Sections du site en Septembre 2009 :  Ajouts successifs d’articles -- Sujets d’articles à traiter – Pour publier --  Post-Polio -- L'aide à domicile -- Internet et Handicap -- Informatique jusqu’à 100 ans – Etre en lien -- L’animal de compagnie --  Histoires de vie  --  Donner sens à sa vie – A 85 ans aller de l’avant -- Tous chercheurs -- Liens –

 Le  webmestre.

 

RETOUR A LAPAGE D’ACCUEIL : CLIC                             AUTEURS, TITRES DE TOUS  LES  ARTICLES : CLIC                SYNTHESE GENERALE PAR SECTIONS : CLIC

 

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

 

 

«POUVOIR BIEN VIEILLIR AVEC UN HANDICAP »,trimestriel GIPHV N°11 ; 01 ; 2007

Editeur :Henri Charcosset, E-Mail : charcohe@club-internet.fr                                                      

 Site web : http://bien.vieillir.club.fr/index.htm

 

DIEU, MALGRE TOUT

 

Jacques DUQUESNE, Editions Stock/Plon, 2005

 

Extraits par Henri Charcosset

 

Jacques Duquesne est l’auteur entre autres ouvrages de « Marie », paru chez Plon en  2004,  et de « Jésus » paru chez Flammarion, et Desclée de Brouwer (réédition 2005)

 

Page 10,11

En 2004, le tsunami, Girampi, un pauvre homme hurle de douleur en découvrant les corps brisés de sa mère âgée de soixante-dix ans et de sa fille qui en avait vingt et un. Il y avait là une journaliste qui rapporta ses mots hâchés : « ma fille était si belle ! Dieu, pourquoi nous as-tu fait une telle chose ? Pourquoi ? »

L’année suivante lors des dégâts infligés par un cyclone à la Nouvelle Orléans (Louisiane), une vielle dame, bronzée, nommée Gladys Johnson, interrogeait Dieu, l’accusait de la même manière, désolée et querelleuse à la fois. En vérité, cette lamentation, ce reproche a souvent retenti depuis qu’il y a des hommes, et qui croient. Parfois sous une autre forme « Dieu, pourquoi l’as-tu permis ? »

 

Page 172

L’idée d’un homme petit, dépendant d’un Dieu grand, tout puissant, au sens ancien, est toujours ancrée dans l’esprit des fidèles qui ne peuvent assister à aucun office sans entendre invoquer le Dieu tout puissant et qui écoutent, à la messe, une première « lecture » tirée presque toujours de l’Ancien Testament et qui donne souvent de Dieu une image ancienne.

 

Mais l’incarnation (en Jésus) a tout changé. L’incarnation est une révolution. Par elle, Dieu est tout autre. Dieu est dans une certaine mesure inachevé. Il est une personne, certes plus qu’une personne, mais une personne. Il est vivant, donc changeant. Pas une statue ou un être impassible, figé dans des traits éternels… Il est atteint par ce qui arrive à l’homme, il est atteint par les accidents de l’évolution, par le mouvement de la création…

 

La personne est jusqu’à sa mort, une construction permanente. Dieu qui ne meurt pas, est une construction permanente, une marche en avant.

Un Dieu inachevé a donné au monde en le créant, le mouvement initial, l’énergie vitale. Mais c’est un monde inachevé. Les travaux des scientifiques sur l’évolution le démontrent. La logique le confirme : revenons pour le montrer, à la création de l’homme.

 

Si Dieu n’est qu’amour, il ne peut créer un homme tout fait. Lequel ne serait pas libre. Aimer c’est respecter la liberté de l’autre… Pour « être », l’homme doit se faire. Pour se faire, il doit créer à son tour, il doit faire. C’est par le travail, la création, qu’il se réalise ; son travail, ses créations seraient-elles les plus humbles possibles.

 

Dieu ne pouvait donc que créer l’homme dans un monde inachevé… Nous en mesurons les risques, le grand risque, la possibilité du mal, des plus grands maux, de la souffrance…

 

Le progrès existe et tous les hommes sont invités à y participer, à être cocréateurs. Participer à la création cela signifie donc concrètement, travailler à mettre plus de fraternité dans le monde, chercher tout ce qui soulage et ce qui guérit….

Dans les paysages mouvants d’aujourd’hui, les taches claires alternent avec les ombres et parfois les détruisent… L’avenir est un risque.

Justement, l’homme a un allié dans cette aventure : Dieu

 

Du moins peut-on répondre à Girampi, à tous les Girampi et toutes les Gladys, qu’ils ont raison de crier, de se révolter. Et que Dieu crie avec eux, participe à leur révolte, leur mal. Et qu’il en souffre parce qu’ il n’est pas tout puissant, ne veut pas l’être : s’il l’était, nous ne serions pas des hommes. Et nous ne serions pas appelés à devenir des dieux. Il fallait pour que ce destin fût ouvert, possible, que Dieu créât un homme inachevé dans un monde inachevé.

 

Il faut dire aussi à Girampi et à Gladys qu’ils sont excusables de se tromper d’adresse, de Dieu, puisqu’on n’a pas toujours montré son vrai visage, qu’on l’a parfois défiguré, éloigné. Mais tous les Girampi et toutes ces Gladys peuvent aussi le rencontrer, le retrouver.