sept cents kilomètres plus au nord, sur les bords de
Loire, Colette Cagnioncle apprécie tout autant la
tranquillité. « Ici, je ne fais rien
! » s’exclame-t-elle, ravie. Après avoir vécu des dizaines d’années dans une
grande maison de Loches, elle s’est installée, avec
son mari, Michel, dans un T3 en location, chaleureux et confortable, de la résidence du Parc de Vinci, à Amboise, au printemps 2009.
« Rien, cela veut dire ni ménage ni cuisine, ou si peu. Mais, pour le reste, je
fais tout ! » poursuit-elle en écartant largement les
bras comme pour embrasser d’un geste la maison, le parc, la vue merveilleuse
sur le château d’Amboise... Tout cela englobe les activités sportives et
artistiques proposées par cette résidence toute récente du groupe Domitys : le tai-chi, la piscine, le chant, l’aquagym, la
salle de sport, le restaurant, mais aussi les visites culturelles dans les environs
ou encore les sorties en minibus jusqu’au marché le long de la Loire ou au
supermarché voisin. Domitys, qui compte une trentaine
de réalisations en France, propose ainsi à la
location ou à l’achat des appartements ou de petites maisons réunis autour d’un
pôle d’accueil, avec animations et services à la
carte : ménage, restauration, surveillance, etc.
Tout était devenu trop grand pour les Cagnioncle, la maison, le jardin, les distances... Un
jour, il a fallu prendre une décision. Pas facile lorsqu’on a passé sa vie dans
une vaste demeure avec enfants, petits-enfants,
famille et amis. « C’est un bouleversement nécessaire
si on veut continuer à vivre avec des projets nouveaux », explique Colette. Une fois décidés, Colette et Michel ne se sont
plus posé de questions. Ils ont gardé leurs meubles les moins encombrants,
distribué les autres à leurs enfants, vendu quelques
pièces et finalement appelé le brocanteur.
« C’est au moment où celui-ci embarque une malheureuse chaise cabossée ou la
théière ébréchée qu’on a le plus mal... »
constate-t-elle. Mais le couple ne regrette rien.
« Nous sommes venus ici de notre plein gré »,
aiment-ils à répéter. Ils ne se sont pas laissé
dicter leur choix par leurs enfants. Tandis que Colette se livre joyeusement à ses activités, Michel profite du parc et de
l’ombre des grands arbres.
Pierre, un Parisien de 67 ans, s’est installé ici avec
son épouse, peu de temps après avoir pris sa retraite. Il apprécie l’ouverture
de la résidence sur la ville et le fait de pouvoir
se rendre à pied dans les commerces tout proches. « Nous vivons chez nous, dans
un trois pièces, comme lorsque nous étions à Paris, mais nous bénéficions en plus de la sécurité, de l’ambiance vivante,
de la jeunesse et de la gentillesse du personnel, et nous participons à toutes
les animations »,
explique-t-il, enchanté. Le prix à payer : 1 190€ ( dont
550€ pour le loyer, 100 € pour les charges et 540 € d’abonnement aux services
de base - une présence quotidienne et les animations - pour deux personnes. )
Un style de vie bien tentant pour Christiane, 77 ans.
Cette Parisienne célibataire n’est aujourd’hui ici qu’à titre temporaire, en séjour découverte. Ancienne professeur d’éducation physique, elle hésite encore à sauter le pas, à
quitter ses habitudes, son entourage pour s’installer définitivement
à Amboise. Elle passe ici trois semaines et profite de la piscine
- « bien nécessaire pour mon dos », avoue-t-elle -, de la nature et de
la région, qu’elle découvre au volant de sa petite voiture. Cela lui permet aussi d’évaluer son budget : un loyer de 450 € pour un T2, l’abonnement aux services,
340 €, et 85 € de charges. Nager
tous les jours est aussi une nécessité pour Bernard Crombé,
longtemps abonné à la piscine municipale de Saint-Quentin, en Picardie, la
ville où cet ancien responsable de ressources
humaines a vécu la plus grande partie de sa vie professionnelle. Après une
retraite fort active dans plusieurs associations du Nord, il a voulu vivre ailleurs lorsqu’il est devenu veuf. À l’issue d’un véritable tour
de France, c’est finalement à Amboise qu’il a décidé de louer un logement. « Ce
pays m’a séduit, la philosophie de la maison me
plaît. » L’option d’un repas quotidien au restaurant convient parfaitement à ce célibataire : 9 € pour le déjeuner, 6,50
€ pour le dîner. « Je regrette seulement qu’il y ait si peu de personnes
seules. Les hommes de ma génération vivent en général en couple, et les femmes
seules sont plus âgées, constate-t-il. Mais je ne désespère pas de mobiliser
plus de monde autour de mes projets sportifs, comme l’organisation
d’olympiades, par exemple. »
LES HLM
AUSSI : PAPY LOFT
Les HLM La Plaine normande sont les seuls en France à
proposer des logements sécurisés spécifiquement destinés au seniors, baptisés
Papy Loft. « La formule séduit. Nous n’avons aucun problème pour les
remplir... » reconnaît la gestionnaire, Florence Flageul. Depuis 2005, la société a construit cinq
résidences en Normandie (
voir Notre Temps janvier 2007 ) : trois à côté de Caen (
à Moult, Biéville-Beuville
et Ifs ); l’une dans la banlieue de Rouen ( Boos ). Une autre doit ouvrir à Gainneville, près du Havre. Deux autres seront livrées
courant 2010, à Louviers ( Eure ) et Cléon (
Seine-Maritime ).
Ces petits lotissements comptent de dix à quinze
logements - des T2 ( 60 m2 ) et des T3 ( 75
m2 ) - de plain-pied, pour des loyers variant de 338 à 517 € ( T2 )
et de 450 à 620 € ( T3 ).
La Plaine
normande : tél. 0 810 001 014.
POUR EN
SAVOIR PLUS
Les
résidences Domitys
TêL. 0 825 88 00
87 ( 0,15 €/mn ).
Les Villages
d’Or
Tél. 04 67 13 85 90.
www. les-villages-dor.com
Les Senioriales
Tél. 05 62 47 94 95.