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SEPTEMBRE 2007
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RESPECTONS
NOS VIEUX ET AIDONS CHAQUE PERSONNE A VIVRE CHEZ SOI LE RESTE DE SON AGE
Françoise
CHARLOT
Aide
Médico-Psychologique, diplômée DIGUB, salariée auprès de l’Association des PAPILLONS
BLANCS de BEAUNE et sa Région -21-
Résumé : Avec l’allongement de la durée de vie, les personnes
âgées sont de plus en plus nombreuses. Les progrès médicaux et scientifiques
permettent mieux de les prendre en charge et de reculer encore plus l’espérance
de vie.
Côté
relationnel, faisons-nous tout ce qui est humainement possible de réaliser en
faveur du 3ème voire 4ème âge ?
En
toile de fond, nous nous pencherons sur la capacité d’assumer avec dignité et
amour sa vieillesse, pour découvrir
ensuite la fin de vie à domicile d’une centenaire à travers le témoignage de sa
fille.
Note du webmestre : L’auteure de cet article apprécierait beaucoup de recevoir vos remarques,
suggestions : francoise.marechar@wanadoo.fr
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1
- Réflexions sur la vieillesse et un
accompagnement humain de la personne vieillissante et/ou très âgée
Les personnes âgées sont de plus en plus
nombreuses dans nos sociétés occidentales. Les « progrès
scientifiques » et médicaux aidant les « vieillards »
d’aujourd’hui n’ont en « apparence » plus rien à voir avec ceux d’il
y a à peine 50 ans.
Ce regard découlant de la psychosociologie du
vieillissement et de la vieillesse confirme que même si les progrès
scientifiques et médicaux ont beaucoup avancé depuis une cinquantaine d’années,
le côté relationnel avec la personne vieillissante et/ou âgée a changé et pas
forcément dans un sens positif malgré, là aussi, les progrès effectués sur le
plan social notamment l’hébergement ou l’hygiène par exemple.
En référence ici aux institutions de
gérontologie, phénomène sans précédent dans l’histoire de l’humanité et à ces
maisons de retraite médicalisées, type long séjour ou personnes âgées étant
regroupées, parquées entre elles, obligées de vivre dans des lieux qu’elles
rejettent la plupart du temps même si ceux-ci sont objectivement confortables
voire « accueillants ».
Le vieillard, il faut bien le dire,
rejette le vieillard. En outre, les
équipes soignantes qui, elles, sont souvent jeunes et en nombre insuffisant,
n’ont pas vraiment le temps ni même souvent le désir d’entretenir une relation
individuelle, personnalisée avec la personne âgée.
Il faut souligner que seule la jeunesse est
valorisée : il faut être toujours jeune et beau. La vieillesse fait peur, on la
repousse, on la rejette, tout comme la mort d’ailleurs dont les rituels ont
tendance à disparaître. De même, les valeurs ayant trait au respect de l’âge
ont disparu. Il faut à tout prix combattre le vieillissement, nier la
vieillesse, référons-nous à toutes les gammes de publicité faisant l’éloge de
la jeunesse, valeur de notre société avec la rentabilité.
Il n’y a donc pas de place pour le vieillard
dans nos sociétés industrielles. Celui-ci est tenu à l’écart de la vie,
relégué dans des centres spéciaux où exceptionnel est celui qui est heureux.
D’ailleurs, l’un des derniers désirs de la
personne âgée, c’est de retourner chez elle, dans son appartement ou sa maison.
On n’en vient alors à évoquer le problème de la dépendance du vieillard qui ne
peut plus, seul, faire face à ses occupations quotidiennes.
Les
métiers de « l’aide à domicile » se développent pour ces personnes
vieillissantes mais peut-on faire abstraction de « l’approche clinique »
de la personne âgée lorsque l’on accompagne ces personnes ?
Ces
métiers de l’aide à domicile, même s’ils se développent sont encore largement
insuffisants.
C’est
là un élément de solution : permettre au sujet âgé, dans la mesure du possible,
de rester chez lui et d’éviter l’anonymat des grandes institutions avec le
désinvestissement redoutable qui s’ensuit.
Il
faut donc réduire les ghettos de personnes âgées, être mieux adapté à leurs
besoins, à leur psychologie.
Le travail de toutes ces aides (aides-soignants,
infirmiers, kinésithérapeutes etc.) est très dur. La personne âgée peut être
triste, déprimée, angoissée, agressive, hypocondriaque…et tout ceci se
répercute sur l’accompagnant qui a donc grand besoin de soutien et d’une
meilleure connaissance de la personne âgée, souvent insuffisamment comprise.
C’est là que doivent intervenir des
formations continues faites par des spécialistes et que l’approche clinique
faite par ces spécialistes (gériatres, gérontologues, kinésithérapeutes,
psychologues, psychiatres, infirmières etc.) est donc indispensable et a tout
son sens.
Il faut non seulement connaître le sujet âgé
avec ses problématiques, ses maux, ses besoins, ses pathologies singulières
mais aussi à mieux se connaître, à mieux connaître ses réactions afin
d’améliorer la qualité relationnelle et aussi, ajoutons-nous, à moins souffrir
soi-même devant certaines situations difficiles à appréhender.
Enfin, il semble qu’il y ait un profil de
« l’aide à domicile ». Tout
le monde ne peut pas faire ce type de travail qui exige entre autre beaucoup de
patience et avant tout de ne pas être récalcitrant ou rebuté par ces personnes
qui atteignent parfois des âges inédits.
Quelles seraient les améliorations à
entreprendre sur un plan social (voire psychique) pour que notre société se
réconcilie avec la vieillesse ?
La « solution » offerte par notre
société industrielle, repose malheureusement encore sur l’édification de
« ghettos » de personnes âgées. Celles-ci s’orientent forcément en
fonction de leurs ressources financières (même si l’Etat y contribue parfois).
Plus vous avez de l’argent, et cela vaut tout
de même mieux pour assurer vos vieux jours, même si cela ne résout pas tout !
Une personne âgée qui a beaucoup d’argent peut rester chez elle avec toutes les
aides possibles à domicile : médecin, infirmier, kinésithérapeute, psychologue,
podologue, dame de compagnie, coiffeur… Elle peut donc plus facilement
conserver ses repères identitaires et ne pas être fondue dans la masse
dé-personnalisante de l’institution gérontologique.
2. Expérience d’une fin de vie d’une centenaire à domicile
Le
témoignage de Marie, fille de Jeanne qui à 103 ans vit dans sa maison
dijonnaise est l’exemple rare du pari d’une vie maintenue dans la dignité et
dans la solidarité familiale.
Pour
marquer sa reconnaissance envers les assistantes de vie, sa fille se fait donc
l’écho de sa mère qui reste très attachée à sa demeure.
Rester
chez soi malgré l’âge et la perte progressive d’autonomie existe. Pour Jeanne,
le défi est relevé par toute sa famille.
Le
lien de mère à enfant lui vaut biens tous les bonheurs d’une vie consacrée aux
siens. Lucide face au vieillissement et au très grand âge de sa mère, Marie sa
seconde fille a donc pris les devants et veut saluer la qualité du soutien
qu’apportent les aides à domicile qui, dit-elles « font un accompagnement
individuel extraordinaire ».
Ainsi la famille, grâce à ces moyens
spécifiques, n’a plus à être autant mobilisée pour permettre à leur proche de
rester chez soi au-delà de son grand âge. Dans un contexte nouveau dont les
opportunités méritent d’être prises en considération, Marie constate qu’en
matière d’aide à domicile, la tendance est allée en s’améliorant.
Pour elle la qualification, les compétences
des assistantes de vie et l’offre « à la carte » assurée par des
entreprises à domicile favorisent un meilleur statut de la personne
vieillissante.
Offre « à la carte ».
Dans le cas de sa mère, Marie remarque
combien le développement du réseau des entreprises de droits privés lui est
favorable.
Au Conseil Général, elle prend connaissance
de ses droits et décide donc de faire intervenir auprès de sa mère, non plus
une seule entreprise mais plusieurs afin d’avoir la possibilité, selon ses
propos de « remplir une journée » comme par exemple, faire intervenir
une société pour le matin et les week-ends et/ou une autre société le soir.
Avec
le souci d’avoir toujours à se partager entre vie de famille, petits-enfants et
qualité de vie pour sa mère, Marie a choisi d’assurer une présence continue en
sollicitant des assistantes de vie compétentes.
Reconnaissante,
Marie entend montrer qu’une présence soutenue au domicile peut dispenser les
familles d’un placement de leurs parents en maison de retraite en insistant
qu’ « avec les aides à domicile, on évite l’isolement ».
Gage de longévité.
« La
propreté du logement, l’hygiène personnelle, une alimentation adaptée et
surtout éviter l’isolement grâce à une présence réelle » en sont les
points essentiels.
Dans
le cas de Jeanne, chaque assistante de vie intervient avec une compétence qui
lui est propre dans le cadre d’une logistique familiale avec chaque intervenant
s’attachant soit aux soins, à l’entretien, à l’hygiène intime, l’empathie
nécessaire, l’écoute, la communication, le respect de la personne…
Le
constat de Marie est qu’il existe différents niveaux chez les assistantes de
vie dont les interventions se font selon le degré d’invalidité de la personne
d’où l’importance de la qualification de ces aidants.
Pour
Jeanne, avoir simplement une compagnie représente un gage essentiel à sa
longévité car selon Marie « le domicile permet de préserver la mémoire des
personnes ».
La
relation de la personne âgée à son chez soi est source de vie et de longévité.
Dans
le cas de Jeanne, un placement en maison de retraite aurait contredit le
souhait de la famille d’entourer une mère vieillissante. Le lien qu’elle garde
avec le quartier où elle réside et sa relation avec ses aides de vie font de
son domicile un lieu de jouvence et de bonheur partagé.
Que ces services personnalisés d’aide à la
personne âgée avec des assistantes de vie qualifiées et compétentes dans un
accompagnement individuel témoignant d’un savoir, savoir-faire et savoir être
fassent couler de beaux jours à Jeanne dont le sourire témoigne d’un bien être
et « bien vieillir ».
Note : Cet article se rattache à la section « L’aide à domicile » du site, CLIC