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DETECTER LA MALADIE D'ALZHEIMER PLUS TOT ET PLUS FACILEMENT
Anne-Sophie GLOVER-BONDEAU
http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/alzheimer/articles/12812-detection-maladie-alzeimer.htm
Déceler plus
tôt la maladie d'Alzheimer et la différencier des autres démences avant même l'apparition
des symptômes est un enjeu crucial pour les patients et la recherche. L'utilisation des biomarqueurs apparaît
prometteuse. Le point avec le Pr. Bernard Sablonnière professeur de
biochimie et de biologie moléculaire au CHU de Lille.
Lorsqu'un neurologue diagnostique la
maladie d'Alzheimer, cela signifie le plus souvent que ce trouble a débuté 5 à
15 ans plus tôt. Comment détecter plus tôt ce trouble ? Un enjeu très
important pour mieux comprendre le mécanisme de la maladie mais également un
bénéfice direct pour le patient. On ne dispose aujourd'hui que de médicaments
capables de retarder l'évolution de la maladie, pas de la guérir.
Aujourd'hui,
l'imagerie médicale et l'utilisation de protéines décelables dans le sang (ou
le liquide céphalorachidien) permettent d'améliorer ce diagnostic.
Un diagnostic difficile de la maladie
d'Alzheimer
La maladie d'Alzheimer
est de plus en plus fréquente, du fait du vieillissement de la population. Une
personne de 90 ans a un risque sur trois de souffrir de cette maladie. La
prévalence double tous les 20 ans. En 2040, 81 millions de personnes
seront atteintes dans le monde. Face à ce fléau, il convient d'améliorer les
traitements mais aussi le diagnostic.
"Il
faut améliorer le diagnostic, ainsi que sa spécificité, c'est-à-dire mieux
différencier la maladie d'Alzheimer des autres démences et mieux identifier la
phase préclinique (sans symptômes) qui peut durer de 5 à 15 ans" précise
le Pr Bertrand Sablonnière.
En effet, le
diagnostic doit tout d'abord écarter les autres types de démences. "Il faut distinguer des
formes très précoces, très rares et familiales (1 % des démences), les
démences vasculaires dues par exemple à l'hypertension et la maladie à corps de Lewy qui
survient chez des patients souffrant de la maladie
de Parkinson"
ajoute t-il.
Mais
longtemps, le diagnostic souffrait d'un manque évident de critères biologique ou
d'imagerie extrêmement fiables. "Jusqu'ici, le diagnostic de la maladie
d'Alzheimer était fait
par les neurologues et il fallait plusieurs consultations successives pour
diagnostiquer la maladie" avoue le Pr Bertrand Sablonnière.
Les biomarqueurs pour un diagnostic plus
précis de la MA
Depuis fin
2007, l'utilisation de biomarqueurs est recommandée dans les nouveaux critères
diagnostiques internationaux de la maladie d'Alzheimer, avec l'imagerie et les IRM. Un biomarqueur est une protéine
que l'on peut doser dans les liquides biologiques et dont les modifications de
la concentration sont le témoin d'une pathologie.
Dans le cas
de la maladie d'Alzheimer, ils reflètent des lésions neuropathologiques
caractéristiques. Trois biomarqueurs sont dosés dans le liquide céphalorachidien obtenu par ponction lombaire : le peptide amyloïde Aβ-24-1,
la protéine tau totale (ou protéine MAPT pour Microtubule Associated Protéin
Tau) et les protéines tau hyperphosphorylées (Ptau).
En combinant
les données de ces trois indicateurs, on peut plus aisément offrir un
diagnostic plus spécifique de la maladie d'Alzheimer : le peptide amyloïde
Aβ-24-1 abaissé, la protéine tau élevée (2 à 3× la normale) et les
protéines tau hyperphosphorylées augmentées sont des critères en faveur de
diagnostic de MA. "L'utilisation combinée de ces biomarqueurs va se
généraliser" annonce le Pr Sablonnière.
Dépistage précoce et fiable de la
maladie
Ces
biomarqueurs sont utiles pour un diagnostic précoce. "L'existence d'une
altération de la concentration d'un de ces biomarqueurs dans le liquide
céphalorachidien s'observe dès le stade préclinique de la maladie, c'est-à-dire
au moins 5 ans avant la survenue de cette démence" explique le Pr
Sablonnière.
"Ceci
permet aussi de distinguer parmi les patients présentant des troubles cognitifs
modérés, ceux qui resteront stables de ceux qui risquent d'évoluer vers une
maladie d'Alzheimer - lorsque la concentration d'au moins 2 de ces 3 marqueurs
est modifiée" précise t-il.
Dans une
deuxième phase plus tardive, les biomarqueurs peuvent confirmer le diagnostic.
Le profil de la maladie d'Alzheimer permet également d'éliminer les pathologies
neurologiques mais la spécificité n'est pas encore excellente. Ainsi, les
autres biomarqueurs de démence sont activement développés afin d'aider au
diagnostic biologique différentiel entre les différentes démences.
"Il
nous reste encore à améliorer les techniques pour une meilleure spécificité et
à mettre au point les dosages sanguins" annonce le Pr sablonnière.
Le futur diagnostic de la maladie d'Alzheimer
Le dosage sérique
des biomarqueurs faciliterait la réalisation du diagnostic biologique car une
simple prise de sang est plus facile à accepter et à répéter qu'une ponction
lombaire. La protéine tau n'est pas détectable avec les techniques actuelles,
contrairement aux peptides amyloïdes qui ont fait l'objet d'une vingtaine
d'études, aux résultats contradictoires.
La
protéomique (étude de la structure et du rôle des protéines) est aujourd'hui
l'outil de choix pour la découverte de ces nouveaux marqueurs présents dans
le sang ou le liquide céphalorachidien. Le développement de nouvelles
techniques de dosage utilisant la technologie multiparamétrique
"Luminex" et permettant la quantification simultanée de plusieurs
marqueurs va encore faciliter les analyses et permettre des avancées dans ce
domaine dans les prochaines années.
Trois
millions d'euros ont été consacré à la recherche d'un diagnostic précoce de
la MA par les biomarqueurs et l'imagerie. |
Anne-Sophie
Glover-Bondeau- 22 octobre 2008
Source : Dossier de presse Journées
Internationales de Biologie, octobre 2008 ; conférence de presse JIB du 21
octobre 2008
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Diagnostic
de la maladie d'Alzheimer |