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Octobre 2013
ENTRE
JOLIES MISSIVES ET POESIE…
Floriane BALLIGE
Née
en 1968, Floriane est traductrice indépendante. En première place de ses
activités de loisir, le jardinage. Son adresse e-mail : floriane.ballige@wanadoo.fr
Nous vivons dans une époque où la technologie est le
maître mot et concerne pratiquement tous les domaines ou presque. L’être humain
est de plus en plus conditionné par une gadgétisation parfois rocambolesque
sensée le rendre sinon plus intelligent, en tous les cas plus communicatif,
plus ouvert sur le monde.
Et pourtant… Ces si beaux objets toujours plus
perfectionnés, brillants de mille feux et personnalisables à souhait et jusqu’à
l’extrême ont relégué la communication, l’art du bien parler et du bien écrire
au niveau de catastrophe. L’exemple qui jaillit de suite à l’esprit est celui
des SMS. La pire des inventions qui soit ! Un message écrit à la hâte, une
orthographe qui terrifierait tous ces érudits qui au cours des siècles ont
travaillé dur pour nous offrir une façon de nous exprimer qui puisse être tant
orale que scripturale claire, précise voire même élégante.
On ne prend plus le temps d’écrire, on est pressé,
on va jusqu’à compter les secondes et l’on s’énerve dès que la réponse met du
temps à venir.
Le poids des
mots disait-on autrefois, mais qu’en est-il aujourd’hui ? J’entends
par là dans la forme comme dans le fond, les deux étant rarement dissociés.
Je l’avoue sans honte aucune, je fais partie de ces
quelques résistants qui de par le monde considèrent que l’ère du papier et du
stylo n’est en pas encore au stade apocalyptique, qui pensent qu’une belle
tournure de phrase, qu’une écriture manuscrite et qu’un joli papier peuvent
révéler tant de choses et inciter à en savoir plus sur l’autre.
Je ne suis pas pour autant en marge du modernisme,
mais je le refuse néanmoins dans certaines circonstances.
J’ai commencé à correspondre à l’âge de 14 ans, avec
une jeune anglaise de mon âge. Les années ont passé, mes années aussi, et
l’amour de la correspondance est resté intact. Le nombre de correspondantes a
augmenté, le nombre de pays également, l’utilisation des langues étrangères (ma
passion – l’anglais et l’allemand étant mes langues de référence, notamment de
travail) est devenue plus intensive.
Il ne s’agit pas juste de s’écrire, mais aussi
d’élargir ses perspectives, de découvrir les us et coutumes de l’autre au fur
et à mesure, de prendre le temps de faire connaissance, de laisser s’exprimer son imagination et de raconter
tant de choses au moyen d’outils certes basiques mais tellement authentiques.
Le concept de même de la correspondance postale est
particulier. Il y a une magie dans ce type d’échange qui n’existe dans aucune
autre forme de communication. Il y a cette agréable lenteur imposée par le
voyage de la missive jusqu’à son destinataire, soit-il proche ou très lointain,
cette petite impatience à se demander quand la lettre est arrivée et ce qu’elle
provoque chez son récepteur, cette attente ô combien plaisante de la réponse
qui nous parviendra, et ce bonheur de découvrir l’enveloppe dans la boîte à
lettre. L’odeur du papier, le timbre coloré sans lequel rien ne serait
possible, puis l’écriture et le contenu. C’est tout un cheminement, une sorte
de rituel.
Qu’il est reposant de troquer le clavier de
l’ordinateur pour un simple stylo (plume de préférence, ces petits objets ont l’art de donner du
style et de la finesse à la plus ingrate des calligraphies), d’oublier l’imprimante
pour la remplacer par une page plus intime, plus propice à la confession.
Les lettres, les cartes que l’on reçoit sont autant
de trésors que l’on conserve comme des souvenirs, que l’on aime ressortir quand
le besoin s’en fait sentir. Et que l’on soit lecteur ou auteur, elles sont le moyen
de s’évader quelques instants de ce monde qui tourbillonne bien trop vite, de
se replonger dans ces années, finalement pas si lointaines où les humains
savaient encore ce que prendre le temps signifiait.
L’oubli progressif d’une certaine forme d’écriture
se lie directement à la vitesse à laquelle l’être humain s’est habitué à vivre.
Les gens passent à travers les semaines, les mois et les années à un rythme
fulgurant, ils oublient de se calmer quelques instants pour regarder ce qui les
entoure. Pourtant, une simple fleur, un petit insecte, un paysage, même la plus
banale des touffes d’herbe peut être un sujet d’écriture.
Je suis pour ma part une contemplative de cette
nature, et j’avoue que j’aurais énormément de mal à vivre sans être entourée de
verdure et d’animaux. Depuis enfant, mon
quartier a vécu au son du chant du coq de l’un de mes voisins, du braiement
d’un petit âne dans la rue juste à côté de la mienne, de l’aboiement des chiens
ou des miaulements des chats. Un concert haut en couleur et tellement plus
agréable et sain que tous ces bruits dont les médias se font l’écho.
S’ajoutaient à cela le côté visuel avec les
parterres rutilants de roses ou d’iris de mes voisines, le tilleul majestueux
qui trône depuis plus de 60 ans dans mon jardin ou dans une note plus futile,
les petits boutons d’or, pissenlits, violettes dispersés ici ou là.
J’ai grandi et je vis à quelques pas de la Loire, un
fleuve changeant, capricieux, mais qui suivant les saisons autorise des photos
magnifiques que l’on croirait tout droit sorties d’un monde parallèle, un monde
qui n’aurait en tous les cas rien à voir avec celui dont nous sommes chaque
jour les acteurs.
C’est grâce à cet environnement que ma créativité
est développée, entretenue, favorisée, voire même améliorée.
C’est sur ces quelques impressions que je vous livre
alors quelques écrits. Ils sont le mélange de mon amour pour l’écriture et
peut-être également d’une certaine capacité à regarder les choses avec un œil
différent, un peu « ancien », j’ai par moments ce sentiment de voir
des images que d’autres ne voient pas, ou du moins de considérer ce qui est
autour de moi d’une autre façon.
Le flocon
C’est
une perle de cristal
Si
complexe et si éphémère
Un
minuscule fragment d’étoile
Qui
illumine nos hivers
Dansant
une valse endiablée
Enlaçant
le froid et le vent
Il
offre à nos yeux émerveillés
Un
ballet tel un enchantement
Puis
vient le temps de la métamorphose
Le
petit flocon devient grand
Et
dans la plus belle des osmoses
Se
transforme en tapis d’argent
En
cette saison silencieuse
Où
la nature a fermé ses paupières
Cette
petite silhouette mystérieuse
Nous
offre la magie de sa lumière
©Floriane Ballige, 2013
Magie
de l’automne
Par un
beau matin bleuté
L’automne
s’est doucement réveillé
L’été en
habit de verdure
A fait
place à d’autres parures
Le soleil,
qui si ardemment s’enflammait
A besoin
de se reposer
Et ne
choisit de prêter ses rayons
Que dans
de grandes occasions
Déployant
son faste doré
La nature
joue les majestés
Les arbres
dans leur flamboyance
Rivalisent
d’élégance
Cette
saison toute nouvelle
Petite fée
aux pieds légers
D’un coup
de baguette ensorcelle
Ce royaume
de la beauté
©Floriane Ballige,
2012
Petit muguet, es-tu là ?
Le joli
mois de mai
Recommence
à briller
L’astre
d’or apparaît
Eclairant
de ses feux les journées
Pourtant,
bien à l’abri dans les bois
Se niche
une petite fleur
Fragile et
si belle à la fois
Elle nous
envoûte de ses senteurs
Tout blanche, faisant danser ses clochettes
Elle
rêverait pourtant d’être bien plus discrète
Pour ne
plus séduire ces promeneurs
Venus
exprès pour sa cueillette
Mais quand
on s’appelle muguet
On ne
choisit pas sa destinée
Il faut
alors accepter
De devenir
un splendide bouquet !
©Floriane Ballige,
2013