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MARS 2009
LE DROIT D'EXISTER
Louis EVELY
Louis Evely, 1910-1985, son œuvre avec son prolongement à : http://www.louisevely.com/accueil01.php3
Ci-après Extrait du
journal de Louis Evely, octobre 1983, repris de : http://www.bonheurpourtous.com/botext/ledrdexi.html
Sensation de
paix.
L'horloge du temps est arrêtée.
Ces secondes, ces minutes qui me fouaillaient pour me précipiter vers mes
travaux, mes recherches, sont ce matin sans pouvoir sur moi.
Je goûte l'instant.
Je sens qu'il a plus à m'apprendre que l'accumulation de tous les suivants.
Pourquoi me
suis-je si rarement accordé le temps de vivre, le droit de vivre ?
Il me fallait justifier sans cesse mon existence par ma production, par mon
rendement, à mes yeux comme à ceux des autres.
Mon existence, en soi, n'avait pas de valeur. Je ne croyais pas exister pour
les autres, j'ai fini par ne plus exister pour moi.
Ce matin, j'ai le droit d'exister tout seul, pour moi tout seul.
Je prends le
droit d'exister.
Et les êtres et les choses autour de moi commencent à exister d'une existence
plus dense.
Eux aussi commencent à avoir le droit d'exister.
Nous sommes un univers d'existences solides, réelles, également importantes et
respectables.
C'est comme si le sablier de l'existence se remplissait de minute en minute de
la quantité de réalité qui le rend stable.
Ce n'est plus cette sensation de vide qu'il faut remplir d'actes, de mots, d'oeuvres.
Je goûte
d'être immobile.
J'existe davantage de ne rien faire, je repose sur ma racine.
Quelle est cette racine ?
Je sens l'existence sourdre en moi sans arrêt, et ce mouvement, quand je
l'observe, suffit à m'occuper.
Je lui fais confiance.
Je n'ai plus à intervenir, à me justifier d'exister, il me justifie.
Exister
justifie d'exister.
C'est bon d'exister.
Ça ne doit « servir » à rien d'exister.
On n'est pas obligé de servir à quelque chose.
On n'est obligé de servir à rien.
On a le droit d'exister d'abord.
Il me semble que je cherchais sans cesse à justifier mon existence avant
d'avoir pris conscience et goût d'exister.
Jusqu'ici, il m'était incroyable que l'on puisse passer du temps sans rien
faire et ne pas le sentir perdu !
Le temps
n'est pas rempli de ce qu'on y met.
Mon temps se remplit par l'attention que je lui porte...
par le goût que j'en prends parce que je le considère
parce que je me considère
parce que je
me suis restitué LE DROIT D'EXISTER.
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d’accueil et de rencontres, avec la présence active de Mary Evely.