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«POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel
GIPHV.N°9;07.2006 Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr
Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm
LE GOUT
DE VIVRE. Retrouver la parole
perdue.
Extraits par Henri
Charcosset
P
21 L’existence est une longue histoire
de perte d’objets, qui impose une reconstruction
perpétuelle, c’est-à-dire un réinvestissement de valeur dans de nouveaux
objets.
P 54 Où puisons-nous de quoi surmonter ces
pertes, ces souffrances, ces traumatismes ? Il faut revenir à ce que nous
sommes, dans tous les aspects et la plénitude de notre être. Pas d’explications
miracles. Un corps et un cerveau, certes, mais aussi un être de relation et de
parole. Rien que cela, mais tout cela.
P 59-62 Que
fait-il différence entre les humains et les singes les plus malins ? La
différence radicale vient de notre capacité à nous façonner une vie psychique et, pour y parvenir, il faut des
ingrédients :
1) Un cerveau possédant une
propriété qu’on ne trouve dans aucun autre cerveau… Une piste pour découvrir
cette propriété s’est peut-être ouverte avec le concept de neuroplasticité.
2) La parole, permise par le cerveau, qui ne se réduit pas au langage.
A partir de la parole,
l’échange avec l’autre s’instaure dans l’intersubjectivité.
3) La relation à l’autre.
Un cerveau en continuelle autoadaptation par modifications tenant compte de l’acquis,
une parole véhiculant du sens et du symbolique, et un autre être humain avec
qui l’échange est possible : telles sont les conditions de la naissance du
psychisme.
Le concept de neuroplasticité. C’est l’idée que le
cerveau humain a la capacité de s’adapter aux nouvelles situations, de faire
repousser ses cellules en cas de lésion, de suppléer
la défaillance de certaines de ses fonctions. En un mot, le cerveau humain
s’adapte de lui-même. Cette idée de plasticité cérébrale, voie de recherche
cruciale pour l’avenir, s’oppose aux conceptions anciennes qui faisaient du
cerveau un réseau câblé et attribuaient une localisation rigide aux fonctions
cérébrales, ou encore imaginaient que nous possédons un « capital »
de neurones fondant au fil des ans.
P 66 bas On
croit être rationnel, on l’est rarement dans notre vie affective et
relationnelle. Cette part de subjectivité fonde nos différences inter-individuelles. On peut en ignorer toute son existence
les déterminents. On peut aussi essayer d’en
comprendre, par un petit effort de réflexion personnelle, la nature afin de ne
pas être totalement dupes de nos trajectoires de vie et d’en infléchir parfois
la direction.
P 72 Les
premières années de notre vie occupent une place privilégiée dans
l’histoire de notre psychisme… Toutefois, il ne faut pas en déduire que notre
existence psychique ultérieure est déterminée irrémédiablement par nos premiers
échanges de paroles. …Notre psychisme peut évoluer, surtout si nous prenons la
peine d’élucider la nature et le sens de ce qui nous a marqués.
P 75 Notre subjectivité et nos échanges
intersubjectifs avec nos semblables évoluent dans un cadre très contraignant qui est la société où nous vivons…
L’admettre, en prendre conscience, c’est déjà pouvoir en identifier les effets.
P 80 La
parole permet de canaliser les affects. Elle peut se substituer au passage
à l’acte de la pulsion. …Le déficit de parole par manque de culture et
d’éducation favorise le passage à l’acte comme seul moyen d’expression. C’est
une des sources de la violence.
P 90 Vivre est la rencontre et le mélange
subtilement dosé et constamment réajusté du réel, de l’imaginaire et du
symbolique. Vivre c’est évoluer
entre l’amour, le rêve et la raison.
P 94 Quand
il y a une volonté, il y a une solution, dit un proverbe anglais. Cette
volonté bien mystérieuse est justement la clef de notre bonheur. Vouloir, avec
assez de force, ouvre des perspectives insoupçonnables… Il y a deux choses que
personne ne peut faire à votre place : désirer et engager votre volonté…
Or, dans notre société, tout est fait pour dissuader de l'effort et de la
volonté.
P 99 Une
personne humaine, c’est un corps avec… C’est un cerveau avec ses propriétés
cognitives… C’est un psychisme qui rend humain et fait de chacun un être unique
façonné par les autres et capable d’agir sur eux et sur lui-même.
P 106 Notre
psychisme constitue notre identité pendant le temps de la vie. Il est notre
vie…
P 143 L’amour
de soi, légitime, est nécessaire en particulier pour pouvoir aimer les
autres et être aimé par eux. Cet amour de soi est axé sur la conscience de ses
capacités, de ses performances, de ses potentialités.
P 145 Aider
l’autre. S’entraider. Donner, recevoir. Pour survivre en groupe et pour
vivre individuellement dans une dimension humaine, il ne peut en être
autrement. …L’entraide est l’équivalent, pour le psychisme, de la reproduction
biologique et assure l’évolution.
P 149 Aider, c’est le plus souvent échanger de la parole. C’est le déficit
de parole qui rend l’existence inhumaine. …Appeler à l’aide, c’est souvent
attendre la parole d’un autre… Donner de l’aide, c’est aussi savoir entendre.
P 150 Soulager. La souffrance psychique n’est
pas une maladie. La soulager, ce n’est pas donner un traitement. La souffrance
psychique a besoin de s’exprimer par la parole à quelqu’un susceptible de
l’entendre… Vouloir soulager la souffrance de l’autre suppose de comprendre ce
qu’elle est.
P 154 Comprendre la souffrance de l’autre,
l’apaiser par une présence et une capacité à l’écouter, c’est une aide qui a
toute sa valeur et permet à celui qui souffre d’évoluer.
P 159 Soigner, c’est (aussi) restaurer une
responsabilité chez celui qui souffre. Aujourd’hui la déresponsabilisation est
générale. Le responsable est toujours l’autre… ou l’Etat.
P 160 Vivre
mieux, cela s’apprend souvent grâce à l’autre, mais seulement par soi-même.
P 166 La
psychothérapie n’a pas pour but d’obtenir les moyens de se passer des
autres ou de vivre en solitaire. C’est au contraire une possibilité de vivre
avec les autres, sans en souffrir, en comprenant mieux nos comportements et les
leurs. C’est aussi une école de tolérance à leur égard, ce qui n’est pas une
invitation au laxisme.
P 175 La
parole. Toujours au singulier, elle est assurément beaucoup plus que le
langage. Elle englobe toutes les formes d’échanges …qui peuvent circuler entre
les êtres humains. …L’apparition de la parole a marqué le début de
l’humanisation et la création du psychisme.
P 199 Tant qu’il existera de l’humain, la parole
pourra resurgir et donner envie d’échanger. Internet avec ses formes de
discussion et l’explosion récente des « blogs », montrent que
l’espoir n’est pas vain. Retrouvez le plaisir de la parole. Parlez pour exister, pour moins souffrir.
P 231 Le poids considérable du discours neuroscientiste a contribué à
disqualifier l’intérêt pour le psychisme et le psychisme lui-même. On a
dépossédé l’homme de sa dimension humaine, chaque fois unique, pour le faire
entrer dans l’ère du post-humain… La souffrance psychique n’existe plus. On ne
parle que de maladies mentales. Pour certains, le médicament est devenu le
recours unique sans prise en compte de la parole du sujet qui voudrait exprimer
sa souffrance psychique.
P 233 Le
psychisme est en danger. La parole est baillonnée.
Il faut être capable, tous ensemble, de retrouver la parole perdue. Car nous
avons encore tant de choses à nous dire…