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Juillet 2010
DIABETE, HYPERTENSION, EXCES
DE CHOLESTEROL…..
Florence SEBBAOUN et Agnès DUPERRIN
Evoluant le plus fréquemment
sans symptômes douloureux ni gêne, les maladies
chroniques sont souvent négligées. Nos conseils pour les apprivoiser et éviter
des complications parfois dramatiques.
Vivre centenaire n’est pas réservé aux bien-portants. Un malade chronique, qu’il soit diabétique, cardiaque ou hypertendu, qu’il souffre des reins ou d’hyperglycémie, peut atteindre 100 ans s’il bénéficie d’un traitement adéquat. Mieux, ce serait même un gage de longévité et d’autonomie ! Les médecins de l’université de Boston (Massachusetts) ont interrogé 700 centenaires des deux sexes. Ils ont constaté que les personnes suivies depuis plus de vingt ans pour une maladie chronique conservent une grande autonomie. Ainsi, les trois quarts prennent leur bain et s’habillent seuls, ce qui est loin d’être systématique à cet âge. « Ils vivent d’autant mieux et plus longtemps qu’ils sont en contact régulier avec leur médecin », observe le Pr Jean-Raymond Attali, chef de service de diabétologie à l’hôpital Jean-Verdier, à Bondy. Ecoutés, suivis, traités et éduqués, ils connaissent mieux que quiconque les outils indispensables à un vieillissement en bonne forme physique et morale.
Encore
faut-il adopter les bonnes habitudes permettant de barrer la route à la
maladie ! Car, dans le domaine de la longévité, si la génétique joue
un rôle (les familles de centenaires existent), elle n’explique pas tout.
L’environnement est un facteur au moins aussi déterminant. Il y a peu d’obèses
parmi les Amish, une communauté rurale de Pennsylvanie vivant loin de la
civilisation moderne, y compris parmi les habitants génétiquement à risque.
L’explication tient à l’exercice physique pratiqué chaque jour aussi bien par
les hommes, fermiers ou charpentiers, que par les femmes, mères au foyer
physiquement très actives.
On connaît le rôle majeur de
l’obésité dans la plupart des maladies liées à l’âge, faisant de l’activité
physique la meilleure amie de la santé. Des chercheurs américains ont récemment démontré
l’absence de surpoids chez les porteurs de la mutation génétique prédisposant à
l’obésité dès lors qu’est pratiquée une activité physique de trois à quatre
heures par jour, même modérée : marche rapide, jardinage, ménage…..
Réguler le diabète simplement en bougeant
« En appliquant ces recommandations aux
personnes à risque de diabète de type 2, on obtient un résultat comparable, et
c’est une véritable révolution dans le domaine de la prise en charge, assure le
Pr Attali. On sait qu’il est possible d’échapper au diabète simplement en
bougeant et en s’alimentant de façon équilibrée. »
Une bonne nouvelle pour les personnes en surpoids
mais aussi en cas d’antécédents familiaux de diabète pour les femmes ayant été
diabétiques pendant leur grossesse (diabète gestationnel) ou ayant accouché
d’enfants de plus de quatre kilos. Une demi-heure d‘activité physique quotidienne
réalisée à bonne vitesse, dynamique, mais sans s’essouffler, suffit à éviter
les complications. Un diabète non équilibré reste la première cause
d’amputation, d’entrée en dyalise et de cécité
acquise avant 65 ans.
Reste à repérer par des contrôles réguliers
l’hypertension, l’excès de sucre ou de cholestérol, qui font partie de la
« médecine des chiffres, puisqu’ils évoluent lentement et dans la plus
grande discrétion », souligne le Pr Attali. Un taux de 1.26g de sucre dans
le sang passe inaperçu, de même qu’une tension artérielle ou un cholestérol
trop élevés. Même une fois dépistée, la maladie reste longtemps indolore.
Comprendre la maladie pour accepter le traitement
Pas facile de responsabiliser un malade qui ne se
sent pas malade ! Mesurer sa glycémie tous les jours, contrôler, voire
modifier son alimentation à vie, perdre du poids, surveiller ses pieds, autant
de contraintes que les malades chroniques ont du mal à accepter. « Ils ont
l’impression de ne plus avoir de vie », constate Catherine Tourette-Turgis, responsable à
l’université de Rouen du master « Education thérapeutique du
patient ». Elle ajoute : « Une maladie chronique perturbe
l’organisation familiale jusque dans la vie conjugale. A nous de redonner
espoir et optimisme, par le dialogue et l’accompagnement. ». C’est
l’objectif de cette formation unique en France, qui s’adresse aux médecins,
cadres infirmiers, diététiciennes… Tout
nouveau diabétique doit, par exemple, bénéficier d’une éducation diététique.
Qui, mieux qu’une diététicienne, peut le faire ? C’est à l’infirmière et
non au médecin débordé d’apprendre au patient diabétique à contrôler sa
glycémie. Le succès passe par un travail d’équipe avec des objectifs communs et
réalistes.
Le Pr Jean-Jacques Mourad, président du Comité de
lutte contre l’hypertension artérielle (CLHTA), le reconnaît volontiers :
« il n’est pas naturel de prendre des médicaments tous les jours et tout à
fait normal d’avoir des réticences. Tout l’art de notre métier est de réussir à
convaincre que ce traitement contraignant est un gage de qualité de vie, à
court, moyen et long terme. » Avoir conscience de la réalité et des enjeux
de la maladie est déterminant. Il faut donc prendre de temps d’expliquer les
risques et les bienfaits attendus. Et le spécialiste de rappeler que
« statistiquement une hypertension non traitée découverte à 50 ans réduit
l’espérance de vie de 7 ans. Un traitement bien suivi évite l’accident
vasculaire cérébral, l’insuffisance cardiaque, l’infarctus ou la dure vie de dyalisé, stade ultime de la dégradation des reins. »
Son confrère, le Pr Xavier Girerd renchérit ; « A chaque fois qu’on facilite la prise du traitement par des conseils répétés ou la présentation d’un pilulier, par exemple, on favorise un meilleur contrôle tensionnel. Plus on est loin de la ligne rouge, moins vite on la franchit !. »
Le Dr Bernard Vaisse, cardiologue à l’hôpital de la Timone, à Marseille,
précise : « Pratiquer une activité trois fois 30 mn dans la semaine est bien plus bénéfique
qu’une seule séance de 90 mn. L’explication est simple : après une
vingtaine de minutes d’effort, les artères s’ouvrent et la pression diminue.
Elle met ensuite 48h à remonter. C’est là qu’il faut à nouveau être actif pour
bénéficier de son effet protecteur. »
Traiter
l’hypertension à 50 ans pour protéger le cerveau après 70 ans
Rien
de plus motivant que d’avoir conscience que son traitement antihypertenseur a
pour objectif de préserver la qualité de vie et notamment, des neurones.
« Etre hypertendu à 50 ans multiplie par quatre le risque de souffrir
d’une démence vingt ans plus tard », rappelle le Pr Girerd.
« Pour protéger son cerveau et limiter la survenue d’une démence, le
contrôle parfait de la tension artérielle est le seul facteur dont le bénéfice
a été démontré. Le thème de la campagne de prévention de l’hypertension sera
cette année ; « Traiter son hypertension entre 40 et 60 ans, c’est
protéger son cerveau après 70 ans ». La bonne nouvelle, c’est qu’on
constate rapidement les bienfaits d’une stabilisation de la tension.
« A
80 ans, passer de 17 à 15 de tension diminue l’insuffisance cardiaque de 50% en
seulement deux ans », affirme le Dr Bernard Vaisse,
qui n’hésite pas à affirmer : « l’efficacité thérapeutique d’un
traitement dépend à 70% du comportement du malade. » Les cardiologues le
répètent : le trio gagnant de la prévention de l’obésité passe par la
lutte contre la sédentarité, l’abandon du tabac et une alimentation équilibrée.
En France, l’hypertension artérielle
touche dix millions de personnes, provoquant chaque année 120 000
infarctus et 130 000 accidents vasculaires cérébraux.
Le diabète de type 2, qui touche
plus de deux millions de personnes en France, est une maladie chronique
majoritairement réservée aux plus de 50 ans en excès de poids. Mais depuis la
fin des années 1990, il frappe des
patients de plus en plus jeunes. Le phénomène inquiète les spécialistes.
Si, durant les dix à quinze premières années, le diabète ne fait pas souffrir,
il détruit insidieusement les yeux, les nerfs, les reins, les coronaires, les
artères des membres inférieurs. « Et la maladie progresse à la même
vitesse que l’on ait 20 ou 50 ans. Résultat : un enfant diabétique à 10
ans est menacé d’infarctus du myocarde à 25 ans », avertit le Pr Attali.
Les résultats de grandes études européennes et américaines, notamment l’étude
UKPDS menée avec des personnes atteintes de diabète de type 2, incitent à
persévérer dans la prévention. Les patients traités et suivis régulièrement
souffrent deux fois moins de complications que les autres.
Les
bénéfices du traitement sont tout aussi intéressants pour l’hypertension, des
résultats qui encouragent à ne pas baisser les bras. « Un quart de la
population est hypertendue », rappelle le Pr Mourad. Pour lui, la sagesse
serait que chacun applique les bons réflexes en matière d’activité physique et
d’alimentation avant tout signe de maladie, c’est-à-dire, dès l’enfance.
D’autant que le meilleur soutien que les proches peuvent apporter à un malade
chronique est d’adopter également ce mode de vie protecteur… et de se protéger
à leur tour !
Diabete : le tour de taille, meilleur indicateur que l’IMC !
Le
tour de taille serait un meilleur facteur de prédiction du diabète que l’indice
de masse corporelle, paramètre de référence qui consiste à diviser le poids en
kilos par la taille élevée au carré. C’est la conclusion de scientifiques
américains de la prestigieuse université John Hopkins qui ont mené l’étude
auprès de 27 270 hommes, dont 884 diabétiques. Pas de doute, après treize ans
de suivi : les hommes avec un tour de taille de 86 cm présentent deux fois
plus de risque de souffrir de diabète de type 2 qu’avec un tour de taille de 74
cm. Au-delà d’un mètre, le risque de diabète est douze fois plus
important !
L’étude
menée en observant l’indice de masse corporelle donne des résultats bien moins
fiables. Qu’en est-il chez les femmes ? A la ménopause, les
changements hormonaux favorisent la prise de poids, la taille a tendance à s’entourer de graisse. Le risque est net à
partir de 86 cm. Pour l’association américaine du diabète, ces résultats confirment que la présence de
graisse autour de la taille est la plus mauvaise pour l’organisme.
Hypertension: Privilégier l’automesure et
la règle de 3x3
Une
fois sur trois, une personne dépistée hypertendue au cabinet médical ne l’est
plus une fois rentrée chez elle. Les médecins parlent d’un « effet blouse blanche » ; la
visite médicale impressionne le patient et fausse le résultat, comme en cas de
colère, de stress…. Voilà pourquoi les médecins préconisent désormais le
recours à l’automesure, qui permet d’affiner le
diagnostic au repos et d’évaluer l’efficacité du traitement. De nombreux
appareils automatiques sont disponibles et le Comité Français contre
l’hypertension publie une liste* régulièrement mise à jour des meilleurs,
validés par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).
Reste à appliquer la règle des trois : la
tension devra être prise trois fois le matin, trois fois le soir et cela, trois
jours de suite, de préférence au bras plutôt qu’au poignet. Seules
exceptions : les personnes présentant un trouble du rythme cardiaque
(arythmie), les grands anxieux, qui
auraient tendance à renouveler les mesures trop souvent, et les personnes
obèses, aux bras trop volumineux, devront continuer à faire appel au médecin. Avec l’âge, les artères se
rigidifiant, le second chiffre de la
mesure tensionnelle- qui indique la souplesse des
artères- devient moins important. Plus l’écart
entre les deux chiffres est grand, plus le risque cardiaque est élevé.
(*)www.comitehta.org avec
des brochures de conseils téléchargeables gratuitement et afssaps.fr.
Le saviez-vous?
¼ des troubles de l’érection sont liés à des artères
malades
La nicotine affecte la vasoconstriction, y compris la
nicotine des substituts nicotiniques (qui sont en revanche moins dangereux pour
les poumons)
70% des diabètes de type 2 sont diagnostiqués à
l’occasion d’un bilan de santé de routine (Enquête Diabesis,
2008)