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 «POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV. N°11; 01, 2007

 Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr                                                      

 Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm

 

L’ACTION D’ECOUTE AU TELEPHONE DE L’ASSOCIATION « LES PETITS FRERES DES PAUVRES » : PASSE, PRESENT, AVENIR …

 

PAR L’EQUIPE D’ECOUTANTS BENEVOLES DE L’ANTENNE DE LYON

 

L’écoute, par le moyen du téléphone, des personnes de plus de 50 ans : voilà la compétence et la mission des équipes de bénévoles écoutants « Petits frères ». Cette action, fondée sur un besoin constaté sur le terrain, et riche d’une expérience de 25 ans, a su évoluer, et continue aujourd’hui son déploiement pour le mieux-être des personnes souffrant de solitude. 

 

 

L’action d’écoute des petits frères des Pauvres a débuté dans les années 80, quand la téléphonie sociale connaissait un démarrage significatif. A l’origine, on trouve naturellement l’action des petits frères en faveur des personnes âgées, isolées, et en situation de précarité : là où l’association n’avait pas de structure pour intervenir, le téléphone s’est révélé être un outil nouveau et efficace de lien social. Toutefois, dans un premier temps, l’action d’écoute se faisait non seulement au téléphone, mais aussi de façon physique dans un petit local d’accueil « tout venant », dans le département des Hauts-de-Seine.

 

Dès le départ, l’écoute des petits frères des Pauvres s’est positionnée de façon originale dans le domaine de la téléphonie sociale : c’est une écoute dédiée à la simple parole de l’appelant, sans recherche d’un retour pour l’association elle-même (pas de prosélytisme), ni tendance à la protection, à l’assistance, ou à la pure information. Soulignons toutefois que toutes ces notions sont présentes pour répondre aux diverses demandes des appelants, plus ou moins clairement exprimées.

 

L’écoute est, depuis le début, centrée sur l’appelant, celui-ci devenant le personnage principal, qui trouve auprès de l’écoutant de l’amitié, de l’empathie, de la compassion. L’écoutant ne juge pas, ne critique pas, ne conseille pas, il essaie simplement d’apporter un peu de lumière pour éclairer le sens de cette vie, un peu de chaleur pour réchauffer le cœur, de cette chaleur qui lui revient aussi au fur et à mesure qu’il la donne …

 

Peu à peu, et pour répondre à un besoin croissant, les lieux d’écoute se sont multipliés, chacun ayant son propre numéro local, et l’écoute, à la différence des actions habituellement pratiquées par l’association des petits frères, était de fait ouverte à tout le public des personnes âgées, sans autre critère que l’âge. Ainsi, une structure indépendante des petits frères des Pauvres, la Fédération Nationale des « Ecoute Amitié », a été créée. Ce nom reprenait bien l’esprit de l’attitude au téléphone des écoutants. En 1982, deux groupes existaient, six en 1986 et sept en 1990. La fédération a été maintenue jusque vers la fin des années 90, période où les groupes existants ont été intégrés dans les fraternités des petits frères des Pauvres après dissolution de la fédération.

 

AUJOURD’HUI, trois groupes de bénévoles, localisés à Paris, Grenoble et Lyon, sont néanmoins réunis au bout d’un numéro de téléphone unique : le 0 810 47 47 88 . Mais il n’y a qu’un seul état d’esprit d’accueil au téléphone : celui d’une écoute centrée sur l’appelant, que nous avons déjà décrit dans l’article:

 « Du cœur à l’écoute des plus de 50 ans » , accessible par clic sur ce titre.

 

A toutes ces personnes si différentes, les écoutants essaient d’apporter un lien avec l’extérieur pour celles et ceux qui ne peuvent plus se déplacer, ou pour ceux qui n’ont personne à qui parler. Les bénévoles écoutent, échangent et partagent avec eux, ils leur apportent une présence, ils sont là pour parler de ce qui les préoccupe comme de ce qui les réjouit.

L’écoute se veut simple, conviviale, respectueuse, attentive, anonyme et sans jugement. Pour eux, elle peut représenter un véritable soutien. On prend en compte leur envie de parler, tout simplement. Cette écoute est totalement anonyme et assurée par des bénévoles tous les après-midi, 7 jours sur 7.

 

L’attitude d’écoute est exigeante pour les bénévoles, et ne le devient pas qui veut ! Il faut être attiré par l’action, et à partir de là, « les petits frères » soutiennent le candidat : parrainage par un écoutant « expérimenté »  pour une entrée progressive dans l’action, sessions de formation à la connaissance de l’association, des problématiques du vieillissement, et des spécificités de l’écoute au téléphone.

Les bénévoles écoutants étant le reste de l’année sur leurs lieux respectifs d’écoute, ces sessions nationales de formation à l’écoute constituent des occasions uniques de se rencontrer et d’échanger leurs expériences.

A travers les groupes de paroles conduits par des psychologues, il se pratique une formation « continue » à l’écoute, une incitation au développement personnel, et un soutien psychologique pour les écoutants.

 

AUJOURD’HUI, le numéro 0 810 47 47 88 est celui d’une plateforme nationale, voulue prioritaire dans le projet associatif des petits frères des Pauvres. L’action écoute au téléphone est menée à Paris, Lyon et Grenoble tous les jours de la semaine de 15 h. à 18 h. Les trois équipes se partagent le temps d’écoute dans la semaine grâce à un planning commun, sans aucune conséquence financière pour l’appelant, qui ne paie toujours qu’une communication au tarif local.

 

Depuis juillet 2006 où le fonctionnement en tant que plateforme nationale a été réalisé, on constate :

-         pour les appelants réguliers, de nouvelles voix, de nouvelles oreilles, la possibilité de s’ouvrir à nouveau, tout cela étant généralement très bien accueilli.

-         Pour les écoutants, de la nouveauté également, source de nouvelle motivation.

 

 

QU’ATTENDONS-NOUS DE l’AVENIR ?

 

Il est à prévoir une recrudescence  des appels, puisque le téléphone est devenu d’une utilisation habituelle pour toutes les générations, et que le besoin de s’exprimer, de parler, restera toujours une nécessité pour l’Homme, même, et peut être surtout dans un environnement où la technologie apparaît prépondérante.

 

L’outil téléphone est déjà considéré comme un outil d’accompagnement à part entière dans l’association les petits frères des Pauvres, et l’accent est mis sur ce moyen pour casser l’isolement entre deux visites à domicile, deux « accueils à la journée », ou bien comme substitut à des visites (certaines personnes préfèrent une « visite téléphonique » à une visite normale). Pour faire face à l’augmentation prévisible des appels, les bénévoles actuels sont dans l’espoir d’un développement territorial au niveau national, par la mise en place de nouveaux lieux d’écoute dans d’autres fraternités de l’association (Nantes, Lille…).

 

Ce que l’on peut, avec un recul de plus de 20 ans, conclure de l’histoire passée, c’est que la solitude et l’isolement créent toujours la même souffrance et le même besoin de relations. La plateforme nationale fait aussi toucher que, isolé à Paris, ou seul dans la campagne bourguignonne, vivre sans relations extérieures et sans échanges conduit à la mort sociale, ce à quoi les écoutants répondent sans discrimination territoriale quand il sont au bout de la ligne Azur 0 810 47 47 88.

 

 

Contact :

Frat.lyon@petitsfreres.asso.fr

Du Cœur à l’écoute

Les petits frères des Pauvres

2 rue St Gervais 69008 LYON

04 72 78 52 52

www.petitsfreres.asso.fr