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Mars 2011
GESTION DE LA FATIGUE
Guide pour redonner espoir et bien-être aux patients.
Reji MATHEW
Réflexions sur la fatigue: Reji Mathew, PhD, rédactrice à la pige
et post- polio, a interrogé M. Frederick Maynard, MD, pour un article publié
dans : « Advance for Occupational
Therapy Pratitioners ».
Cet article a été l'un des dix les plus populaires en 2010. Il peut être vu en
américain, à l’adresse :
Managing Fatigue:
Guiding patients to find hope and wellness
Posté le: 23 avril 2010
Mot de Henri Charcosset, post-polio
Bien que traitant de la fatigue en
général, l’article en réfère de fait, principalement, à des personnes atteintes
de déficits neurologiques chroniques. IL est représentatif des schémas de rééducation aux USA, qui font
plus largement appel que chez nous, à l’optimisation de la gestion de son
mental par le patient.
°°°°°°
La fatigue est un
symptôme qui regroupe un large éventail de conditions médicales. Les types de
fatigue varient : fatigue essentielle, fatigue chronique, fatigue neuromusculaire et d'autres, mais
toutes présentent des défis pour la qualité de la vie du patient. Pour de
nombreux patients en réadaptation continue,
sujets à ce problème, la fatigue peut influer sur leur capacité de
prendre soin d’eux-mêmes et à s'engager de façon significative dans des buts
pour mieux fonctionner.
Comprendre la fatigue
dans sa globalité implique de reconnaitre les aspects fonctionnels et mentaux
de la santé pour la planification du traitement. Le Physiatre
Dr Fred Maynard conseille aux praticiens de comprendre les symptômes de fatigue
dans leur globalité. «Je regarde la
fatigue sous plusieurs angles différents : neurologiques, musculo-squelettiques,
la capacité mécanique du muscle, les questions de nutrition, en relation avec
tout ce qui caractérise la maladie, ce qui se passe d’autre pour la personne,
les habitudes de santé et les facteurs psychosociaux » a-t-il déclaré.
«Il n'ya pas de cause spécifique à la
fatigue étant donné que les déclencheurs varient au sein même des groupes de
diagnostic. »
Les interventions de
réadaptation offrent un éventail d'options afin de travailler avec les symptômes
de fatigue. Cependant, souvent sont sous-estimés et sous-traités, les risques pour la santé mentale générés
par les symptômes de fatigue : frustration, découragement, anxiété ou
dépression. Ces préoccupations peuvent rétrécir la vie d'un patient et
l'empêcher de s’engager dans les étapes de rétablissement du fonctionnement.
Non seulement la fatigue peut compromettre la fonctionnalité d'un patient ou sa
capacité à prendre soin de lui-même, mais elle peut diminuer son sens de
lui-même et son autonomie.
Maynard se rappelle un
patient à mobilité réduite qui, autrefois avait un grand niveau d’action. Il
s’est présenté à son bureau du fait d’une augmentation d'anxiété et d’ une mobilité diminuée. Le patient passait
« l'essentiel de sa journée au lit », a-t-il noté. Lors de
l'évaluation, Maynard a appris que le patient était tombé sur le porche
d’entrée pendant l'hiver. Personne n'était disponible pour l’aider, ainsi après
avoir été couché là pendant un certain temps, il finit par arriver à se
manœuvrer seul à l’intérieur de la maison.
« Ce traumatisme physique va le tirer vers le bas dans une spirale
émotionnelle d'anxiété, de manque d'énergie, et une diminution de sa mobilité
et une fatigue accrue », a expliqué Dr Maynard. « Ni lui ni sa famille n’avaient mis en évidence cette chute comme
élément déclencheur. Après avoir établi un bilan complet, nous avons travaillé
avec lui pour qu’il retrouve sa force et qu’il restaure sa capacité à
fonctionner. »
Dr Maynard conseille aux physiothérapeutes d’aider
leurs patients à comprendre les effets psychosociaux de la fatigue : réactions
émotionnelles, changements dans la mobilité, évolution de la maladie et
traumatismes physiques. Un modèle holistique pour aider les patients à gérer la
fatigue doit permettre aux patients de discerner leurs craintes et les
activités avec lesquelles ils se
bagarrent ou qu’ils évitent. Ces préoccupations émotionnelles peuvent
être incluses dans l'enseignement des activités d’exercices appropriés ;
fournir aux patients des techniques comportementalistes pour faire face à la
fatigue ou aider les patients à découvrir une approche de fonctionnement allant
de pair avec
Exercices
Les interventions
médicales contre la fatigue peuvent inclure des médicaments (Provigil, entre autres), des suppléments nutritionnels, des
traitements alternatifs tels que l'acupression /
acupuncture et des massages, une thérapie par la chaleur, un sommeil adéquate,
un régime alimentaire et comment maintenir son énergie.
De plus, Dr Maynard
souligne le rôle essentiel des exercices de réadaptation dans la gestion de
Il est important de
commencer par conseiller les patients sur le lien corps-esprit et d’entretenir
leur motivation. Dr Maynard utilise des techniques cognitives, a-t-il expliqué,
«à la fois éduquer et amener le patient à
participer à l'exercice ; l'objectif est de trouver le niveau approprié de
l'exercice afin de ne pas aggraver la fatigue, mais suffisamment pour améliorer
les sources d'énergie dans son corps » (voir " Formation en
gestion de l'anxiété, " le 26 mai 2008, et «The Mind-Body
Connection», le 29 septembre 2008).
Par où commencer? Tout d'abord,
déterminer «ce qui est le meilleur effort
du patient? » a expliqué Dr Maynard. Commencer avec 30 pour cent de
cet effort, et si le patient ressent une douleur, il le réduit à 15 pour cent.
Dr Maynard souligne
également de conseiller les patients sur les avantages de l'entraînement par
intervalles. La recherche montre que les
avantages de l'entraînement par intervalles sont maintenus entre les
intervalles de l'exercice.
Les étirements, la
respiration profonde et les techniques de relaxation sont également essentiels
pour gérer la fatigue. « La tension
et les contractures peuvent entraîner des douleurs localisées et de la fatigue,
ce qui rend les étirements aussi essentiels dans la gestion de la fatigue,
ainsi qu’une respiration profonde et la relaxation. »
Dans les cas où
l'exercice peut déclencher fatigue ou inflammation, telle que la sclérose en
plaques, Dr Maynard conseille d’ajouter des exercices par intermittence sur une plus longue période
afin que les patients ne se découragent pas.
Aptitudes comportementalistes
Etant donné que la
fatigue elle-même empêche le fonctionnement quotidien, il est essentiel de
doter les patients d’un large éventail de techniques comportementalistes pour
restaurer et établir des routines, travailler en vue d’objectifs et établir un
équilibre malgré
Dr Maynard remarque, «Du point de vue médical de la réadaptation,
je demande ce que la fatigue leur empêche de faire? Essayer de comprendre la nature
du rapport à la fatigue de chaque patient qui est différente pour chacun. Quand
se produit-elle ? Quand s’améliore-t-elle? »
Dans mon propre travail
de conseil, l'enseignement des aptitudes comportementalistes des patients
comporte deux volets : élargir leur répertoire de comportements (Boîte à outils/compétences) et
accroître leur capacité de réponse comportementale (leur capacité à résoudre
les problèmes de façon autonome lorsque
des défis fonctionnels se présentent).
Les aptitudes
comportementalistes peuvent être divisées en grands domaines comprenant :
(Voir «Intégrer des aptitudes comportementalistes», Mars 31, 2008),
• Aptitudes d'auto-évaluation
(comment comprendre et évaluer ses besoins quotidiens): auto évaluation de la
fatigue, évaluation de ses niveaux de fatigue, et identification de l’énergie
nécessaire pour accomplir une tâche.
• Aptitudes à mener une tâche à son
terme (comment s'y prendre pour remplir une tâche en fonction de son niveau
d'énergie): subdiviser les tâches en sous-parties, annoter une tâche en
fonction de l'énergie nécessaire, diviser les parties des tâches, travailler
par intervalles de temps, analyser ses
comportements (comprendre les différents aspects du but à atteindre et les
façons de le décomposer), et diviser la journée en unités de comportement.
• Aptitudes à planifier (Comment
appréhender un but à atteindre ou une activité quotidienne en prenant
conscience de ses limites): Comprendre en soi l’origine de la difficulté que
présentent des tâches, demander de l'aide, utiliser le matériel aidant, annoter
les jours hebdomadaires en fonction du niveau d'énergie, planifier des niveaux
d'exercice par saison, résoudre les problèmes/ remue-méninges, et programmer
des "temps calmes".
Un modèle fonctionnel de vivre avec la fatigue
Les aptitudes
comportementalistes peuvent être considérées comme des micros compétences axées
sur des tâches spécifiques. Le deuxième aspect de gestion de la fatigue est
l'apprentissage de compétences fonctionnelles, qui pourraient être considérées
comme des macros compétences dans ce modèle. Les patients sujets à la fatigue
chronique ont besoin de guidance pour établir un modèle plus large de macros
compétences liées au travail, aux objectifs personnels et aux activités
sociales.
En conseillant les
patients sur ce niveau macro de gestion de la fatigue, je les invite à
expérimenter un modèle de vie basé sur l'interaction
entre activité, rythme, repos et
récupération. L'interaction entre ces réalités varie selon les individus,
ainsi l'établissement d'un plan passe par des essais et erreurs.
En premier, travailler
avec le patient pour établir une liste des activités souhaitées. Ensuite,
explorer des stratégies comportementales offrant des options de stimulation et
de repos au cours de chaque activité. Enfin, planifier le temps de
récupération. Dans ce modèle, la récupération est définie comme donnant au
corps le temps de faire le plein et de se restaurer après une succession
d'efforts intenses. Par exemple, certains patients doivent prévoir un jour
entier pour récupérer, d'autres sont en mesure de récupérer en un après-midi.
Intégrer des
comportements supplémentaires, et des stratégies de gestion du stress peut
améliorer cette approche fonctionnelle. Un certain nombre de ces stratégies ont
été discutées dans les articles précédents
(Voir «Gestion du
stress», le 28 avril 2008, et «prévention des rechutes», le 26 octobre 2009).
Par exemple, l'enseignement de
l'ABC (activité - comportement - conséquence) technique peut attiser la
curiosité de patients sur les habitudes de conditionnement et les facteurs qui
entravent ou promeuvent le fonctionnement. Développer des compétences à
prévenir les rechutes peut aider à reconnaître les signes annonciateurs pouvant
conduire à des cycles de fatigue.
Développer des compétences de gestion du stress peut
aider les patients à tirer parti des ressources qui les dynamisent quand ils
bagarrent, comme des siestes pour retrouver de l’énergie, des stimulations
mentales ou émotionnelles, la lumière du soleil ou des techniques de
relaxation.
Enfin, étant donné que la fatigue est à la fois subjective et individuelle, il
est essentiel de conseiller aux patients de ne pas se comparer aux autres. Au lieu de cela, les encourager
à comparer leur fonction actuelle à là où ils en étaient quand ils ont commencé
le traitement.
La fatigue est complexe.
Une perspective globale est essentielle pour guider les patients à trouver
l'espoir et le bien-être.
Dr Mathew Reji, PhD, est psychothérapeute/ instructeur clinique à New York University. Elle est un ardent défenseur du handicap et
rédactrice pigiste. L'objectif principal de son travail est de promouvoir les
capacités d'adaptation des personnes souffrant de maladies chroniques et
d'invalidité. Son expertise clinique en psychothérapie intégrative, en
particulier formée aux aptitudes cognitives comportementalistes.
La contacter sur son
site Web : www.rejimathewwriter.com