GROUPE  FRANÇAIS  D’ENTRAIDE  POST-POLIO (1989-1999)

 

Henri CHARCOSSET, Catherine COUSERGUE, Nicole RICHIER-JOUVE

 

Traduction de l’article en langue américaine

THE  FRENCH  POST-POLIO  SUPPORT  GROUP

Paru dans POLIO  NETWORK  NEWS, Fall 1997, vol.13, n° 4, pp 10,11

 

 

           Après leur rééducation, nombre de jeunes français anciens polios ont commencé à former des groupes de volontaires et ont créé des associations qui sont devenues plus tard des groupes de handicaps associés. Autour de 1980, au début des études sur les effets tardifs de la polio, ces groupes ne touchaient, en France, qu’un faible pourcentage de la population polio. De plus ils ne traitaient pas de problèmes médicaux. Beaucoup d’anciens polios rencontraient des difficultés pour obtenir des informations sur les études en cours et désiraient être convenablement informés ; c’est pourquoi nous avons organisé, en 1989, un groupe post-polio.

 

 

           Je suis né en 1936 et ai eu une forme tétraplégique de la polio en 1953 ; j’ai passé deux ans à l’Hôpital de Garches, près de Paris, dans un dortoir de 22 lits avec des polios entre 16 et 40 ans de toutes classes sociales, culturelles et professionnelles. Ces associations ont contribué à mon choix de carrière. Je suis devenu chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique où j’ai effectué des examens, analyses et études sur le charbon.

           L’idée de ce groupe est venue de mes précédentes expériences de vie. Le Groupe Français d’Entraide Post-Polio met l’accent sur une approche pragmatique des effets tardifs de la polio et de ses effets sur notre vie quotidienne, plutôt que sur une approche théorique et idéaliste.

 

Henri  CHARCOSSET, Directeur de recherches au CNRS, maintenant à la retraite

 

           Notre groupe constate que la polio et ses effets tardifs constituent une entité médicale qui devrait constituer un sujet de recherche. Il n’est pas question que nous soyons compétents à cet égard. Pourtant nous constatons aussi que les anciens polios ont un statut « d’expérimentateurs » venant du fait qu’ils vivent avec les effets tardifs. Il arrive que les anciens polios sans culture médicale soient plus compétents dans la compréhension de ces questions en raison de leur expérience de première main.

           Du fait de ce statut « d’expérimentateur » la relation entre un ancien polio et son équipe médicale est presque équivalente à la relation entre un technicien et un chercheur dans un laboratoire expérimental. Les deux sont considérés comme compétents et ils se respectent mutuellement.

           Nous offrons l’opportunité à tous de contribuer à ce groupe.

           La population française de la polio est principalement composée de gens vivant loin des grandes villes ou dans des maisons médicalisées ou des maisons de retraite. Du fait de leur manque de mobilité et de la charge de travail du personnel médical, nous avons décidé d’organiser le travail pour le groupe à partir de la maison ou du lieu de travail.

           Nous traduisons des informations en français et une banque de données a été créée par l’Association d’Entraide des Polios et Handicapés : ADEP.

           Du fait du départ en retraite du personnel médical qui était en activité au moment des épidémies de polio, le suivi médical spécialisé des anciens polios français n’a pas été très bien organisé et a quelquefois manqué d’efficacité : notre travail initial a été d’effectuer une analyse bibliographique exhaustive de la littérature post-polio pour la période 1980-1990 et de la diffuser parmi les spécialistes médicaux. Grâce à la collaboration entre Henri Charcosset et Catherine Cousergue, le Groupe Français d’Entraide Post-Polio a créé dans les hôpitaux un réseau d’environ 30 départements médicaux spécialisés pour le suivi des patients post-polio à travers la France.

           Nous accueillons les professionnels en retraite des services de santé pour se joindre au groupe.

           Nous collaborons aussi avec d’autres groupes post-polios à travers le monde et, dès le début, avons considéré cette activité comme de la plus haute importance.

 

 

           Notre information sur le groupe est publiée dans le Point Carré, une revue trimestrielle sur les handicaps associés, bien connue dans le monde médical. Une souscription à ce magazine, sans qu’elle soit obligatoire, donne droit à être membre du groupe. Le Point Carré est rédigé en particulier par des patients de l’Hôpital de Garches, qui était l’un des centres principaux de traitement à l’époque de l’épidémie, avant que la vaccination ne devienne obligatoire en France.

           Avec l’aide de l’Association des « Paralysés de France (APF) nous avons publié une version française du Manuel sur les Effets Tardifs de la Poliomyélite Pour Les Médecins et les Anciens Malades, publié par Gazette International Networking Institute, complété par notre analyse bibliographique pour la période 1980-1990. Nous en avons aujourd’hui distribué 3000.

 

 

Catherine COUSERGUE, Docteur en pharmacologie, conseiller de rédaction.

 

           Depuis la formation de notre groupe, on a effectué des études médicales, plusieurs thèses médicales et d’autres travaux de recherche sous la direction du Pr J.P. Held, à qui a succédé le Pr O. Dizien, du Dr. B. Biot, du Pr. Eysette et du Pr. G. Serratrice. Les compte-rendus de ces recherches ne sont disponibles qu’en langue française.

           La Société Française de Médecine, de Rééducation et Réadaptation (SOFMER) a apporté son soutien à l’inventaire médical et psychosocial parmi la population française de polios. En outre, le financement de la recherche post-polio en France est assuré en partie par l’A.F.M. : Association Française contre les Myopathies : fonds venant du téléthon. Notre groupe n’a pas de statut officiel mais il joue néanmoins un rôle central en réseau avec le Point Carré et avec les spécialistes médicaux français, et en conseillant les membres de notre groupe. Puisque notre travail est entièrement bénévole, chaque leader a la responsabilité de trouver et de former un autre post-polio pour lui succéder.

 

Nicole RICHIER-JOUVE, travailleuse sociale.

 

           J’ai succédé à Henri Charcosset en 1993, et mon but a été de poursuivre le travail tout en préservant ce qui avait été obtenu précédemment.

           Chaque année nous traduisons et distribuons au personnel médical et aux post-polios de cinq à dix publications médicales d’experts post-polio ; nous continuons à soutenir la recherche en France du Pr. J. Julien et ses collègues (neurologie), du Pr. A. Delarque et ses collègues (Rééducation) et du Dr. M. Bouffard-Verceli et ses collègues (physiothérapie) parmi d’autres.

           Les nouvelles activités de notre groupe sont : la mise à disposition de lignes de téléphone pour les anciens polios ; la rédaction (en mars 1995) et la distribution d’un livret résumant nos activités de 1989 à 1994, la publicité de notre groupe dans des publications autres que celles pour les handicapés, le développement de liens avec d’autres groupes post-polios tels que ceux en Suisse et en Belgique ; et la liaison avec des anciens polios au Portugal, où il n’existe pas de groupe de soutien pour les anciens polios.

           Depuis que les 30 départements spécialisés de suivi médical ont été installés, il semble que l’on dispose de solutions au problème de réduction des activités, ce qui est souvent nécessaire.

           Les anciens polios ne montrent pas de véritable intérêt à développer des liens d’amitié entre eux, puisque, au moment où apparaissent les effets tardifs, ils ont déjà des relations personnelles et des amis.

           Notre travail est important, parce que les effets tardifs de la polio constituent un chapitre significatif dans le thème général du vieillissement avec un handicap.

           Notre problème est de trouver de nouveaux membres pour remplacer les plus actifs. Il n’y a pas une mais plusieurs raisons à ce phénomène, mais la raison principale est commune à tous ceux qui souffrent d’une maladie chronique lentement progressive : les anciens malades sous-estiment le besoin de prendre en charge leurs propres problèmes médicaux spécialisés et associés.

 

 

***

 

          

 

Participants :

Outre par Henri Charcosset, Catherine Cousergue et Nicole Richier-Jouve, le travail est coordonné par une équipe d’anciens polios : Denise Biehler, physiothérapeute à la retraite, devenue plus tard assistante sociale, Gisèle Derouault (psychologue) et Anne Gautier (traductrice).

           L’équipe du Groupe Français d’Entraide post-polio en 1997 est composée des personnes mentionnées précédemment, ainsi que de Michèle Tachouet (relations générales avec la presse), Nicole Tritschler (conditions de logement), Marie Heraud (problèmes post-polios dans les pays en voie de développement) et Marie-Pierre Servant (traductions). Les nouveaux membres sont toujours bien accueillis.

 

Remerciements :

           Remerciements spéciaux à Lynne Breakstone, Maître de conférence en français, Washington University, Saint Louis, Missouri.

 

Adresses :

           .Henri Charcosset, 22 avenue Condorcet, 69100 Villeurbanne, France.

                . Dr Catherine Cousergue, 27 Chemin des Maraichers  Bât 4,31400 Toulouse.

                . Nicole Richier-Jouve, 63, route de Belbex, 15000  AURILLAC, France

           .A.P.F. Association des Paralysés de France, 8, Place de la Paix, 15000 AURILLAC, France

           .Le Point Carré Club de Loisirs et d’Entraide «C.L.E.», Hôpital Raymond Poincaré,

92380 GARCHES, France.                                                                                

 

Précisions de Henri Charcosset, du 15 juin 2003 :

Déjà l’éditeur américain avait condensé le texte que nous lui avions adressé. De sorte que certains travaux se trouvent être ici, exagérément résumés. Par exemple les résultats de l’enquête médicale et psychosociale obtenue par nos soins, et qui a montré que les évolutions post-polios sont tout à fait comparables en France et aux USA .

 La traduction de l’américain en français a rajouté de petites distorsions ; et puis chacun aura compris que nous avons supprimé du texte américain, les photos des coauteurs .

 Pour imparfait qu’il soit , ce texte n’en est pas moins la seule publication officielle résumant l’époque des  débuts d’une action associative post-polio française. Le Groupe mis en place, sans statut formalisé,  avait entre autres missions de se dissoudre après une période n’excédant guère huit  ans, en vue  de  faire place nette  à une/des nouvelles actions. Cela a été fait.

 

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Polio Network NewsFall 1997, Vol. 13, No. 4, pages 10 and 11

 

The French Post-Polio Support Group

 

Henri Charcosset, Catherine Cousergue, and Nicole Richier-Jouve

 

 

(Henri Charcosset was a research director at the Centre National de la Recherches Scientifiques (C.N.R.S.) and is now retired.)

 

After rehabilitation, many young French polio survivors started voluntary groups and created associations, which later became cross-disability groups.  Around 1980, at the beginning of studies about the late effects of polio, these groups reached only a small percentage of the polio population in France.  Furthermore, they did not deal with medical issues.  Many polio survivors had difficulty in getting information about current studies and wanted to be properly informed, so we organized a post-polio group in 1989.

 

I was born in 1936 and had a tetraplegic form of polio in 1953.  I spent two years at the Hopital de Garches near Paris in a 22-bed dormitory with polio patients of every social, cultural, and professional class ranging from 16 to 40 years of age.  These associations contributed to my career choice.  I became a researcher at the Centre National de la Recherche Scientifique (the French National Research Center) where I tested, analyzed, and studied coal.

 

The idea for this group came out of my previous life experiences.  The French Post-Polio Support Group emphasizes a pragmatic approach to the late effects of polio, and its affect on our everyday lives, rather than a theoretic or idealistic approach.

 

Our group acknowledges that polio and its late effects are indeed a medical entity that should be a subject of research.  There is no question of the relevance of this data.  However, we also acknowledge that polio survivors have "experimentator status" from living with the late effects.  Sometimes polio survivors with no medical background are more competent in understanding issues related to having had polio because of firsthand experience.

 

As a consequence of this "experimentator status," the relationship between a polio survivor and his or her medical team is almost the equivalent of the relationship between a technician and a researcher in an experimental laboratory.  Both are regarded as competent and each respects the other.

 

We offer the opportunity for everyone to contribute to the group.

 

The French polio population is composed mostly of people living far from big cities or in medical or retirement homes.  Due to their lack of mobility, and the workload of the medical staff, we decided to organize the work for the group from home or working place.

 

We continually translate information into French, and a database has been created by the Association d'Entraide des Polios et Handicapes -- ADEP (Associative Support Group for Polio and Handicapped People).

 

Due to the retirement of medical personnel that practiced at the time of the polio epidemics, the specialized medical follow-up of French post-polio survivors was not very well organized and somewhat lacking in efficiency:  our initial work was to complete an exhaustive bibliographic analysis of the post-polio literature for the 1980-90 period and have it distributed among medical specialists.  Thanks to a collaboration between Henri Charcosset and Catherine Cousergue, the French Post-Polio Support Group created a network of about 30 specialized medical departments in hospitals for the follow-up of post-polio patients throughout France.

 

We welcome retired professionals from the health services to join the group.

 

We also collaborate with other post-polio groups from around the world and have considered this activity of the utmost importance right from the start.

 

 

 

(Catherine Cousergue is a medical doctor in Pharmacology and editorial advisor.)

 

Our group information is published in Le Pont Carre, a cross-disability quarterly which is very well known in the medical world.  A subscription to this magazine is equivalent to membership in the group, without being compulsory.  Le Pont Carre is written by patients from Hopital de Garches, which was one of the major treatment centers at the time of the epidemics before polio vaccination became obligatory in France.

 

With the help of the A.P.F., L’Association des Paralyses de France (the French Association for Paralyzed People), we published a French version of the Handbook on the Late Effects of Poliomyelitis for Physicians and Survivors, published by Gazette International Networking Institute, complete with our bibliographical analysis for the 1980-90 period.  To date, we have distributed 3,500.

 

Since our group was formed, a medical survey, several medical theses, and other works of research have been completed under the supervision of Pr. J.P. Held, to whom Pr. O. Dizien succeeded, Dr. B. Biot, Pr. Eysette, and Pr. G. Serratrice.  Written reports of this research are available in French only.

 

The medical and psychosocial survey among the French polio population was supported by the Societe Francaise de Medecine et de Reeducation et Readaptation -- SOFMEER (the French Medical Society for Rehabilitation).  Additionally, financing of post-polio research in France comes from the A.F.M., the Association Francaise contre les Myopathies (French Association against Myopathies) fundraising telethon.

 

Our group has no official status, but it nevertheless plays a central role in networking with Le Point Carre and with the French medical specialists, and in advocating for members of the group.  Since our work is completely voluntary, each leader is given the responsibility to find and train another post-polio person to succeed him or her.

 

 

 

(Nicole Richier-Jouve is a social worker.)

 

I succeeded Henri Charcosset in 1993 and my goal has been to continue the work while preserving what has been achieved previously.

 

Each year we translate and distribute between five to ten medical publications of post-polio experts among medical staffs and post-polio people; and continue to support research in France by Pr. J. Julien and colleagues (neurology), Pr. A. Delarque and colleagues (rehabilitation), and Dr. M. Bouffard-Vercelli and colleagues (physiotherapy), among others.

 

Our group's new activities include:  acquiring phone lines for post-polio people; writing (in March 1995) and disseminating a booklet summarizing our activities from 1989 to 1994; advertising our group in publications other than those about disability; developing a relationship with other European post-polio groups such as those in Switzerland and Belgium; and connecting with polio survivors in Portugal where there are no post-polio support groups.

 

Since the 30 specialized medical follow-up departments have been established, solutions to the problem of having to reduce activities, which is often necessary, seem to be available.  We sense no real interest by post-polio people in developing friendships among themselves, since they have already developed personal relationships and friendships by the time the late effects appear.

 

Our work is important because the late effects of polio represent a very important chapter in the general theme of aging with a disability.

 

We have a problem in finding new members to replace the most active ones.  There are several reasons rather than one for this phenomenon, but the main reason is common to every slowly progressive, chronic illness -- survivors underestimate the need to take charge of their own specialized and associated medical problems.

 

 

 

In addition to Henri Charcosset, Catherine Cousergue, and Nicole Richier-Jouve, the work of the group is coordinated by a team of post-polio people:  Denise Biehler (retired physiotherapist, who later became a social worker), Gisele Derouault (psychologist), and Ann Gautier (translator).

 

The French Post-Polio Support Group's team for 1997 is composed of the persons mentioned previously, as well as Michele Tachouet (in charge of general relations with the press), Nichole Trischler (the housing conditions issue), Marie Heraud (the polio problem in developing countries), and Marie-Pierre Servant (translations).  New members are always welcomed.

 

Special thanks to Lynne Breakstone, Senior Lecturer of French, Washington University, Saint Louis, Missouri.

 

Nicole Richier-Jouve

63, Route de Belbex

15000 Aurillac, France

 

A.P.F., L'Association des Paralyses de France

8, place de la Paix

15000 Aurillac, France

 

Le Point Carre

Club de Loisirs et d'Entraide (C.L.E.)

Hopital Raymond Poincare

92380 Garches, France