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LES ARTICLES : CLIC SYNTHESE GENERALE: CLIC
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LIMITER LES CONSEQUENCES DE
Cet article est paru initialement dans
la Revue « Gérontologie et société », n° 125, Prévenir les maladies
et promouvoir la santé, Fondation nationale de gérontologie, 2008. Pascal
Dreyer, qui suit l’évolution de ce site, nous a aimablement proposé d’y inclure
son article. Nous l’en remercions.
Une courte biographie de Pascal Dreyer :
Pascal Dreyer a travaillé pour Handicap
International de 1991 à 2004, notamment comme directeur adjoint. Il y a créé
Déclic, le magazine de la famille et du handicap.Il intervient aujourd’hui auprès d’entreprises et
d’associations sur les questions de handicap, de vieillissement et de
dépendance. Editeur et conseiller éditorial, il a dirigé la collection «
Handicaps » chez Desclée de Brouwer et supervisé de
nombreux ouvrages. Il est l’auteur d’une biographie de Etty
Hillesum, Une voix bouleversante (DDB, 1997),
de Etre bénévole aujourd’hui (Marabout, 2006) et, avec Bernard
Ennuyer, de Quand nos parents vieillissent (Autrement, 2007).
Contacts :
E-mail : pascal.dreyer@9online.fr
L’article :
LIMITER
LES CONSÉQUENCES DE
AGIR
SUR L’HABITAT ET L’ENVIRONNEMENT
PASCAL DREYER -
CHARGÉ DE MISSION LEROY MERLIN SOURCE
CO-AUTEUR DE «
QUAND NOS PARENTS VIEILLISSENT. PRENDRE SOIN D’UN PARENT ÂGÉ ».
PARIS - ÉDITIONS
AUTREMENT
Dans les sociétés
occidentales, l’allongement de la durée de la vie confronte les seniors en
activité ou en retraite à des problématiques nouvelles. Situés au coeur des lignes générationnelles, ils prennent en charge,
accompagnent ou soutiennent leurs ascendants et leurs descendants. Le constat
de l’inadéquation du système de santé aux nouvelles pathologies des âges les
plus avancés peut être fait dans d’autres domaines.
Ainsi, bien que
les conceptions et formes de l’habitat des Français aient évoluées au cours des
quarante dernières années, celles-ci restent inadaptées pour répondre aux
enjeux du maintien à domicile dans le grand âge. A côté des professionnels du
handicap, longtemps seuls dépositaires d’un savoir spécifique sur l’aménagement
du domicile, des acteurs grand public, spécialistes de l’habitat, diffusent
désormais auprès du grand public un savoir qui répond à de nouvelles attentes
en termes de confort et d’ergonomie. En présentant les résultats d’une enquête
réalisée à Paris en 2006 auprès de personnes âgées vivant chez elles et en
décrivant des propositions d’aménagements anticipant, sans stigmatiser, des
situations de handicap ou de dépendance, il s’agit d’ouvrir un chantier de
réflexion partagée entre les acteurs grand public et spécialisés de l’habitat,
à tous les âges de la vie.
LIMITING THE CONSEQUENCES OF OLD AGE AND
DEPENDENCE: ACTING ON HABITAT AND ENVIRONMENT
In the western world, longer life span means that
active or retired seniors are faced with new problems. Placed at the midst of
the various generations they take charge of, accompany or support their
ascendants and descendants. The inadequacy of the health system in the face of
new pathologies in old age can be demonstrated in other fields.
Thus, although the conception and shape of the French
habitat have evolved over the last forty years they are still not adequate for older
people remaining at home. Alongside disability specialists, who were, for many
years, the only specialists in home planning for older people, well known
housing appliance suppliers for the general public now offer their expertise,
which responds to the latest expectations in comfort and ergonomics. By
presenting the results of a survey carried out on older people living at home
in
Le recours aux
aides humaines est important, celui concernant les aides techniques est
beaucoup plus réduit. Voir sur ce point : Aides techniques et aménagements du
logement : usages et besoins des personnes âgées vivant à domicile, Drees, n°
262, septembre 2003.
LIMITER
LES CONSÉQUENCES DE
Posséder un
logement qui soit aussi un chez-soi est une nécessité vitale irremplaçable pour
tout homme (Le chez-soi ne peut être réduit au
domicile et au logement. Certaines personnes, dans l’incapacité physique ou
psychique d’investir le lieu de leur domicile, investissent des objets avec
lesquels elles entretiennent un lien d’intimité important. Ce peut-être le cas
du fauteuil roulant pour les personnes handicapées physiques ou du portefeuille
pour les réfugiés. ) ce « chez soi » peut
accueillir, voire se substituer parfois au monde, c’est en raison des
sentiments d’identité et de sécurité qu’il procure. Mais son apparente évidence
et permanence nous fait oublier de quelle construction fragile il s’agit. Le
temps du vieillir, en raison de l’exceptionnel allongement de la vie, est l’une
des situations de vulnérabilité au cours de laquelle le chez soi, tout en
gardant son caractère essentiel, peut perdre son caractère d’évidence pour
devenir problématique (Le temps du vieillir
recouvre ici une période de trente ans et plus (à partir de 60 ans) qui
comprend le temps du mourir. Cette période de la vie humaine qui suit
l’interruption du travail, se découpe en plusieurs « sous périodes » dont la
durée va s’amenuisant de même que les capacités physiques et/ou psychiques de
l’individu. L’extrême pointe du temps du vieillir est donc le temps du mourir,
temps pour lequel ni les individus ni la société ne sont suffisamment
disponibles et prêts. La prise en charge des personnes est alors en grande
partie déléguée aux établissements spécialisés et à l’hôpital.)
L’allongement de
la durée de la vie se traduit par une santé plus fragile et une dépendance
accrue aux aides humaines et techniques aux âges (En
quelques décennies, la santé des Français qui se caractérisait par des maladies
aiguës de courte durée et au pronostic souvent fatal, a évolué en états
chroniques se muant eux-mêmes, en états chroniques invalidants aux âges les
plus élevés. Voir sur ce point, Colvez Alain (2008),
La santé des Français, Leroy Merlin Source, à paraître en ligne sur www.leroymerlinsource.fr.) less élevés. Mais ni le système de santé ni l’habitat n’ont
pris la mesure de cette évolution sans précédent. Les usages de l’habitat et
les besoins des personnes vieillissantes sont enfermés dans des clichés que
professionnels et proches peinent à modifier.
Les évolutions les
plus significatives en termes d’adaptation, d’aménagement et d’accessibilité du
logement ont été réalisées pour les personnes handicapées, et singulièrement
pour celles circulant en fauteuil roulant ou aveugles. Il a fallu attendre la
loi du 11 février 2005 pour que le concept d’accessibilité intègre tous les
types de handicaps, y compris psychiques et mentaux. Et si un consensus social
affirme aujourd’hui qu’une accessibilité bien pensée sert toute la population,
à toutes les étapes de sa vie, architectes, constructeurs et urbanistes font
encore preuve de fortes résistances dans l’invention et la mise en oeuvre d’une accessibilité qui tienne compte des besoins de
tous. Ces résistances ne sont pas seulement celles de milieux professionnels
qui se trouveraient éloignés des problématiques sociales et de santé. Elles
sont le reflet des résistances de la société toute entière qui ne perçoit que
de manière confuse la nouveauté de sa situation et les enjeux de changements
pour s’y adapter.
Les seniors 55/65
ans vivent aujourd’hui des relations intergénérationnelles inédites. Ils aident
financièrement leurs enfants. Ils s’occupent de leurs petits-enfants. Leur(s)
lieu(x) de vie – résidence principale, résidence secondaire, lieux de vacances
– peuvent accueillir trois ou quatre générations aux besoins de confort et de
sécurité à la fois différents et convergents. Ils accompagnent aussi de manière
concrète leurs propres parents âgés. Coordonnant les interventions des
professionnels du domicile, les seniors sont mis en demeure de décider des
aménagements à réaliser et de l’introduction d’aides techniques. Ils acquièrent
ainsi, sous la contrainte de situations techniquement et psychologiquement
complexes, un savoir qui peut, à terme, leur être très utile. Mais ce savoir se
trouve en complète contradiction avec les représentations que leur renvoie
DE
NOUVELLES ATTENTES ET UN CADRE NOUVEAU POUR L’ACCESSIBILITÉ
Il semble que,
outre l’acquisition d’un savoir nouveau de l’habitat par les seniors, trois
facteurs peuvent contribuer à un changement d’attitude de la population toute
entière vis-à-vis de l’adaptation du logement aux différents âges de la vie et
plus singulièrement au grand âge.
Le premier facteur
concerne l’évolution des normes de confort et la sortie du domaine spécialisé
de « solutions » pour vivre chez soi plus confortablement tout au long de
Le second facteur
concerne la place des tiers au domicile. L’intervention des auxiliaires de vie
et des professionnels du maintien à domicile transforment en effet le logement
des personnes en « salle des pas perdus ». (Yves
Lacroix, quadraplégique et infirme moteur cérébral, a rappelé dans de nombreux
articles qu’il avait accueilli chez lui, en 27 ans de vie à domicile, 350
auxiliaires de vie. Il en éprouvait une grande lassitude mais il y voyait aussi
le prix à payer pour une vie autonome. On imagine sans peine la difficulté pour
une personne âgée d’accueillir chez elle – où elle ne recevait plus que des
proches, voire personne – une personne étrangère). Les seniors qui ont
accompagné des parents âgés savent que s’ils veulent conserver leur autonomie
le plus longtemps possible et recevoir toute l’aide dont ils auront besoin au
moment opportun, il leur appartient de repenser leur habitat dans une triple
perspective : sa modularité, la préservation des espaces de la vie privée et de
l’intimité, la place (ponctuelle ou durable) des aidants à redéfinir (La place des aidants est souvent envisagée dans l’ordre
de la relation, avec ses principales répercussions et enjeux psychologiques. Un
chantier doit être ouvert avec des architectes sur la question sensible de la
place des aidants familiaux au domicile de leurs parents âgés.). Le
dernier facteur est en relation avec l’évolution des conceptions du cadre bâti
de l’accessibilité des professionnels du secteur de la construction avec la
mise en oeuvre de la loi de 2005 d’ici 2015. Les
logements accessibles devraient se généraliser et par là même se banaliser (car
ne se limitant plus aux logements en rez-dechaussée).
Aussi, pour
l’avenir, nous pouvons penser que les seniors sont porteurs d’un changement d’attitude
à travers l’acquisition et la transmission d’un savoir nouveau de l’habitat qui
devrait conduire à une conception évolutive du chez soi, centrée sur une
lecture positive des potentiels restants (plutôt que sur les pertes).
UN
HABITAT ET DES USAGES NOUVEAUX : DES FRONTIÈRES PLUS IMMATÉRIELLES ENTRE
ESPACES PRIVÉS ET ESPACES PUBLICS
Au cours des
dernières décennies, nos conceptions et vécus de l’habitat ont largement
évolué. A une organisation rigoureuse des pièces, dévolues à des fonctions
précises, a succédé l’invention par chacun d’un habitat multifonctionnel aux
frontières intérieures immatérielles. Pour les générations les plus âgées,
l’espace du chez-soi est constitué d’espaces publics et privés nettement
délimités : pièces de réception, pièces réservées à la vie quotidienne de la
famille et pièces réservées à la vie intime du couple. Chez les plus jeunes,
les frontières se brouillent, les espaces s’ouvrent. La cuisine est autant le
lieu de préparation des repas qu’un espace de convivialité où l’on prend ses
repas et où l’on reçoit si la pièce est suffisamment grande. La cuisine à
l’américaine, ouverte sur le séjour, devient même, en raison des contraintes
d’espace, la règle dans les appartements adaptés. La salle à manger et le
salon, d’abord simplement réunis, ont fini par fusionner pour devenir la «
pièce à vivre » qui accueille les activités de chaque membre de la famille et
les activités réalisées ensemble. Les chambres, même si elles restent le lieu
de l’intime (affectif et sexuel), se sont ouvertes sur le monde : la télévision
et l’ordinateur y ont leur place. Elles peuvent aussi, là encore pour des
raisons de place, être le lieu d’activités professionnelles avec l’installation
d’un bureau ou par un double usage de l’ordinateur.
UN
HABITAT QUI DOIT S’ADAPTER AUX MUTATIONS QUI AFFECTENT LA PERSONNE, LE COUPLE
ET LA FAMILLE
L’habitat doit
aussi répondre aux nouvelles organisations de vie de l’individu et de la
famille : du célibataire à la famille recomposée dont certains des enfants
voyagent entre deux « chez eux », en passant par la famille monoparentale et la
famille « classique ». Il doit s’adapter aussi à chacune des crises naturelles
de
Enfin, le logement doit s’adapter aux
personnes dont les capacités physiques ou psychiques (maladies invalidantes,
désorientation, maladie d’Alzheimer, démence) se modifient brutalement ou au
fil du temps. Il doit leur offrir la possibilité de continuer à vivre
normalement et participer à la prévention des risques, qu’il s’agisse de ceux
courus par la personne elle-même et par ses proches et les professionnels (Pour les proches comme pour les professionnels, il y a
la fatigue physique et l’usure. Pour les aidants familiaux, on évoquera ici le burn-out ou burden ainsi que les
pathologies propres à l’aide (stress chronique, pathologies cardio-vasculaires,
etc.). Elisabeth (2007), Les risques d’épuisement pour les aidants familiaux et
professionnels, in Réadaptation, n° 537, février 2007). Le logement doit
être facilitant pour les intervenants qui vont s’y user tout en conservant son rôle
identitaire pour l’individu.
L’HABITAT
EN FIN DE VIE : QUI EST CHEZ QUI ?
Les états
chroniques se transformant en états chroniques invalidants suscitent trois
types d’interventions chez les personnes âgées qui en ont le besoin :
– l’intervention
plus ou moins importante et régulière des proches et des professionnels (la
femme de ménage, les auxiliaires de vie, l’infirmière en libéral, etc. ;
– la mise en place
d’aides techniques, depuis la canne et le déambulateur jusqu’au lit médicalisé,
mise en place qui se situe presque toujours à l’intersection des besoins de la
personne âgée (sécurité et confort quand il y a confinement au lit par exemple)
et des aidants (les soulager physiquement lors des manipulations de la toilette
et des soins, les rassurer la nuit grâce aux barres) ;
– l’aménagement et
/ ou l’adaptation des pièces plus utilisées par la personne pour le maintien de
ses activités personnelles ou pour les besoins des aidants dans leurs activités
d’accompagnement (dont repos, toilette, etc.). La superposition de ces trois
types d’interventions dans l’espace même du domicile en brouille la perception
pour la personne qui y vit. Notamment lorsque la salle à manger, au
rez-de-chaussée de la maison et à laquelle on apportait tant de soins pour recevoir,
devient une chambre à coucher, une salle de réunion pour la famille et les
intervenants extérieurs, ou le lieu de remisage des aides techniques non
utilisées. L’espace psychique du domicile est profondément altéré de même que
l’organisation psychique (à la fois intellectuelle et émotionnelle) de la
personne qui a perdu ses repères.
Cette
superposition prive aussi le domicile de son épaisseur temporelle propre. Les
interventions les plus longues, celles des proches, se « frottent » (parfois
jusqu’à faire des étincelles) à celles, définies et ponctuelles, des
intervenants professionnels. La personne âgée ne vit plus à son rythme mais à
celui, heurté, parfois contradictoire, bruyant, des aidants.
La déstructuration de l’espace/temps du
chez-soi désoriente la personne qui, ne se reconnaissant plus chez elle, ne se
(re)connaît plus elle-même (.
Il va de soi que cette déstructuration de l’habitat des personnes âgées se fait
au nom de leur autonomie et de leur maintien à domicile. Ni les proches ni les
intervenants professionnels ne souhaitent détruire volontairement l’espace/
temps fragile du logement où ils interviennent. Bien au contraire. C’est là le
paradoxe des adaptations proposées. Il n’est pas indifférent de constater que
souvent les conjoints plus autonomes résistent à tout changement, et pas
seulement par conservatisme : ils protègent l’essence même d’une longue
existence, préférant perdre sur un plan matériel et physique plutôt que
psychique. C’est au moment de la disparition du conjoint « garde-fou » que les
proches et les professionnels interviennent sur le logement. ). Les
effets de cette déstructuration sur la capacité de liens et de projet de vie de
la personne âgée révèlent, comme un négatif photographique, les dimensions
psychiques, aussi invisibles que puissantes, de l’habitat. Des dimensions dont
il faut tenir compte lors de la mise en oeuvre d’un
projet d’aménagement ou de réaménagement.
Ces interventions
objectives et visibles posent la question : qui est chez qui ? A qui sont
destinées les aides techniques et la sécurité mise ne place ? Quel est le but
des adaptations ? Les proches et les professionnels ont-ils été capables de
placer la personne au coeur du projet et de la
considérer comme un interlocuteur digne de confiance dont la parole est
respectée, y compris lorsqu’elle refuse ce qui serait bien pour elle ?
PENSER
UN HABITAT ÉVOLUTIF POUR
L’évolutivité et
l’adaptation du logement aux besoins de ses habitants peuvent permettre de repousser
plus loin voire définitivement le « spectre » de la maison de retraite et
favoriser le retour à domicile lors des épisodes hospitaliers qui ne manquent
pas de survenir dans la fin de vie. A condition que la personne qui y vit en
soit l’actrice et accepte les changements qui lui seront proposés. Et ces
aménagements ne remplaceront jamais le besoin d’aides humaines et le besoin de
relations.
Anticiper le
moment où l’on aura besoin de certaines adaptations est impossible. On peut ne
jamais avoir besoin de barres de relèvement par exemple. Mais lors de la
dernière rénovation de son lieu de vie, chacun doit s’assurer que, dans la
salle de bains, la baignoire pourra être adaptée – ou permettre le passage du
lève-personne – ou transformée en douche, que les plans de travail dans cette
pièce et dans la cuisine sont à la bonne hauteur, tout comme le wc suspendu, que la circulation entre les pièces est fluide
(largeurs de porte, ressauts des seuils, accès des balcons et des terrasses).
Autant de détails qui sont encore de peu d’importance à 65 ans mais deviennent
cruciaux à partir de 80 ans. Il ne s’agit donc pas d’anticiper le pire mais de
parvenir à concevoir une nouvelle norme de confort qui intègre le moment où
l’on aura peut-être besoin d’équiper son lieu de vie au regard de ses nouvelles
capacités. De ce point de vue, architectes, architectes d’intérieur et maîtres
d’ouvrage doivent combler un important retard dans leurs savoirs et dans la
relation à leurs clients. Certains n’hésitent pas à dire que leur métier n’est
pas « de transformer le domicile de leurs clients en hôpital » ou « la cité en
ville pour handicapés » ! Ce faisant ils refusent de répondre aux besoins réels
des seniors et de leurs clients les plus âgés.
L’EXEMPLE
DE L’HABITAT PARISIEN AU-DELÀ DE 80 ANS
Dans le cadre d’une étude menée en 2006 par
l’Atelier parisien de santé publique pour ILC-France, l’entreprise Leroy Merlin
a souhaité mieux connaître la qualité de vie des habitants les plus âgés de
Paris vivant dans leur logement (Vieillissement,
qualité de vie et santé selon l’environnement social urbain, Rapport Leroy
Merlin, ILC-France, décembre 2006. Ce rapport est disponible sur le site de
Leroy Merlin Source : www. leroymerlinsource.com. ).
Un questionnaire conçu avec l’entreprise et administré en face à face a permis
de recueillir le vécu du logement, les projets de travaux, les interactions
avec autrui et les accidents et risques de chute de personnes âgées de 80 ans
et plus. Il n’est pas indifférent de savoir qu’au moment de l’enquête les
personnes interrogées vivaient en moyenne depuis 34,2 ans dans leur logement,
soit une période couvrant plus d’un tiers de la vie humaine.
Plus d’un tiers
des personnes interrogées a déclaré être en excellent ou bon état de santé
physique, et plus particulièrement celles de moins de 80 ans, et plutôt les
hommes que les femmes. Les deux tiers des personnes interrogées ont déclaré
être autonomes, c’est-à-dire pouvant réaliser sans difficulté « quatre
activités de la vie courante comme utiliser le téléphone, les transports,
prendre des médicaments et gérer son argent. Le tiers restant a déclaré
réaliser avec un peu ou beaucoup de difficulté et même ne pas pouvoir réaliser
au moins une de ces quatre activités » (Opus cité).
L’enquête ayant été réalisée à Paris, la
majorité des répondants (97,6 %) vivait en appartement en immeuble ; 76,5 % des
personnes dans un immeuble avec ascenseur ; 65,5 % d’entre elles bénéficiant
des services d’un concierge. La taille des appartements variait de 16 m2 à 340
m2 (Le lecteur trouvera dans le rapport l’ensemble
des informations sociodémographiques concernant l’échantillon des personnes
interrogées ainsi que leur statut vis-à-vis du logement : propriétaire,
locataire, hébergement à titre gratuit.).
LE VÉCU
DU LOGEMENT
Contrairement à
l’image qui en est souvent donnée et qui a succédé dans l’imaginaire collectif
à celle de la grand-mère tricotant au coin du feu ou assise dans sa cuisine,
les personnes âgées ne vivent pas confinées dans leur chambre. La pièce où
elles passent le plus de temps est la pièce à vivre (salle à manger, séjour,
salon) pour 71% d’entre elles – contre 18,6 % pour la chambre, 4,7 % le bureau
et surtout 3,4 %
Contrairement à un
second cliché, les personnes âgées – sauf celles vivant en studio – utilisent
toutes les pièces de leur logement tous les jours : chambre, pièce à vivre,
cuisine, salle de bains. Le confort, la sécurité et l’accessibilité des pièces
est jugé bon et très bon. De manière significative, c’est dans la salle de
bains et la cuisine que les critères de sécurité et de confort sont les moins
bons, même si c’est à
Enfin, une
majorité de personnes se déplace très facilement ou facilement dans son
logement. Celles qui se déplacent plus difficilement utilisent une aide technique
(canne, déambulateur) ou des points d’appui (meubles).
Ces résultats
concernant les usages du logement confortent l’expérience des familles. Les
personnes âgées se déplacent fréquemment dans leur maison, « utilisant » toutes
les pièces autant comme un « palais de mémoire » (Frances
A. Yates, L’art de la mémoire, Bibliothèque des histoires, Gallimard, 1975
(nouvelle édition 1987). Les personnes âgées évoquent spontanément le
classement de leurs souvenirs selon les pièces de la maison : « j’ai remisé mes
souvenirs au grenier (ou à la cave) faute d’amis ou de proches avec qui les
partager ou pour les comprendre », les souvenirs sont bien rangés et ainsi
faciles à retrouver) de leur vie passée et présente que comme des lieux
d’activité proprement dit. Elles y retrouvent en effet des souvenirs qu’elles
peuvent mobiliser à leur gré. Ce sont ces dimensions de mémoire que les proches
ne perçoivent plus lorsqu’ils décident de rénover, d’adapter ou d’aménager le
logement de leurs parents ou proches les plus âgés.
TRAVAUX
ET PRÉVISIONS DE TRAVAUX AUTOUR DE 80 ANS ET PLUS
Dans les dix
dernières années, 62,6 % des personnes ayant répondu au questionnaire avaient
fait réalisé des travaux pour adapter le logement à
leurs nouvelles capacités physiques : des « petits travaux » (adaptation de
l’existant) pour 67,7 % d’entre elles et/ou des « gros travaux » pour 46,2 %
d’entre elles. Ce chiffre est cohérent avec l’expérience des centres de
conseils et d’information sur les aides techniques comme des familles. La
réticence des personnes âgées au changement de leur lieu de vie, la crainte de
l’intervention de personnes inconnues, le refus de la saleté des
travaux comme celui d’être hébergées ailleurs au cours de cette période expliquent
certainement le choix d’adaptation légères ne touchant pas au bâti et
permettant malgré tout de rester chez soi. Par ailleurs, la peur de voir se
déprécier ce qui sera transmis aux enfants par l’adjonction d’aides techniques stigmatisantes et négatives est réelle et souvent avancée
comme raison du refus.
Des travaux futurs
(dans l’année) ne sont envisagés que par une personne sur 5 (soit 19,9 % des
personnes interrogées) et seulement par les personnes âgées ayant des revenus
suffisants. Ces travaux concernent en général la pièce à vivre, puis la
cuisine, la salle de bains et enfin
Enfin, il était
plus largement demandé aux personnes interrogées de préciser leurs souhaits en
matière d’amélioration de leur logement, hors toute perspective de travaux.
Nous retrouvons dans les souhaits formulés le rafraîchissement ou les
peintures, signe que les personnes âgées attachent une grande importance à la
conservation de leur lieu de vie et à leur qualité de vie quotidienne. Viennent
ensuite trois types de souhaits :
– l’installation
ou le changement de meubles et de l’électroménager (installation de grands
placards de rangement, machine à laver, fauteuil, micro-ondes, lave-vaisselle,
sèche-linge, lit, téléalarme) ;
– l’adaptation de
la salle de bains (installation d’une douche, aménagement de la salle de bains
et des wc) ;
– la lutte contre
les nuisances sonores par l’installation d’un double vitrage.
Les personnes qui
n’ont pas de souhaits particuliers pour l’amélioration de leur logement (54,9 %
d’entre elles) invoquent comme principale raison le fait de ne pas avoir de
besoins spécifiques. Un déménagement à brève échéance, le statut de locataire,
l’état de santé ou penser mourir chez soi ne sont que des raisons marginales à
ce refus d’amélioration.
COMMENT
ACCUEILLIR CHEZ SOI LES PROCHES ET LES AIDANTS ?
L’isolement des
personnes âgées dans les grandes villes est une réalité qui sera peut-être
augmentée à l’avenir par les grands écarts intergénérationnels (Il ne s’agit pas ici de stigmatiser les familles,
massivement présentes encore aujourd’hui auprès des proches âgés mais de noter
que cette présence est rendue difficile à certaines périodes de l’année
(vacances) et par l’éloignement géographique progressif ou la moindre
disponibilité des membres d’une même famille, notamment pour des raisons
professionnelles. ). Cet isolement est un facteur de risque important
tant en termes de santé psychique, physique que sociale (Collectif « Combattre la solitude », Enquête isolement
et vie relationnelle, synthèse du rapport général par Anne-Carole Bensadon (octobre 2006). «La proportion de personnes
habitant seules est trois fois plus forte qu’en 1962 du fait de la diminution
des cohabitation intergénérationnelles. (…) L’isolement résidentiel constitue
ainsi le mode de vie le plus courant chez les personnes de plus de 60 ans mais
l’isolement social ne coïncide pas forcément avec cet isolement résidentiel et
les résultats de l’enquête corroborent les données de la littérature sur
l’accroissement de l’isolement social avec notamment l’avancée en âge, un niveau
socio-économique faible et des problèmes de santé ou de handicaps». Cette
synthèse est consultable sur le site des partenaires de l’enquête dont la
Croix-Rouge et l’Unaf. ). Il vient en effet
aggraver les pathologies sociales et de santé liées à l’âge.
L’étude a mis en
lumière deux résultats importants. Aux âges élevés de la vie, peu de personnes
louent une pièce de leur appartement à un étranger : seulement treize personnes
sur le panel de l’enquête. Les raisons invoquées pour ouvrir sa porte à un « étranger
» sont essentiellement des raisons financières, le fait de ne pas être seul(e)
et rendre service à un(e) étudiant(e). La décision de louer une pièce avait été
majoritairement prise par la personne elle-même.
Plus intéressants
sont les résultats concernant la place des aidants familiaux et professionnels
dans le logement. Plus de la moitié des personnes interrogées (58,3 %) ont
ainsi déclaré qu’une personne de leur entourage ou un professionnel passait
occasionnellement la nuit chez elles. Dans ce cas, les personnes accueillies
dorment et séjournent dans une chambre (65,2 % des cas), dans le séjour/ salon
(26,1 %), dans une autre pièce - bureau, dressing, entrée ou studio attenant –
(8,7 %). Outre le fait que ces résultats rappellent la corrélation moyens
financiers et aide reçue (ce sont les personnes âgées dont l’appartement
possède au moins deux chambres qui bénéficient le plus de l’aide occasionnelle
la nuit d’un proche ou d’un professionnel), on doit s’interroger sur la place
laissée aux aidants réguliers dans un lieu de vie qui n’est pas ou plus le
leur, selon leurs liens avec la personne aidée. Le retentissement psychologique
de l’accompagnement et de la dépendance sont indissociables du respect des
aidants envers le logement de la personne dépendante mais aussi et surtout de
la place qui leur est laissée, place qui doit leur permettre d’apporter leur
aide sans porter atteinte à l’intégrité du chez soi de la personne aidée. Cet
équilibre délicat à trouver lorsqu’aucun lieu précis ne peut être dédié à
l’aidant doit faire l’objet d’un dialogue permanent. Et il appartient aux
architectes et concepteurs de logements travaillant à partir de la loi de 2005
d’intégrer, au-delà de la situation de handicap elle-même, la place des aidants
(Lacroix Yves (2008). Accompagner les personnes
handicapées à domicile, une vie négociée, La chronique sociale. ).
LES
RISQUES DE CHUTE
L’étude confirme
la littérature sur le même sujet : le risque de chute croit avec l’avancée en
âge. 62,3 % des personnes interrogées ont déjà fait une chute à leur domicile.
Plusieurs facteurs concourent à la chute : l’état de santé, les pathologies du
vieillissement, le contexte psychologique de la personne et son environnement.
Contrairement à une opinion répandue, ce n’est pas la nuit que les personnes
chutent le plus souvent. Les perceptions kinesthésiques et les habitudes
profondes de l’habitat concourent à de bons repères, même dans un demi-sommeil.
En revanche, le sol glissant des pièces humides (salle de bains, cuisine) et
les obstacles créés par les petits meubles déplacés par l’auxiliaire de vie ou
le proche alors qu’ils servent de points d’appui favorisent
UN
EXEMPLE D’AMÉNAGEMENT GRAND PUBLIC NON STIGMATISANT :
Quel que soit son
âge, l’aménagement ou le réaménagement de la salle de bains a pour objectif de
permettre à la personne de faire sa toilette, seul(e) ou avec une aide, en
respectant et en préservant son intimité. Si la qualité de la relation est
essentielle à ce moment, une bonne organisation du lieu pour la personne aidée
et pour l’aidant est fondamentale. Les seniors mènent
le dernier grand chantier de réaménagement de leur domicile entre 55 et 70 ans.
Ces travaux permettent de se réapproprier son chez soi après la vie
professionnelle et de l’adapter à une vie nouvelle et à de nouvelles relations
de couples et familiales. Ils sont l’occasion de le penser évolutif à la fois
pour les personnes qu’il va accueillir et pour soi-même. La salle de bains est
le lieu emblématique de toutes ces évolutions : c’est dans son espace que se
concentre la plupart des difficultés lorsque surviennent la diminution de sa
mobilité, de sa force et les accidents de santé.
La salle de bains
présentée ici a été conçue pour des seniors (Elle
était proposée par Leroy Merlin dans le catalogue salles de bains 2007. Cette proposition
indique qu’un savoir, jusqu’à présent détenu par les professionnels
(ergothérapeutes pour l’essentiel, architectes), se diffuse plus largement.
L’un des chantiers professionnels à ouvrir est celui de l’articulation entre
conseil grand public et conseil spécialisé. De nombreux acteurs vont se
positionner dans les années à venir sur le terrain du domicile (de la grande
distribution aux mutuelles en passant par les acteurs institutionnels). Si elle propose le maximum de solutions facilitantes, il faut l’imaginer être équipée
progressivement de tout ou partie seulement des équipements proposés. Elle
montre bien qu’à partir d’une accessibilité globale et confortable sans être stigmatisante, il est possible d’y intégrer des aides
techniques en fonction des besoins, sans la transformer en salle de bains
hospitalière et toucher aux repères acquis. Ce projet permet de gérer des
ajouts et non des suppressions de repères.
LES
SOLS
Les sols doivent
être non glissants et sans seuils ou ressauts. Il existe aujourd’hui une grande
variété de carrelages antidérapants qui n’ont plus l’aspect de ceux des
cuisines industrielles. La meilleure façon de réaliser un sol antidérapant est
de multiplier les surfaces de joint entre les carreaux. Les carreaux 5 x 5,
type émaux de Briare, qui existent dans de nombreuses couleurs permettent de
réaliser de nombreuses combinaisons, dont les sols de douche dite à l’italienne
(siphon de sol).
LES
CHEMINEMENTS
Les murs doivent
avoir été conçus pour supporter la pose de barres de cheminement aussi souvent
qu’il est nécessaire. Ces cheminements présentés ici dans la cabine de douche
et l’espace de séchage peuvent être articulés avec des points d’appui fixes
(meubles, plans de travail).
LE WC
ET DOUCHE
Un espace commun
réuni le wc et la douche afin d’optimiser une petite
surface. En enlevant la paroi de douche, un déambulateur (ou un fauteuil
roulant) peut aisément se placer pour permettre le transfert autonome ou non de
la personne.
Le wc a été suspendu afin d’être à la bonne hauteur pour
La cabine de
douche est de grande taille : elle peut permettre soit l’installation d’un
siège de douche relevable (utile aux personnes fatigables ou ayant des troubles
de l’équilibre durant leur toilette), soit l’installation d’un fauteuil de
douche. Elle se poursuit dans une zone de séchage équipée d’un petit banc
maçonné.
La paroi de douche
peut être sérigraphiée afin de préserver l’intimité
de la personne durant sa toilette. En cas de besoin d’aide important, il
existe, comme indiqué dans l'illustration ci-contre, des demi parois articulées
qui permettent à un aidant de doucher la personne sans se mouiller ni entrer
dans l’espace de douche.
L’ESPACE
LAVABO
La mise en place
de la vasque doit anticiper une possible toilette en position assise. Le meuble
supportant la vasque est équipé de portes battantes et d’étagère plutôt que de
tiroirs afin de pouvoir les retirer et libérer l’espace afin de permettre à la
personne d’y glisser confortablement les genoux. Les équipements de plomberie
sous vasque sont calorifugés pour éviter les brûlures en cas d’insensibilité
des jambes. La vasque est peu profonde pour permettre la saisie des objets de
toilette. Le miroir au-dessus de la vasque sera incliné afin de permettre à la
personne de se voir confortablement. Lorsqu’un miroir de ce type ne peut pas
être installé, le choix pourra se porter sur les miroirs extensibles (lumineux
ou non). La robinetterie sera choisie en fonction des capacités de préhension
de la personne au moment opportun.
LES
RANGEMENTS
Dans la mesure du
possible les rangements hauts sont à proscrire au profit de rangements bas à
tiroirs ou étagères filaires à sortie totale. La personne peut ainsi voir
entièrement leur contenu sans les fouiller à l’aveugle. Si des rangements hauts
existent, leur usage doit être réservé aux objets peu utilisés.
L’ÉCLAIRAGE
La baisse de la
vision concerne une majorité des seniors. Un éclairage global, diffus et
indirect sans zones d’ombres et faux jours sécurise les déplacements et
facilite la reconnaissance des objets. Pour les soins du visage et de
précision, privilégier un éclairage froid. L’éclairage de l’intérieur des
meubles qui se déclenche automatiquement permet de repérer plus facilement les
produits et de ne pas se tromper, surtout quand il s’agit de médicaments.
Cette seconde
proposition de salle de bains a été conçue par des proches pour une personne
hémiplégique vivant en famille. Le choix a été fait de conserver la baignoire
d’angle pour les membres de la famille pouvant l’utiliser. Une douche à siphon
de sol (dite aussi douche à l’italienne) a été créée. Equipée de parois mobiles
et pliantes à mi-corps, elle permet une douche accompagnée par un tiers.
Nous avons essayé
de montrer, tout au long de cet article, le rôle de l’habitat dans la dernière
partie de
L’aménagement du
logement et son adaptation à l’évolution des capacités de l’individu
contribuent à la compensation et à la limitation des dépendances fonctionnelles
et au maintien d’un niveau d’activité satisfaisant. Il contribue aussi à
préserver les repères psychiques et affectifs de personnes désorientées
lorsqu’il est pensé de manière cohérente et anticipatrice. Mais l’aménagement
du lieu de vie d’une personne aux capacités changées ne pourra jamais se
substituer au rôle des proches, essentiel pour la qualité de vie de la personne
âgée.
Mais aménager le
lieu de vie, le chez soi, ne doit pas avoir pour résultat de constituer une île
accessible au milieu d’un océan d’obstacles. Les proches et les professionnels
doivent veiller à la continuité de la chaîne de déplacement, au sein des
parties communes de l’immeuble ou dans le jardin, mais aussi à l’extérieur du
logement. On peut imaginer que la population vieillissante et âgée va
bénéficier dans les années qui viennent de la mise en place de l’accessibilité
telle qu’elle est conçue dans la loi de 2005.
Mais cette vision
globale de la chaîne de déplacement de l’individu va rencontrer plusieurs types
de difficultés. Les premières seront liées à la conception même de la chaîne de
déplacement
– nous avons vu
que tous les professionnels de l’habitat et de l’équipement sont loin de
posséder toutes les clés pour mettre en oeuvre de
manière cohérente et raisonnée les principes de