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Juillet 2010
Pour mieux vivre avec les autres de
Christophe ANDRE et Françoise LELORD
Editions
Odile Jacob, 1999
Extraits par Henri Charcosset
-
les hommes de pouvoir
- le traumatisme
psychologique
- développement de
l’estime de soi
Les trois piliers de l’estime de soi
Faites un petit test
auprès de vos proches, de vos amis, de vos collègues : parlez-leur
d’estime de soi ; vous constaterez chez eux des signes d’intérêt, comme
s’il s’agissait d’une notion importante qui les touchait personnellement. Mais
demandez-leur de vous donner une définition aussi précise que possible, ils en
seront pour la plupart incapables… C’est
que l’estime de soi, pourtant l’une des dimensions les plus fondamentales de
notre personnalité, est un phénomène
discret, impalpable, complexe dont nous n’avons pas toujours conscience.
Le concept d’estime de
soi occupe une place importante dans l’imaginaire occidental, en particulier aux Etats-Unis où le mot self-esteem
fait partie du vocabulaire courant . En France, nous avons longtemps
préféré parler d’amour-propre, témoignant ainsi d’une vision plus affective,
voire ombrageuse, du rapport à soi. L’expression « estime de soi » se
veut plus objective. Le verbe
« estimer » vient en effet du latin oestimare,
« évaluer », dont la signification est double : à la fois
« déterminer la valeur de » et « avoir une opinion sur ».
La meilleure synthèse que nous ayons trouvée de l’estime de soi, c’est un
adolescent qui nous l’a fournie : « L’estime de soi ? Eh bien,
c’est comment on se voit, et si ce qu’on voit on l’aime ou pas. »
Beaucoup d’écrivains ont
développé le point de vue selon lequel on court derrière la réussite, le pouvoir,
la reconnaissance parce que l’on doute de soi. Toute personne à l’estime de soi
véritablement forte ne devrait pas alors rechercher le pouvoir ou la gloire,
mais lui préférer le bonheur… C’est en tous cas ce que pensait quatre siècles
avant notre ère, l’écrivain grec Xénophon, qui faisait dire à son héros
Cyrus : « Mais si, parce qu’on a accompli de grandes choses, on ne
peut plus s’occuper de soi-même et se réjouir avec un ami, c’est un bonheur
auquel je dis adieu volontiers. »
Ce regard-jugement que
l’on porte sur soi est vital à notre équilibre psychologique. Lorsqu’il est
positif, il permet d’agir efficacement, de se sentir bien dans sa peau, de
faire face aux difficultés de l’existence. Mais quand il est négatif, il
engendre nombre de souffrances et de désagréments qui viennent perturber notre
quotidien. Prendre le temps de mieux cerner son estime de soi n’est donc pas un
exercice inutile : c’est même l’un des plus fructueux qui soient.
Avoir confiance en soi,
être sûr de soi, être content de soi… Les termes et les expressions employés
dans le langage courant pour désigner l’estime de soi sont légion. En fait,
chacun d’eux se réfère à l’un de ses multiples aspects.
Les hommes de
pouvoir
………..
Quatre
clés pour conquérir le pouvoir
Quatre points, tous liés à l’estime
de soi, caractérisent les hommes de pouvoir :
-
Ils croient en leur destin – Ce qui veut dire qu’ils pensent en avoir un. Impossible en
effet de devenir un homme ou une femme de pouvoir si l’on n’est pas
convaincu(e) d’être appelé à de grandes choses.
-
Ils voient grand – Tandis que les sujets à basse estime de soi ont souvent tendance à se
satisfaire de réussites au sein de milieux proches ou limités, les personnes à
haute estime de soi, à chaque étape
atteinte, pensent déjà à la suivante.
-
Ils passent systématiquement à
l’action –Nous
sommes tous capables d’imaginer que nous allons réussir quelque chose, mais
agir pour mettre en œuvre cette réussite est le lot de ceux qui disposent d’une
bonne estime d’eux-mêmes.
-
Ils acceptent d’échouer – La plupart des grands hommes politiques savent rebondir en
cas d’échec. Sans cette qualité, liée à l’estime de soi, point de victoire.
François Mitterrand, battu aux élections en 1965 et en 1974, Jacques Chirac,
battu à celles de 1981 et de 1988, en sont deux bons exemples.
Exercer
le pouvoir : le grand malentendu.
Pouvoir et affection
« Un
chef est un homme qui a besoin des autres » écrivait Paul Valéry. Vouloir
exercer le pouvoir, c’est souvent désirer être aimé
Quitter
le pouvoir
Avant
de devenir un Empire, Rome n’était dans l’Antiquité qu’une petite république,
souvent menacée par ses voisins. Lorsque les circonstances l’exigeaient,
généralement en temps de guerre, les Romains nommaient l’un d’entre eux
dictateur et lui donnaient les pleins pouvoirs. La paix revenue, celui-ci était censé renoncer à ses
prérogatives et laisser la République reprendre ses droits. Vous imaginez bien
que la tentation était grande de ne pas en rester là…...
Sans
doute le pouvoir est-il une drogue pour l’estime de soi. Peut-être même
pousse-t-il les hommes politiques à penser qu’ils sont irremplaçables. …..
Cette vision très élevée
de soi-même, qui rend si difficile l’abandon du pouvoir, se retrouve d’ailleurs
au travers des « petites phrases » des personnages célèbres au moment de leur mort…..
Le traumatisme
psychologique
Lorsque l’on soigne des
victimes d’agression, on est souvent étonné de découvrir à quel point leur
estime de soi est en général ébranlée. En thérapie, on retrouve presque toujours
des sentiments de honte et d’humiliation chez les victimes de viol (« je
suis souillée à tout jamais ») ou
d’agression (« j’aurais dû me défendre mieux »), ou des
sentiments de culpabilité chez les rescapés de catastrophes (c’est le
« syndrome du survivant » : « pourquoi suis-je là
alors que d’autres sont morts ? »). Ces sentiments de honte vont être
à l’origine de la chronicisation des souffrances de ces personnes : ils
vont par exemple les pousser à s’isoler, à ne pas parler de leurs problèmes, ou
encore leur donner le sentiment de ne pas être comme les autres, d’être
incomprises, etc.
On relie en général
l’intensité du traumatisme psychologique à la gravité de la menace subie. Mais
il arrive que l’agression sur l’estime de soi soit plus importante que
l’agression sur la personne physique. En travaillant sur les agressions subies
par les conducteurs d’autobus de la RATP, nous avions été étonnés de découvrir
qu’ils étaient parfois plus choqués par un crachat ou par une insulte reçus de
la part d’un préadolescent devant les autres passagers que par une agression
physique de la part d’un usager adulte : leur estime de soi souffrait plus
de la provocation du premier que de l’altercation avec le second.
On peut faire les mêmes
constatations dans le registre des violences domestiques : les femmes
battues ont des scores d’estime de soi toujours plus bas que des femmes ayant
exactement les mêmes caractéristiques sociales, mais non battues. La causalité
peut être double : la basse estime de soi pousse la femme à tolérer
l’inacceptable ; le fait d’être régulièrement violentée et humiliée altère
l’estime de soi.
Sectes : attention, danger !
La psychologie et le
développement personnel sont en train de devenir un des chevaux de bataille
d’un certain nombre de sectes. De plus en plus, en effet, les sectes attirent leurs futurs membres par
le biais de la psychologie, sous prétexte d’un pseudo « bilan de
personnalité approfondi » ou de stages de « redynamisation mentale ».
Les témoignages des anciens membres de ces sectes montrent clairement que
celles-ci jouent habilement sur les problèmes d’estime de soi des personnes qui
s’en approchent…….
Si vous souhaitez être
aidé(e) dans votre quête d’une meilleure estime de soi, prenez quelques
précautions et ne cédez pas à l’impression agréable d’avoir été totalement
compris(e). En aucun cas développer son estime de soi ne doit pas vous faire renoncer à la vie que vous avez
choisie, à fréquenter vos proches ou vos amis. En aucun cas cela ne doit
déboucher sur une restriction de vos libertés. Si vous doutez, demandez toujours l’avis de vos proches ou
celui de professionnels de santé.
Je m’aime,
donc je suis.
Comment développer
son estime de soi.
A certains moments de notre vie nous éprouvons le besoin de
nous pencher sur notre estime de soi. Petites opérations de maintenance,
chantiers de rénovation ou reconstructions complètes : comment s’y
prendre ?
Changer, c’est
possible !
Peut-on modifier son
estime de soi une fois atteint l’âge adulte ? Nombreux sont ceux qui n’y croient pas. Pour
eux, l’estime de soi fait partie de ces traits psychologiques qui sont donnés
une fois pour toutes. Ce n’est pas le cas. Au cours de notre vie, en effet, des
modifications peuvent intervenir. Certes, si vous aviez une haute estime de
vous-même, il y a peu de risques que vous passiez dans la catégorie des
personnes à basse estime de soi ; mais l’inverse est possible. C’est ce
que montre une récente étude au cours de laquelle deux cent femmes ont été
suivies pendant plusieurs années : au bout de sept ans, la moitié de
celles qui avaient une basse estime de soi ne l’avait plus.
A quoi est dû ce
changement ? Dans l’étude que nous venons d’évoquer, on a pu établir une
corrélation entre l’augmentation de l’estime de soi et une amélioration des
relations interpersonnelles et du statut professionnel.
Nous l’avons vu dans ce
livre, un sujet à haute estime de soi agira davantage, récoltant donc plus de
succès qui le valoriseront d’autant. S’il connaît des échecs, son estime de soi
l’empêchera de s’effondrer et ne le dissuadera pas de tenter à nouveau sa
chance un peu plus tard. En revanche, un sujet à basse estime de soi hésitera
longuement avant de se lancer dans l’action. Les succès qu’il récoltera seront
donc peu nombreux. Comme il doutera de les avoir vraiment mérités et qu’il se
demandera si il est capable de les reproduire, ces succès augmenteront peu son
estime de soi. En cas d’échec, touché de plein fouet dans le regard qu’il porte
sur lui-même, le sujet sera dissuadé de persévérer ou de tenter à nouveau sa
chance.
La tendance naturelle de
l’estime de soi est de rester à son niveau de départ, malgré de petites
oscillations liées à la vie quotidienne. Mais elle peut se modifier notablement
lors d’évènements de vie majeurs (il faut garder espoir !) ou en cas de
décision personnelle à changer (qui entraînera à son tour des évènements de
vie).
Comment modifier son estime de soi ?
Nous vous proposons de
faire porter vos efforts dans trois domaines principaux, chacun d’eux étant
composé de trois dimensions spécifiques que nous avons appelé des
« clés ».
Chaque domaine et chaque
clé ont leur importance, mais il est possible que tous ne vous concernent pas.
D’autre part, soyez
attentif à l’équilibre entre ces trois domaines. Nous avons souvent rencontré
des personnes qui avaient développé des efforts sur l’un d’entre eux en
particulier, ce qui les avait conduites à des excès d’introspection (comme la
course aux stages de développement personnel), de sociabilité (comme la course
aux liens sociaux), ou encore d’engagement dans l’action (comme chez certaines
personnes obsédées par leur travail).
Il n’existe bien sûr aucune recette miracle pour modifier
rapidement et sans douleur son estime de soi. Cela se saurait…. En fait, notre
expérience de thérapeutes nous a appris que c’est surtout le premier pas qui
coûte. Notre conseil sera de ne choisir qu’un objectif et de s’y attaquer
vigoureusement. Changer une seule des pièces du problème provoquera des
réactions en chaîne et vous apprendra une manière d’agir que vous reproduirez
ensuite.
Domaine
clés |
|
Le rapport à soi-même |
1) Se connaître 2) S’accepter 3) Etre honnête avec soi-même |
Le rapport à l’action |
4) Agir 5) Faire taire le critique
intérieur 6) Accepter l’échec |
Le rapport aux autres |
7) S’affirmer 8) Etre empathique 9) S’appuyer sur le soutien social |
Les neuf clés de l’estime de
soi
Transformez vos plaintes
en objectifs,
Choisir des objectifs
adaptés
Procédez par étapes