Entrée sur site en Septembre
2015
Ci-après
deux extraits de cet ouvrage. Il vaut une lecture complète… et même davantage.
Il peut être un outil utile pour la relation de soi avec soi. Comme moyen de
progresser à l’encontre par exemple, d’un sentiment de solitude.
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Nous râlons
quand nous sommes en train de vivre quelque chose de désagréable et que nous
voulons que ça change. Et pourtant, non seulement bien souvent râler ne fait
pas avancer les choses (au contraire), mais en plus il semblerait que changer
ce qui nous arrive ne soit pas à tous les coups la voie la plus rapide pour
accéder au bonheur.
Ce que j’ai
appris avec ce challenge c’est que pour râler moins il faut que volontairement
je choisisse le bonheur quelles que soient les circonstances extérieures. J’ai
fait des recherches pour écrire ce livre et il semblerait qu’en effet de grands
psychologues (dont je vous parlerai en détail plus loin) soient d’accord pour
dire que ce qui nous arrive dans la vie
n’a pas vraiment d’impact sur notre bonheur. Ce qui compte, c’est notre
aptitude à décider de vivre de manière sereine le moment présent avec ses
aléas, ses difficultés,
ses obstacles, ses frustrations.
PAS BESOIN DE GAGNER AU LOTO POUR
ARRÊTER DE RÂLER |
Je pense à cette fameuse étude
faite par un grand professeur de psychologie de l’université de Harvard, Daniel
Todd Gilbert, auteur du bestseller Et si le bonheur nous tombait dessus (Robert
Laffont, 2007), qui étudiait les gagnants du gros lot de la loterie. Il est
parvenu à démontrer qu’un an après les gagnants se trouvaient aussi heureux ou
malheureux qu’avant le tirage qui a changé leurs vies. Et le plus intéressant
dans cette étude est que ce « niveau de bonheur » retrouvé vaut aussi
pour les gens touchés par de grands malheurs, notamment des personnes devenues
paraplégiques. Tous, finalement, après le choc merveilleux ou catastrophique,
se trouvaient après quelque temps aussi heureux qu’auparavant. Les
circonstances « extérieures », heureuses ou malheureuses, ne
faisaient plus effet et ils se retrouvaient aussi insatisfaits ou satisfaits de
leur quotidien. La leçon à tirer de cette étude est que notre bonheur ne dépend
pas vraiment des conditions dans lesquelles nous vivons. Riche, fauché, en
bonne santé ou malade, avec un emploi ou au chômage, notre bonheur ne dépend
pas de ces circonstances. Il dépend au contraire de la façon dont nous
choisissons de « vivre » ces circonstances : serein, optimiste,
motivé, déterminé ou, au contraire, accablé, stressé, victimisé…
Notre niveau de bonheur dépend
aussi de ce sur quoi nous choisissons de nous focaliser. Laurent Gounelle dans la préface de ce livre nous dit What you focus on expands (« Ce sur quoi vous vous focalisez tend à
s’étendre »). Nous pouvons choisir que nos soucis,nos problèmes prennent toute la place dans notre vie
ou nous pouvons choisir de prendre le temps de savourer les choses agréables
dans notre quotidien. Quelle que soit notre situation, nous pouvons puiser du
bonheur, lui donner plus de place et être heureux, ici et maintenant.
Nous pouvons
râler tant que nous voulons, nous pouvons soupirer, ruminer, crier… cela ne
servira pas à grand-chose pour améliorer notre état et nous rendre plus
heureux. Pas besoin d’attendre un retournement de situation conséquent, car ce
bonheur, finalement, vient de la manière dont on voit les petites choses du
quotidien. Prenons le temps de savourer un rayon de soleil, le chant d’un oiseau
au réveil, l’amour des personnes qui nous entourent, l’opportunité que nous
avons de nous rendre utile dans notre travail…
« Le
bonheur ça s’trouve pas en lingot, mais en petite monnaie. »
La Petite Monnaie, Bénabar
IL EST POSSIBLE D’APPRENDRE À ÊTRE HEUREUX |
Nous venons
de voir que les circonstances extérieures n’avaient pas d’impact, à terme, sur
notre bonheur. Donc râler sur notre manque d’argent, notre état de santé ou nos
problèmes ne sert pas à grand chose. En tout cas ne nous rend pas plus heureux.
Mais tout de même, pourquoi certains d’entre nous sont-ils plus heureux que
d’autres ? Le bonheur est-il donné à la naissance ? Cette capacité de
voir du bonheur dans les petites choses de la vie est-elle génétique ? Car
pour certains d’entre nous cela paraît impossible d’être heureux, et pour
d’autres tellement facile, que cela ne semble vraiment pas juste.
La réponse à
cette question est oui et non. Le docteur David Lykken (un scientifique de l’université du Minnesota qui a
étudié les jumeaux, élevés ensemble ou séparément)
a ainsi démontré que même si une partie de notre sentiment de bonheur est en
effet définie par notre génome, il nous reste tout de même une importante marge
de manœuvre pour, volontairement, apprendre à faire fructifier le bonheur qui
nous est donné. Ses recherches ont montré que environ 50 % du niveau de bonheur
d’un individu dépend de ses gènes, mais que seulement un petit 10 % peut être
attribué à nos différences de circonstances (statut socio-économique, bonne
santé ou malade, richesse ou pauvreté, marié ou divorcé, avec ou sans enfant…).
Il reste donc un bon 40 % sur lesquels on peut agir ! Une partie de la
raison pour laquelle vous êtes un insatisfait chronique qui râle beaucoup, ou
au contraire une personne qui voit toujours la vie en rose vient du fait que
vous êtes né comme cela, c’est vrai, mais le plus important est qu’une part
conséquente de votre niveau de bonheur est définie par vos pensées, vos
émotions et vos croyances, toutes générées en lien avec votre environnement. Et
donc il est possible d’agir pour les changer. Pour cela il faut petit à petit
apprendre à fonctionner autrement. Nous devons faire un profond travail
interne.
Une fois de
plus la fonction est en nous et non pas externe à nous, comme nous le croyons
encore bien trop souvent. La clé est d’accéder au bonheur en changeant notre
manière de voir notre réalité (quelle qu’elle soit).
LE CHALLENGE « J’ARRÊTE DE
RÂLER », UN OUTIL POUR SE REPROGRAMMER |
Changer sa
perception de la vie ne se fait pas du jour au lendemain. En faisant ce
challenge, nous choisissons de faire un travail de reprogrammation. Pour
changer notre manière de voir notre quotidien, il faut en effet que nous
apprenions à penser et à vivre les choses différemment, et surtout à choisir ce
que nous voulons communiquer aux autres.
Car il faut
se rendre à l’évidence, nos paroles ont beaucoup d’impact sur nos vies ainsi que sur les personnes qui nous entourent. Nos
mots nourrissent nos croyances. À force de râler, nous finissons par croire ce
que nous disons : que les autres sont bêtes, que la vie est dure, que
personne ne nous aide, que nos efforts ne sont jamais récompensés, que nous
sommes épuisés, éreintés… et finalement ces râleries
impactent souvent nos actions et, au bout du compte, notre vie. Nos mots, qu’on
le veuille ou non, sont à prendre très au sérieux car notre monde est fait de
mots.
« Vos
croyances deviennent vos pensées, vos pensées deviennent vos mots, vos mots
deviennent vos actions, vos actions deviennent vos habitudes, vos habitudes
deviennent vos valeurs, vos valeurs deviennent votre destinée. »
Mahatma Gandhi
Il est donc
important de « reprogrammer » la manière dont nous choisissons de
communiquer avec la vie, avec le monde, avec nous-mêmes. En modifiant nos
réflexes de langage, petit à petit nous modifions nos pensées et nos
sentiments, ancrées en nous depuis des années.
Le challenge
« j’arrête de râler » permet de faire ce chemin, même si au début le
challenge semble insurmontable, vous vous rendrez très vite compte qu’en vous
libérant de cette habitude de râler qui est une pollution, vous êtes en train
de vous « rééduquer ». En effet le problème le plus important avec
cette habitude est qu’elle crée des modes de pensées et d’actions que notre
cerveau use encore et toujours – au point que, peu à peu, ils deviennent notre
mode de réponse dominant jusqu’à exclure les autres modes de réponse possible.
Il a été observé qu’il fallait d’ailleurs au moins 10 occasions d’apprendre
pour commencer à former une nouvelle mode de réponse4. D’où l’importance de ce challenge qui
va vous permettre de « pratiquer », « d’apprendre », de se
« rééduquer » afin de littéralement créer de nouvelles connexions
dans votre cerveau. Progressivement, le réflexe, l’habitude, va se dissiper,
jusqu’à disparaître. Et par la suite vous n’aurez plus besoin de fournir un
gros effort pour ne pas râler, car votre corps aura profondément enregistré
cette nouvelle manière de faire. Votre « muscle râlerie »
sera affaibli et votre « muscle du bonheur » sera fort et puissant.
C’est ainsi que ce qui commence par un challenge quasi impossible devient par
la suite une seconde nature.
APPRENDRE ÀVIVRE DANS LE PRÉSENT PLUTÔT
QUE DE JUGER LE PASSÉ OU ESPÉRER LE FUTUR. |
Eckhart Tolle, écrivain canadien d’origine allemande prônant la
valeur spirituelle de l’attention, nous explique dans son livre Le Pouvoir
du moment présent (Ariane, 2000) qu’être « victime » (se
positionner comme impuissant face à ce que les autres nous font ou nous ont
fait subir), c’est croire que le passé est plus puissant que le présent, c’est
considérer que les autres et ce qu’ils nous ont fait subir sont responsables de
ce que nous sommes maintenant.
On peut
vraiment se perdre et passer à côté du bonheur quand on se laisse embourber
dans nos râleries de victimes. Nous jugeons, nous
pointons du doigt ce que les autres auraient dû faire ou ne pas faire. Or,
en fait, notre force est dans le présent. Mettons notre attention sur le
« maintenant » et le « tout de suite » car lui seul existe.
Notez ce message sur votre réfrigérateur :
« Le passé n’est plus et le futur n’existe pas. Alors cessons de râler
sur ce qui nous |
est arrivé ou sur ce que nous voudrions avoir,
profitons de l’instant présent tel qu’il est car la vie est belle. » |
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EN QUOI ARRÊTER
DE RÂLER VA CRÉER UN CHANGEMENT
POSITIF ? |
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« Si vous
pensez que vous êtes trop petit pour changer quoi que ce soit, essayez donc de
dormir avec un moustique dans votre chambre. »
Vieux proverbe africain
Râler, c’est
diffuser de l’énergie négative, et l’énergie négative ne peut pas créer de
résultat positif. Aussi, quand vous arrivez à passer de râler à célébrer, vous
supprimez de votre vie tous ces moments de tension, d’agitation, d’anxiété.
Vous arrivez à passer d’une vie lourde et tendue à une vie légère et ouverte.
Cela rejoint un message du blog dans lequel je parle de la vie comme d’un
jardin qu’il faut cultiver. Si vous plantez des graines de carottes dans votre
jardin, vous allez récolter des carottes. Ne vous attendez pas à récolter des
fraises.
Il en est de
même dans votre vie. Quand vous râlez, vous plantez des graines de frustration,
de négativité, de jugement, de victimisation… Vous ne pouvez donc pas attendre
à récolter dans votre vie de la sérénité, du bonheur, du respect, des
réussites.
« En s’imposant une certaine discipline intérieure, on peut
transformer son attitude, ses conceptions et sa manière d’être dans l’existence
[…] On commence par isoler les facteurs qui mènent à la souffrance. Après quoi,
on peut s’attacher peu à peu à éliminer les facteurs de souffrance et à
cultiver ceux qui conduisent au bonheur. Telle est la voie. »
Dalaï-Lama, L’Art du bonheur (Robert Laffont,
1999)
Pour vous donner un exemple de
la façon dont ce challenge a pu changer ma vie, revenons un peu en arrière et
laissez-moi vous raconter la fin de mon challenge. Après deux mois de
tentatives, je venais de passer 17 jours consécutifs sans râler. J’étais avec
mes parents et ma famille, réunis pour célébrer le mariage de ma cousine. Nous
étions en train de déjeuner sur la rive d’un fleuve, et mon cœur débordait de
bonheur. Je me sentais ouverte, comme si j’allais exploser de joie. Je
savourais chaque instant. Et pourtant la journée n’avait pas forcément été aussi
simple, mais j’avais désormais pris l’habitude de cultiver les graines du
bonheur de ma journée plutôt que d’arroser et d’entretenir toutes les
frustrations. Grâce au challenge,
j’avais choisi, ce jour-là, de ne pas rester bloquée sur le fait que ma chambre
d’hôtel ne correspondait pas à ma réservation, que cet hôtel qui avait de
superbes photos sur Internet était en fait sur un parking dans une zone
commerciale, que je venais de passer plusieurs heures dans les bouchons, que
mon mari me manquait car je ne l’avais pas vu depuis plusieurs semaines, que
j’étais fatiguée après une semaine de travail intense… J’ai préféré savourer,
célébrer le moment présent, me réjouir de cette belle journée. J’étais
débordante de joie. À un moment, je me suis même presque sentie vulnérable
tellement ce sentiment était fort et ne semblait pas courant (une petite voix
que je suis vite parvenue à faire taire me disait : « Mérites-tu
ce bonheur ? Va-t-il se produire un malheur pour tout gâcher ? »
J’étais si
heureuse, si présente. Voilà une journée qui est passée dans ma vie et que j’ai
vécue pleinement. Ce challenge m’a permis de savoir, sur fond de mes tripes,
que ce bonheur profond est accessible. J’ai réussi à créer une connexion forte
dans mon cerveau qui me permet désormais de vivre ma vie avec un bonheur d’une
intensité toute nouvelle et profondément délicieuse.
Maintenant,
imaginons l’impact que ce challenge peut avoir sur la société au sens large.
Souvenez-vous que nos mots ont un pouvoir énorme sur la vie (voir p. 70). Si
tous les habitants de cette terre adoptaient une parole juste et vraie, nos
réalités seraient complètement différentes. Pouvez-vous imaginer ce qui se
passerait si nous pouvions tous faire abstraction de nos petits malheurs ?
Si nous pouvions voir la vie comme un cadeau qui nous est donné ? Si nous
pouvions prendre nos vies en main, faire tout ce qui est nécessaire pour
changer ce qui ne nous convient pas et, si nous ne pouvions rien y faire, eh
bien nous changerions au moins notre attitude ?
« Si vous n'aimez pas quelque chose, changez-le.
Si vous ne pouvez pas le changer, changez votre attitude. Ne râlez pas. »
Maya Angelou 13
Ce challenge
nous amène à définir ce que nous voulons, à nous investir pour améliorer notre
vie, plutôt que de nous plaindre. Nous mettons notre attention et notre énergie
pour une vie plus agréable, plutôt que contre ce qui ne nous convient pas.
Ainsi nous pouvons :
# passer de
« contre le désordre à la maison » à mettre en œuvre des plans
d'action « pour favoriser l'ordre » ;
# passer de
« râler contre les retards des trains » à « se donner les moyens
pour retrouver une sérénité » (emporter un livre, télécharger une émission
que nous aimions et emporter nos écouteurs, acheter un smartphone
pour travailler, acheter un scooter, changer de travail...) ;
# passer de victime à
acteur de sa vie ;
# passer de
l'accumulation de petites souffrances au bonheur d'une vie pleinement vécue.
Imaginez ce
qui se passerait si nous pouvions tous, à travers le monde, mettre toute notre
attention sur les solutions plutôt que les problèmes.
Beaucoup de
personnes me disent que ce livre est important pour les Français, qui sont
connus de par le monde comme étant des râleurs. Mais, finalement, je pense que
le débat n'est vraiment pas de savoir si les Français râlent plus ou moins que
les autres, mais plutôt de savoir si cela nous convient de râler autant ?
Est-ce que nous passons à côté de quelque chose d'important quand nous
râlons ? Qu'est-ce que notre nation pourrait créer si elle arrêtait de
râler ?
C'est
peut-être une utopie de croire qu'une nation entière peut arrêter de râler,
mais c'est une utopie qui me plaît.
« Pas une carte au monde n'est digne d'un regard
si le pays de l'utopie n'y figure pas. »
Oscar Wilde, L'Âme humaine et le socialisme
4. Habit of your mind – A
releasing your unlimited creativy discussion topic, by K. Ferlic 2008. RYUC.
13. mayaangelou.com