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Septembre
2012
Excuses
pour ne pas citer la référence d’origine de cet article, c’est une erreur de ma part que de l’avoir égarée, HC
Jean-Christophe
MARTINEAU
Michèle est joueuse. Elle
l’assume. Cette retraitée bretonne, habituée des tirages de la Française des
Jeux (FDJ), fréquente aussi épisodiquement le casino. Et elle s’essaie au poker
sur Internet : « Juste pour le plaisir, précise-t-elle, je ne joue
pas d’argent… je me méfie de l’engrenage ! » Veuve, ancienne de la
Banque de France, elle a appris le poker toute seule, en ligne. Mais son jeu
favori est le Keno. « Je participe aux deux
tirages, chaque jour. Cela me coûte 56 € par semaine en incluant les gains que
je rejoue. Je mise toujours sur les mêmes suites de numéros impairs,
détaille-t-elle. J’aime les numéros impairs… » La martingale est secrète,
bien sûr. Récemment, elle a touché 400 € mais il lui est déjà arrivé d’empocher
1000 ou 2000 €. Son plus gros gain, elle le doit au Millionnaire, qui lui a
rapporté 10000 € en septembre 2007. « Cela tombait bien, je devais faire
des travaux dans la maison… »
Comme
Michèle, les Français raffolent des jeux d’argent et guettent la bonne fortune.
En 2010, la Française des Jeux a comptabilisé 28 millions de clients (60 % de
la population de 18 ans et plus !) et le Pari mutuel urbain (PMU) 7
millions d’aficionados. Les casinos, eux, ont enregistré plus de 37 millions de
visites en 2009 et sur Internet ; depuis la libéralisation des jeux en
ligne, en juin 2010, 2,6 millions de joueurs ont été recensés.
L’engouement pour les paris, les loteries ou autres cartes
à gratter ne faiblit pas. La bonne santé financière de la
Française des Jeux en atteste. En 2010, l’héritière de la Loterie nationale a
collecté –record battu- 10,50 milliards d’euros de mises contre 6,5 milliards
en 2000. De son côté, le PMU a vu ses résultats progresser l’an dernier de 2,6
% avec 9,5 milliards d’euros de paris.
Les casinos moins
fréquentés
Moins
florissants, les casinos et leurs 20000 machines à sous connaissent un
tassement de leur activité de près de 20 % depuis 2007. Jean François Cot,
délégué général du syndicat professionnel Casinos de France, avance une
explication : « L’obligation du contrôle de l’identité des joueurs
depuis 2006 et l’interdiction de fumer en 2008 ont pu avoir une
influence. » Les établissements de jeux ont cependant dégagé un
résultat de 2,29 milliards d’euros en 2010 et comptent sur le succès du poker
pour redresser la barre.
Le poker très prisé en
ligne
Et
que se passe-t-il du côté des jeux en ligne ? Depuis juin 2010 et la fin
(partielle) du monopole de la Française des jeux et du PMU, les sites autorisés
ont totalisé 4,6 milliards d’euros de mises, dont 3,7 milliards pour le poker, particulièrement prisé.
Aujourd’hui,
34 opérateurs privés proposent en toute légalité du poker, des paris sportifs et
hippiques en ligne. Si les parieurs français y ont gagné en sécurité, car les
sites s’engagent à respecter un code éthique, l’Etat –grand bénéficiaire des
jeux d’argent- y a aussi gagné la perception de nouvelles taxes.
Le jeu illégal n’a pas disparu pour autant.
« On évalue à 800000 le nombre de personnes qui parient sur des sites non
agréés où elles trouvent des machines à sous en ligne et des jeux de chance
interdits en France », note Nicolas Béraud, président de l’Association
française du jeu en ligne (Afjel). Patron de Betclic Everest Group, il plaide pour un élargissement de
la gamme des paris accessibles sur le Net. Revendication à laquelle le
gouvernement n’entend pas accéder.
La multiplication des sites de paris aggrave-t-elle les
risques d’addiction au jeu ?
« Plus il y a d’offres, plus le risque augmente » résume Raymond Bovero, directeur du programme « Jeu
responsable » à la Française des Jeux. « Le jeu peut se révéler
légèrement plus dangereux sur Internet parce que l’on est seul face à l’écran,
que l’on peut jouer 24 heures sur 24, et que l’argent y est
virtuel ». La Française des Jeux propose des services en ligne pour
aider les accros à se modérer : fixation de seuils financiers
hebdomadaires au-delà desquels on ne peut plus miser, limitation des mises des
jeux instantanés, logiciel d’analyse du comportement, qui, le cas échéant,
invite le joueur, en direct, à réfréner ses pulsions. Le grand frisson du jeu,
Michèle reconnaît qu’elle en raffole ! « Quand je regarde tourner le
rouleau de la machine à sous ou quand je guette les numéros de la grille de Keno, je sens monter l’adrénaline ». Mais elle
tient bon. « Je vais au casino deux fois par an avec une somme donnée,
jamais avec ma carte bancaire. Je me limite parce que je me connais bien… Je ne
veux pas ruiner mes enfants ! »
Les 5 jeux les plus
populaires
1 - LOTO (FDJ) lancé en mai 1976. Mise minimum : 2 €. Taux
de redistribution (part des mises redistribuées aux joueurs) : 53 %. 1 chance sur 19 millions de gagner le
jackpot. 17 millions de joueurs.
2 – RAPIDO. RAPIDO (FDJ) lancé en janvier 1999. Mise minimum : 1 €. Taux
de redistribution : 66,7 %. 1
chance sur 5,5 de gagner un lot. 2,8 millions de joueurs.
3
– EURO MILLIONS (FDJ et huit loteries européennes) lancé
en février 2004. Mise minimum : 2 €. Taux de redistribution : 50 %. 1 chance sur 76 millions de gagner le
jackpot. 20 millions de joueurs en Europe.
4
– CASH 5OOOOO €
CASH (FDJ) lancé en avril
2009. Mise minimum : 5 € Taux de redistribution : 75 %
1
chance sur 4 millions de gagner le gros lot. 2,8 millions de joueurs.
5
– QUINTE +
QUINTE + (PMU) lancé en 1989. Mise minimum : 2 €. Depuis le 13
avril 2011, et tous les 13 du mois, la Tirelire mise en jeu s’élève à 5
millions d’euros au minimum. 1 chance
sur 17697 de gagner dans l’ordre avec 16 chevaux au départ. 643 millions de
tickets joués en 2010.
De 1 à 2% des Français
sont « accros » aux jeux
Le jeu excessif ou pathologique, qui peut mener à des catastrophes personnelles et
familiales, toucherait de 1 à 2 % de la population, soit 400000 à 800000
personnes en France. Selon l’association SOS joueurs, reconnue par les pouvoirs
publics et les opérateurs de jeux, huit joueurs dépendants sur dix sont des
hommes et 80 % des addicts sont endettés.
L’association note un accroissement « significatif » du nombre de
demandes d’aide portant sur les jeux en ligne.
Deux
adresses pour se faire aider :
· SOS JOUEURS
L’association
apporte aux joueurs en détresse le soutien de psychologues, d’avocats, d’assistants
sociaux, tous professionnels de l’addiction au jeu. Elle propose sur internet
un test pour évaluer son comportement face au jeu.
Tel
0810600115 (prix d’un appel local depuis un poste fixe), www.sos-joueurs.org
· JOUEURS
INFO SERVICE
Dépendant
du ministère de la Santé, ce service, anonyme, propose des conseils, des
forums, des adresses de centres de soins. Tel 09 74 75 13 13
(appel non surtaxé) de 8 heures à 2 heures,
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précautions à prendre, à CLIC