Adresse du site, démarré
le 05.09.2005 : http://bien.vieillir.perso.neuf.fr ; Contacts à : bienvieillir@sfr.fr
Sections du site en 07.2009 : Ajouts
d’articles -- Sujets
d’articles à traiter – Pour
publier -- Post-Polio
-- L'aide
à domicile -- Internet
et Handicap -- Etre en lien
– Service
gériatrie et lien social – L’animal
de compagnie-- Histoires
de vie -- AUTEURS
ET TITRES des articles -- Synthèse
– Donner
sens à sa vie – Tous
chercheurs -- Liens – Le
webmestre
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
SEPTEMBRE 2007
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
« Véritable hymne à ce qu’on appelle « un
certain âge », ce livre nous délivre un message. Affranchie des nécessités
de la vie, des contraintes de la production et de la reproduction, la
vieillesse est éminemment le temps de la
liberté. Alors, oui pour peu que nous continuions à faire fonctionner nos
neurones, vieillir peut et doit être une joie ! », 4ème
page de couverture.
Pour évoquer cet ouvrage, nous allons directement à
son chapitre VI, page 174, du côté des poètes.
Pourquoi des poèmes ? Parce qu’ils donnent à
voir, à sentir, à éprouver, d’emblée ce que notre instinct peine parfois à
rendre intelligible. Un vers bien tourné est c’est toute l’imagination qui
s’éveille, toute la sensibilité qui entre en vibration. Et puis le poète, par
des voies détournées, s’approche parfois de plus près de la réalité que le
philosophe…
Voici un florilège des « éloges de la vieillesse »…. (Ici, à titre
d’exemples de ceux contenus dans le livre)
Page 182
Boulay – Paty
(Ou le temps
vaincu)
En vain mon œil s’éteint, mes pas sont haletants,
En vain ma tempe est blanche, et ma taille
affaissée,
En vain ma joue est creuse et ma voix est cassée
En vain l’âge est venu, je ne crois pas au temps.
Je crois à ma durée, et non à ses instants ;
Ce qui détruit mon corps fait fleurir ma
pensée ;
Un soleil luit sous l’ombre et quand l’ombre est
glacée,
La source est toujours là : je l’écoute et je
l’entends.
Je sens que
je deviens jeune dans ma vieillesse,
Brûlant dans ma froideur et fort dans ma faiblesse,
Et que la maladie est pour moi la santé
Je sens sous
le vieil homme exister une vie
Qui même par
la mort ne peut m’être ravie,
Et, mourant, je suis plein de mon éternité.
(Victoire sur le corps périssable)
Page 183
Victor
Hugo : Booz endormi
(Rayonnement
de la vieillesse)
Sa barbe était d’argent comme un ruisseau d’avril.
Sa gerbe n’était pas avare ni haineuse.
Booz était bon maître et fidèle parent
Il était généreux, quoiqu’il fût économe.
Les femmes regardaient Booz plus qu’un jeune homme,
Car le
jeune homme est beau mais le vieillard est grand.
Le vieillard, qui revient vers la source première,
Entre eux jours éternels et sort des jours
changeants ;
Et l’on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens,
Mais dans
l’œil du vieillard on voit de la lumière.
Page 186-187
Victor Hugo,
dans l’art d’être grand-père
(Et voici un
poème d’amour fou, vraiment, si loin du « gentil papy »)
Ma Jeanne, dont je suis doucement insensé,
Etant femme, se sent reine ; tout l’ABC
Des femmes, c’est d’avoir des bras blancs, d’être
belles,
De courber d’un regard les fronts les plus rebelles,
De savoir avec rien, des bouquets, des chiffons,
Un sourire, éblouir les cœurs les plus profonds,
D’être, à côté de l’homme ingrat, triste et morose,
Douces plus que l’azur, roses plus que la
rose ;
Jeanne le
sait ; elle a trois ans, c’est l’âge mûr :
Rien ne lui manque ; elle est la fleur de mon
vieux mur,
Ma contemplation, mon parfum, mon ivresse ;
Ma strophe, qui près d’elle a l’air d’une pauvresse,
L’implore, et reçoit d’elle un rayon ; et
l’enfant
Sait déjà se parer d’un chapeau triomphant,
De beaux souliers vermeils, d’une robe
étonnante ;
Elle a des mouvements de mouche frémissante ;
Elle est femme, montrant ses rubans bleus ou verts,
Et sa fraîche toilette, et son âme au travers ;
Elle est de droit céleste, et par devoir
jolie ;
Et son
commencement de règne est ma folie.
(Publié à soixante-quinze
ans
Page 191, 192, 193
Bigaro Diop
(Les morts
sont vivants)
Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres,
La voix du feu s’entend,
Entends la voix de l’eau.
Ecoute dans le vent
Le buisson en sanglot :
Et dans l’ombre qui s’épaissit,
Les morts ne sont pas sous la terre
Ils sont dans l’arbre qui frémit,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l’eau qui coule,
Ils sont dans l’eau qui dort,
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule
Les morts
ne sont pas morts.
Ecoute plus souvent
Page 202
GUILLEVIC
(Poème tiré de « Quotidienne », écrits en
1995, à quatre-vingt-huit ans)
(Accompli avec le monde)
Autrefois,
Quand j’étais gamin,
Je me sentais étranger au monde,
C’était
Comme si je n’en étais pas-
Et je me suis appliqué
A m’incorporer à ce tout.
Maintenant où s’approche ma fin,
Et je le sais, je le vis,
Maintenant
Je n’ai plus d’effort à faire
Seconde après seconde.
Il est là, je suis en lui
Je suis à lui.
En lui je me plais.
(Avantage de l’âge)