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«POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN
HANDICAP »,trimestriel GIPHV. N°12; 04, 2007
Editeur :Henri Charcosset,
E-Mail : charcohe@club-internet.fr
Site
web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm
FAMILLES RECOMPOSEES D’HIER A AUJOURD’HUI
Marie-Odile MERGNAC
http://www.notrefamille.com/v2/editorial-dossiers/famille-recomposee.asp
On parle beaucoup aujourd’hui des familles
recomposées. Les sociologues de la famille les examinent comme de
nouveaux sujets d’étude. En fait, il en existait beaucoup
autrefois, mais pas du même type.
« J’ai trois papis »,
indique Léo à la sortie de l’école. « Ce
week-end, je vais chez ma maman, le prochain chez mon papa avec mes
demi-frères », précise Chloé à une amie.
Aujourd’hui, 13 % des enfants de moins de 15 ans vivent dans une famille
dite recomposée. Sa définition : le remariage d’une personne
veuve ou divorcée pourvue d’enfants avec une personne qui peut être
célibataire ou se trouver dans le même cas ; ainsi, les
enfants à naître sont parfois précédés de
demi-frères et de demi-sœurs des deux côtés.
Le nombre de ces familles recomposées, même s’il est encore
modeste, a considérablement augmenté depuis les années
1980. Il faut dire que, même si le divorce est permis par la loi depuis
1884, il a été longtemps signe d’opprobre et n’a
commencé à être socialement accepté
qu’à partir des années 1970. L’essor des familles
recomposées lui est intimement lié.
Pourtant, ce type de famille existe depuis longtemps.
Aux XVIIe et XVIIIe siècle, il était fréquent qu’un
père abrite chez lui des enfants nés de deux ou trois mariages
différents. La raison ? La fréquence des veuvages et le
fait que le mariage était autrefois une nécessité
économique. Des raisons qui ne sont pas celles
d’aujourd’hui, mais qui ont les mêmes conséquences
pour les enfants, un même toit rassemblant au final des
demi-frères et des demi-sœurs, parfois en grand nombre.
Le remariage s’imposait de façon dramatique lorsque
l’époux restant devait assurer la survie d’enfants en bas
âge. Il fallait d’urgence trouver un nouveau père ou une
nouvelle mère. Ainsi, sous l’Ancien Régime, la
moitié des remariages intervenait dans l’année qui suivait
le veuvage pour les hommes, un quart pour les femmes. La quantité de
«dispenses de pauvreté» accordées par les
évêchés pour autoriser des remariages dans un délai
plus court que celui prévu par le droit canon souligne bien la
nécessité de ces remariages.
Voilà pourquoi, dans les contes de Perrault,
de Grimm et plus largement dans tous les contes populaires de nos campagnes
d’hier, les belles-mères et les beaux-pères sont si
fréquents. Le père de Blanche-Neige se remarie après le
décès de son épouse en couches, le père de
Cendrillon aussi, pour ne citer que les plus connus. Évidemment, les
beaux-parents, les belles-mères en particulier, n’y ont pas bonne
presse, mais c’est la loi du conte qui veut ça ; on n’y
met en avant que les cas les plus dramatiques.
En
revanche, les familles recomposées ont quasiment disparu à
partir de la seconde moitié du XIXe siècle, car il y a recul
progressif des remariages. La situation économique
s’était améliorée, le nombre d’enfants par
couple avait diminué, l’espérance de vie augmenté...
Le remariage n’était plus une nécessité économique
cruciale, dont pouvait dépendre la vie même des petits et du
survivant.
Par ailleurs, l’idée d’amour par-delà la mort,
d’éternité d’engagement se développait petit
à petit. Déjà, les romantiques rêvaient de
passions persistant au-delà de la mort. On doit alors rester
fidèle à l’autre non seulement jusqu’au bout de la
vie de cet autre mais aussi jusqu’au bout de la sienne. En un
siècle et demi, la proportion des remariages de veufs va
considérablement chuter : elle va tomber en dessous de 11 % en 1913.
Ainsi, compte tenu de cette parenthèse 1850-1960, les familles
recomposées semblent être une nouveauté du XXe et du
XXIe siècle… alors qu’elles sont aussi vieilles que
l’homme.