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Septembre  2010

METIER: ECRIVAIN DES PETITES VIES

 

Les biographies ne sont plus l’apanage des célébrités

 

 

Pascale KREMER

 

Le Monde Magazine, 27 mars 2010

 

Sujet nouvellement traité sur ce site par Marc VIDON ,  déjà connu  pour son activité  sur l’Animal de compagnie, CLIC

         Vétérinaire de formation, je me suis lancé dans un  nouveau métier inspiré de l’article de Pascale Kremer : écrivain biographe.

         Je suis passionné par l'écriture. J’ai travaillé quatre ans en tant que rédacteur animalier pour le site Internet de Gamm Vert. Je rédige actuellement un module d'enseignement portant sur la vente en animalerie. J’écris également des nouvelles pour mon plaisir. De plus, j’ai rédigé la biographie de mon arrière-grand-père à partir de ses souvenirs.

         J'ai tout de suite été attiré par cette activité car elle mêle mots et souvenirs.

         N'hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressé(e) ou si vous désirez d'autres renseignements.

 

                                                   Marc Vidon, marc.vidon.biographie@orange.fr

 

Reproduction de l’article de Pascale Kremer

 

Faire un livre du récit de son existence, c’est à la mode. Et désormais à la portée de tous : des biographes d’un nouveau genre proposent de rencontrer M. ou Mme Tout-le-monde et de coucher leur vie sur le papier. Pourquoi pas vous ?

                                  ???

 

Dans la vie bien ordonnée de Marithé Landrieu, il y avait le mari fi­dèle depuis quarante-sept ans, les deux enfants arrivés à l’âge des di­vorces, les cinq évidemment ado­rables petits-enfants, le voyage familial an­nuel au Club Med et la collection de cages à oiseaux artistiquement disposée dans une maison tirée au cordeau. Désormais, il y a aussi le livre. Qui a pris un peu le pas, ces der­niers mois, sur la décoration intérieure.

Une fois par mois, durant deux heures, Ma­rithé sort le service à thé en porcelaine de son mariage pour recevoir sa biographe, Martine Chatelier Debiesse. Coude à coude, à la table du salon, elles retouchent le récit d’une vie. Introduisent telle précision, intercalent telle histoire revenue à l’esprit depuis la visite pré­cédente, telle lettre émouvante d’un mari qui n’était alors que le fiancé, les petits détails concrets aussi - absence de télé, de cafetière électrique, d’ordinateur... - qui édifieront les plus jeunes de la famille. Martine s’inspire scrupuleusement des notes que Marithé a prises tout au long de sa vie. Réveillons, vac­cin du petit, achat de la gazinière, dix ans que Marithé tentait vainement d’en faire quelque chose. Martine a la délicatesse de lui donner à croire que, ce fameux livre de sa vie, elle par­vient enfin à l’écrire un peu elle-même.

 

 

? un collier de perles ?

 

? On s’est bien entendues. Quelle patience de lire tous mes cahiers ! Quel courage! ?, recon­naît la cordiale septuagénaire à la mise soi­gnée, qui entend léguer cette autobiographie aidée à ses enfants et petits-enfants. ? Quand on ne sera plus là, il restera une trace, quelque part. Et s’ils veulent raconter la suite, ce sera fa­cile. Une famille c’est comme un collier de perles, chacun apporte la sienne. ? Son nom de jeune fille va disparaître, cela l’ennuie. ? J’ai besoin d’imaginer une continuité. Peut-être parce que moi, je l’ai rompue. ? Silence. A bien y regarder, les tasses en porcelaine présentent quelques ébréchures. ? A l’âge de l8 ans, j’ai rompu tout lien avec ma mère dont le comportement avait été ­peu exemplaire lorsque mon père était prisonnier de guerre. Avec le recul, aujourd‘hui, je comprends que j’ai été intransigeante. Et mon fils m’a reproché l’absence de sa grand-mère.?

 A mi-parcours d’écriture, tapotant  d’un geste satisfait les premières quatre-vingts pages, elle constate, presque étonnée, tout le bien que ce livre lui fait : ? C’est un peu la psychanalyse dont je n’ai jamais voulu. Je ne suis pas assez forte pour ça, je sombrerais dans la dépression... ?.

 

                                                       ???

 Depuis le Sud de l’Essonne, Martine ­Chatelier doit maintenant filer en Seine-­Saint-Denis retrouver Mona. Autre cliente, autre univers, à mille lieues des cages à oiseaux. Avec sa masse de cheveux frisés gris, ses petites lunettes rondes, son attention discrète et chaleureuse, Martine Chatelier attire la confidence. Déjà quatre livres à mener de front pour cette statisticienne de l’Insee que sa plume a toujours démangée et qui, à 47 ans, ­ose la reconversion dans l’espoir de dégager du temps pour ses quatre fils.

Voilà un peu moins d’un an, elle a démarré dans ce métier de biographe des familles qui n’en est pas vraiment un. Ni formation ni ­contrôles, rémunérations fluctuantes... Elle a bien pris quelques renseignements auprès du réseau des Nègres pour inconnus (lire ci dessous), mais c’est en écoutant, en écrivant, surtout, qu’elle a le sentiment d’apprendre, de se for­ger une déontologie. Elle se pose tout un tas de questions (Pourrait-elle écrire le livre de quelqu’un qui lui apparaîtrait antipathique ?) et s’escrime à ? faire bien, tout en écrivant plus vite ?. ? J’ai une curiosité des gens. Les écouter m’intéresse, même si ce qu’ils me disent est banal,comme cette petite dame de l’Essonne. C’est une vie humaine. Et je ressors toujours supercontente des conversations. Touchée. Heureuse à l’idée d’offrir ce cadeau fabuleux aux petits-enfants. J’aurais aimé recevoir ça de mes grand-mères. ?

L’appartement de Mona, qui garde son nom ­pour elle, abrite un bel équilibre. Photos d’un couple harmonieux, souvenirs de voyages, ­jouets d’enfants. La nouvelle vie de Mona. L’ancienne, fugue, drogue, alcool, prostitution, violences conjugales, elle l’enferme dans un livre. Accoudée à la fenêtre, la jolie quadragénaire se raconte en fumant, le regard dans le vague sur un rythme saccadé. Mot à mot. Souffrance après souffrance. Martine, assise sur le canapé, note en silence. Relance parfois. Un lien de confiance évident s’est tissé entre les deux femmes, qui se dopent de concert aux cookies.

 

Voyage vers le passé

 

Le récit est décousu. Des souvenirs affleurent au fur et à mesure. Ou deviennent simplement dicibles ? ? C’est très douloureux. Je retourne à la femme que j’étais. Il me fallait quelqu’un, un intermédiaire avec le livre. Je vois les images. Martine replace les choses comme un puzzle. Elle a pénétré ma vie, quelque chose de très intime. Elle entend, elle écoute, mes mots ont de l’importance. Elle partage ce fardeau. Mais sans en être encombrée, c’est un métier. ? Martine, plus tard, nous confiera néanmoins qu’elle doit encore apprendre à se blinder...

Pourquoi Mona s’inflige-t-elle une telle épreuve ? ? Je le fais pour mon père, avec sa mentalité de Maghrébin, pour lui expliquer que malgré ma traversée, il a été un bon père, et que je lui demande pardon. Je le fais pour mes filles, pour leur dire qu’on peut se sortir du pire, leur inculquer cette force. Les gens n’ont pas la langue dans leur poche, mon passé resurgira... Au moins, c’est à travers mes mots que ma grande de 15 ans saura que sa maman a traversé des choses sales. Je le fais aussi pour toutes les femmes. ? Mona verrait bien son livre publié, un second tome, un film...

Espoir récurrent chez les ? biographés ?, selon leurs nègres. ? C’est fou le nombre de gens persuadés d’avoir eu une vie extraordinaire, qui pensent faire un best-seller et gagner beaucoup d’argent ! ?, remarque Dany Beauregard, ancienne journaliste culinaire. Qui, connaissant le monde de l’édition, veille derechef à les décourager. Parmi ceux qui sollicitent les écrivains familiaux, donc, beaucoup de ? rescapés ? (ex-mercenaires, taulards, malades, prostituées...). Mais le gros de la clientèle porte plutôt la charentaise que la kalachnikov : des septuagénaires, octogénaires, nonagénaires auxquels, souvent, les enfants et petits-enfants réunis offrent ce bilan d’une vie en guise de cadeau - qui peut s’avérer un rien empoisonné. Encore faut-il, insistent les biographes pour inconnus, qu’ils expriment clairement leur envie de se lancer dans ce voyage vers le passé.

 

 

Sept livres de front

 

Une clientèle qui n’est pas forcément très ai­sée. Guillaume Moingeon, 49 ans, premier à avoir pratiqué officiellement cette activité et tenté de l’organiser en vrai métier, se souvient des deux ans et demi de rendez-vous épiso­diques avec une femme de ménage qui ne pouvait s’offrir qu’occasionnellement le luxe de se raconter On paye à la séance de travail (2 heures, 100 euros environ), sans contrat de départ. Il est donc toujours possible d’interrompre ou d’étaler dans le temps. En moyenne, il faut une vingtaine de rencontres pour un livre de 200 pages, qui sera édité à une trentaine d’exemplaires chez un petit im­primeur. Et souvent remis lors d’une fête de famille... Plus rarement placé au coffre, pour que les quatre vérités ne soient lues qu’en absence de l’auteur.

Les nègres pour inconnus le sont rarement à temps plein, l’activité s’avérant trop peu ré­munératrice. ? Mais qu’est-ce qu’on s’amuse! Quelle activité géniale! ? : Isabelle Warolin, la presque cinquantaine, est une pétillante cor­rectrice d’édition qui n’aime rien tant que s’at­taquer aux phrases bancales et au style lourd. Biographe à ses heures perdues depuis quatre ans, elle mène sept livres de front. ? Moi­-même, jamais je n’ai pris le temps d’entendre pen­dant deux heures ma grand-mère raconter sa vie. Là, je me pose, j’écoute. Souvent, au début les clients ont le sentiment de n’avoir rien d’intéres­sant à raconter Alors je les fais repartir du début ‘’Où êtes-vous né ?’’ Et je m’intéresse. ? Et ça marche. Coup de chance, les vies les plus simples passionnent la correctrice. ? Elles té­moignent d’une époque, d’une manière de vivre. ?

L’histoire de France par l’histoire des vies. Le plus vieux client (97 ans) de Guillaume Moingeon se souvenait des obus tirés par la Grosse Bertha, durant la première guerre mondiale. Et surtout du parfum de cet in­connu qui l’avait pris dans ses bras pour le descendre dans une cave. Une cliente née en 1906 s’est remémoré les loups entrant dans les faubourgs de Pontivy lors des hivers rudes. Le Moyen Age ! Sylvie Langevin, une collègue, ancienne journaliste culture installée dans les Hauts-de-Seine, a revécu l’époque où les en­fants étaient envoyés en nourrice à 3 ans et ne voyaient leur mère que le dimanche. Où foires et transhumances rythmaient l’année. Où les familles se réunissaient pour casser des noix, faire la lessive. Où les prêtres allaient de vil­lage en village repérer les enfants intelligents. Epatée par la précision des souvenirs, elle a même parcouru en mémoire telle rue de tel village, le rémouleur, le réparateur de char­rues et, au numéro 13, ? Monsieur Raison, mar­chand de venin de vipères ?.

Défilent en paroles, les premières vacances, voitures, l’exode, le STO, Paris sous l’Occupa­tion, les bombardements alliés (le trou creusé dans le sable pour survivre, et le mal de ventre, encore aujourd’hui, quand les sirènes retentissent le mercredi), la déportation, l’Hôtel Lutetia, les bals des années 1950 où l’on trouvait conjoint, les usines Renault, la guerre d’Algérie... Et tant de blessures jamais refermées, qui réapparaissent. Les pleurs d’un octogénaire narrant le décès, à 4 ans, de sa petite soeur. Ou l’unique incartade de sa femme... soixante années plus tôt.

 

 

Un bel objet

 

? Certaines vies, dans un roman, paraîtraient totalement invraisemblables, complète Guil­laume Moingeon. J’ai eu comme client un méde­cin du prince Sihanouk au Cambodge, sauvé à l’arrivée des Khmers parce qu’il avait pour maî­tresse une employée de l’ambassade d’URSS. Il s’est enfui, a embarqué comme médecin sur un paquebot, où il est devenu l’amant de la com­pagne d’un avocat de la pègre qui l’a ensuite pourchassé. Quand il a voulu prendre des va­cances, c’était en 1968, au Quartier latin ! ?

Quid des éventuels mensonges, des exagé­rations ? Sylvie Langevin fait ? attention à ne pas diffamer ? mais ne se sent ? pas autorisée à juger, enquêter ?. ? Ce que vous souhaitez écrire, on va l’écrire, je prête ma plume, confirme Isabelle Warolin. A 92 ans, si l’on revoit le film de sa vie comme ça, sans forcément respecter la chronologie, si l’on se voit plus important qu’on ne l’a réellement été, tant pis, je donne la parole. ? En respectant le ton, l’esprit, les mots, pour que les clients puissent s’approprier l’ouvrage. Etre écrivain pour inconnus rend humble. On ne produit pas une grande oeuvre littéraire, reconnaissent-ils d’emblée. Mais un bel objet artisanal dont les clients peuvent être fiers.

Ces dernières années, se faire aider pour écrire le livre de sa vie est devenu aussi natu­rel que d’aller acheter une baguette de pain, à en croire Guillaume Moingeon. Demande forte et offre qui suit, popularisée par l’Internet. Il s’agit de transmettre, de léguer une histoire comme on le ferait d’une maison de famille, et donc de voir une part de soi survivre. Et puis, l’époque veut cela : on ne prend plus guère le temps d’écouter, ni d’écrire autre chose que des courriels à la va-vite. La transmission orale d’une génération à l’autre lors des grands repas de famille s’est un peu perdue. Ceux qui, en trente ans, ont vécu d’incroyables bouleverse­ments technologiques, ont énormément à ra­conter. Il est bien sûr aussi question de ces fa­meux ? repères ?, valorisés dans une société en constantes mutations. Un nonagénaire qui se souvient de ses grands-parents fait remon­ter le lecteur à la fin du XIXè siècle. Voilà qui est précieux, se sont rendu compte les jeunes gé­nérations. ? Je ne me sens pas psychothérapeute, mais je constate le bénéfice qu’il y a à se raconter à quelqu’un qui vous écoute, qui s’intéresse à vous, qui est en empathie, assure Isabelle Warolin. Des vieux messieurs se remettent à sourire. D’autres oublient de mourir ! Ils tirent un plaisir fou de ce travail de mémoire. Plus on écrit, plus les souvenirs reviennent. Et aucun ne dit plus à la fin que sa vie n’était pas intéressante. Comme je m’y intéresse, le banal ne l’est plus. Cela les récon­forte. Leur vie a valu le coup. ?

 

 

Travail de funambule

 

Parfois, le ? héros ? du livre se met à faire quelques recherches, recontacte la vieille cou­sine qui, elle, ? saurait dire ?, sort d’un certain isolement et relativise le dernier petit pro­blème (? J’ai existé avant, j’ai survécu à pire ?). ? Dans la famille, quand on est âgé, on est en­fermé dans une image, tout ce qu’on raconte passe au filtre d’une interprétation. Moi, je me si­tue en dehors du vécu familial, cela rend la personne très libre. On va au coeur des choses, de ce qui l’a portée, de ce qui l’a fait vivre ?, résume Isabelle Warolin.

Travail de funambule. Où s’arrête l’autobio­graphie aidée, ou commence la psychothéra­pie sauvage ? Et que faire de tous ces secrets de famille, des enfants nés hors mariage, des testaments déchirés ou remplacés, des confi­dences qui peuvent blesser (? Je préfère tel pe­tit-fils ?) ? Comment atténuer, convaincre, peut-être, de ne pas écrire ? Le nègre pour in­connus porte une lourde responsabilité. On ne devient pas impunément détenteur de cette arme que peut être la mémoire de l’autre. Arme salvatrice, parfois. ? Une dame martiniquaise s’est servie du livre pour dire à ses enfants ce qu’elle avait ressenti tout au long de sa vie pour son mari, se souvient Sylvie Langevin. Elle préparait sa rupture, et était incapable de parler de tout cela à ses enfants. Cela a été un beau moment. Je me suis sentie utile. ?

 

 

? Racontez votre vie, je vous lécris ?

 

Journaliste, Guillaume Moingeon a commencé par écrire la vie de ses grands-parents maternels, après leur décès, grâce aux documents retrouvés dans leur grenier. L’idée lui est alors venue d’en faire son métier. Il a installé des affichettes ? Racontez votre vie, je vous l‘écris ? au marché de Vannes (Morbihan), et immédiatement trouvé ses premiers clients.

Depuis 1997, date à laquelle il a pu pratiquer cette activité à plein-temps, il a rédigé quelque 350 ? biographies aidées ?, beaucoup fréquenté l’Urssaf et les services fiscaux afin de définir un statut pro­fessionnel pour les biographes (travailleurs indépendants), fixé des tarifs s’inspirant de ceux des artisans (une heure d’écoute, le texte derrière, 100 euros), réfléchi à une déontologie, lancé un réseau, les Nègres pour inconnus (NPI), concocté une notice (payante) d’installation pour ses futurs collègues...

Le réseau NPI compte aujourd’hui cinquante-cinq membres, parmi lesquels seuls cinq ou six pratiquent à plein-temps. Beaucoup d’enseignants, de psychanalystes, de journalistes complètent ainsi leurs revenus.

On trouverait un petit millier de biographes des familles en France, selon Guillaume Moin­geon, dont un tiers d’irrégu­liers. ? ll y a de tout, même certains qui apprécient de tra­vailler auprès de personnes âgées mélangeant anciens, nouveaux francs et euros... ?

Au total, une biographie aidée vous coûtera environ 2 500 euros. Le site www.guillaumemoingeon.com  donne des conseils permet­tant d’éviter les arnaques.

 

Note : Le site du réseau NPI : http://www.npi-biographe.com/ecrivain-biographe/histoire-npi.php